Delila Scarlatti
Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Ven 2 Sep 2022 - 12:34 - Delila Scarlatti - Sa Majesté des Mouches - [Segunda Espada - Clan Las Manadas] (Terminée)
Delila Scarlatti
RaceArrancar
Âge 311 ans
Grade Segunda Espada - Fracción de Las Manadas
Pouvoir
Delila utilise un sabre de cavalerie quand elle ne bat pas au corps à corps, reflet de ses années passées en tant que Gardienne de sa Reine personnelle. Non sans prétendre aujourd'hui qu'elle peut atteindre les compétences de sa prédecesseuse, évidemment...
Resurección - Maestra de Armas : Capacité Abeja - Swordmanship, Haute Température et possiblement dans le futur, des capacités liées à la Gelée Royale- Delila conserve une forme humanoïde tout en arborant les attributs des insectes volants, et plus particulièrement d'une abeille. Un léger manteau de fourrure épouse le haut de son corps et certains de ses membres, plus fins et bestiaux, se retrouvent striées de lignes noires. Pourvue de griffes, c'est tout son corps qui rappelle la possibilité de voir surgir quelques épines. Son style de combat est globalement basé sur son animal : c'est donc une maîtresse des lames.
Delila se repose donc sur sa réflexes innées et sur le maniement de diverses lames, lesquelles lui font office de dards. Agissant un peu à la manière d'un matador, elle les fait apparaître depuis son dos ou depuis ses paumes, leur donnant la forme qu'elle estime la plus pertinente pour percer les défenses adverses et l'achever comme il se doit, mais toujours avec une précision remarquable. C’est comme si elle voyait la faille de trop en chaque mouvement que faisait son adversaire, captant sa température et analysant également les faiblesses de son anatomie sans mal. Par un poison, tout ce qu'elle touche de ses propres griffes peut atteindre une très haute chaleur, voire brûler et attaquer son adversaire de l'intérieur sur le long terme.
Après tout, c'était une Gardienne Abeja par le passé ! Mais on dit que depuis peu, son léger manteau de fourrure à son cou produirait une substance nutritive, à l'odeur sucrée et potentiellement appétante...Delila semble être en passe de devenir reine et de développer sa propre Jalea Real.
Segunda Etapa : Deux antennes ainsi que deux ailes de papillons font leur apparition, la première paire lui permettant de mieux se déplacer et la seconde lui tombant comme une écharpe écailleuse et protectrice. Cette fois-ci, les frétillements de ses lames et de ses deux paires d'ailes lui permettent de brûler son environnement par les salves d'air chaudes générées tout autour d'elle, à trop haute température pour en réchapper.
Telle l'attaque d'un essaim d'abeille...
Resurección - Maestra de Armas : Capacité Abeja - Swordmanship, Haute Température et possiblement dans le futur, des capacités liées à la Gelée Royale- Delila conserve une forme humanoïde tout en arborant les attributs des insectes volants, et plus particulièrement d'une abeille. Un léger manteau de fourrure épouse le haut de son corps et certains de ses membres, plus fins et bestiaux, se retrouvent striées de lignes noires. Pourvue de griffes, c'est tout son corps qui rappelle la possibilité de voir surgir quelques épines. Son style de combat est globalement basé sur son animal : c'est donc une maîtresse des lames.
Delila se repose donc sur sa réflexes innées et sur le maniement de diverses lames, lesquelles lui font office de dards. Agissant un peu à la manière d'un matador, elle les fait apparaître depuis son dos ou depuis ses paumes, leur donnant la forme qu'elle estime la plus pertinente pour percer les défenses adverses et l'achever comme il se doit, mais toujours avec une précision remarquable. C’est comme si elle voyait la faille de trop en chaque mouvement que faisait son adversaire, captant sa température et analysant également les faiblesses de son anatomie sans mal. Par un poison, tout ce qu'elle touche de ses propres griffes peut atteindre une très haute chaleur, voire brûler et attaquer son adversaire de l'intérieur sur le long terme.
Après tout, c'était une Gardienne Abeja par le passé ! Mais on dit que depuis peu, son léger manteau de fourrure à son cou produirait une substance nutritive, à l'odeur sucrée et potentiellement appétante...Delila semble être en passe de devenir reine et de développer sa propre Jalea Real.
Segunda Etapa : Deux antennes ainsi que deux ailes de papillons font leur apparition, la première paire lui permettant de mieux se déplacer et la seconde lui tombant comme une écharpe écailleuse et protectrice. Cette fois-ci, les frétillements de ses lames et de ses deux paires d'ailes lui permettent de brûler son environnement par les salves d'air chaudes générées tout autour d'elle, à trop haute température pour en réchapper.
Telle l'attaque d'un essaim d'abeille...
Description
Il est dans la nuit des créatures qui répondent à leur soif de liberté à pleines dents.
Sans remord.
Sans hésitation aucune.
Tendez donc l'oreille : il y a comme un tambour festif dans les airs.
Qui roule, domine et vrombit dans un rythme à la fois naturel et sauvage.
Ah ! C'est la loi du plus fort et du plus insouciant qui hurle à vos portes. Chaleureuse et joyeuse, tyrannique et jouissive !
C’est plus fort qu’eux : ils ne résistent pas à l’euphorie du moment, en particulier lorsque la Lune du Hueco Mundo leur fait l’honneur de leur rendre un sourire complice et bénit les Rois et Reines de ce Monde. Alors ils dansent, ils chantent, se chahutent et rient tels des insouciants, influencés par le bruit des batailles et puis, oh !, la lumière agressive et passionnelle de leurs Ceros...
On se bat, ici. On s'adonne à une danse composée de coups de griffes et de crocs parce qu'on est addicte à la Violence de la politique et au Pouvoir depuis toujours : même l'Adrénaline court dans les veines de Delila la Logique.
Car le Maître d'armes aussi, veut frôler la mort de près et en réchapper de justesse pour dépasser ses limites, modifier les équations et les probabilités, encore et encore !
Et qu’il est bon, jeunes gens, de survivre et de se sentir exister !
Mais surtout, qu’il est jouissif d’être un être libre et révolutionnaire ! Tout autour de ce feu de joie, vous voilà affranchis des règles humaines, des froides manipulations de ces Shinigamis et de ces Revenants qui n’ont, dans le fond, aucun sens si l’on prend leur nature et l’objectif premier d’un peuple damné à s’entredévorer.
Oh oui, oubliez Aizen, pauvre nigot !
Oubliez donc ces défaites successives et ces faux-prophètes, et puis surtout ces mascarades politiciennes, ces luttes et ces tâches de sang qui jonchent encore le sable froid. Elles n’ont plus aucune importance désormais. Ce sont les loups et les félins de Las Manadas qui ont déjà mené le combat pour résister aux règles contrenatures, consenties par les cloportes de Kyoaku.
