Bad Influence

Un dossier fut ressorti. Il n’était jamais loin, mais la responsable de la Justice avait espéré le garder à l’écart des projecteurs pendant quelques temps. Elle n’avait jamais caché son opinion sur la réhabilitation massive. Sans s’y opposer fermement, elle n’en avait pas les compétences, elle avait juré de surveiller les concernés. S’assurer qu’effectivement ils ne représentaient pas un danger pour le Seireitei. N’était-ce pas en parfaite adéquation avec ce qui lui était demandé ?
Un dossier fut ouvert. Sur la première page, une photo et un nom. Yane Yoru. De nombreux ajouts figuraient, notes comme annotations. Parmi elle, le grade actuel. Commandante en Chef du Kidōshū. De tous les anciens détenus, elle était sans nul doute le plus gradé. La façon même dont cela s’était fait était de nature à ouvrir des suspicions. Pourtant, la noble avait tendance à se dire qu’elle n’y était véritablement pour rien.
Le dossier fut parcouru. Nombreuses informations étaient présentes. Elle les connaissait déjà toutes. Ses frasques passées, jusqu’à la cause de son enfermement, comme ses compétences. Elle fut un véritable danger dont l’arrestation était entièrement justifiée, à n’en pas douter. Ceux ayant accepté sont retours avaient du penser que ces années à l’ombre l’auraient assagie. Il était maintenant évident que son apparent calme n’était pas dû à un changement de caractère, mais à un simple intérêt personnel. Ce qui faisait donc toujours d’elle un danger.
Attaché au premier, un autre dossier. Sur la première page de ce dernier, un autre nom y figurait. Hana Miwa.

La Capitaine de la Neuvième Division attendait.
Elle n’était pas dans son bureau. Ni même dans sa division. Une telle convocation pourrait transmettre un message non voulu. Celle qu’elle souhaitait voir en ce jour ne craignait normalement rien. Nulle enquête était ouverte à son sujet. Cette information, elle l’avait même donné au soldat en arrivant dans le domaine du Kidōshū. Autant ne pas envoyer les mauvais signaux.
La raison officielle était des plus simples. Un simple contact suite à son réveil d’un sommeil de six ans. Une simple mise au point, afin de s’assurer de son état, de ses capacités. Et cette tâche lui fut confiée. Rien de bien difficile donc.

En vérité, un autre point était à prendre en considération. Si les deux dossiers étaient ensemble, la raison était tout simplement l’amitié entre les deux femmes. Une façon d’en apprendre plus sur l’une. Le but n’était pas un interrogatoire. Ce dernier serait probablement immédiatement rapporté et pourrait éveiller des soupçons. Elle ne prendrait pas tel risque.
Elle tenterait de faire passer cela plus naturellement. Si cela s’avérait impossible, elle n’insisterait pas. Il n’y avait pas d’enquête, simplement une volonté de mieux la connaître. Une simple prévention. N’était-ce pas une façon de faire son travail ?

C'est sans appréhension qu'elle se dirigeait vers l'endroit où la capitaine l'attendait. On lui avait communiqué cette "invitation" avec les raisons d'une telle demande et c'était de manière naturelle qu'elle avait accepté de s'y rendre sans plus d'attente. Déjà parce que l'on ne refusait clairement une convocation d'un Capitaine - et moins encore de celle de la Neuvième division, la Justice - et aussi parce qu'elle était curieuse d'en savoir plus.

A son départ des quartiers de la Quatrième division, elle avait déjà subi une batterie de test afin de s'assurer que son corps et son esprit tiendraient le coup. Elle els avait passé avec brio mais comprenait que l'on puisse encore s'interroger la concernant. Son cas n'était pas si courant en réalité et elle avait remarqué que cela soulevait des questions. Mamoru de la Troisième division avait été aussi de ceux à venir la voir pour cela.

Son écusson de Troisième siège au bras, portant la tenue traditionnelle de sa division avec de petites touches de couleurs supplémentaires pour une légère personnalisation, elle ne portait aucun sabre à la ceinture. Si dans les autres divisions, l'on pouvait se questionner de ce manque d'armement, ici cela pouvait paraître plus logique. Sauf si l'on se souvenait qu'elle avait officié des années durant au sein de la Troisième division évidemment. Ses lunettes étaient simplement posées au dessus de son front. c'est ainsi qu'elle se présenta à la jeune femme qui officiait à la tête de la Justice du Gotei.

- Je vous présente mes respects, Tomoe-Taichō. Je suis Hana Miwa et je fais suite à votre demande de rencontre.

Elle s'était légèrement inclinée pour saluer la haute responsable et l'observait désormais avec attention. Derrière ce sourire timide, il se dégageait d'elle quelque chose de particulier, qui tranchait un peu avec les paroles "de soumission" affichée. Car ce regard, cette posture, dévoilaient une assurance sans faille. Ainsi qu'un respect évident pour la hiérarchie.

