Watch over you

Allez. Il fallait que je sois une grande fille. C’est ce qu’on dit non ? Il faut être forte, et tout. Moi je suis pas très forte. Surtout que maman n’est plus là pour veiller sur moi maintenant. On m’a aidé un peu. On m’a expliqué comment utiliser le compte de maman pour avoir des sous. On m’a permis de garder ma chambre, et le laboratoire de maman à l’Arcānum. Et puis avec Svalin on est devenu les Two of Cups, et même qu’une gentille dame m’a aidé à m’inscrire à l’école. J’y tenais vraiment depuis longtemps, dans deux mois c’est la rentrée j’ai trop hâte ! Tout le monde est heureux d’avoir des vacances mais pour moi c’est pas pareil forcément.

Le problème, c’était qu’on avait voulu me rencontrer avec un parent, pour confirmer l’inscription. Alors avant que le personnel parte en vacance, j’y ai été avec Svalin. Il a joué le rôle de mon papa, c’était trop rigolo. On a testé le hologramme pour la première fois, ça a bien marché. Même si ça se voit que les gens ils osent pas trop regarder mon « papa ». Déjà parce qu’il est très grand alors ça fait un peu mal la nuque je crois, et puis il a un peu une tête bizarre avec l’hologramme. Enfin, ça c’était bien passé quand même, et après on a été faire les magasins.

Bah oui ! J’ai rien moi pour l’école. Il me fallait un cartable, et puis plein de fournitures, et des stylos de plein de couleurs. Svalin porte les paquets derrière, et moi je cours partout en m’émerveillant comme une petite fille et… bah oui, c’est bien normal, je suis une petite fille namého ! C’est la première fois que je vais dans un centre commercial. J’adore ça !

- Papa, il me faudra aussi de belles chaussures cirées pour aller avec mon uniforme ! Et puis une jolie barrette. Et je pense que je suis assez grande pour… avoir un poney maintenant, tu en penses quoi papa, hein ? Hihi !

Bon d’accord, c’était une blague. Je ne crois pas qu’on puisse avoir des animaux dans l’Arcānum. Encore moins dans un laboratoire, sauf pour tester des trucs. Beurk.

Cette technique est utilisée :
[N0] Mister Edelweiss
[Science]

Description:

Ganryu était très heureux depuis qu’il s’était libéré des chaînes entravant sa liberté, des chaînes qu’il avait accepté de se faire mettre en bossant pour l’Ultima Necat. Un choix pas très réfléchi à l’époque, le colosse s’était tout bonnement contenté de suivre le Boss, à qui il avait juré fidélité après s’être fait quasiment carboniser la tronche lors d’un duel explosif. Il n’avait pas passé que des années merdiques au sein de l’organisation secrète, mais il fallait reconnaître qu’il n’était pas fait pour appartenir à quelque chose d’aussi gros. Quand il s’agissait seulement de l’Opération Xtincti0n, c’était gérable, il n’y avait qu’une grosse tête à laquelle obéir, à laquelle répondre et celle-ci n'était pas franchement regardable sur ses actions. Mais depuis qu’il était devenu le King de l’Unité des Swords…
Il eut un élan de rejet en y repensant, son corps souhaitant vomir toutes ces mauvaises journées passées à trimer pour cette bande d’enculés. Clairement, rien ni personne ne pourrait le forcer à retourner travailler pour eux. Plutôt se faire couper les couilles que de revenir la queue entre les jambes, demander le pardon pour être épargné. Qu’ils aillent tous se faire foutre, quitte à en crever, il se battrait jusqu’au bout pour conserver sa liberté, son libre arbitre. Trop fou pour appartenir à une organisation aussi carrée, trop sauvage pour jouer constamment les héros, trop déséquilibré pour préserver l’équilibre du monde. Lui ce qu’il voulait, c’était s’éclater, se fendre la gueule, et éclater des gueules si l’envie lui prenait.

