This City so Pretty when your Lights on

La nuit était tombée, et la ville n’avait jamais été si belle qu’à l’écart de ses lueurs artificielles. Leur bateau avait pris le large, et il ne restait que les étoiles au-dessus de leurs têtes pour les éclairer. En tant qu’expert en manipulation d’âme, Orias se permettait donc de se tenir assis dans le vide intégral, plusieurs mètres au-dessus du niveau de la mer. Là, il la voyait. Cette étoile qui brillait uniquement pour lui, faisait écho avec celle dont il partageait la demeure désormais. Mais pour une fois ce n’était pas le ciel étoilé qui attirait son attention, mais les éclairs au loin qui illuminaient la ville régulièrement. Un orage intense avec lequel ils devraient bientôt composer si le vent pousser ces nuages sombres vers eux. Ils avaient encore le temps.

- J’espère que t’as pas trop le mal de mer. Ça risque de tanguer ferme bientôt !

Déjà quelques remous se faisaient sentir. Du vent. Et dans l’air, une tension presque palpable, poisseuse, lourde.

- Nos appareils de communication fonctionnent toujours comme il faut ? Si la maison commence à couler c’est mieux de savoir. Parce que d’ici on aura beau crier, personne ne nous entendra. Héhé, ça me donne des idées ça...

S’amuse-t-il, sans savoir si Recca l’entendait de là où elle se trouvait, sans doute à s’affairer sur le Yôte. Pour sûr que tout ce qu’ils feraient serait couvert, alors tout de suite ça donnait des idées.

- Ça te donne pas des idées à toi ? Y a plein de trucs qu’on pourrait faire sous couvert d’un orage à plusieurs lieues de tout, pas vrai ?

Est-ce qu’elle penserait à ce qu’il pensait ? Le moment de voir s’ils étaient vraiment connectés !

Ils étaient enfin en possession de ce bateau à moteur qu’ils avaient choisi pour faire office de foyer. Et ce jour là est leur première sortie. Évidemment, quoi de mieux que la nuit pour une première virée. Aux commandes, elle s’évertue à mettre suffisamment de distance entre le port et eux. Mains sur la barre, elle garde un œil sur son rouquin. L’ancre est jetée et la belle s’allonge confortablement sur l’amont du yacht. Cela fait du bien de pouvoir faire un vrai break avec tout le reste. La rousse ne cesse d’observer son compagnon. Il a l’air satisfait de leur nouvelle maison. Heureusement parce que Recca a choisi celle qui cochait le plus de critères possible qui le satisfasse. Quant à elle, cela lui convient également. Un bateau a un côté liberté qu’elle affectionne. Pouvoir jeter l’ancre où ils veulent, quand ils le veulent, c’est parfait.

Elle n’est pas ce que l’on appellerait une nomade, mais être enracinée, enchaînée à un endroit fixe ne la fait pas rêver. La belle maison avec jardin n’est pas faite pour elle. Peut être qu’après avoir vécu en prison on s’accommode plus facilement de peu. En tout cas, elle ne ressent qu’un seul besoin, et ça lui fait toujours un peu peur, lui. S’il l’abandonnait à son tour ? S’il lui arrivait quelque chose ? Il vaut mieux ne pas commencer à penser aux malheurs qui pourraient arriver. Profiter, tant qu’il est encore temps.

Sa voix s’élève et elle l’entend sans trop avoir à faire d’effort. Elle sourit. Peut-être que c’est dans ses gènes en tout cas, elle a de la chance, pas de nausée en vue. Tournant la tête vers la capitale, elle regarde un court instant les éclairs zébrer le ciel. Ses lèvres s’étirent en un sourire en coin.

« Une tempête ne pourra rien contre nous… Mais oui, ils fonctionnent. »

Amusée, elle se demande quelles idées cela peut lui donner. Pensent-ils à la même chose ? Elle lui fait signe de redescendre, de la rejoindre et elle l’accueille entre ses bras.

« Des idées ? Oui quelques unes… Par quoi pourrait-on commencer ? Hum… Je propose de garder le meilleur pour la fin. Enfin, si l’on a assez d’énergie pour ça après... »

Elle rougit et espère que cela ne se voit pas trop dans la nuit.

« Je pense que c’est l’occasion parfaite pour réfléchir à comment associer nos forces pour se défaire plus facilement d’un ennemi. Instinctivement nous allons parfaitement ensemble, alors imagine ce que cela donnerait si l’on se concertait sur une attaque combinée ou un truc du genre ! »

Recca est plus à l’aise à parler stratégie que câlins sur l’oreiller, d’autant plus qu’il est son premier petit ami.