- Je vous prie de m'excuser mais je n'ai pas tout à fait compris les raisons de votre présence. Est-ce pour valider les rapports de la Quatrième division sur mon état de santé ?

Simple question innocente mais qui laissait la porte ouverte à plus.

Elle n’eut pas à attendre bien longtemps. C’était la raison pour laquelle elle avait insisté sur l’absence d’enquête. Beaucoup craindraient d’être directement convoqué par la Capitaine chargée de la Justice. Quand le but était une discussion, même si elle espérait tirer quelques informations de cette dernière, instaurer un climat adéquat était important.
Ainsi, elle préférait constater une certaine incompréhension plutôt qu’une inquiétude. La première possibilité était normale après tout et amenait généralement une curiosité. La seconde dressait d’entrée de jeu une barrière qu’il faudrait abaisser afin d’obtenir les informations.
Il s’agissait du genre de choses qu’elle avait appris avec le temps et dont il n’était pas évident de se défaire.

>> Il n’y a pas à s’excuser voyons. Surtout que je suppose que tu dois commencer à en avoir assez et avoir qu’une envie, passez à autre chose. Auquel cas, ce serait à moi de m’excuser.

Sortir d’un long coma, se remettre de ses blessures et reprendre ses fonctions. Une situation qui n’était pas si commune et qui forcément devait générer des doutes. Un doute sur les capacités, ou même l’état psychologique.
Il n’était pas évident de se remettre ainsi de telles blessures, de temps d’absence restée endormie. Nozomi était le genre à croire en l’entraînement, à la nécessité de maintenir son corps en état. Chose qui fut impossible pour son interlocutrice.
Pourtant, sa réintégration avait été validée.

>> Je n’ai cependant pas les compétences pour valider un état de santé. A partir du moment où les services du Capitaine Shunshō ont jugé que ce point ne poserait pas de soucis, je ne m’avancerai pas à prétendre en douter. Bien que je suppose qu’il y a eu insistance sur la prudence.

Être en état de servir dans les armées de la cour ne voulait pas dire être en pleine possession de ses capacités. Il était même possible que le transfert vers un corps moins axé sur les affrontements physiques puisse être en rapport avec ce fait.
Son corps ne pouvait être aussi alerte qu’avant sa blessure et trop forcer pourrait s’avérer dangereux. Elle n’avait aucun doute que le Capitaine de la Quatrième Division devait avoir accordé une importance toute particulière sur ce fait avant de la laisser sortir de l’hôpital.
Elle avait déjà eu l’occasion de directement constater cela par le passé.

>> Pour ma part, je m’interroge plus sur les conséquences autre que cela peut avoir. Si la force du corps à son importance, il est évident que l’esprit n’est nullement en reste, bien au contraire. Ne serait-ce que se réveiller et être témoin de tous les changements d’un coup plutôt que les vivre doit être une épreuve en soi.

Cette femme paraissait maîtresse d'elle même, cela se voyait à sa posture et à sa manière de parler. Miwa était une experte dans le langage non verbale. Il se dégageait de Nozomi une assurance qu'elle ne voyait pas souvent. Certes, elle était Capitaine et cela signifiait forcément beaucoup. Mais il y avait une différence entre s'en douter et le voir de ses yeux. C'était donc à cela que ressemblaient les mythiques Capitaines des Treize divisions ?

Concernant les faits, elle supposait bien évidemment. La prudence était de mise même si elle devait admettre avoir parfois ignorée les consignes de la Capitaine Shunsô. Non pas par esprit de contradiction mais la belle Hana avait constaté une perte significative de puissance depuis son éveil et elle n'appréciait que peu ce fait. Vouloir retrouver sa puissance d'antan pouvait donc paraître logique, évident même.

- En effet. Mon corps semble s'être bien remit même si je dois poursuivre aujourd'hui encore des exercices pour réapprendre à bouger comme je le faisais par le passé. Je pense avoir pratiquement récupéré toute ma motricité. Même si j'y ai perdu en force, forcément.

D'aucun aurait trouvé impudent de l'admettre, surtout face à une des Capitaines. Mais Nozomi représentait la Justice. Pour elle, il ne serait sans doute pas difficile d'avoir accès à son dossier médical et les informations qu'elle venait de dire y étaient consignées. Si elle voyait qu'elle mentait, la notion de confiance disparaitrait forcément.

Quant à la notion d'esprit, elle haussa simplement les épaules. Mamoru aussi avait soulevé ce point précis. Heureusement pour elle, si elle avait perdu en force physique, elle n'avait rien oublié de ses connaissances, ni ses souvenirs les plus anciens. Bien que certains événements de la guerre soient encore un peu flous.

- Je comprends. Il se trouve que Hinotori-Fukutaishô s'est lui aussi interrogé sur les mêmes sujets. Je suis flattée de voir à quel point les plus hauts gradés s'inquiètent pour moi. Pour être tout à fait franche, je ne saurai garantir que tout va bien à 100%. Il est vrai qu'il a été difficile d'appréhender l'ensemble de ces changements, d'appréhender les effets de ce coma sur mon environnement.