Pas aujourd’hui cela dit, aujourd’hui il était de journée shopping comme ils disent. Avec toute la thunasse amassée en tant que King, il avait de quoi se faire plaisir en claquant des gros montants dans les boutiques de son choix. Alors quoi de mieux qu’un centre commercial pour faire le tour des magasins et dépenser son fric ?
Bon, lui venait pas s’acheter de fringues. Il en avait déjà plein qui dégueulaient son armoire et à peu près toutes les pièces de son nouvel appartement, puisqu’il ne rangeait absolument jamais ses affaires. Lui était plutôt du genre à se perdre dans les boutiques de comics et autres conneries du genre, ou dans tout ce qui touchait aux jeux-vidéos et accessoires gaming, le Kichigai passant le plus gros de son temps à jouer à la console quand il ne picolait pas ou n’allait pas foutre le bordel dehors. Les deux mains déjà pleines, portant plusieurs poches blanches remplies de ses achats, il déambulait maintenant vers le milieu du centre commercial, commençant à avoir sérieusement faim.
Trouver de quoi grailler n’était pas un souci ici, il suffisait juste de se fixer sur ce qui lui donnait le plus envie. Et c’est en jetant des coups des regards intéressés à tous les stands de bouffe rapide qui s’offrait à lui qu’il tomba sur ce type.

— Bordel ! Qu’est-c’que t’es toi mon salaud ?! Un demi-géant ? Un yéti d’la ville ? T’dois m’surer au moins six mètres ! Eh t’passes comment dans les encadr’ments d’portes toi ? Il venait de surgir de nulle part, se retrouvant dans le dos de la montagne qui veillait à la protection de la petite chose toute frêle. Une enfant à la chevelure de neige et un véritable mastodonte que lui-même, pourtant bien imposant par sa taille, devait regarder en levant la tête. C’est a la gamine qu’il s’adressa d’un air amusé, pointant du pouce ce qu’il pensait être son père. — Dis donc p’tite tête, t’dois pas souvent t’faire emmerder avec un papounet pareil ! Il est nourri à quoi à la maison ? C’est à lui qu’Maman filait le lait d’ses loches pour ta croissance ? Il éclata de rire, particulièrement fier de lui. Qu’elle comprenne ou pas le sens de sa phrase lui était égal, le paternel lui ne la raterait pas. Quel était l’intérêt dans tout ça ?

Il n’y en avait pas vraiment, Ganryū avait repéré le grand golgothe et s’était offert le droit de venir leur parler, tout simplement.

Apparemment le poney ne serait pas pour tout de suite en effet. Mais on resterait dans le domaine animalier. Un monsieur vient parler à Svalin, et il est encore plus pas beau que lui, alors que lui il a même pas une vraie tête. Peut-être qu’il était beaucoup tombé quand il était petit ? En tout cas il me fait peur et je me rapproche de mon protecteur. Me serre contre lui, pour me rassurer, et lui de jouer pleinement son rôle de gardien silencieux. Bah oui, il peut pas parler, sinon ça s’entend trop que c’est un robot.

- C’est pas un yeti, c’est un papa ! Et il est trop fort, même qu’il est militaire, et puis qu’il fait du karate !

Je sens que j’ai les joues chaudes, et j’ai un peu envie de pleurer. Je suis pas trop habituée à rencontrer des gens comme ça, alors… alors je réagis comme une gamine. Il faudra sans doute que je travaille un peu ma capacité d’improvisation, mais là je suis trop prise au dépourvu pour savoir vraiment quoi dire.

- Et ma maman elle est morte ! Alors tu parles pas de ses… de ses… et puis en plus t’es moche !

Je tire la langue, et sur le bras de Svalin. Il doit sentir l’accélération des battements de mon corps, et il comprend. Il m’attrape, et me pose sur son épaule, avant de tourner le dos et s’en aller, s’éloignant du méchant monsieur !

Conclusion maintenant que t’es mort wesh !