Bah oui le sexe ! Bien sûr c’était le sexe depuis le début. Mais il comprenait le concept de « garder le meilleur pour la fin » bien entendu.

- J’ai connu un gars, il disait « quand tu veux être trop fort à la bagarre, faut avoir beaucoup de rapports sexuels ». Bon, je t’avoue, j’ai jamais compris le lien, je trouve ça plutôt débile. En plus il était vraiment moche, je pense pas qu’il ait eu beaucoup de rapports en plus… enfin, en tout cas, pas sans payer...

Cette pensée furtive le traverse, et il secoue brièvement de la tête pour l’en chasser.

- Devenir plus fort juste en faisant des galo… pettes ? Salopettes ? Saperlipopette ? Enfin, « ça ». On pourrait se dire « les rapports, c’est aussi connaître l’amour, et donc avoir quelque chose à protéger », et ça ça rend plus fort. Mais bon… comme s’il y avait besoin de mettre son pénis dans quelque chose pour avoir à coeur de le protéger… les gens qui pensent comme ça, j’espère qu’ils détestent les enfants, sinon c’est franchement glauque.

Il fait grincer sa barbe sous ses ongles en se grattant la joue. C’était bizarre de penser à ça en cet instant ? Peut-être de pousser la réfléxion aussi loin en tout cas. Mais sur le principe, l’entraînement et le sexe devenaient lier par le fait qu’ils avaient été deux alternatives en son esprit sur le même instant.

- L’entraînement, par contre… on a beau dire que c’est basique, classique, un écureuil même… une écuelle ? Non non, ça je sais que c’est pas ça, je suis timonier quand même…

Mais le bon mot lui revient quand même pas, alors il se contente de hausser les épaules.

- Qu’importe. J’ai toujours tout appris par l’expérience. Du coup, on se bagarre puis on se réconcilie sur l’oreiller ? Et en chemin on trouve comme profiter avantageusement de nos compétences respectives...

Ils s’étaient déjà battu ensemble. Enfin, côte à côte. Aussi pouvaient-ils déjà avoir une petite idée de comment leurs compétences pourraient entrer en résonnance. Il suffirait de trouver la variante qui leur paraissait la plus efficace. Orias s’était redressé, et marchait un peu à l’écart – pour éviter d’endommager le navire, sans doute – avant de se mettre en garde et lui faire signe de la main d’approcher, la mettant clairement au défi.

Recca le regarde d’un air sceptique. Étant à la fois forte au combat et novice en relation charnelle, évidemment elle n’est pas le meilleur des exemples pour cette théorie. Par contre, la suite pourrait trouver une certaine logique. Avoir quelqu’un à protéger, forcément ça pourrait motiver davantage. Et d’un autre côté, elle se remémore une discussion qu’elle a pu avoir avec une demoiselle prétentieuse. Aimer quelqu’un c’est aussi avoir une faiblesse.

« J’préfère largement la phase réconciliations sur l’oreiller ! »

En un bond, elle le rejoint, sourire aux lèvres. Il s’est déjà mis en position et marchant dans les airs d’un pas nonchalant elle ne s’arrête qu’une fois ses bras passés autour de son cou. Là elle l’embrasse tendrement. Un peu de douceur avant de s’y mettre sérieusement, ce n’est pas interdit n’est ce pas ? Mais pas trop et pas trop longtemps sinon elle se connaît, ils ne commenceront jamais l’entraînement. Et puis il y a quelque chose qui la dérange. Elle sait bien qu’il est plus fort qu’il en a l’air. Comme elle en fait. Mais elle n’a aucune envie de lui faire mal. Du bout des doigts elle caresse les cicatrices sous sons œil gauche.

« T’as intérêt de bien te défendre si tu veux être en état pour les galipettes mon ange ! »

Elle fait la fière, mais elle n’en mène pas large. Recca n’a aucun pouvoir de soin et ils ne sont pas au QG. Donc s’il arrive quelque chose de grave ce sera la panique. Elle se met à bonne distance et place ses mains sur ses hanches.

« Bon, tu veux voir quoi ? J’ai deux styles de combat. Les armes blanches, ou mon pouvoir. Au début quand j’ai commencé, je me suis spécialisée dans les armes parce que je ne comprenais pas mon fullbring, c’était trop abstrait pour moi. Maintenant c’est un peu l’inverse, je me spécialise dans ce qui m’est le plus personnel... »

Sur ses mots, elle touche son pendentif en forme de croissant de lune du bout des doigts et dit :

« Under the moonlight ! »

La lune brille et le collier laisse place à une véritable lune miniature de la taille d’un beau melon.