Mais finalement, le plus gros des pertes avait eu lieu avant son coma. Le traumatisme datait de cette période. Si elle n'oubliait pas, elle ne se laissait pas pour autant "bouffer" par ces événements. S'il y a une chose en laquelle elle croyait, c'était bien la toute puissance du Gotei.

- Mais j'estime que je m'en sors pas si mal pour le moment. Je n'ai rien perdu de mes acquis et mes valeurs n'ont pas changées. J'aspire à apporter mon aide au Gotei 13 et végéter plus longtemps au sein de la Quatrième division me semblait être une insulte envers mes camarades tombés au combat. Par ailleurs, j'ai la grande chance d'avoir intégrée le Kidōshū. La Commandante en chef est une ancienne camarade de l'Académie. Elle m'aide à avancer. A me structurer.

En réalité, n'était-ce pas plutôt l'inverse ? La jeune femme eut un sourire. La plus posée des deux, c'était clairement elle. Yoru était un peu fo-folle. Alors que sa Troisième siège avait clairement la tête sur les épaules.

- Je sais que je ne suis pas en mesure d'apporter beaucoup de garantie à ce sujet mais croyez-bien que je fais tout mon possible pour que ce coma ne soit pas une entrave à mes fonctions, Capitaine.

La réponse fut possiblement encore plus sincère qu’elle n’aurait pu le penser. Il était naturel de vouloir se présenter sous son meilleur jour, de ne pas vouloir admettre ses faiblesses. Parfois comme une façon de ses les cacher à soi-même. Ce fut pas le cas de la jeune femme. Les séquelles de son état, elle en était bien consciente, tout comme elle savait qu’il n’y aurait d’intérêt à faire comme si elles n’existaient pas.
Le tout était de faire en sorte que cela ne l’arrête pas. Et la suite de sa réponse semblait démontrer que cela serait bien le cas.

>> La volonté a son importance. Celle de surmonter les épreuves afin de servir en est un parfait exemple. Une volonté digne d’un soldat.

Quiconque connaissait la Capitaine saurait que ce genre de paroles avait un véritable sens pour elle. Même à son rang, elle se considérait avant tout comme une combattante au service du Seireitei, un soldat donc. Rester à végéter ne lui aurait pas convenu et, à peine capable de se tenir debout, elle aurait repris le chemin de l’entraînement afin de regagner cette force perdue.
Elle ne tolérait pas la faiblesse, encore moins la sienne que celle des autres. Ce simple échange suffisait donc à ce que son jugement premier concernant son interlocutrice fut positif. Il était certes trop tôt pour tirer des conclusions définitives, mais la première impression était bonne.
Ce qui n’était pas forcément toujours le cas avec la noble.

>> Avoir trouvé une place où se refaire est une bonne chose. Et vu ton dossier, le Kidōshū semble en effet le bon endroit. Même si, et je suis désolée de dire ça d’une camarade, j’ai du mal à imaginer la Commandante en Chef Yane structurer quelqu’un. Bien au contraire…

Le sujet était venu naturellement. Et la réponse de la Capitaine était tout autant légitime. L’excentricité de la concernée n’était après tout un secret pour personne, elle aurait de toutes façons bien du mal à la cacher. Son passé n’était pas plus un mystère, encore moins pour quelqu’un comme Nozomi et sa position au sein du Gotei 13.
Une ancienne criminelle était quelqu’un pouvant naturellement attirer la méfiance, d’autant plus de la représentante de la Justice. D’autant plus lorsque cette dernière semblait avoir un intérêt tout particulier pour les explosions., cause même de son arrestations.

>> Non pas que je remette en doute sa légitimité, tel n’est pas mon rôle. Ce n’est pas non plus la première officier du Gotei 13 à avoir sa particularité.

La précédente génération était un exemple parfait de cela, l’ancien Capitaine de la Douzième Division étant possiblement l’apothéose de ce courant. Et tous avaient prouvé leur valeur. Mais cela n’empêchait pas tout risque. S’il était naturel d’avoir à coeur son intérêt personnel, tous s’étaient montré loyaux à ceux du Seireitei lorsque cela s’était avéré nécessaire. Chose que Nozomi ne pouvait garantir au sujet de la concernée.

Digne d'un soldat. Elle appréciait ces mots, se reconnaissait dedans. Même si les doutes restaient en bordure de sa conscience. Elle avait parlé sans cacher ce qu'elle ressentait, ce qu'elle était. Trouvant inutile de mentir à la représentante de la Neuvième division. Visiblement, elle avait bien fait.

Lorsque la discussion dériva sur son amie, elle planta son regard dans celui de Nozomi. De ce qu'elle percevait, elles avaient déjà eu des sujets ensemble. Il faut dire que la Justice n'avait certainement pas oublié les conséquences des actes de l'actuelle Commandante en chef du Kidōshū. Sans doute que ses représentants n'avaient que peu appréciés de devoir la libérer si rapidement. Un millénaire qui s'était finalement terminé en moins d'un siècle, Miwa comprenait la réaction de la femme face à elle.

