Tournoi #2 CO#2

C’est l’heure d’entrer en scène. D’ordinaire, la Louve reste tapie parmi les spectateurs, simple observatrice de ces duels ou mêlées. Y assister est important. Les meneurs pourraient avoir quelque chose de particulier à dire et elle aime l’idée de pouvoir reconnaître les visages en plus des noms des membres de l’Espada. Cela évite d’avoir à obtenir l’information après les autres. Et puis être aux premières loges a ses avantages, elle peut étudier les comportements et la façon de se battre des Arrancar qui s’y présentent. Le dernier opus l’avait laissée sur sa faim. Il y avait eu trop abandons et finalement, les rares qui s’étaient donné à fond ne sont pas présent aujourd’hui. Morts pour la pluspart.

Aujourd’hui est un autre jour et surtout, un jour différent en cela que pour une fois, elle a décidé de participer. Les raisons lui sont propres, personnelles comme tout un chacun. Et elle se gardera bien de les étaler à la vue, mais surtout l’ouïe, de n’importe qui. L’Alpha entre dans l’arène. Par curiosité, pendant qu’il n’y avait personne, elle avait déjà fait l’expérience de venir ici et de s’y tenir en plein milieu. Mais il faut bien avouer que l’expérience est différente. Le public, les yeux de tous ou presque rivés sur elle… La pression du regard de Grimmjow Jaggerjack… Tout est réuni pour que la situation lui hérisse le poil. La Louve est sur ses gardes. Elle ne parade pas, ne fait pas la fière ni la belle. Stoïque, elle se détache de ce qui l’entoure pour se concentrer uniquement sur son adversaire. Son regard n’exprime ni la crainte ni l’appréhension.

« Lilith. » Cela suffirait pour les présentations. Quel dommage qu’elle ait à affronter quelqu’un de son propre clan. Mais bon, le sort en a décidé ainsi.

« Toi aussi c’est ta première fois hein ? » Et puis quoi ? La voilà qui se met à faire la conversation, on aura tout vu. Elle secoue légèrement la tête. On dit que les membres de Las Manadas aiment la bagarre. Lilith, elle, ne le fait pas par plaisir. Uniquement par nécessité, car sa façon de combattre est toute particulière et déplaisante autant pour elle que pour sa proie...

Les jeux étaient faits, rien n’allait plus.
De tous les côtés de l’arène s’affrontaient les prétendants à la distinction la plus glorieuse du Hueco Mundo en dessous de celle des grands chefs. Hollows comme Arrancars suaient sang et eau pour une chance au titre d’Espada ! Heh ! Des simples Hollows dans l’Espada ! Il fallait être bien crédule ! Néanmoins, c’était assez drôle de voir que ce rang instauré par le Seigneur Aizen ait pu être réutilisé plus des années après sa chute. Sûrement une idée de Grimmjow. Ce dernier, justement, assistait aux festivités avec les grands pontes du vaste désert sableux qu’ils appelaient maison. Lui, comme tous les autres, allait pouvoir voir de ses propres yeux se dessiner le futur !

Au milieu des monstres déchainés se tenait une tour, impassiblement dressée au-dessus du sable qui se teintait d’écarlate. Vêtu d’amples vêtements blancs et noirs typiques du peuple Arrancar et s’appuyant sur des bottes de métal, un colosse s’avançait d’un pas lourd, lent et déterminé dans un bruit métallique bien caractéristique. La lune éternelle se reflétait sur les câbles en acier qui recouvrait son crâne nu. Son œil unique, lui, se posa sur un combattant qui se démarquait du lot. Ou plutôt une combattante… Son Reiatsu n’avait rien à envier à celui du mastodonte. Et c’était pour cela qu’il se dirigea naturellement vers elle. Une femme de taille moyenne parée de dents acérées. Si elle pouvait avoir l’air de s’habiller sobrement, ce détail trahissait son affiliation au clan le plus farouche d’entre tous, Las Manadas. Elle était du même camp que l’homme au visage brûlé. Mais elle aussi briguait un titre qu’il visait avidement. Leur allégeance n’y changerait rien. Ils allaient devoir se battre pour leurs ambitions. Elle se présenta d’elle-même, sûre d’elle. Son nom était Lilith… Pas de nom de famille. A la fois singulier et peu étonnant, dirons-nous…

« Je suis l’Arrancar Cientesimo Cuarto, Goeddir Persanpa. »

Affirma-t-il lui-même d’une voix de toute évidence artificiellement altérée, presque robotique. Il resta purement immobile, scrutant sous toute ses coutures cette fameuse Lilith. Se hasardant à une question, la donzelle lui demanda s’il s’agissait de sa première fois…

« Dans cette arène ? Oui. Mais dans l’Espada ? »

Goeddir avança son bras gauche, dont sortait de la manche non pas sa main, mais un pommeau. Sa main droite, elle, l’agrippa pour tirer vers lui, arrachant de l’intérieur de sa large tenue un marteau de guerre imposant, le laissant s’écraser au sol avec fracas. « Non. Pas vraiment. » Dit-il les yeux plissés. Il entra alors en mouvement, marchant lentement autours de sa cible en traînant son marteau avec lui pour former un cercle dans le sable. Une chose était sûre, il ne la connaissait pas. Elle n’avait probablement pas fait ses classes sous la tutelle du Seigneur.