« Une petite mise en bouche, voyons ce que tu dis d’ça ! »

Sa Lune grossit jusqu’à arriver à la taille d’une grosse pastèque et Recca semble comme parcourue de frissons. Cela semble ne durer qu’une seconde et après avoir dodeliné de la tête, elle lance son attaque.

« Lunar Revulsion ! »

La Lune envoie une onde de choc vers le rouquin. Lune plus grosse, onde plus forte.

- ÉCUEIL ! C’est écueil le mot ! Pfiou, je savais qu’il allait revenir !

Et le voilà qui braille alors qu’elle l’approche, et lui s’amuse de la voir venir chercher un baiser avant de passer aux choses sérieuses. Ou bien plutôt était-ce le baiser « les choses sérieuses », là où le combat serait un simple amusement. Mais lorsque leurs lèvres se séparent, elle en revient à cet affrontement qui se prépare, à commencer par une petite mise en garde. Gardant son éternelle nonchalance, il n’omettrait pas d’en profiter pour lui livrer quelques informations dont elle avait déjà pu prendre conscience, mais qui gagneraient à être énoncés.

- La défense n’est malheureusement pas ma spécialité ! Je suis un combattant plutôt… statique, j’en ai peur. Mais c’est ainsi que les chefs d’orchestre doivent œuvrer, n’est-ce pas ? Ma poussière d’étoiles est capable de ronger les chairs, et avec une telle efficacité il est nécessaire d’y jeter toute sa concentration. L’on se retrouve dès lors avec un plot immobile, se vouant à aider ses alliés, tout en possédant un pouvoir meurtrier...

On ne choisit pas vraiment, lui avait appris Gaou. L’on ne pouvait que chercher à faire de son mieux avec les armes qui nous étaient données. Orias n’avait juste sans doute jamais trouvé le juste équilibre, très peu coutumier des combats contre d’autres êtres spirituels. En son temps, il abattait de simples humains, que son pouvoir était largement à même d’anéantir en un instant. Finalement, il y avait fort à parier que son premier véritable adversaire avait été son dernier, même s’il n’en garde pas vraiment de souvenirs exacts.

De pouvoir, elle active le sien, et se met à attaquer. La question qu’elle lui avait posé n’attendait de toute évidence pas de réponse, en tout cas pas immédiate. À son attaque, et contrairement à ce qu’il avait dit, il effectua un Bringer Light le tirant en bonne partie de cette attaque. Une manière de mettre en exemple ses capacités.

- Voilà un exemple de ce que je peux faire. Ma manipulation des âmes a été grandement développée, travaillée, avec les différents maîtres que j’ai pu avoir. Je n’ai là pas fait que me projeter dans un Bringer Light, mais ait utilisé l’âme de l’air qui nous entoure pour me projeter moi-même avec plus de force encore. Je peux faire cela sur d’autres, pour les aider ou leur nuire. Tu as toi-même pu en profiter lorsque nous nous sommes battus côte à côte il me semble. Cette capacité, je peux aussi l’utiliser pour clouer quelqu’un sur place. Comme ceci...

Il tend la main vers elle, doigts crispés, compressant l’air autour d’elle. Respirer devrait également être plus difficile.

- C’est triste, mais… sorti de là, je suis complètement inoffensif sans mon pouvoir. Voilà qui devrait pouvoir fournir une base de réflexion, n’est-ce pas ?

Ils jouaient encore à montrer, se découvrir, peu à peu. L’on pouvait voir également une première différence de comportement, dans le fait qu’il démontrait sans l’attaquer, sans lui porter le moindre coup. Sans doute y était-il réticent encore, là où elle n’avait pas trop hésité avant d’invoquer son pouvoir pour en faire usage, et ainsi le blesser légèrement. Boh, pas de quoi lui en tenir rigueur, il ne s’attendait pas à un échange de fleurs ou de civilités, ils étaient là pour ça. Juste qu’il avait peut-être un peu plus de mal à déjà aller jusque là, voilà tout. Outre cela, il en avait vu d’autres forcément, coutumier d’encaisser même de lourdes attaques, puisque comme il l’avait dit il n’était pas spécifiquement doué sur le plan défensif.