Et si Yoru était son amie, elle admettait qu'il y avait du vrai dans les propos de la Tomoe. Elle-même s'était disputée avec elle par le passé à ce sujet, son amie n'écoutant pas les recommandations qu'elle était pourtant venue chercher elle-même.

- Je ne peux pas vous donner tort sur le principe. Même si me concernant, son aide est la bienvenue.

Etait-ce là une des raisons qui avait poussé la jeune Capitaine à venir à elle. Possible. Mais Miwa préférait se dire que ce n'était là qu'une conséquence de leur discussion. Après tout, c'est elle qui avait amené le cas de Yane sur le tapis. Elle était toutefois une experte dans les analyses non verbales. Son regard s'accentuait.

- Je suppose qu'il est légitime que vous puissiez avoir un regard critique sur elle. Il faut dire qu'elle n'a pas été emprisonné sans raison, je le sais. Moi-même, je lui avais déconseillé à l'époque de poursuivre sur cette voie, sans penser une seule seconde qu'elle puisse tenter son expérience sans un support.

C'était sans doute cela qu'elle regrettait. Ses propres talents en Kidō aurait peut-être pu sauver des vies ce jour là. Mais son amie avait fait ça dans son coin, connaissant la désapprobation de son alliée à ce sujet.

- Vous gardez à l'oeil chaque ancien prisonnier, n'est-ce pas ? Si elle a pu devenir Commandante en chef, je présume que cela signifie qu'elle s'est quelque peu apaisée. Vous la connaissez bien, Tomoe Taichō ?

Il y avait un passif entre elle ? Là était la véritable question.

Sans même faire un effort sur ce point, la discussion dériva au final entièrement vers le sujet voulu, même si cela pouvait ne durer qu’un instant. Le chemin était emprunté, il ne restait plus qu’à avancer. Et il semblait assez évident que son interlocutrice n’était pas aveuglée par son amitié. Elle avait bien conscience de qui était son amie, quelle était sa nature.
Elle lui faisait confiance visiblement, mais il n’ignorait pas ses travers, ayant même tenté d’être sa voix de la raison. Voix qui ignorée, avec les conséquences que toutes deux connaissaient.

>> Elle a connu les changements récents, mais au final de vous deux, c’est bien elle qui a passé le plus de temps éloignée du monde.

Elle était sortie de l’ombre alors que son amie pénétrait dans une d’un genre différent. Pourtant, des deux c’était bien la Troisième Siège qui avait été le plus témoin des changements au sein des mondes, des conflits connus par la Soul Society. Sans cette blessure, les rôles seraient peut-être inversés et Hana Miwa serait possiblement à la tête du Kidōshū. Une tête bien plus reposée, sérieuse.
Une tête générant possiblement bien moins d’interrogation, et au passé moins problématique.

>> Chaque ancien prisonnier a droit une surveillance plus accrue en effet. Si cela ne tenait qu’à moi, aucun n’aurait connu de libération anticipée.

Elle n’avait jamais caché sa position. Elle incarnait en un sens la Justice de part son rang, même si elle était bien consciente que le dernier mot ne lui revenait pas. Et cette grâce n’avait été qu’un simulacre de Justice. Certes, le Gotei 13 avait fondé avec de grands criminels à sa tête, mais il avait évolué.
Ne pas régresser vers le passé était une chose nécessaire à ses yeux. La nécessité de redonner sa grandeur à cette armée devait-elle justifier n’importe quel prix ? Pas aux yeux de la noble, surtout lorsqu’elle voyait le potentiel de certains jeunes Shinigami, comme Kenshirō, quand bien même elle n’appréciait pas de le penser.

>> J’ai eu l’occasion d’effectuer une mission avec elle. Si je dois reconnaître ses compétences et, à priori, un apaisement, je vais être franche. Je me demande si ce dernier n’est pas de façade, par simple intérêt personnel, par simple instinct protecteur. Si la finalité est là, il me semble normal de préférer lorsque l’implication est sincère.

Malgré le sérieux de son visage, la sincérité pouvait se lire dans ses yeux. Ses compétences étaient certaines, et cela avait du être la raison principale de cette promotion. Pas la confiance, surtout pas étant donné le timing de cette dernière.
Si son intérêt personnel le justifiait, pouvait-elle oeuvrer contre le Seireitei ? Si Nozomi doutait que cela soit le cas présentement, elle ne pouvait définitivement écarter que cela ne survienne un jour.

La franchise de la Capitaine était tout à son honneur et Miwa ne pouvait qu'apprécier ce trait de caractère. Et si certain aurait pu trouver la Tomoe rigide dans sa façon de voir les choses, la jeune femme comprenait et partageait en partie son raisonnement. Après tout, si on avait fait appel à ces anciens prisonniers, c'était surtout pour compenser les terribles pertes qu'il y avait eu au sein du Gotei. Mais si ces prisonniers avaient été condamnés à une époque, qu'est-ce qui prouvait qu'ils ne retomberaient pas dans leur travers un jour ou l'autre ?