Oubliez tout cela mais observez-la, elle, Delila. Observez ses yeux d’un métal froid, sa tignasse obsidienne au rare rappel écarlate qui entoure son visage tel un manteau de fourrure et ses mouvements, hypnotique. L’Arrancar n’a jamais été plus royale et sûre d'elle, plus puissante que dans les vestiges de Las Noches.
Et, sans pour autant balayer un esprit affuté et avide de connaissances, c’est néanmoins dans cette forme d’insouciance romanesque que Delilah Scarlatti pourrait se plonger pendant de nombreuses heures. Pour oublier tous les tracas qui ont pu jalonner sa vie, déjà. Mais aussi pour garder le rêve commun de la Colmena et la promesse de rétablir une forme de normalité dans ce Monde où elle a toujours vécu. Que ferait-elle, toute seule dans cette étendue perdue ?
L’habituel. Il y a un tas de choses à faire, même au Hueco Mundo. Sourire du regard, parler durant des heures pour ressasser d’anciens contes du désert de sa « Colonia », chasser jusqu’à pas d’heures, dérober quelques rires dans un combat effréné, trancher, faire mal, dire du mal, avoir mal, puis désobéir pour créer un petit drame innocent et enfin, s’excuser, pour se donner bonne conscience.
Puis partir en quête de nouveauté.
Après tout, que ferait-on sans un peu de piment dans sa vie ?
Voilà ce qui semble motiver la jeune femme de prime abord. Bien loin d’être une Arrancar passive, il est néanmoins une forme de sagesse et d’impartialité qui pétille dans le regard de la jeune Abeja. Elle perçoit le Hueco Mundo comme un monde où les actes ont plus de significations que les mots. Ceci s’étendant également à tous les résidents, Arrancars comme Hollows.
Bien évidemment, la vie n’est pas fait que de miel et d’amour et sous cette apparence détachée et amicale, se tapit une ambition sans précédent : martiale, presqu’effroyable. Un plaisir instinctif et non-modéré pour frapper et asseoir les règles qui font du sens, mais seulement dans l’optique de respecter le Grand Cycle du Hueco Mundo et redorer le nom et le sens de la Liberté.
Quitte à mener mille vies dans ces milles règnes, pour être défini par les noms qui lui sied aujourd'hui dans tous Las Noches. Delila l'Elégante, Delila la Maîtresse d'armes. Delila la Reine Sans Couronne, Delila la Flamme, Delila la Guillotine...Criminelle ou Sauvage, les insultes et les éloges à son égard furent nombreux mais elle n'en retient aucun, peu attachés au titre qu'on lui accorde. Delila est amplement suffisant en tant que Seconde et Fracción de Grimmjow Jaggerjack.
Le mépris envers tous ces adversaires qui menacent sa liberté est bien présent dans les prunelles de l'Arrancar, qui intime aux intrus de ne pas s’approcher de trop près d’elle, surtout lorsque l’humeur n’est pas au rendez-vous : ceux qui s’y sont essayés malgré tout y ont souvent perdu au moins une main, si ce n’est leur tête toute entière.
Delila, insaisissable et trop piquante pour s’accorder avec la première impression qu’elle renvoie, sourit face aux défis de toute une vie.
Mais en attendant mes amis : dansons ! Affirmons nos promesses de guerre, de révolutions politiques et scientifiques et savourons la gloire de nos efforts passés.
On n'est jamais mieux servi que par soi-même, de toute façon.
Histoire
Introduction : Le règne insecte dans cet enfer de sable argenté
On dit du Hueco Mundo qu’il est un Enfer en sable d’Argent. Qu’il est « El Lugar », là où tous les vices de la Terre se rencontre en un seul champ désolé. Ou plutôt, là où la vie se débat autant qu’elle ne s’éteint abruptement.
Mais on dit encore de ce Monde que des âmes de peu de fortune, dépressives ou damnées, y perdent leur humanité pour devenir ce qu’ils seront pour toujours. Ou tout du moins, jusqu’à ce que la Grande Chaîne alimentaire prenne fin.
Car ces créatures ne sont que des Calamités. Des bourreaux pour leur prochain.
C’est dans ce même désert qu’un vent se lève, souffle et susurre au peuple du désert ses ordres insidieux. Des cris, des trainées de giclures surgies depuis le tranchant des griffes d’une bête et la torsion d’une chair broyée sous les crocs d’un prédateur peuplent ce désert, telles des entités incontestées et incontestables, précipitant depuis toujours ses principaux champions vers la Folie et l’Instinct.
Aucun doute à ce sujet : la Chasse a débuté.
C’est ici qu’un Empire infernal règne sur son territoire depuis déjà plusieurs siècles. Baissez-la donc, cette tête, si vous vous en sentez le courage ! Baissez-la, oui, si vous avez le cœur suffisamment accroché. La vision pourrait bien vous surprendre : sous les racines d’un petit arbre à l’écorce aussi sèches que le sol sur lequel il a pris pied, quelques Hollows insectoïdes aux mandibules fortes reconstruisent les galeries et les nouvelles alvéoles de la Colmena. Oh, ces Menos Grande ne sont pas plus désagréables qu’un autre résident de cette forêt, mais ils intimident, jonchent et grouillent sans bruit ni mot autre que le claquement de leurs ailes de mouche. Soucieuse de préserver une certaine forme d’harmonie sur le territoire, il ne fait aucun doute que ces dernières vous attaqueraient sans hésiter au moindre faux mouvement. Car la Colonia - telle est son nom - regroupe ainsi tous les petits pions, Hollows et Adjuchas de nature plus sociaux, mais pas moins voraces au plus profond de leur nature.
Peu nombreux sont les imprudents à s’aventurer dans le territoire de l'autoproclamée Reine Maelissa, Vasto Lorde en cheffe de la Colonia. Cette dirigeante a toujours été particulièrement offensive, multipliant les attaques et les efforts afin d’étendre son Empire d’une main de fer.
Et Mère Maelissa se débrouille plutôt bien pour gérer son petit royaume personnel, peuplés de ses résidents aux allures d’insectes. Tout du moins, si elle ne s’éclipsait pas aussi régulièrement de plus en plus loin dans le Hueco Mundo…
Rapide et observatrice, sa Conseillère et éclaireuse, Ava, dévale et soulève une poussière de sable dans sa folle course. Elle a été toujours été discrète, cette Adjuchas à six petites pattes, alors les autres membres du groupe l’ont chargé de patrouiller afin de retrouver leur Souveraine. Elle était chargée de leur donner les principales directives à suivre depuis l'annonce d'une rivalité grandissante avec un peloton d’Adjuchas étrangers. Ceux-ci, d'ailleurs, ne cessent de broyer les petits pions quand ils daignent d’aventurer trop loin dans la forêt... Seulement, ce monde n'est pas clément avec les gens de leur espèce, alors tous redoutent de sortir seul et aussi loin.
Mais pas Ava. Ava a toujours été brave.