« Je viens ici réclamer ce qui m’a été pris il y a longtemps. »

Un temps où il balbutiait tout juste.
Un temps où il ne pouvait pas protéger ce qu’il avait acquis. Un temps où sa chair était faible. Un temps qui était, aujourd’hui, définitivement révolu. Il était El Hacedor. Le Façonneur. En premier, il se façonna un corps pour se défendre. Puis, il se façonna des armes pour attaquer. A l’heure actuelle, il se façonnait une armée pour conquérir. Et bientôt, il se façonnerait un monde digne de ce nom ! Et cela allait passer par cette demoiselle. Se stoppant sur place, Goeddir releva son arme pour la pointer sur Lilith, son œil exprimant tout d’un coup ce qui pouvait sans doute être un sourire sous le col relevé jusqu’au nez du guerrier de fer.

« Et au passage, conduire un ou deux essais pratiques… D’avance, je te remercie pour ta collaboration ! »

S'amusa-t-il, laissant parler son aura autours de lui. Dans les gradins, des Hollows parés de pièces mécaniques acclamaient leur maître à la vue de sa pression spirituelle mauve. Ils le savaient. Tous le savaient. Il était prêt à se battre. Et Lilith, elle aussi, devait l'être. Ici comme aux quatre coins de l'arène, le sang allait couler.
Car au bout du compte, il ne doit en rester qu'un.

Le sang allait couler et ce n’était pas peu dire. Les présentations sont terminées et à dire vrai, elle s’en fichait un peu. La Louve en retient au moins une information capitale. En effet s’il a déjà été membre d’une Espada, quelle qu’elle soit, cela signifie qu’il n’est pas à prendre à la légère. Trêve de bavardage, il est temps d’en découdre. Il a l’air de vouloir jouer avec elle. Si encore il avait une baballe digne de ce nom ahem… Mais même ainsi, il sera difficile pour elle de l’apprécier même au-delà du tournoi. Une boite de conserve métallique, voilà tout ce qu’il est à ses yeux en cet instant. Elle n’a rien contre la technologie, étrangement d’ailleurs, elle est même très intelligente, ingénieuse et informée sur les sciences. Un point commun dont ils n’ont pas conscience, qui pourrait les faire s’entendre éventuellement. Mais le moment du blabla a été relégué, une arme ayant été pointée sur elle.

« Nous verrons bien. »

L’Alpha ignore les mouvements et agitation de son armée. Elle aussi a sa propre meute, ce qu’il constaterait bien assez tôt. Pas le temps de niaiser. Elle libère son pouvoir prend davantage les traits d’un loup. Sa chevelure devint une longue crinière blanche. Le bas de ses jambes devint des pattes de loup à taille humaine. Griffes, oreilles et crocs poussèrent également. La situation est évaluée en une fraction de seconde et de son Zanpakutō, une dent de loup géante faisant office de poignard, elle s’entaille la cuisse. Son sang gicle alors sur le sol. Sourire en coin sur les lèvres, elle ne quitte pas Goeddir du regard. Est-il surpris ? A cet instant, il doit certainement la trouver folle de lui mâcher ainsi le travail. Cependant, folle, elle ne l’est absolument pas.

« Finissons en. »

Les mains tendues vers ce premier sang versé, elle le manipule à sa guise et façonne un bosquet de lianes sanguinolentes entre elle et celui qui compte attaquer.

D'entrée de jeu, la donzelle entrait en Resurección.
D'une apparence lupine, elle se mettait en position pour défendre ses ambitions. Grand bien lui fasse, elle en avait sans doute besoin. Goeddir, lui, ne comptait pas user de la libération de ses pouvoirs de Hollow dès le début de son premier combat. C'était une perte d'énergie spirituelle trop importante, et une révélation trop risquée pour ceux qu'il comptait affronter au second tour. Moins il en montrerait sur ses capacités, plus elles seraient dévastatrices pour ses futurs adversaires. Non, il allait simplement la gérer en gardant son Zanpakutō scellé sous sa forme de marteau. Il avait après tout d'autres alternatives pour mettre à genoux ses ennemis !

Premier acte suspicieux de la part de Lilith, le fait de meurtrir sa propre chair. Son sang s'échappait en grande quantité par l'entaille qu'elle s'était auto-infligée à la cuisse. Evidemment, il y avait une raison à cela. Il y a toujours une raison à ce genre de choses. Du temps où il faisait partie de l'Espada, Goeddir se rappelait d'une technique où l'on mêlait son ichor à un Cero pour en faire l'une des déflagrations spirituelles les plus colossales jamais vues. Un potentiel de destruction tel que le Seigneur Aizen avait prohibé son utilisation dans l'enceinte de Las Noches. Voilà à quel point les techniques liées à l'hémoglobine représentaient une menace. Et il eut raison de se méfier, puisque les gerbes de sang se murent en un véritable réseaux de vignes étranges et clairement gênantes. L'Arrancar libérée disait vouloir en finir.