La sécurité et la logique auraient donc voulues qu'on ne les déloge pas de ces quartiers protégés. Seulement la décision avait été entériné et même une femme aussi puissance que Nozomi ne pouvait y déroger. Elle devait appliquer la Justice et pour se faire, elle devait la respecter elle même. Qu'importe ses opinions. La Hana eut un léger sourire. Elle appréciait cette femme. Bien différente de ce que Yoru représentait. Mais pas moins intéressante.

- Je ne peux que comprendre un tel point de vue, surtout si l'on a à coeur la sécurité de notre monde. Sauf cas exceptionnel, je doute que la Justice se soit souvent trompé sur ses décisions, n'est-ce pas ?

Simple question qui n'avait aucune arrière pensée. Seulement Miwa avait tendance à mettre les pieds dans le plat parfois et ici, sa simple phrase pouvait aussi mettre en avant de possibles erreurs d'interprétation des fameux "juges" de la Neuvième division. Même si le ton et son attitude démontraient aucun doute de ce type.

Quoi qu'il en soit, les doutes de la Capitaine se comprenaient. Et savoir qu'elles avaient partagés une mission commune et que son avis puisse encore perdurer la concernant prouvait aussi que Yoru n'avait pas été totalement apaisante en dépit de ses talents. Il faut dire que l'actuelle commandante en chef était une femme bornée. Et qui n'avait clairement pas la langue dans sa poche, pas étonnant alors qu'elle suscite encore le doute. Et Miwa n'était pas folle. Ses propres paroles n'auraient aucun poids ici.

- Il est toujours difficile de savoir si les intérêts personnels d'un haut gradé peuvent interférer avec les règles du Gotei 13, je suppose. Et je ne saurai moi même pas dire si c'est le cas ou non. Ce que je sais néanmoins, c'est qu'elle n'a jamais pensé à mal en faisant ce qu'elle faisait. Et, entendons nous bien, je ne cautionne en rien ses agissements passés et les morts qui en ont découlés. Seulement j'ose espérer que cela lui servira de garde-fou. Les responsabilités qu'elle a désormais ne peuvent que lui avoir mit du plomb dans la tête. Elle dirige désormais des hommes et des femmes et a connu la perte de nombreuses personnes, par le passé.

Cela ressemblait un peu à "une protection" mais ce n'était évidemment pas le but de la manoeuvre. Elle aussi avait voulu se montrer franche face à la sincérité de cette femme forte face à elle. Elle passa sa main dans ses cheveux, sourire contrit.

- Je vous prie de m'excuser. Je ne voulais pas vous abreuver de paroles de la sorte jusqu'à ce que vous tombiez d'ennui. J'espère simplement que Yor... Euh pardon, que la Commandante en Chef Yane, puisse vous prouver qu'elle a changé.

Partir en mission. Une étape qu'elle appréhendait encore de son côté, elle devait bien l'admettre. Une question lui brûlait la langue de fait.

- Au regard de mon dossier et de notre échange, vous pensez possible que je puisse retourner sur le terrain prochainement ? Je veux pas parler de physique, je me sens apte de ce côté. Mais pour ça ?

Elle se tapotait la tempe. Parlant évidemment de son moral, de son état d'esprit. Une capitaine pouvait s'y opposer. Et elle ne pourrait alors rien y faire.

Nozomi était presque admirative. Admirative de voir une telle amitié. Le genre qui perdure malgré les épreuves, malgré les éloignements forcés. Malgré les actes. Miwa avait conscience des défauts de sa supérieure et amie. Elle ne cherchait ni à la justifier, ni à l’excuser. Cela aurait été inutile. La Capitaine n’avait pas le pouvoir d’agir, dans un sens ou dans l’autre, et la réhabilitation semblait être assez faite pour qu’il n’y ait besoin de plus. Mais cela aurait cependant été la réaction de bon nombre d’amis.
Mais pas elle. Les faits étaient là, elle le savait.

>> J’aimerai pouvoir répondre avec affirmation à cette question. Mais je ne peux prétendre avoir la connaissance absolue. Ni de l’histoire des mondes, ni de vérités qui auraient pu échapper par le passé. Ma seule certitude est que mon rôle est de m’assurer que cela n’arrive pas, tout simplement.

Elle ne pouvait se prétendre de ce qu’elle ignorait. Affirmer des choses sans en avoir été ne pouvait se faire que sur la base de rapports ou autres témoignage. Des éléments qui pouvaient donc se tromper ou même mentir. Pourquoi s’engagerait-elle sur un sujet où elle n’avait aucune maîtrise ?
Et puis il y avait les cas exceptionnels, bien entendu. Cela était déjà arrivé, il n’y avait pas si longtemps même. Cela pourrait également de nouveau arriver. Cela risquait même d’arriver, elle était très bien placée pour en avoir conscience.
Là encore, ce qu’elle venait de dire trouvait du sens. Elle devait s’assurer que cela n’arrive pas.