Consciente de son environnement, l’Adjucha prend son courage à deux mains. Comme elle œuvre pour le bien commun de la Ruche, elle a prévu de faire le juste nécessaire : arpenter les dunes de la surface et rester sur leur garde. Après tout, bon nombre de mâchoires chercheront ici à croquer ses pattes pour l'incomoder. Ô, elle ne s’en formalise pourtant plus : ce monde lugubre a depuis longtemps rythmé leur vie et leur stratégie destructrice est elle-même influencée par ses lois impitoyables, alors…
Alors oui, qui est-elle pour juger leur monde ?
Dévorer ou être dévorée.
Evoluer ou régresser.
Beaucoup d’entre eux n’atteindront jamais le stade requis pour se défendre seules et tomberont en désuétude, dans l’anonymat d’un Gillian sans conscience et ce, malgré l’allégeance portée à Mère ; bien sûr, la faiblesse est acceptée lorsqu’elle concerne les plus faibles d’entre eux mais elle n’est pas pour autant tolérée au sein de la Ruche quand l’un d’entre eux « régresse ». Alors les pions œuvrent en groupe et communiquent à leur manière pour le bien commun. De quoi indiquer toutes les informations qu’elles ont accumulé durant leur exploration, notamment l’emplacement de leurs futures proies. Bref, tout pour éviter de s’accomplir dans la plus parfaite médiocrité.
Et alors, elles se gavent à longueur de journée.
Encore, toujours plus.
Il faut claquer ses mandibules, et ne pas goûter au sel du désert.
Seulement, Mère est bizarre. Elle est sur le point d’entrer dans une phase de transition et se comporte presque comme une humaine. Voyez-vous, l’ennui n’épargne pas les habitants du Hueco Mundo. Et Maelissa, elle, fait partie de ces Vasto Lorde à avoir le sentiment d’avoir déjà tout exploré dans son rôle : récemment ses absences se sont faites plus fréquentes. Et elle chasse toute la journée, seule, dans le désert. Alors dans toute la Colonia, il se dit des choses farfelues : qu’elle s’est aventurée sur Terre, qu’elle est arrivée à la fin de sa légitimité...
Ava fronce des sourcils sous son masque et est inquiète : et si toutes ces rumeurs étaient vraies ?
Non loin d’elle, elle reconnait néanmoins le Reiatsu de Mère, mais le pressent dans une certaine forme de…Détresse ?
D'amour ? De mélancolie ?
Quelle étrange émotion.
- Mère ?, tente-t-elle d’interpeler.
Aucune réponse. Mère ne l’entend pas et ne la rejoint pas. A contrecœur, Ava s’approche alors et distingue finalement la silhouette morfonde de la disparue. Un claquement de dents révèle un corps dévoré sans aucune passion ni envie sur le visage masqué de sa supérieure. Elle comprend alors que si la Reine Maelissa ne répond pas, c’est bien parce qu’elle n’en a pas « le cœur », si tant est que l’expression convient néanmoins de lui être attribuée…Plissant des yeux, elle distingue ce qui ressemble à se méprendre pour des restes d’ailes de papillon, que les mandibules de l’abeille avale goulument par désespoir…
Soudain, la Reine se retourne. Ses yeux mordorés et profondément brillants se pose sur elle.
Intimidée, Ava n’ose plus aucun son, de peur de réveiller en sa souveraine une réaction disproportionnée. Pourtant, à en juger la lassitude qui perle sur son visage habituellement inexpressif, elle comprend que dans ses absences, la Reine se sent surtout bien seule et qu’aucun mal ne lui sera fait.
Avec qui mange-t-elle ?
L’Araignée déglutit.
« Reine Maelissa, nous vous avons cherché partout…Les jeunes pions ont été dévorés et certains membres de la Colonia ont été blessés en s’opposant à ce sale groupe d’Adjuchas.
- …Ce n’est pas bien grave , souffla-t-elle en douceur, visiblement pensive. J’ai…terminé ce que j’avais à faire, je m’occupe de tout. » Un instant de silence s'installe, avant de désigner ce qui semble être un Hollow à ses côtés. « Ava, voici Delila...Ma nouvelle fille. Elle est encore faible, mais elle fera un bout de chemin avec nous. »
Se relevant, elle intime à sa conseillère de la suivre jusque dans la Colmena, toujours accompagnée de ce qui semble être une sorte de Hollow aux allures de chrysalide...ou serait-ce une abeille, tout comme la Reine ? Difficile à dire. A bien y réfléchir, elle ressemble également à la proie qu'elle vient tout juste d'avaler, bien que plus grotesque...Pourtant, l'Eclaireuse n'a aucun souci à croire les propos de Reine Maelissa : bien que cela ne soit pas régulier car trop éprouvant, ce n'est pas la première fois qu'elle "créé" une fille ou un fils à partir de sa propre âme ainsi que d'un adversaire...
C'est sa technique. C'est l'étrangeté de son statut d'Hollow qui lui confère parmi eux le titre naturel de Reine, capable de produire une descendance, laquelle s'avère être toujours plus forte au fil des générations quand elle survit. Après tout, Reine Maelissa elle-même avait terminé par manger sa propre mère ainsi que sa soeur et ce, afin de mériter la Couronne de la Colmena...Et de mère en fils ou en fille, c'est ainsi que la couronne et tous leurs savoirs trouvent éternellement son chemin dans la Colmena. De grands espoirs ne peuvent donc qu'être fondés sur les descendants directs de la Reine.
Arrivés à bon port, les lieux sont peuplés d’une vingtaine de Menos Grande et de quelques petits « pions » sans réelle personnalité ni volonté propre, créations uniques de Mère. Toutes ont, néanmoins -et à en juger le dur labeur dans lequel leurs pattes sont respectivement embourbées, leurs fonctions propres dans ces galeries souterraines et rien n'est laissé au hasard. Mais pour tout phobiques des insectes ou des sociétés monarchiques trop prédéfinies, ô ! l'Enfer existe peut-être bien sur cette petite parcelle du Hueco Mundo. C'est en tout cas certainement l'une des dernières pensées pour tous les pauvres ères qui se retrouvent capturer au sein de la Colmena quand ils sont trainés au sol et gueule comme des petites proies.
Le temps ne tarde d'ailleurs pas à faire une première démonstration : quelques Adjuchas, plus grosses et plus robustes de nature, viennent juste de ramener un intrus encore en vie dans leur nid. Ce dernier se débat tant et si bien que ses mouvements brusques attirent la curiosité des autres Abejas qui se retournent à son passage, ricanent à défaut de pouvoir parler, tandis que le malheureux s’efface dans les ténèbres des galeries.
Puis soudain, plus un bruit.