« N’est-ce pas un peu tôt pour clore ce duel ? »

Elle était pressée. Mais ce n'était certainement pas son cas, confiant qu'il était dans son endurance. Ca, et ses capacités analytiques. Plus il en verrait, plus il saurait contrer les capacités de cette femme. Lilith sacrifiait sa propre chair pour user de ses techniques. C'était une donnée importante à prendre en compte. Les Hollows et à fortiori les Arrancars qui usaient de ce genre de pratiques avaient la plupart du temps recours à une régénération plus rapide afin de pallier aux dégâts qu'ils s'auto-infligeaient, comme le faisait l'ancien Cuarta Espada, Ulquiorra Schiffer. Ils étaient un peu plus compliqués à gérer que ceux qu'il suffisait de mater par la force brute, mais avec un peu d'ingéniosité, rien n'était impossible !

« Bête ou démone, donne tout ce que tu as ! Ca permettra de mettre mes talents en valeur ! »

Maugréa-t-il alors qu’il se contorsionna quelques peu avant que sa veste ne soit perforée au niveau du dos pour laisser place à une tronçonneuse reliée à lui par un bras mécanique attaché à son corps lui-même ! Si c’était une jungle que Lilith voulait faire pousser, alors il n’y avait qu’à prendre l’exemple de l’homme et laisser la technologie ratiboiser tout cela ! C’est ainsi que se jeta en avant le cyborg, droit dans le pêle-mêle pour faire jouer les lames acérées de sa scie sauteuse qui tranchait allègrement les obstacles, laissant Goeddir se frayer un chemin dans le chaos et les effluves cramoisies - il fallait le dire, plutôt salissantes - pour trancher la dernière liane qui le séparait d’elle, et avec elle, la Louve elle-même. L’attaque était quelques peu brouillonne et il se rendait bien compte qu’elle ne la blessera pas outre mesure, si elle ne se donnait pas la peine de l’esquiver sans doute assez aisément. Le message, en revanche, se voulait fort clair.

« Un festival de sang et de métal. Voilà qui devrait ravir l'audience. »

Par la science, il avait une réponse aussi intelligente que brutale à n’importe lequel de ses petits tours. Mais il n’allait pas s’amuser à riposter tout le reste du combat… Son offensive véritable, elle, était encore à venir. Et elle serait aussi grandiose qu’implacable ! Regardez donc, grands chefs de clan ! Regarde donc, Hueco Mundo !

Voici venir le renouveau de notre peuple !

La scie a des allures de film d’horreur, heureusement pour la Louve, ses lianes remplissent leur office en occupant suffisamment l’Arrancar pour qu’elle n’ait à subir qu’une petite entaille au bras. Au moins, elle n’aura pas à se la faire elle-même celle là. Touchée, elle sort les crocs et prépare ses griffes. Si sa proie du jour souhaite se mettre à sa portée, alors elle va le recevoir comme il se doit. C’est bien ce que l’on attend d’elle après tout, qu’elle attaque comme une chienne enragée… Et bien soit. Le peuple du monde creux aime ça de toute façon. Les attaques sauvages, bestiales… Excepté les snobs de La Cámara évidemment. Ce n’est pas comme si l’on pouvait plaire à tout le monde. Encore moins comme si elle voulait plaire à qui que ce soit. Lilith se moque éperdument des apparences. Tout ce qui compte, c’est d’être efficace. Alors elle va tout donner. Peut-être que son empressement lui fait faire des erreurs, mais c’est le risque. Il faut prendre des décisions et dans le feu de l’action, il n’est pas possible de prendre le temps d’établir des stratégies, ce serait laisser une ouverture à l’adversaire. La Louve attaque de coups de griffes en série. L’avantage d’avoir Goeddir à portée, c’est qu’elle a plus de chance de le toucher.

Pour l’instant, l’Alpha se montre maline. Mais qui sait ce qu’il se cache d’autre à l’intérieur de cette boite de conserve ambulante ? Chacun de ses pas résonne sur le sol de sable et de roche, alors qu’elle, ses pattes aux coussinets moelleux lui offrent davantage de discrétion et d’agilité. Elle se déplace alors avec rapidité, de façon aléatoire pour mettre de la distance entre elle et la tronçonneuse. Puis sans prévenir, profitant du sang s’écoulant de la plaie à son bras, elle façonne une redoutable grande lame horizontale entre ses mains grandes ouvertes qu'elle projette ensuite sur l’espèce de cyborg.

« Est ce assez spectaculaire pour le public ça ? »

Bien sûr, elle n’en a rien à carrer du public.