Pour l’heure, elle écoutait. Ce que la femme avait à dire sur le sujet de la conversation. Ce qu’elle en pensait. Des paroles pleines de sens, c’était certains. Mais des paroles pouvant présenter de nouvelles failles, différentes de ce qui avait été évoqué. Et sur lesquelles Nozomi n’allait pas hésiter à rebondir.

>> Si elle fait les choses sans penser à mal, cela ne la rend-elle pas encore plus dangereuse pour la sécurité ? L’un de mes hommes, l’officier Heizaemon Genjirou, m’a fait part d’une chose. Suite à sa libération, celle qui était alors Commandante en Second du Kidōshū l’a harcelé de messages pour exiger des excuses. Cela sonne-t-il comme le comportement de quelqu’un ayant profité de son enfermement pour se rendre compte de ses actes ? A ce moment là, il fait nul doute qu’elle était persuadé de ne rien avoir fait de mal. Comment être certains que ce n’est plus le cas aujourd’hui ?

Elle avait bien fait d’étudier de nouveau le dossier, ce point lui étant alors sorti de la tête. Nozomi doutait réellement que le sujet de la conversation ait maintenant du plomb dans la tête. La prison n’en avait pas été capable, le danger que courrait le Seireitei semblait n’avoir aucun intérêt pour elle. Alors les responsabilités ?
Aucune chance.

>> Mais peut-être que le retour d’une amie aurait alors plus d’effet. Peut-être que cela pourrait lui servir de garde-fou, surtout si cette amie est consciente des risques. Et, s’il le fallait, une amie qui n’hésiterait pas à agir contre la volonté de celle qu’elle vient de retrouver. Vous pensez-vous capable d’un tel rôle ?

Elle ne répondrait pas directement à la dernière question qui lui avait posée, préférant en poser une autre à son tour. Une autre dont la réponse pourrait justement influencer la sienne.

De nouveau, elle axait sa "défense" sur le fait qu'il était de son ressort de veiller à la sécurité de tous, ce que Miwa comprenait évidemment. Certaines fonctions ne permettaient pas vraiment d'être dans l'optimisme ou dans le rêve : il fallait savoir se montrer pragmatique pour anticiper au mieux les problématiques à venir et la Hana avait cerné cette préoccupation évidente chez Nozomi. C'était passionnant à voir à l'oeuvre.

Il faut dire que ses arguments n'étaient pas dénués de sens et qu'il était difficile de les réfuter totalement. La bêtise, qu'elle soit volontaire ou non, restait un problème. Surtout si elle engendrait des morts. Et que l'on cherche à éviter une nouvelle catastrophe était assez logique.

Pour autant, elle avait envie de croire que son amie pouvait changer. Pas au point d'oublier ses expérimentations - c'était un fait qu'elle ne gommerait pas si aisément - mais plutôt au point de considérer qu'une certaine forme de puissance devait être encadrée, surtout sans connaître le potentiel destructeur de pareil projet. Et c'était là où Miwa savait qu'elle pouvait jouer un rôle. Elle ne lui en avait pas laissé la possibilité la dernière fois. Elle même étant aveuglée par ses propres limites. Mais la jeune Hana ne referait pas la même erreur.

- je ne défendrai pas l'indéfendable. Et je comprends que son comportement ait pu déranger ceux qui l'ont libérés par la suite.

Elle avait envie de rire, clairement, en imaginant la tête du malheureux ainsi harcelé. Mais ici, cela aurait été du plus mauvais effet. Ce qui n'était pas le but recherché. Surtout en entendant la question franchement posée. S'il était notoire que la Justice devait être appliqué à la lettre, il y avait tout de même un certain culot de la part de la Capitaine d'exiger pareille chose d'une amie si chère "de sa cible", Troisième siège de la dite division par ailleurs. Le sourire qui apparut sur son visage fut néanmoins sincère, quoi qu'un poil malicieux.

- Jouer le rôle de garde-fou sera plus naturel désormais que nous sommes toutes les deux dans la même division, soyez en assurée. Par le passé, en plus de nos différents sur l'utilisation du Kidō et ses implications en combat, nous n'appartenions pas à la même division. J'avais préféré alors expérimenter mes sorts sur le terrain afin d'apprendre et d'être un soutien efficace. Les choses seront différentes aujourd'hui.

Elle se tut un instant. Mais reprit assez rapidement.

- Vous avez déjà perçu les différences élémentaires qui nous séparent, Yoru et moi. Et si je suis fidèle en amitié, je n'aspire évidemment pas à ce qu'un tel incident se reproduise. Néanmoins... Comprenez que votre requête puisse me mettre mal à l'aise. M'opposer à un projet absurde sera naturel pour moi. Mais, et bien que vous n'ayez rien dit en ce sens ici évidemment, je préfère anticiper et vous prévenir par avance que je ne serai en rien une espionne, épiant derrière son dos la moindre incartade pour la remontée plus haut. Pardonnez ma franchise, Tomoe-Taichō. Mais je ne rends de compte qu'à ma Capitaine, sur le principe de l'indépendance des Divisions.