Ce n’est pas la première fois qu’elle le voit combattre. Mais la dernière fois, l’occasion n’était pas tellement centrée sur l’étude de leurs façon de s’y prendre pour attaquer ou défendre. Mais elle se remémore qu’effectivement il avait eu beaucoup de mal à ne pas devoir prendre des coups, ce qui l’avait mit en rage ce jour là. Statique qui en fait une proie facile. Pas si immobile pour autant. Esquiver une une façon de défendre qu’elle utilise aussi mais à petite dose. Cela l’aide peut-être à être davantage spécialisé dans son domaine, là où elle est plutôt capable de s’adapter à la situation. Peuvent-ils déjà en tirer des conclusions ? C’est peut-être encore trop tôt.

« C’est plutôt la mienne de spécialité. Quoique je suis assez multi-tâche. Tel un caméléon, je m’adapte. De près, de loin, attaquer ou défendre... »

Léger sourire sur les lèvres. Elle est une Clubs après tout. Mais il n’a pas pu tout esquiver et c’est loin de lui faire plaisir. Peut-être auraient-ils dû s’entraîner dans le simulateur contre des cibles numériques, cela lui aurait donné moins de scrupules.

« Je sais que tu peux être d’un grand soutien et aussi que ton pouvoir est dévastateur. Je vois là deux possibilité de nous accorder. »

Elle sent comme si l’air autour d’elle la compressait physiquement. C’est une bonne chose, cela signifie qu’elle sera moins redoutable dans ses prochaines actions. Pour le moment, elle est la seule à y aller de manière frontale.

« La première, j’assure tes arrières... »

Elle ne peut retenir un petit rire alors que cette phrase lui fait aussitôt penser à son joli derrière. Ce n’est pas le moment d’avoir de telles pensées et elle s’étonne encore d’en avoir de telles d’ailleurs. Celle qu’elle était encore il y a un an a bien changé et son âme sœur en est l’unique raison. Aujourd’hui elle veut profiter de ce qu’ils ont, préserver ce bonheur inattendu et surtout, protéger celui qui en est à l’origine. Au sens littéral. Elle tend la main vers lui et il se retrouve comme enfermé dans une bulle de savon. Ce n’est pas vraiment une bulle de savon bien sûr, mais on voit à travers tout en pouvant deviner ses contours. Si on fait attention, on peut deviner la forme et les motifs de la lune, son relief, ses cratères… Elle ne l’entrave en rien, suit ses mouvements. Il pourrait se balader avec, même si ce serait un peu, beaucoup même, bizarre.

Recca tire alors de son dos ses deux dagues à l’allure digne d’un jeu vidéo. Elles en sont non moins solides ou tranchantes. Elle rechigne à en faire usage. Mais ce n’est pas vraiment sur lui qu’elle va les utiliser mais sur ce bouclier qu’elle a déployé pour lui. Et puis avec l’air l’oppressant toujours, ses coups à la précision redoutable devraient beaucoup moins l’être.

« On devrait pouvoir… Renforcer ça. »

Sa bulle a ses limites. Mais il a toujours moyen d’améliorer les techniques.

La manière dont « l’affrontement » se déroulait était bien étrange mais fallait-il s’attendre à autre chose alors qu’aucun ne souhaitait réellement faire de mal à son « adversaire » ? Elle lui avait-elle offert une défense afin de mieux pouvoir l’attaquer. C’était apparemment la première des possibilités qu’elle voyait à leur coopération. Une alliance défensive, mais dont il ne voyait pas vraiment de possibilité de renforcer. Il pouvait agir sur la matière, la travailler, la soumettre à sa volonté. Sur l’énergie de Recca, cela n’offrirait pas les mêmes possibilités.

Travailler tous les deux dans la même direction, c’était le meilleur moyen de créer une technique qui réellement changerait leur façon de se battre. Pour autant ce n’était pas du tout inutile de prendre autant d’informations que nécessaires et de travailler sur les différentes manières dont ils pouvaient interagir en combat.

- J’ai hâte d’entendre tes idées pour la deuxième possibilité. J’imagine que pour cela, je vais devoir franchir un cap…

Stardust Revolution !