La chair avait seulement été superficiellement touchée.
Pas de régénération pour le moment… Le bras de la femme saignait, mais ce n’était qu’un maigre filet de sang, et la coupure n’était pas non plus profonde. Goeddir s’y attendait. Tout entrait encore dans ses calculs, et ceux-ci étaient absolus ! Arrivés au corps à corps, c’était comme si le cyborg invitait sa farouche adversaire à l’attaquer, ce qu’elle fit sans hésiter dans un torrent de griffes ! Prévisible… Les Hollows avec ce schéma de pensée étaient indénombrables. Des fauves, des animaux réduisant en charpie ce qui envahit leur espace personnel sans réfléchir. Et ce mode de réflexion primaire, le Privaron Espada ne le connaissait que trop bien !

« Simpliste ! »

Activant le Modo Aplmo, sa main prothétique gauche se crispa pour faire apparaître un bouclier qui se déploya à partir de son bras, déchirant plus encore le tissu de l'Arrancar, un bouclier que le Modo Aplomo renforça d'une seconde couche protectrice ! L'Escudo Aplomo ne craignait nulle lame, encore moins quelques griffures ! Mais naturellement, un bouclier imprenable, c'était une chose, s'en servir était une autre ! Il eut du mal à parer chacun de ces coups sauvages, ses réflexes artificiels peinant à le faire suivre le rythme effréné de la demoiselle lupine, mais au bout du compte, il parvînt néanmoins à se protéger de la majeure partie des attaques enchainées ! Le reste, hélas, endommageait les prothèses du cyborg, mais il ne voyait cela que comme un simple contretemps. Alors qu’il allait riposter, son bouclier se résorbant dans son bras, la combattante préféra prendre à nouveau ses distances. Quelle plaie… Mais il saurait prendre son mal en patience. Après tout, elle allait bien devoir approcher si elle souhaitait continuer ce combat. A moins qu’elle n’ait simplement confiance en ses capacités à distance, ce que Goeddir pensait être tout autant son domaine de prédilection…

Pourtant, faisant preuve d’un agaçant jeu de jambe, la dame se jouait de sa vision en gambadant à haute vitesse… Huh, en voilà, une rapidité gênante. Elle était plus vive que Goeddir, cela allait sans dire. Ce dernier pesait au bas mot plus de 300 kilogrammes, avec tout l’arsenal qu’il trimballait constamment sur lui. Autant dire que son Sonido battait de l’aile pour réagir rapidement à un assaut éclair. Mais dans l’optique d’un affrontement comme celui-ci, c’était peut-être le plus simple pour éviter d’endommager son exosquelette plus que de nécessaire.

Mais l’attaque qui arrivait, elle, n’allait pas lui faire de cadeau.
Une lame écarlate fusa à vive allure dans son angle mort. Manquant de la remarquer à temps, le savant bondit sur le côté avec du retard, roulant dans le sable pour échapper in extremis à une morsure fatale ! Une balafre se dessina sur ses vêtements blancs, profonde, oui, mais laissant échapper peu de sang. C’était de l’huile qui s’écoulait de ses augmentations, son exosquelette Flagelo, ayant pris le gros des dégâts. C’était lui qui encaissait tout, la plupart du temps, puisqu’il composait désormais presque 80% de sa masse corporelle. Mais c’était suffisant pour faire mal. Malgré la couche de blindage, les tissus étaient touchés. Non seulement cette teigne se permettait d’abîmer sa création, mais elle se payait en plus le luxe d’atteindre sa chair ! Ça n’allait pas passer. Oh non, ça n’allait pas passer !

« Sale… Oh, ne t’en fais pas pour le public… »

Grognais le serviteur d’Aizen.
Oh oui, le public allait apprécier voir ce qui allait se produire. Se relevant avec difficulté, Goeddir n’oubliait pas ce qu’il avait dans le bras ! Les paris risqués, il connaissait. Il n’en était pas particulièrement friand, mais il savait bien que le jeu en valait parfois la chandelle ! « Je vais lui en montrer, du spectacle ! » Ragea-t-il en chargeant Lilith, marteau de guerre en main droite ! Dans un râle intense, il en appela à ce qu’il avait de plus terrible dans tout son arsenal ! Partout sur son corps, des pistons s’activaient sous ses vêtements pour faire surchauffer les circuits du Flagelo ! Le Modo Legionario venait d’être lancé pour accroître à un niveau ô combien dangereux les capacités cybernétiques du Privaron ! Sa main libre empoigna alors le poignet de sa cible pour la tenir en place, la tirant vers lui tandis que l’autre faisait tournoyer au bout de ses doigts son Zanpakutō !

« Me faire avoir recours à mon meilleur atout en si peu de temps… Ce serait presque rageant si je n’étais pas aussi curieux de voir ce qui restera de toi après ce qui va suivre ! »

Dit-il en rapprochant son visage de celui de la bête, sa lentille pourpre brillant d’une lueur indigo malfaisante ! Son aura lui sortait par tous les pores, soulevant le sable autours de lui ! Ça allait faire mal ! Ca allait faire très mal ! Il ne pouvait plus garantir sa survie dans ces conditions, même si elle lui tenait ! Mais, après tout, quelle importance ? Ils étaient membres de Las Manadas ! Le plus fort était le plus juste, ainsi allait la loi de Grimmjow Jaggerjack ! Ainsi allait le monde dans lequel ils évoluaient !
Ainsi irait le destin de deux êtres visant le sommet !