**********************************
"Dès les premières minutes de ma naissance, j'ai eu peur. J'ai entendu tes machoires assimilées la chair de... "Papa" et...Je ne savais pas qui t'étais, même si j'avais l'impression de te connaître. J'ai néanmoins compris que nous n'étions pas du même niveau, mais que nous étions similaires sur certains points. Tu as fini par m'accueillir et m'encourager à manger également pour parfaire mes futures capacités : je n'ai pas trouvé cette invitation malsaine, mais après réflexion, elle aurait pu l'être. T'aurais pu te sentir menacer par ces similitudes mais tu y as vu une opportunité pour donner du piment dans ta vie et forger...quelque chose, à défaut de détruire des vies. Une expérience à observer, à faire évoluer, ça devait t'intriguer... Je me suis questionnée quant à ma relation avec les pions Apis, mais...C'est comme tu l'as dit : je suis née d'une partie de ton âme et de celle que tu as dévoré et adoré un court instant. Alors, c'est difficile de se sentir proches de ces petites choses qui ne font que bouger sans jamais véritablement réagir de leur propre gré ni même parler...
Quand à toi, tu cachais ta solitude et ta lassitude derrière un titre qui t'incomodait certainement plus qu'il ne t'arrangeait en réalité.
Au fil des années, l'organisation et la chasse en groupe devinrent un peu répétitives, même pour toi Maelissa. Seulement, on échappe difficilement à ses responsabilités et cela faisait depuis trop de temps que tu coordinais toutes nos vies. C'était pourtant une belle période, ces années passées à évoluer en tranquillité.
Enfin, la tranquillité est un bien grand mot. Bien sûr, mon intégration au sein de la Colmena fut pour le moins...mouvementée. Ava m'a pourtant beaucoup aidé à trouver les habitudes, à distinguer vos "coûtumes" de celles des autres. C'est bizarre. Un Hollow est-il seulement sensé avoir des coûtumes ? Peut-il être aussi organisé ? J'ai parfois l'impression qu'il n'y a que nous pour réagir ainsi. Pour se soutenir entre nous, qui sommes à la fois parfois si fragiles et si semblables en tant qu'Arrancar de petite nature...
On m'a donné à manger, puis on a entendu que j'évolue dans les galeries. Une fois un certain stade atteint, j'ai eu le plaisir de prendre moi-même part à la chasse. Ava me disait que j'étais curieuse et plus futée que deux démons et que j'avais toutes mes chances pour passer de la grosse chrysalide que j'étais à quelque chose de "mieux" : Eh bien, elle n'avait peut-être pas tord ! Ca me plaisait bien de réfléchir à deux fois pour aller à l'essentiel et trancher avec force et précision : c'est important, le meilleur résultat.
Bah ! Je devais p'tet être noble ou docteur, dans ma vie humaine !
Enfin, si un jour, j'ai réellement eu une vie humaine...J'en doute fort. Je ne suis même pas sûre de pouvoir expliquer les capacités de Mère, et elles ne m'ont pas attiré plus de sympathie à l'intérieur même de la rûche d'ailleurs. Après tout, tout le monde doit faire ses preuves et justifier de ses propres compétences, descendant direct ou non : c'est le maître mot de notre Sainte hiérarchie.
Il n'y a bien que la sympathie d'Ava m'a aidé à relativiser la compétition qui pouvait subsister entre les Soldats de la Reine. Née différemment ou non, je dois obéir aux ordres. Suivre, évoluer, dévorer, représenter la force de la Ruche. Et moi, je n'étais absolument pas prête à me laisser marcher dessus. Je prouverai à tous que je mériterai mon rang dans ce monde terrifiant peuplés de prédateurs."
********************
La Chasse bat son plein. Elle n'a jamais été plus fructueuse qu'en cet instant : On s'égare dans le désert et sur la Terre et on transporte les victimes vivantes jusque dans les galeries de la Colmena. Quant à la Colonia, elle rêve, bourdonne d'âmes mais s'égare encore dans une curiosité indomptable : les jeunes pions ramènent tant de choses qu'elle semble étendre et reformer leur rûche jour après jour.
Tout est très militaire et martiale dans la Rûche. Murs de sable compressés ; restes de reproductions impropres et infonctionnelles de voitures dont il ne reste plus que la forme d'une carrosserie délabrée en sable ; carrés informelles semblables à des portes ne menant vers nul part ; la Colonie donne forme et réalité à ses rêves et son obsession pour les formes géométriques. C'est une évidence : elle ne croit qu'en une société strictement délimitée par les règles de la Science et de la Logique.
La journée aurait pu être parfaite si Delila, toujours Adjucha et sur la sellette de son groupe, ne semblait pas avancer moins vite que les autres membres de la Colonia attribués au rang de Gardien. Son état d'égarement est si flagrante, avec sa mine décomposée et son air silencieux, qu'Ava finit bien par l'observer à son tour.
Tous les jours, c'est devenu cette même rengaine.
Delila se justifie. Delila échappe de peu à l'exécution pour inutilité. Delila se laisse blesser. Delila serre les dents. Delila encaisse sans broncher. Non pas qu'elle doive s'en plaindre : il lui apparait improbable de monter les échelons sans se débattre un peu dans la vie.
- Delila, c'était dangereux d'aller sur Terre !
- Pourquoi t'es-tu laissé toucher ?
Lui demande l'un de ses camarades soldats.
Et à chaque fois, elle répond patiemment aux interrogations de ses pairs. Qu'il lui faut prendre des risques pour sortir totalement de sa chrysalide. Qu'elle a besoin de tout étudier, de tout apprendre de son adversaire ! Après tout, même le plus petit Hollow peut renfermer d'étonnants mystères. Ou plutôt, des choses inconnues, qu'il lui tarde de comprendre avant qu'elles ne disparaissent à tout jamais. Et c'est étonnement cette curiosité pour un tout et pour un rien -mais surtout pour la Vie en elle-même - qui lui permet de façonner de nouvelles tactiques, qu'elle ne tarde jamais à transmettre à la Colonia.
Là encore, pour le bien commun.
L'astuce est d'autant plus prisée qu'elle permet d'échapper aux quelques initiatives menées par le Roi autoproclamé de Las Noches. Assurémment, le Roi Barragan Luisenberg - pour ne citer que lui - ne tarderait pas à les exterminer s'il venait à découvrir entièrement la Colmena. Il y a donc un quelque chose de satisfaisant, à créer de nouveaux procédés, à tester des formations pensées et millimétrées pour sa survie ainsi que celle d'autrui.
Peut-être est-ce aussi dans sa nature, dans le fond ?
Quand les heures défilent, sa machoire hésitante entame goulument son repas, malgré la douleur qui bât contre ses veines.
Un sourire.
La sensation de gagner en puissance est si grisante. Hollow, Gillian, Adjucha : si elle a appris une chose, c'est qu'il faut dévorer patiemment pour ne pas bouleverser le cycle fragile des résidents du Hueco Mundo. Sans jamais oublier que tout se gagne par force de conviction, Delila sent ses ailes pousser, ses pattes se durcir et sa vision, s'affiner. Plus de cent ans se sont écoulés, et elle a renforcé sa coopération avec Ava, devenue une proche "amie". Toujours là, toujours présente. Lorsque la Colonie et ce ronchon de Dorian doute d'elle et de ses échecs, Ava est là et tout s'autosuffit.
Trancher.
