Sourire sur les lèvres, elle écarte les bras et offre son visage angélique à la foule. L’Argentée encaisse, chaque coup, absorbe la fureur du forgeron, radieuse. Il se croit fort et intelligent, mais il oublie qui il a devant lui. Aux yeux des autres qui les observent, il n’y a là qu’un fou qui frappe en vain car la belle n’est ni de cristal, ni de porcelaine mais dure et résistante comme un diamant. Au moins cette fois il ne fait pas dans la dentelle, mais pas assez, toujours pas assez pour lui arriver à la cheville.
- Peuple de l’Acuerdo, est cela que vous voulez pour Espada ? Un lâche qui se cache derrière son armure, un peureux qui ne fait qu’attendre que le temps passe, triplé d’un faible qui frappe aussi fort qu’un petit humain ? Quelle indignité.
C’est méchant, c’est gratuit, c’est un constat, c’est Arrancar. L’Astre de glace roule des yeux, fatiguée d’ennui. Où est l’intérêt à frapper un mur ? Elle provoque allègrement, sans aucun remord. Parce qu’elle sait, elle a vu l’air dépité des grands chefs face à la couardise du futur vainqueur. Aujourd’hui, elle n’a pas remporté le combat, mais elle a remporté le respect et l’admiration de l’assemblée. Pour lui, on ne peut pas en dire autant. Elle est toujours debout invaincue. Il est incapable de la tuer et cette idée la satisfait au plus haut point. Il lui suffirait de se reposer ne serait ce qu’un instant pour que elle, elle parvienne à l’achever.
- Peuple de l’Acuerdo, je vais vous faire une fleur, tout cela n’a que trop duré. Admirez l’étoile polaire briller de mille éclats !
L’exubérance n’est pas son genre d’ordinaire, mais l’étoile filante compte bien emporter son adversaire dans sa chute. Qu’importe la place qu’il obtiendra, elle deviendra martyre admirée par son courage, sa puissance constante et sans faille, et sa résistance. Toujours en vie.
Et pour son grand final, elle y met toutes ses forces. La glace de sa patinoire remonte le long des jambes du Manadas qui est alors à sa merci. La Grey offre alors une farandole de coups en duo avec son clone de glace. Les deux patineuses frappent l’une l’autre de façon identique, en miroir. Et lorsqu’elle sent qu’elle ne pourra plus maintenir sa glace, la jeune femme s’envole d’un grand coup de ses ailes de grue. Le vent qu’elle provoque balaie la patinoire improvisée et le double de glace qui se brisent en millions de minuscules éclats qui virevoltent, telles des microscopiques plumes brillantes, dans tout l’espace de l’arène. On aurait dit, une pluie d’étoiles, magnifique. Puis elle termine avec son coup favori, un plongeon. La lame de l’étoile filante fuse sur l’Arrancar resté au sol. Se plante. Chantilly sur la cerise sur le gâteau, elle laisse exploser la totalité de son reiryoku.
C’est terminé.
Sa lance redevient katana et ce dernier retrouve place dans le fourreau situé dans son dos. L’ancienne Arrancar fait quelques pas en arrière, tourne le dos à son adversaire, puis s’incline respectueusement à l’adresse des chefs de clans. La belle ne peut plus rien n’a plus la force d’attaquer, mais elle est toujours debout malgré ses blessures. Quant à l’autre, elle se moque de ce qu’il peut dire, se moque de l’état dans lequel il est, ou n’est pas. Il ne mérite déjà plus son attention.