Dans le mile ou presque. Ses attaques ont fait mal, très mal. Pas assez encore pour en avoir terminé de son adversaire. De la part d’un Arrancar, elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit déjà à terre. Sinon ça aurait été assez honteux pour leur clan. La Louve l’a mis en colère et elle ne peut que constater qu’il se prépare à attaquer avec toute sa puissance. Elle n’éprouve ni plaisir ni joie à se battre contre un tas de ferraille. L’Alpha reste sur ses gardes. Elle a vu suffisamment de combats pour savoir que rien n’est joué et qu’il ne faut pas crier victoire trop vite. La balance peut très vite pencher pour l’un ou l’autre. Il va falloir la jouer fine.

« Ne soit pas si sûr de toi… J’suis plus robuste que j’en ai l’air. »

Il l’a attrapée par le poignet, comme si cela allait suffire pour l’arrêter. Elle retrousse le nez, menaçante. Levant la tête vers la lune, elle hurle tel un loup appelant sa meute. Cette dernière ne tarde pas à la rejoindre d’ailleurs. Des traces de son sang laissées au sol, naissent des loups de reishi qui s’empressent d’entourer les deux protagonistes.

« Bas les pattes tas de ferraille ! »

Elle ouvre ses mains, à bout portant vers lui, les joignant pour tenter de lui balancer un cero. Les loups attaquent de concert. Son trait d’énergie ne éraflera même pas, mais cette diversion lui aura permis de se libérer de son emprise. Loin d’être suicidaire, Lilith se met à couvert, entourée de sa meute et de ses lianes de sang qu’elle a refait pousser pour l’occasion.

« Et tu n’as pas encore tout vu... »

Ses bras et ses mains bougent, manipulant les lianes afin qu’elles ne soient pas immobiles. Soudain, deux d’entre elles s’enroulèrent autour de l’Arrancar, cherchant à absorber l’énergie de ce dernier. Maintenant elle n’est plus seule. Il faut certes démontrer sa puissance, mais aussi jouer finement et stratégiquement. La Louve a peut être l’allure d’une bête, mais elle n’est pas dénuée d’intelligence. Foncer tête baissée sans réfléchir, c’est bon pour les Hollow de bas étage.

La Louve se débattait.
Sa meute, née des flaques de sang que le sable absorbait peu à peu, rôdait autours des deux belligérants. Mais Goeddir ne la lâcherait pas. Et il eut raison, puisqu’elle tenta de lui envoyer un Cero à bout portant ! La main sur son poignet, le cyborg aux premières loges lâcha sa prise pour mettre sa main devant la déferlante de Reiryoku, qui se vit happée par un petit embout situé au creux de sa paume ! C’est tout le bras gauche de Goeddir qui crépitait d’énergie spirituelle ! Les bêtes, elles fondirent sur le Privaron Espada, plantant leurs crocs dans son blindage. Le scientifique serra les dents, mais ne broncha pas. Ce qui allait suivre valait le coup de se faire esquinter !

« Robuste, agile, qu’importe ! Au bout du compte, toi non plus, tu n’échapperas pas au progrès ! »

La donzelle, libérée de l’étau qui l’enserrait, manipula les lianes de sang précédemment créées pour qu’elles enserrent le fidèle d’Aizen, ponctionnant son énergie et gênant ses mouvements. Gênant ? Une bagatelle ! Après avoir planté le pommeau de son marteau dans le sable, Goeddir joignit ses mains pour transférer à son bras droit l’énergie, dont la paume de la main s’ouvrit pour révéler un canon avec lequel Goeddir fit déferler le Cero volé à Lilith, le faisant détruire une bonne partie des liens qui l’entravaient ! Les lianes qui en réchappèrent, elle, ne purent résister à la puissance brute que pouvait octroyer le Modo Legionario, avec lequel Goeddir, qui venait de reprendre son arme, força le passage, marteau levé et tournoyant à une vitesse telle qu’il devenait invisible à l’œil nu pour bien des spectateurs ! Et c’est lorsqu’il arriva sur elle que le cyborg abattant son Zanpakutō avec une puissance destructrice inouïe, soulevant dans l’impact une tempête avec le sable de l’arène !

« J’en ai vu bien assez. Ce que j’apporterais au monde est trop important pour laisser une péronnelle me couper l’herbe sous le pied ! »

Fit-il en se redressant, désactivant le protocole ultime pour préserver ses réserves d’énergies, maintenant mises à mal. Entre la ponction des lianes de sang et l’huile qui coulait depuis les dommages du blindage, Goeddir aurait besoin de faire le plein après ce duel. Au vu des capacités offensives de son adversaire, cette attaque n’était pas suffisant pour la neutraliser…C’est pourquoi, malgré son offensive, l’Arrancar partit en remettre une couche, dissipant le nuage de sable formé autours d’eux d’un revers du marteau avant de faire à nouveau sortir une, non, deux tronçonneuses de son dos, les envoyant charcuter ce qui pouvait l’être en face de lui. Lorsque l’une d’entre elle frappait horizontalement, l’autre y allait verticalement dans le bruit des moteurs, duquel parvenait néanmoins à se faire entendre la voix robotique de l’assaillant.