Viser les points précis et vitaux de ses adversaires d'une lame des plus affutées.
Fidèle et précise.
Assimiler et tout décrire.
En dehors d'un ou deux défis de la Reine où elle a bien failli laissé sa peau et où elle a dû faire ses preuves afin d'oeuvrer en tant que Gardienne de la Colmena, ces années furent heureuses et prospères. Certains le sentent et ne la contestent plus : s'il y a bien une personne pour, peut-être, rivaliser avec Mère et atteindre le rang de Vasto Lorde d'ici quelques années, c'est bien Delila.
C'est ainsi assise, à observer cette demi-lune éternelle, que Delila prie pour un changement. N'importe lequel. Les paupières fermées, c'est une promesse solennelle qu'elle ne garde que pour elle. Pourtant on lui saisit le bras pour l'emmener prendre un repos bien mérité.
Entre jeunes Abejas, elles se serrent les unes contre les autres quand le sommeil les appelle, dans l’espoir de se procurer un peu de chaleur jusqu’à leur réveil.
Enveloppée par la nuit, la Colonia s’endort toujours sous l’œil vigilant de Mère. Demain sera peut-être un autre enfer, où l'Ordre brille au milieu du chaos. Et qu'il est tentant désormais, d'aller sur Terre pour désobéir.
Pour découvrir autre chose.
Chapitre 1 : L'abeille est un animal politique
- An 1850
Hélas, la solidarité va de pair avec l'ambition. Dans cette rûche, il faut se perfectionner et affiner la beauté de ses gestes comme de son mental pour être satisfait. Tout le monde n'a pas le mérite d'être le proche gardien de la Reine et de pouvoir, un jour, espérer atteindre les plus hauts sommets de la hiérarchie. Bien entendu, tous ces Adjuchas ont encore le droit à leur individualité : certains rêvent de se battre et de mourir pour la Reine, quand d'autres aspirent à obtenir suffisamment de reconnaissance pour lui couper la gorge, la dévorer et prendre le contrôle de la Rûche.
C'est ainsi.
Tout évolue, tout se perfectionne.
La Reine, bien que parfaite allégorie, ne peut être que temporaire.
C'est pour cette raison qu'au départ, ce que l'on appelle "El desafío" fut organisé afin de répartir tous ces frères et soeurs dans des rôles leur correspondant. Les plus faibles de la Colmena n'ont d'autres choix que de se plier aux rôles moins convoitées et plus brutes. Ils mangent donc ensemble dans le désert, certes, mais ils oeuvrent surtout pour ramener les proies à la Reine elle-même en priorité, sous l'oeil des Eclaireuses, plus puissantes, et enfin des Gardiens, les plus redoutés et privilégiés de la Colonie. Enfin, tout en bas de l'échelle, demeure l'adorable petit pion Apis sans volonté et nullement intimidant, créé par Mère.
Pion qui, comme à son habitude, grouille et patrouille dans toute la Colmena afin de véhiculer ses messages et ses observations en temps réel.
Delila frôle le pion en appuyant sa patte sur le bout de son nez piquant, non sans s'amuser malgré la dose d'informations qui lui prend aux tripes à chaque fois qu'elle s'y essaie. Finalement, il y a toujours de quoi relativiser face aux pions. A les observer dans leurs grands yeux de petite proie, elle ne peut y voir qu'une future ascension, une promesse silencieuse mais acquise depuis sa naissance.. Ainsi va donc la marche vers le Pouvoir dans sa famille.
Bien sûr, on évite toute confrontation avec cet Yrronos, le Centaure de l'Arbolada, mais la Colmena peut prétendre en l'an 1850 avoir une force de frappe non négligeable et redoutée.
Elle fut estimée comme une jeune Hollow à protéger, puis jeune chasseuse en tant que Menos. Mais Delila a soif de plus. Alors elle s'est tournée vers l'un de ses proches mais mal-aimés de frères et l'a observé. Une seconde, puis deux, pour finalement laisser échapper un ricanement profond à la troisième seconde. Instinctivement, sans jamais y mettre plus d'émotions, elle s'entend s'exclamer à voix haute.
"Mon frère, le Désafio approche. Et moi, Delila, souhaite te défier avec d'autres intéressés pour gagner le rang de Gardienne."
La moindre erreur sera inacceptable.
Chapitre 2 - La Fin de la Colmena
Lutter contre les petits soldats égarés de Barragan est une chose, fuir et déjouer l'arrivée et les initiatives d'un Capitaine rénégat de haut niveau est en une autre. Le champ de bataille qui magnifie la conquête du Traître est en réalité assez barbare : quand les corps ne partent pas directement en poussière, ils jonchent le sol.
Aujourd'hui, la Colmena est détruite et la Reine a été abattue.
Et c'est dans un essoufflement que Delila tente de relever la tête. Ô, elle a bien évolué depuis, à en juger son allure humaine, ses antennes prononcées et semblables à une abeille avec des traces de papillon, son corps strié de rayures ainsi que ses ailes de mouche et d'artace. A Las Noches, on la voudrait probablement pour gonfler l'armée de tous ces Hollows bafoués mais présentement, on rit de la formation de ce petit bataillon, insuffisant face à tant d'années passées à chasser les meilleures têtes au Hueco Mundo ainsi que les meilleures lames pour résister et abattre le Gotei 13.
Pourtant ils ont fait de leur mieux : batailles après batailles, quelques mémoires peuvent reconnaitre en la Colmena un art stratégique pour le moins développé et brutal, mais pas suffisamment pour tenir tête à la Révolution qu'apporte le plus grand traître Shinigami.
Delila pressent alors la nécessité de fermer les yeux. De réfléchir, pour elle et pour les autres. De renoncer pour...peut-être, gagner autre chose.
Ce n'est pas une décision dont elle est et sera fière. Déjà, elle regrette le fait de baisser l'échine, elle regrette le sourire des Shinigamis qui viennent envahir et troubler leur royaume en perdition mais surtout, elle regrette de faire mentir ses convictions pour le bien du reste de la Colmena.
Mais la Reine est tombée, et elle n'a plus rien à faire valoir que ce qui fuit quelques kilomètres plus loin.
Mais...Et si ce n'était qu'un aurevoir provisoire? Et s'il lui était donné la possibilité, d'ici quelques années, de s'éclipser et de rejoindre Ava et le reste de la Colmena ? Et si abandonner pouvait, également, permettre de sauver les siens? C'est un dilemme qui fait lever la main de la Maître d'armes.
D'abord, avec hésitation.
Les yeux sont rivés sur sa main griffue qui, d'un coup, s'abaisse pour faire cesser la guerre.
La Colmena baisse la tête face à celui qui prend le temps de donner son nom : Aizen Sōsuke.
Le corps combattant dont elle avait la direction était tombé, cela ne faisait nul doute. Mais, au moins, le reste de la Colonia, dont Ava, continuait probablement à survivre quelque part, dans les profondeurs de la forêt, et personne dans la Colonia n'avait laissé échapper un mot à ce sujet. Alors elle prend à contrecoeur la direction de las Noches, accompagnés de rares survivants qui, sans un mot, tremblent en réalité mentalement comme des feuilles.