Elle n'aurait pas mieux ici. Si elle avouait clairement qu'elle agirait si elle voyait Yoru déconner de nouveau - sans pour autant dire comment elle ferait, car après tout elle ne pouvait encore le savoir - elle excluait clairement le fait d'être une espionne de la Neuvième division. Le garde-fou serait opérationnel sur cette notion d'expérimentation. Mais pour le reste, inutile de trop lui en demander.

Naturel comme posture, non ? Une certaine assurance se dégageait d'elle. On comprenait qu'elle avait des valeurs et l'amitié en faisait partie. On comprenait aussi qu'elle ne mélangerait pas les choses et que s'il lui était nécessaire d'agir pour empêcher Yoru de faire n'importe quoi, elle le ferait d'elle même. Quitte à se brouiller avec elle.

>> Je vois que vous m’avez mal comprise.

La réponse de la jeune femme aurait été entièrement logique si Nozomi lui avait en effet demandé autre chose. D’effectuer une tâche ne lui étant même pas venue à l’esprit avant que la concernée ne l’évoque. La Neuvième Division ne faisait après tout pas dans l’espionnage, laissant ce rôle à celle dirigée par le Capitaine Igarashi. Et même dans ce cas, elle aurait plutôt demandé tel cas à quelqu’un qu’elle connaissait, qu’elle savait pouvoir accepter. Non pas à une personne étant une inconnue jusqu’à cette conversation.
Le risque était trop grand. Elle ne serait même pas surprise que la conversation soit rapportée, au moins en partie, à celle en étant le sujet. Surtout si la nécromancienne estimait que la Capitaine en demandait trop.

>> Je n’ai même pas envisagé que vous me rendiez quelconque comptes. Ni à moi, ni même à une autre personne. J’ose bien sûr supposer que si vous étiez mise au courant qu’un fait grave allait se produire, vous feriez le nécessaire, quitte à rapporter en effet à quelqu’un de compétent. Mais cela va avec le principe même d’appartenir au Gotei 13 et de protéger la Soul Society, tel n’est donc pas le sujet de ma demande.

Ses yeux étaient plongés dans ceux de Miwa. Le sérieux de ses paroles ne pouvait pas de faire de doutes. Après tout, l’on en revenait à son rôle même. L’idée même d’être conscient d’un fait grave et de ne rien faire pour l’en empêcher faisant automatiquement de la personne un complice. Ce point était assez évident pour ne pas avoir à être rappelé.

>> Ma demande vient plutôt avant que l’on en arrive à une telle extrémité. Peut-être aurai-je du mieux m’exprimer. L’idée était en effet, tout simplement, d’être une influence positive si l’on peut dire. De faire ce que le système n’a pas fait, faute de temps s’il fallait mon avis. Et, seulement s’il le fait, directement agir, même par vous même. Si une proche est prête à en venir à l’affrontement direct pour nous empêcher de faire quelques chose, je pense qu’il est possible d’envisager qu’il s’agisse justement d’une erreur.

Au final, elle voulait simplement confirmation qu’elle jouerait le rôle d’amie, simplement à la situation précise évoquée, et dans le cadre d’une personne ayant déjà provoqué des choses dommageables. Une attitude pouvant être évidente, mais qu’elle voulait en effet entendre de vive voix et avec affirmation.
Pourtant… S’être empressée de rajouter cette précision n’était pas pour entièrement rassurer Nozomi. Les premiers à se défendre sans que rien ne leur soit demandé étaient bien souvent les coupables. Cela voudrait-il dire qu’elle se contenterait de s’opposer mais qu’elle ferait quoiqu’il arrive passer son amitié avant le bien du Seireitei ?
La noble était venue pour avoir un avis de quelqu’un connaissant la Commandante en Chef car elle craignait réellement que son égoïsme puisse être dangereux, et voilà qu’elle se demandait si ce défaut n’était pas partagé, malgré les belles paroles prononcées. Elle n’en était pas encore à ce point, mais cela pourrait arriver.

>> Enfin… Au moins vous avez été franche, et ce malgré mon rang. Pour ne pas hésiter à s’affirmer ainsi, je pense que cela demande une certaine force mentale. Le genre appréciable pour servir le Gotei.

Elle s'inclina légèrement en guise d'excuse. Certes, elle avait parfaitement compris la situation et avait préféré mettre en avant un point qui la dérangeait, mais elle estimait aussi qu'il était de son devoir de maintenir une certaine logique dans sa posture. Il n'était pas nécessaire de faire croire qu'elle couvrirait qui que ce soit.