« C’est toute notre espèce qui ressortira grandie des dons que je lui prodiguerais ! »

Ajouta le guerrier cybernétique avant de réactiver son Modo Legionario, prêt à achever la bête blessée dans un second spectacle d’aura indigo, faisant entrer plus encore en effervescence les Hollows augmentés qui composaient la suite de Goeddir depuis les gradins. Certains tiraient en l’air avec leurs armes à feu pour exprimer leur enthousiasme. Une perte de munitions précieuses pour lesquels leur maître leur passera volontiers un savon sévère ! Mais pour le moment, c’était Lilith qui devait déguster. Elle avait assez fait tourner en bourrique Goeddir. L’heure était à présent venue de payer pour s’être jouée de lui depuis le début du combat. S’être jouée de l’avance implacable, impassible et inexorable de la Science !

« Toi aussi, tu sais ? Je pourrais te reconstruire ! Je pourrais te rendre plus forte, plus résistante, plus meurtrière que tu ne l'as jamais été ! »

Continua-t-il, lui-même bouillonnant d'excitation due à l'énergie que les augmentations de Flagelo faisait courir en lui. Il pouvait la rendre meilleure. Il pouvait tous les rendre meilleurs. Il pouvait rendre le Hueco Mundo invincible ! Grandiose ! Magnifique ! Il pouvait rendre ce monde habitable ! Et pour cela, il continuerait d'arpenter les champs de bataille ! Car c’était bien pour le combat qu’évolue la Science le plus efficacement ! C’est dans le charnier qu’elle exprime son infinie cruauté. Et surtout, c’est dans le massacre qu’elle fait montre de la plus absolue froideur. Devant elle, il n’y a pas d’individus. Il n’y a que des nombres.
Et les nombres peuvent aisément être soustraits.

Tel un effet miroir, son cero lui est renvoyé. Heureusement, ses lianes la protégèrent de cet conséquence indésirable. La suite par contre ne fut pas à son avantage. Lorsque l’on voit une attaque pour la première fois et que cette dernière flirte avec l’invisibilité, il est normal de douter sur la façon d’en réchapper et de s’en défendre. Le marteau s’abat sur elle, impitoyable. Louve à terre entend ses os craquer et la douleur irradie dans son corps. Voilà ce qu’il en coûte de trop réfléchir. Cela fait trop longtemps qu’elle n’ a pas été confrontée à une telle douleur et elle a un peu de mal à encaisser. Cependant, elle n’est pas faible. En elle réside une grande force de volonté. Ainsi, malgré ses quelques côtes cassées et sa cheville foulée dans la chute, tandis que le sable retombe, l’Alpha se relève tant bien que mal. Bonne ou mauvaise chose ? A peine debout, elle doit subir l’attaque coordonnée de ces satanées tronçonneuses. Lilith recule en titubant à cause de la foulure, non sans s’être fait charcuter les bras au passage qu’elle avait levés devant elle comme bouclier de fortune.

Elle est coriace. Il en faudra plus pour l’achever et nul doute qu’il le sait car elle le voit préparer de nouveau son attaque. Quant à elle, afin d’être encore opérationnelle, elle concentre son énergie dans ses bras meurtris, déchiquetés. Muscles et peau se régénèrent. Ce n’est pas grand-chose. Il faudra qu’elle y passe plus de temps après le combat pour se soigner correctement, mais elle a au moins retrouvé l’usage de ses membres.

Sa stratégie d’attaque ne diffère pas beaucoup, elle lance un nouveau cero de ses mains jointes et sa meute se lance sur Goeddir de manière synchronisée. Profitant qu’il ait à s’occuper de ses loups de reishi, elle se déplace en silence, changeant ainsi son angle d’attaque pour jouer d’un peu d’effet de surprise. Sa terrible et redoutable lame de sang est façonnée entre ses mains, bras écartés, puis envoyée aussitôt formée sur l’homme de fer et d’acier.

« Je ne serai jamais l’un de tes cobaye. Tu peux te garder tes boites de conserves. Amuse-toi comme tu veux avec tes sous-fifres ça m’est égal. Notre espèce n’a pas besoin de ça. Elle aurait plutôt besoin que quelqu’un la débarrasse de ces pénibles humains et la protège de la Grande Cataracte qui menace de tous nous engloutir. »

Le sang lui montait à la tête.
Goeddir avait beau manier un exosquelette à la puissance démesurée, il n’en restait pas moins destructible, et les dommages rendus au Flajelo pouvaient le rendre des plus instables, notamment en cas de fuite comme dans le cas présent. Voilà ce qu’il en coûtait de préférer la puissance de feu à la solidité d’un blindage. Et celui-ci devra présentement être éprouvé, puisque les chiens passèrent de nouveau à l’attaque alors que la donzelle répétait sa tactique précédente avec son Cero ! Le Sonido toujours brouillon, le cyborg se permit à la place d’avoir recours au Modo Aplomo afin de renforcer son blindage alors qu’il se faufilait tant bien que mal entre les loups et la déferlante, tant et si bien que la première intéressée profita de cet instant pour se faufiler hors de son champ de vision !