Parce qu'en réalité, que fait-on, sans réel dirigeant ?
Ce sont des propos qui la hantent alors qu'elle marche la tête haute et fait le souhait de ne pas porter le fardeau de trop de morts parmi ses frères et soeurs. Car les regards s'échangent et l'inquiétude est une véritable bactérie qui boue leur sang : on cherche à comprendre pourquoi tant de frères et soeurs mourront dans le processus.
Car tous ne rééchapperont pas à l'Arrancarisation.
A cette pensée, la douleur d'un masque arraché qui s'en est suivi lui a fait lâcher un hurlement long et déchirant. Mais on encaisse. On peut supporter cette concession.
Tout pour protéger la mémoire de la Reine !
Chapitre 3 : La Folie des Sciences
Le verdict est tombé : Delila a peu de volonté de se battre et cela affaiblit quelque peu ses performances.
Ou plutôt, elle a un esprit trop distrait pour intégrer légitimement le rang des Espada. On lui sait pourtant une passion pour les armes blanches et pour les danses meurtrières dignes d'un matador mais...Il y a une certaine fragilité dans ses pratiques. Une forme d’autosanction dans sa manière de combattre. Jamais à 100%, toujours nostalgique. Pour beaucoup durant le règne d’Aizen, ces rares Abeilles renverront à ce qu'est Delila mais encore l'un des architectes Abeja ayant participé à la construction du dôme de Las Noches : un combattant dépendant de ses ressentis et des liens avec sa Colonie, mais un excellent penseur ou scientifique dont il convient d’écouter les conseils pour parfaire Las Noches. Le bon sens en appelle donc à mettre cela sur le fait qu'elle ait probablement perdu sa combattivité et l'esprit d'équipe qui la composait et ce, depuis la mort de sa Reine Maelissa. Néanmoins, les rapports à son sujet lui concèdent une belle intelligence et de bonnes connaissances ; de quoi oeuvrer pour certains progrès auprès des autres têtes un tant soit peu ingénieuses de Las Noches.
Et c'est ainsi que Delila s'invite à un échappatoire d'un autre genre, révèle et partage des connaissances qu'elle avait déjà cumulé lors de ses nombreux passages sur Terre. Quelques calculs, quelques déductions faites ça et là dans l'élaboration de nouveaux composants visant à booster temporairement les capacités des Hollows. En faisant abstraction de la rage qui bouillonne encore en elle suite à l'assassinat de la Reine, le nouveau rassemblement par Aizen est finalement une période intellectuellement plus riche et plus "paisible" que prévue. La construction d'un toit illusoire et ensoleillé au-dessus de las Noches ainsi que l'accès à une partie de la technologie des Shinigamis -du moins, lorsque l'un des trois rénégats se montre un tant soit peu conciliant à ce partage d'informations - a notamment permis de redécouvrir certaines inventions. Et notamment, ce qu'ils appellent "Gigai"...Oh, sa tristesse n'a pas disparu mais elle tente de la renvoyer vers quelque chose de plus productif pour ne plus y songer.
Dans les locaux de Las Noches, c'est alors aussi l'occasion d'étudier et d'épauler ces Arrancars qui ne ressortent pas totalement lucides de leur Arrancarisation. Parmi ces expériences plus ou moins contestables, le nom d'Escamillo s'est frayé un chemin dans sa liste de "patients". Cette "étrangeté" de la Nature n'a d'ailleurs pas manqué d'attirer son attention : si elle prend le temps de s'assurer qu'il est physiquement en bonne santé, il semble...Confus. Perdu dans des milliers de souvenirs éparses et humains qu'il daigne délivrer aux oreilles spectatrices dans des mots préétablis et d'origine...étrangère.
Il est bizarre et tous l'ignore mais Delila, elle, prend le temps de s'y attarder. De décortiquer l'information. L'Abeja Gardienne voit dans cette confusion la possible réponse au sens de leur existence : un Hollow qui entend, s'attache, se définit et se passionne pour les voix humaines qui vibrent dans son crâne n'est-il pas la preuve même qu'ils sont les vestiges de la société humaine ? Les Paragons d'un savoir fou ? Si oui, ne serait-il pas possible pour les Hollows d'évoluer davantage encore et de conserver des siècles et des siècles de recherches et de trouvailles ?
Ne pourrait-il pas, en passant du plus petit Hollow au plus grand Vasto Lorde, braver les limites qu'on leur octroie depuis des millénaires ? Munie d'un crayon et d'une feuille de papier, ses doigts ont griffoné des pages et des pages d'informations décortiquants son meilleur sujet et futur ami, comme on inscrit sur le marbre un goût pour réparer les choses brisées...
Au final, il y a beaucoup à retirer de la folie mentale de ceux qui ont brisé leur Masque...Quant à Wonderweiss, elle n'en a pas eu l'étude ou la surveillance attribuée mais c'est là un autre nom tout à fait approprié pour déceler l'altération des capacités mentales et du cerveau d'un individu afin d'en affiner son utilité. Mais toutes ces recherches de la jeune Vasto Lorde semblent en réalité satisfaire les autres têtes savantes du Toit de ce monde. Bientôt, l'écho de pas dans les couloirs vides et parfaitement blanc de Las Noches ne tarde pas à lui accorder une brève missive : possiblement, une affectation à en faire pâlir un cadavre...
"Delila, j'ai entendu dire que certains songeaient à t'affecter sous les ordres du Huitième Espada...Non pas qu'il ait fait une recommandation en particulier mais certains pensent que ça pourrait l'amuser. Je ne sais pas si c'est vrai mais bon courage. Désolée..."
"Désolée", lui a-t-on dit.
Désolée. Le tact est mort. D'ailleurs, est-ce seulement une manière de lui répondre ? Personne, personne de censé en ce bas Hueco Mundo ne souhaite être sous les ordre de Szayel, et encore moins d'être livrée en patûre expérimentale sous le bistouri d'un fou furieux ! Mais heureusement pour Delila, le temps file et l'arrivée de plusieurs Shinigamis sonnent déjà la fin d'un règne. Bien des têtes sont tombées, mais au final l'Abeja s'en fiche ; elle voit en cette défaite la perspective de gagner son libre arbitre sans faire plus de courbettes.
Elle a une famille à retrouver.
Chapitre 4 - Le retour dans la famille
Bien qu'il n'ait représenté qu’un court entracte dans sa vie d'immortelle, le règne d'Aizen lui a paru long. Très long. Beaucoup plus long que sous la direction plus juste de cette nouvelle Reine, Hallibel. Pour autant, Delila n'a jamais reformé sa propre Rûche. Plus intéressée par la recherche et l'exploitation du savoir humain qu'elle collecte au Hueco Mundo comme sur Terre, elle n'y voit aucun inconvénient. Son esprit est en réalité tourné vers d'autres égarements : l'innovation, et son ancienne Colonia perdue.