S’apprêtant, il saisit de sa dextre la pierre précieuse attachée autour de son cou, et fait éclater son pouvoir. Discret tout d’abord, arborant sa couronne des astres, et de la poussière venant voleter autour de lui, s’amassant en quelques conglomérats plus ou moins importants. Restant dans la démonstration, il présente quelques unes des capacités dont son pouvoir est doté. Sa quantité de poussière va tout d’abord sensiblement augmenter, comme elle grignote ce qui l’entoure. Et soudainement, sans même sourciller, cette poussière accumulée se projette en direction de Recca. Lui en profite pour faire éclater son Reiatsu, qui ne devrait pas l’inquiéter particulièrement à cette distance. Ce qu’elle doit ignorer pour n’avoir encore jamais été témoin de cette technique, c’est qu’il provoque une vibration de sa propre énergie qui ne le laissera pas indemne, mais qui lui permettra de propager son Reiatsu par le biais de sa poussière, amenant ainsi sa pression spirituelle jusqu’à elle pour la saisir au moment même où l’attaque porterait. Vicieuse, sa poussière resterait dans les plaies, et chercherait à ronger les chairs. Tout ce qui était touché par sa poussière d’étoile devenait de la poussière d’étoile à son tour… Cependant la douleur ne durerait pas longtemps, apaisée alors qu’il change le rôle de ses particules.

- Désolé pour ce petit désagrément, mais ce doit déjà être mieux, n’est-ce pas ? Tout est fait de poussière d’étoile, c’est sur ce principe que je peux tout désagréger et ainsi renforcer mon pouvoir, même le corps de mes adversaires. Mais puisque tout est poussière, je peux aussi m’en servir pour réparer ce qui a été endommagé.

Cela non plus n’aboutirait sans doute pas à une avancée considérable dans leurs recherches afin de s’améliorer. Il cherchait là juste à étendre encore leurs connaissances l’un de l’autre, tout ce qui pourrait s’avérer primordial un jour.

La deuxième possibilité qu’elle a en tête, c’est lui la renforçant elle comme il l’a déjà fait contre les Arrancars. En tout cas pour le moment elle ne voit pas vraiment d’autre moyen de s’accorder. Son truc à lui c’est la poussière et elle ne voit pas du tout quoi faire de ça. Peut-être qu’une idée viendra au cours du combat, encore faut-il qu’elle parvienne à s’y mettre vraiment dedans. Mais c’est difficile, trop difficile alors qu’elle ne veut pas lui faire de mal.

« La prochaine fois on se battra contre une cible adverse. J’aime pas être contre toi... »

Mais il n’est pas un petit être fragile. Elle sait bien qu’il en a vu des vertes et des pas mûres et qu’elle pourrait y aller sans se retenir. Il faudrait simplement qu’elle se détende. D’ailleurs, n’est ce pas un peu prétentieux de chercher à lui épargner sa puissance ? La rouquine a bien du mal à comprendre pourquoi elle n’arrive pas à se comporter normalement. Lui passe aux choses sérieuses, il libère son pouvoir à son tour et telle une groupie, elle admire cette couronne qui lui va si bien. Par après elle sait que ça va piquer. Alors elle fait ce qu’elle sait faire de mieux, se replier dans l’ombre de la nuit, juste le temps de façonner un bouclier, une barrière spirituelle puissante. Néanmoins sa défense n’est pas très efficace contre cette poussière qui s’insinue partout et contourne l’obstacle qu’elle a pourtant façonné entre elle et elle.

C’est comme se prendre une attaque de gouttes d’acide. La douleur ressemble à ce que l’on ressent lorsque l’on se brûle, mais en plus intense. Heureusement, tout s’arrête très vite et elle opine. A la réflexion, elle préfère presque la douleur vive d’une entaille. Enfin, la profondeur de cette dernière peut aussi être un facteur amplifiant la douleur, donc c’est mieux mais dans une certaine limite.

« Mieux oui. »

Cette poussière qui l’enveloppe l’intrigue. Elle n’est pas la plus intelligente, ni la plus cultivée, mais elle est assez maligne pour faire jouer son imagination. Tout en pointant son index vers Orias, elle questionne.

« Est ce que ta poussière pourrait prendre la forme de quelque chose ? Ou peut-être enrober quelque chose ? »

Sa main s’abaisse et elle prend ses deux poignards à la lame sinueuse accrochés dans son dos. Sa lune se met à clignoter tel qu’elle le lui en a donné l’ordre de par son précédent geste. La lumière se fait alors plus forte, aveuglante par intermittence et Recca en profite pour se rapprocher de son homme et enchaîne seulement trois petites attaques alors qu’elle compte sur les pulsations de sa lune pour le déstabiliser.

« Ces coups là ne sont pas très puissants mais imagine ce que cela pourrait donner si l’on arrive à combiner ton pouvoir avec. »

Évidemment, il n’a pas besoin d’elle comme vecteur, mais peut-être que cette idée lui en fera émerger d’autres.