La peste soit de cette pimbêche, elle recommençait encore son numéro de furtivité pour refaire appel à sa lame d’hémoglobine ! Et bien qu’il ne sut pas d’où venait l’attaque, Goeddir savait bien que l’Aplomo ne le sauverait pas. Tranchée sur le coup, une jambe de métal virevolta dans les airs avant de s’écraser sur le sable, et avec elle une main. Encore une fois, pas de sang, mais de l’huile coulant à flot. Goeddir ne tiendrait maintenant plus que sur un pied, sa seule main se tenant sur son marteau afin de se soutenir. Ca allait très mal. Il devait avoir l’air en bien piteux état, puisque même ses Hollows se turent en l’apercevant ainsi blessé. Des étincelles crépitaient au niveau de ses moignons alors que le Modo Legionario était encore enclenché.

Et elle s’amusa à le narguer et à palabrer en inepties fades et en complaisance dégoulinante. Quel détestable spécimen. Mais c’était dans le cas présent le cadet des soucis du scientifique. Les fuites d’énergie étaient trop importantes. Il n’en aurait plus pour longtemps avant que Flagelo ne tombe à plat. Cela voulait dire qu’il n’avait logiquement plus que cet assaut pour tenter de vaincre son adversaire, décidément plus roublarde qu’il ne l’avait pensé. Peut-être cela se serait mieux passé s’il avait directement fait appel à sa Resurección, mais les regrets n’étaient que distractions. « J… J’ai… » S’échappa la voix robotique du Privaron avec peine. « J’ai cru… Comprendre… »

Tout à coup, ce furent encore de nouveaux bras mécaniques qui se déployèrent, depuis un peu partout sur le corps de Goeddir, certains présentant des tronçonneuses, d’autres des pinces ou des pointes mortelles, toutes avec Lilith comme cible pour accompagner son baroud d’honneur sous son protocole ultime. Pour leur donner la vitesse capable de rattraper cette diablesse, le cyborg se surchauffait les circuits, convertissant le peu de Reiryoku qu'il lui restait en énergie cinétique !

« J'AI CRU COMPRENDRE QUE TU AIMAIS SAIGNER ! »

Hurla-t-il alors qu’il les lâcha sur son obstacle dans une tempête d'acier frénétique, qui de loin pouvait presque ressembler à un mixeur modèle géant façon film de science-fiction horrifique ! Était-ce suffisant ? Peut-être. Peut-être pas. Il tenait à peine sur sa seule jambe, après tout… Dans tous les cas, abandonner ferait une bien mauvaise image de son artisanat devant les chefs de clan, et surtout Grimmjow. Il n’avait d’autres choix que de tout donner de la sorte. Il devait montrer sa détermination et sa puissance pour que le titre d’Espada lui revienne enfin. Quant au progrès de leur peuple… Celui-ci escaladerait comme il fallait en temps et en heure. Cela, Goeddir en était bel et bien persuadé.

Non elle n’aime pas saigner. Elle n’a juste pas le choix. On dirait d’ailleurs que cela paie puisque l’Arrancar Cientesimo Cuarto perd une quantité non négligeable de liquide. Pas du sang, mais un équivalent pour ce cyborg. L’Alpha ne jette qu’un bref regard vers la jambe et la main tranchée. C’est presque terminé. Elle le voit bien qu’en face il ne pourra plus endurer ses attaques très longtemps. Néanmoins, elle ne peut encore crier victoire car on ne sait jamais ce qu’il peut avoir en réserve.

Il est en colère, la fureur incarnée. Il est évident qu’il la hait de tout son être alors que pour sa part, elle reste indifférente à tout cela. Lui, ou un autre, quelle importance ? La Louve a frappé son ego, mis à mal son orgueil et sa fierté. Contrairement à ce qu’il doit penser, elle n’en tire aucun plaisir. C’est le « jeu », les règles du Tournoi. Elle n’est pas venue pour faire figuration, alors il est normal qu’elle y mette toute sa puissance elle aussi.

« Ne le prend pas personnellement. Nous sommes du même clan, je n’ai rien contre toi. C’est le hasard qui nous a choisis comme adversaires. »

Peine perdue que de discuter avec un mi-homme mi-robot en furie. De toute façon, elle ne s’attend pas à ce qu’il abandonne. Elle non plus n’aurait rien lâché et se serait battue jusqu’au bout à sa place. D’ailleurs, c’est bien ce qu’elle compte faire présentement. Ses pattes de loup fléchissent. Lilith se met en garde, prête à bondir pour esquiver la haveuse version Goeddir 1.0. Elle sait qu’il lui est impossible d’en réchapper complètement. Avec sa cheville foulée, elle est bien trop limitée dans ses déplacements.