La précision était d'autant plus importante pour Miwa. Cela confortait en un sens son sentiment premier vis à vis de ce que Nozomi avait démontré. Une femme de principe, attachée aux valeurs du Gotei. Et qui ne tolérerait aucun souci de cet ordre, contrairement sans doute à ses prédécesseurs. Une femme aussi forte méritait du respect, elle en avait conscience. Et espérait en un sens parvenir à dégager un tel charisme un jour, elle aussi.

- Je crois en effet que je n'avais pas saisie toute la teneur de ce que vous souhaitiez dire, pardonnez moi. Sachez que je ferai tout pour être une influence positive et que si j'estime que cela n'a pas autant d'impact qu'il le faudrait, je prendrais des dispositions pour que rien de grave ne puisse arriver.

Là encore, difficile d'expliquer quels genres de disposition. Mais Miwa commençait à avoir une idée émergeante. Ses talents à elle, en Kidō notamment, consistaient à maîtriser parfaitement les techniques de base et à apporter sa touche personnelle pour les rendre plus puissants. En cela, en tout cas à l'époque, elle avait toujours été meilleur que Yoru. La puissance était chez sa Commandante. Mais la technique chez elle. Sans doute serait-il utile qu'elle se perfectionne plus encore. Au cas où.

Ce fut à cet instant qu'elle s'aperçut de la tension qui tiraillait ses épaules. Elle s'apercevait que la présence de cette femme pesait sur elle, alors même qu'elle ne paraissait pas plus agressive que cela. Réellement impressionnant. Un léger sourire apparut sur son visage.

- Il est vrai que ma franchise est une alliée précieuse qui m'accompagne depuis tant d'années. Mais il m'arrive parfois de manquer de tact. Sachez, si cela peut vous assurer, que je ne vise que la sécurité de toute la Soul Society, Tomoe-Taichō. Et je compte bien le prouver autrement que par des mots dès qu'on m'en donnera l'occasion.

Ce regard. Cette détermination. Rien n'était feint. Mais pour l'heure, elle ne pouvait guère faire mieux que ce qu'elle venait d'avancer. Et elle attendait de voir si la Capitaine aurait un autre sujet à voir la concernant.

Toujours dans l'incertitude de sa validation "officielle" ? Non, plus maintenant.

Cette fois, nulle incompréhension ne suivit les paroles de la Capitaine. Elle avait justement choisi ses mots de sorte à ce que cela n’arrive pas. Les choses étaient claires à ses yeux sur la nature de ses paroles précédentes, et la réponse de la jeune femme face à elle semblait aller dans le même sens.
Et un accord semblait se profiler. Yane Yoru était quelqu’un ayant du potentiel mais présentant un danger, telle était la conclusion initiale de Nozomi. Hana Miwa pouvait être la solution, la valve permettant de gérer la pression et l’empêcher d’exploser, possiblement au sens propre. Si un doute s’était légèrement installé sur la possibilité que l’amitié soit plus forte que la raison, et ne partirait pas si facilement, une chose semblait certaine.
Elle paraissait avoir une véritable volonté de s’assurer que son amie soit à la hauteur du rang étant le sien.

>> Savoir se tenir, savoir parler comme il le faut en fonction de la personne… Difficiles enseignements que cela. Je comprends qu’il puisse être difficile de s’y tenir.

Notre hôte esquissa un léger sourire, possiblement inattendu de sa part, comme ses paroles, pour quelqu’un ne la connaissant que d’aujourd’hui. A priori, l’on ne pourrait imaginer à quel point elle savait de quoi elle parlait en disant ceci.
Contrairement à nous qui comprenions. Et n’apprécions guère qu’elle valide un tel comportement. Tant d’années d’enseignements, dispensés tant par nous que par sa mère. Il nous fallait espérer qu’il ne s’agissait là que d’un bref moment d’égarement. Chose qui resterait malgré tout à surveiller.
Chassez le naturel…

La Capitaine se redressa, sans quitter la nécromancienne des yeux. Cet entretien touchait à sa fin, il était certain que l’une comme l’autre le sentait. La raison officielle de sa venue semblait être traitée et ne restait plus qu’à être conclue.
La raison officieuse avait été encore plus abordée qu’elle ne l’aurait pensé initialement. De façon plutôt satisfaisante, il fallait bien le dire. Au moins, elle n’avait pas perdu son temps en effectuant cette rencontre. Bien au contraire.

>> Et bien, je ne doute pas que l’occasion se présentera bientôt. Et le moment venu, je ne doute pas que vos compétences seront des plus utiles. En espérant que cela ne soit pas juste pour réparer des dégâts causés par votre supérieure.

La dernière phrase pourrait sonner comme un rappel de la discussion. Le ton employé et le sourire arboré montraient bien qu’il n’en était rien, une simple légère touche d’humour afin terminer sur une note plus légère.
Suite à quoi, un salut afin véritablement sonner la fin de cette rencontre. Une rencontre s’étant révélée des plus intéressantes, répondant à des interrogations, en apportant potentiellement quelques nouvelles.
Et surtout apportant un nom qu’elle espérer ne jamais croiser dans le cadre des affaires de sa division.