Parfois, il lui arrive de se demander ce qu'ils sont devenus. Sont-ils tous morts, depuis le temps ? Ou ont-ils survécu ? Malgré ses attributs plus "humains", Ava pourrait-elle la reconnaitre ? Pourront-ils lui pardonner d'avoir mené quelques survivants sous ses ordres vers une mort certaine durant un processus contrenature ?
Ce sont des questions que la Vasto Lorde se pose, sans réponse. Alors quand vint l'attaque des Quincys, elle tente de riposter dans un premier temps, un peu en vain. Elle n'a jamais tenu particulièrement les humains et tous ces adversaires en haute estime : mais quand la Reine Hallibel tombe, l'inquiétude est palpable partout dans le Hueco Mundo. Alors elle se souvient de sa Colmena, de leurs coeurs battants à l'unisson face à leur proie et instinctivement, elle tranche, sans jamais hésiter. Elle taillade, découpe, se retrouve un talent pour la précision et finit par ressentir les choses telles qu'elles sont dans son entourage. Comprendre comment un être "fonctionne" en serait presque devenu effrayant, si au même instant, son regard ne brillait pas autant que la lune dans ce brin de ciel fracassé. Quelque chose se débloque face aux ennemis-archers et pour la première fois de sa vie, la Gardienne croit reconnaître en elle l'Appel de la Colonie que Reine Maelissa produisait par le passé. Ces mêmes liens, qui unissent chaque ancien membre de sa famille...
Face au Vandereich et la prise de pouvoir, Delila se bat en pleine possession de ses capacités et avec la promesse d'une jeune Reine sans couronne. Et tandis qu'elle s'éloigne dans le désert, l'espoir lui sourit et elle reconnait dans la bataille quelques têtes moins nombreuses mais bien connues : Ava est là, avec quelques autres membres de la Rûche.
La gorge nouée et le souffle coupé, la Lame de l'Abeille résonne avec la joie qui se dégage de ses retrouvailles...
Pour la première fois depuis sa naissance, Delila ressent de l'espoir à diriger ses frères et soeurs vers la plus grande victoire d'un Hollow : la Survie.
Chapitre 5 - Se battre pour rétablir la dignité des faibles
S'il est une chose claire et précise en ces temps sombres, c'est que la paix ne dure jamais éternellement. En particulier au Hueco Mundo, où la loi du plus fort s'impose entre eux-mêmes, certes, mais également contre toutes les autres races qui peuplent cet univers décadent. Shinigamis, Quincys...Au final, tout le monde y est passé et la véritable question est la suivante : quand est-ce que les Humains mèneront également leurs troupes à leur encontre pour défier les règles qui ont toujours amené un semblant de stabilité sous la Lune de leur monde ?
Cette fois-ci, il n'y a pas d'armée divisée. Il n'y a pas d'organisation non plus. De nouveau, un Shinigami frappe sans prévenir et sème un chaos sans nom dans les rangs des Monstres. Bien vite on apprend qu'il porte le nom de Sanguinaire et les échos font rage:
Hallibel s'est faite tuée également.
Massacrée, dans la seule et unique prétention de revendiquer un règne sur le Hueco Mundo.
Mais la mémoire d'Aizen et de ses ravages sont encore vives, même au sein des rares esprits survivants du petit groupe de la Colmena. Et ceux-là n'entendent pas de nouveau s'abaisser face à ce qui n'est pas de ce Royaume : on aspire tout bas à saccager ça et là les rangs qui viendraient de trop près les embêter. On prépare donc de nouveau les pics de guerre.
L'apparition de ces Datenshi ne fait que renforcer une volonté commune mais disparate : il faut résister.
Delila entend bien que l'heure est grave, qu'elle doit revenir et mener l'offensive ; aussi l'on parle brièvement de ces Hollows ou récents Arrancars insectes qui dévorent et planifient dans l'ombre des dunes pour s'en prendre aux soldats de Kyoaku. D'un côté, le nouveau Tyran a certainement pu compter quelques pertes. De l'autre, la fierté de la récente et petite Colonia est telle que plus d'un pion perde la vie durant toutes ces initiatives.
Bientôt, il n'y a presque plus personne dans la Colmena. Tout au plus quatre survivants qui dépendent de ses ordres et qui, jamais, ne les contesteront véritablement en l'absence de Reine et de Roi. Dans le feu qui crépite et qui brûle dans les galeries vides, on sait que la fin est proche. Alors on se conte alors des histoires pour oublier les morts, pour rire et continuer à bricoler des choses que leurs comparses -s'ils sont encore libres- prendront pour des choses futiles. On se prépare également à mener des offensives mais tout bas, même Delila les sait désespérées : elle porte trop de respect pour son ancienne famille pour les obliger à risquer leurs vies et arracher leur masque. Pour autant...Peut-elle seulement gagner plus de puissance pour surpasser le stade d'un Arrancar accompli?
Au final, il y a de quoi rechercher un sens à tous ces morts.
Aux raisons de leur existence.
Au pourquoi du comment l'Arrancar lambda, capable de rire et de pleurer, se fera toujours pourfendre par le tranchant d'un Zanpakutō appartenant à un Shinigami.
Armée d'une nouvelle flamme guerrière, elle part avec Ava. Elle arpente les forêts, puis les dunes, et rejoint en catimini ce qu'il reste de Las Noches. Elle n'écoute pas les cris de ceux qui capitulent, et elle ignore avec le coeur lourd le fantôme des voix qu'elle a connu jadis, par le passé.
On lui dit que oui, il existe un moyen de tenir tête.
Qu'elle peut oeuvrer pour pour la liberté et pour la douce violence d'un monde qui ne sera jamais utopique, mais qui est le sien. Qui a plus de sens pour ses résidents naturels.
Delila apprend aussi qu'il y a, parmi eux, un autre Arrancar, un ancien Espada qui permettrait peut-être de porter le rêve de ceux qui veulent garder leur liberté et de rester fiers de ce qu'ils sont. La rumeur de sa Segunda Etapa est un tape-à-l'oeil pour n'importe qui, y compris pour la jeune Chef-Abeille.
Alors, elle se met à sa recherche. Elle aussi, souhaite le voir, lui et son pouvoir, de ses propres yeux. Ce jour-là, elles ont risqué leur peau, dans la volonté de réaffirmer leur indépendance. Mais ce jour-là, et contrairement à l'assaut mené durant la première invasion par le Capitaine renégat, elles n'ont pas attaqué seules. Ce jour-là, ils étaient là et parmi eux, il y avait cet Arrancar qui a tenu plus d'une fois tête face au Sanguinaire.
C'en est devenu même une légende plus qu'alléchante ; une histoire qui se répète de lame en lame. Les plus belliqueux -ou ceux ayant tout perdu durant les différents règnes des Démons-Shinigamis - véhiculent une idée commune entre eux : s'il existe désormais un Hollow ou un Arrancar pour remplacer n'importe quel autre Roi ou prétendu Reine en raison de leur précédente efficacité sur le champ de bataille, ce serait bien Grimmjow. Et quand ses jambes se tendent et qu'elle se relève, l'Abeille ne ressent plus le sang qui coule à flot le long de sa joue.