Sa chair est meurtrie, déchiquetée de toute part et la Louve ne peut s’empêcher d’hurler de douleur. A terre, dans un bain de sang, de chair et de sable qui donnerait la nausée et ferait vomir les âmes les plus sensibles, Lilith réunit ses dernières forces pour se régénérer suffisamment pour rester en vie. La mort n’est pas passée bien loin. Loués soient ses réflexes et ses sens affûtés.

« Ce n’est pas encore… Terminé... »

Il ne lui est pas possible de se lever pour le moment. Heureusement, elle peut toujours compter sur sa meute et quelques cero pour lancer un ultime assaut. Le dernier, espère-t-elle. Elle se redresse, et de sa place assise, tend les mains desquelles sortent plusieurs rayon d’énergie de couleur rouge sang. Sa meute attaque de concert.. L’un de ses loups est resté à ses côtés et elle se hisse avec difficulté sur son dos. Grâce à lui, l’Alpha est encore capable de poursuivre le combat. En serrant les dents, elle se redresse autant qu’elle le peut. D’un air hautain, elle toise Goeddir. Les mots ont du mal à sortir de sa bouche car elle doit luter avec la souffrance physique toujours présente.

« En… En as-tu eu… Assez ? »

Et elle osait continuer de parler.
Il n’en avait rien à faire de perdre ou gagner ce combat, pourvu qu’il accédait à l’Espada. Ce qui l’énervait n’était pas sa défaite. Son projet Flagelo était encore loin d’être achevé, après tout. Non, ce qui le mettait hors de lui, c’était les butés, les bêtes que leur condition contentait. Les esprits étriqués qui refusaient la gloire de la science, un procédé absolu qui permettait de donner aux êtres sentients la capacité de se différencier de l’animal. Et Lilith foulait au pied la perspective d’un Hueco Mundo civilisé. Elle n’était certainement pas la première, sans doute ne serait-elle pas la dernière. Mais elle était un énième vecteur de médiocrité dans l’immensité désertique qui était leur maison.

La boucherie qui suivit se fit dans un torrent de métal. Si Lilith en réchapperait, au moins Goeddir pouvait se dire avoir mis assez mal en point son adversaire pour trouver grâce aux yeux des grands pontes. Même ainsi diminué, le cyborg était déjà sûr de sa place au sein du cercle très fermé de l’Espada, que la Louve soit vaincue ou non. Celle-ci gisait au sol, presque inerte et baignant dans son sang. Ricanant, le savant s’approcha plus près pour constater de son état. L’œil inattentif verrait bien qu’il avait gagné au vu de l’état de la concurrence. Certes, il était en piteux état, mais au moins tenait-il péniblement debout. Mais il vit tout de même quelque chose de vexant. Les plaies du corps de la femme se refermaient à vue d’œil. La voilà, cette régénération que suspectait le Privaron Espada depuis le début.

Grommelant, il la voyait reprendre ses esprits pour se redresser, canalisant encore une fois un Cero pendant que ses chiens se jetaient à l’attaque. Il ne tenait plus que sur un pied et sa dernière main reposait sur son marteau dont le manche lui servait de béquille. Goeddir n’avait aucune chance de surmonter cela dans son état. Flagelo était à deux doigts de la panne. Il pouvait tout de même activer son Escudo, le renforcer avec le mode Aplomo, mais il savait bien que cela ne pouvait suffire. Un dernier effort pour sauter lors de la détonation lui sauverait la vie, mais pas la victoire. Et ce qui devait se passer arriva.

Les défenses cassèrent. Au dernier moment, le cyborg se jeta en arrière pour éviter d’y perdre la vie comme il l’avait prévu, mais son corps calciné et ensanglanté par les attaques écarlates de la guerrière s’écrasa lourdement au sol et ne put s’en relever. Conscient, mais immobilisé par un Flagelo en situation d’échec critique, il ne pouvait même pas relever le menton pour regarder Lilith, elle-même en piteux état et pourtant vainqueure de la rencontre. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était répondre entre deux soubresauts de ses circuits malmenés après un rire jaune dont les problèmes de synthétiseur vocal modifiaient la qualité audio.

« Heh... Le pr-r-r-r-r-rogrès n’en au-au-au-au-au-aura jamais assez. Tant que je ne trouverai-ai-ais pas un adversaire qui excèdera la rais-s-s-s-son, alors je pourrais créer de quoi le-le-le-le terrasser. »

Les Hollows modifiés de La Herreria vinrent alors pour épauler leur maître mal en point, le portant avec précaution pour le sortir de l’arène avec précaution et le mener à un atelier capable de réparer son exosquelette et de le rendre à nouveau fonctionnel. Mais avant de ce faire, Goeddir laissa un dernier message à son adversaire du jour.

« Bienv-v-v-v-v-venue dans l’Espada, Lilith, et profi-i-i-ites-en. Cela est parfois bien-ien-ien éphémère… »

Cela, le Privaron Espada ne le savait que trop bien…