Car elle n'arrêtera pas. Jamais. Pas tant que le Hueco Mundo sera de nouveau libre.
Après tout, ce n'est qu'une étape nécessaire: tous souhaitent voir Kyoaku disparaître du Hueco Mundo. Et tous oeuvrent au moins pour leur indépendance et leur existence, en serrant les dents.
S'ils survivent, elle prendra le temps de prêter serment et d'abaisser ses griffes et ses lames face au nouveau Roi. Il ne sera peut-être pas du même acabit que la Reine, mais Delila se jure de protéger celui qui représente leur futur et leur liberté. Alors elle analyse. Tranche de nouveau. Sourit de nouveau. Croit en l'existence d'un pouvoir et d'une Hiérarchie et rêve d'un monde qu'ils moduleront dans le respect de leurs règles et du Roi.
Durant la riposte de certains capitaines, le Hueco Mundo se souviendra alors d'une Arrancar rebelle aux mille épées qui ne montre aucun signe de crainte, apaisée et même un iota exubérante face à ceux qui ont ployé le genou devant Kyoaku : les prédateurs ne s'agenouillent pas devant les Hommes, pas plus qu'ils n'en reprennent leurs coûtumes. Un jour, cette fidélité la mènera à sa perte...
"Tant que je vivrai, vous pouvez être sûrs que je m'élèverai parmi les Epées les plus féroces et loyales pour venger ma Reine et ceux qui suivront !"
Chapitre 6 - The logical Kingsguard
Kyoaku a disparu et la vie reprend son cours. D'aussi loin que Delila ait pu fouillé dans ses souvenirs, jamais un aussi grand nombre d'Hollows et les Arrancars de leur trempe n'avaient oeuvré pour se battre et faciliter la tâche d'une destitution en bonne et due forme. Hélas, personne ne peut parler de véritable défaite pour le Sanguinaire : c'est peut-être également pour cela qu'elle se retrouve assise au beau milieu des ruines de Las Noches après avoir dépoussiéré ce qu'il reste du laboratoire de feu....Comment s'appellait-il, déjà ?
Ah. Oui, lui. Szayelapporro Granz.
Un grand nom, il y avait de cela seulement quelques années.
Là encore, peu de choses à redécouvrir. Les feuilles et les meubles ont été déchirées, saccagés par le temps, la guerre et le pillage de quelques Shinigamis victorieux. Toutefois, ses connaissances cumulées avec les excursions menées en compagnie d'Escamillo leur permettront sans aucun doute d'atteindre des sommets de découvertes et de folie en tout genre ! La joie, la tristesse, l'ennui, le désespoir de tous ces humains...Ces émotions ne sont-elles pas ancrés en eux, malgré leur absence de coeur ? Ses yeux rient encore du récent tournoi qui a eu lieu, et qui leur a permis d'obtenir le rang de Segunda ainsi que de Quinta Espada...
De quoi se ravir par avance de cet accomplissement et de prendre du temps pour se relaxer, les épaules relâchées tandis que ses yeux roulent vers cette espèce de Gigai qu'elle tente de colmater pour une utilisation plus "personnelle" dans le monde humain...
Ô, comme c'est fascinant !
Mrrrrrrouuuuu
Elle avancerait sûrement vite...Si toutefois, l'ombre d'un petit chat masqué ne venait pas perturber son instant détente.
"Oh, bonjour toi. Tu viens de nouveau aujourd'hui revisiter les locaux ? Ou peut-être t'ai-je juste manqué ?"
Sa main ne tarda pas à aller gratter l'oreille puis le front de la brave bête féline. Face à de telles attentions, il ferme les yeux et produit un doux ronronnement. Ah ! Si ce chat continue à s'obstiner à la suivre, il lui faudrait trouver un nom en tant que compagnon...
Une fois la bête proprement couchée sur ses genoux, Delila lève son regard pour accueillir sa jeune compère, Ava. Un sourire sincère ne peut que courber les lèvres et ornementer les joues de l'Abeille. Malgré toute cette instabilité environnante, Delila ne peut qu'y voir un temps de paix durant lequel elle peut faire ce qui lui chante, désormais. La Colmena lui manque, mais il ne tient qu'à eux d'avancer dans la vie. Alors elle prend la peine de lui présenter un siège pour papauter comme au beau vieux temps : partager les moments de nostalgie ; soulever d'autres moments de peine...
Bien évidemment, comment ne pas relever dans les propos d'Ava tous les doutes de sa comparse à la vue de tous ces clans si divisés ? L'interrogation a le mérite de faire froncer les sourcils de l'arrancar Abeille. Elle consent bien que l'arrivée de Melchom ait perturbé le jeu des Rois et des Reines du Hueco Mundo, mais elle n'apprécie pas sa manière de faire, ni même ce qu'il représente en tant que personne.
Pour un tas de raison. On ne peut pas forcer un Hollow à retirer son masque, ni prétendre qu'on puisse différencier un cannibale d'un autre sous le prétexte d'un titre de noblesse. De plus, quelles conséquences peut-on tirer à créer davantage de Hollows au Hueco Mundo ? Ne serait-ce pas, à long terme, perturber l'équilibre qu'ils ont jusque-là maintenu dans la barbarie des lois de la jungle ? Un impact sur la population humaine et l'attaque des Shinigamis ne peut qu'être prévu à long terme...
Et comment le lui expliquer, à sa petite Ava qui prend en considération chaque point de vue pour mieux les évaluer ? Un ancien allié du Sanguinaire est-il une bonne chose ? Ont-ils bien fait de rester avec cette brute de Grimmjow ? Delila ne voile absolument pas la méfiance qu'elle porte à tout ce qui s'approche de près ou de loin à Melchom. Un sifflement de nez lui échappe et elle ne peut s'empêcher de caresser le chat un peu plus fortement, lequel ouvre un oeil paresseux sous la pression.
Dans le laboratoire réinvesti de las Noches, les équipements ramenés depuis la Terre et les outils améliorés par ses soins continuent à briller comme des lucioles. Elles le font si bien qu'elle semble vivante, prête à capter l'attention de leur propriétaire et de leur invité. Sur ses lèvres, un fantôme de sourire lui donne un air détaché, mais profondément savant : à la voir ainsi, elle fait partie de celles qui ont le goût de se plonger vers l'Inconnu.
Finalement, l'humanité ne cesse de révéler quelques surprises.
"Réfléchissons à ce qui se passe actuellement avant de prendre totalement position : Qu'est-ce qu'est précisément ce phénomène qui sévit depuis qu'on a passé un accord avec les humains, hm ?"
Une chose est sûre : ses pas la porteraient vers la Grande Cataracte afin de l'étudier avec plus de précision.
HRP
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