Dogs and Guns [Pv Jabberwock]

L’entraînement, c’est ce qui permet au corps et à l’esprit de rester vifs et aiguisés, d’être performants et tranchants au moment décisif, d'annihiler l’ennemi sur le terrain. Et c’est pour ça que je m’entraîne quasiment tous les jours de la semaine, afin que mon corps soit l’arme opérationnelle et destructrice dont j’ai besoin contre ces foutus Hollows. Maintenant plus que jamais, depuis qu’ils viennent directement sur notre territoire pour tout fracasser et tuer des innocents à la pelle. Plus fort, toujours plus fort, y’a que ça qui compte. Que je me tape avec un vulgaire Hollow ou un membre de l’Espada, je m’en tamponne, je dois être suffisamment fort pour l’écraser de mes poings, le tuer définitivement.
Aucune exception, pas d’excuse, juste de l’entraînement. En plus, ici à l'Arcānum on nous met à disposition de véritables pépites comme salles d’entraînement. Ce serait con de se priver, hein ? Maintenant que je suis passé Knight, je peux pas seulement me contenter d’être la bête qui va traquer les saloperies en ville, qui passe ses nuits dehors pour en massacrer le plus possible. Va falloir que je prouve aux gars que je mérite de les diriger, que je mérite cette place au sein de l’Unité. Le second du King, c’est pas n’importe quoi comme position et j’aurais pas accepté la promotion s’il s’agissait pas d’une demande de Kyoya. Mais je refuse rien aux vieux amis, loyauté et reconnaissance avant tout.

Une quinzaine de mannequins en acier disposés aléatoirement dans la vaste salle, moi qui me tient au centre, immobile, et le silence. Y’a personne d’autre dans la pièce, juste moi et ces cibles inertes. Paupières fermées, poings serrés, concentration augmentée, je fais le vide dans ma tête. Quelques secondes qui s’écoulent, avant d’amorcer le premier mouvement. Déplacement rapide, je saute à la gorge d’un mannequin, le décapite d’une puissante frappe circulaire du pied. A peine retombé au sol que je bondis sur le second, le fracasse de mon poing, passe au suivant.
Moins d’une minute plus tard, mes pieds foulent le sol pour s’y arrêter cette fois, mon corps s’immobilise de nouveau. Haletant, c’est loin d’être ma première répétition. Deux heures que je suis dans cette pièce, à enchaîner cet exercice. Rapidité, agilité et précision, démolir l’ennemi en un minimum de temps, devenir plus efficace, c’est tout ce que je cherche. Ne pas perdre de temps avec les faibles et faire le ménage sur le terrain, éviter les pertes civils et faire face aux plus gros poissons. Un bon Knight est avant tout une machine de guerre.

Et en parlant de machine de guerre, voilà justement celle que j’attendais qui vient d’arriver. — Ah ! Jabberworck, yo ! Je lui adresse un signe de la main, tandis que je me dirige vers une chaise sur laquelle est posée une serviette. M’en empare, commence par éponger la sueur qui coule de mon visage, de mon torse nu, les aisselles. Entraînement oblige, tenue adaptée pour l’occasion, pas de costume deux pièces dans laquelle j’ai l’habitude de me balader dans les couloirs de l’organisation. Je continue de lui parler tout en m’emparant de ma gourde. — J’espère que je t’ai pas dérangé en te faisant venir jusqu’ici ? J’avoue que l’idée de l’entretien bête et con dans mon bureau me plaisait pas vraiment… Je grimace en imaginant la scène, un véritable enfer. C’est pas comme si on se connaissait pas déjà tous les deux, je débarque pas de nulle part contrairement à Kyoya. Avant d’être propulsé Knight, j’étais Nine ici. Jabberwock, c’est pas la première fois que je le croise, même si on a jamais été mis officiellement sur une mission ensemble. Mais j’ai forcément entendu parler de lui et inversement, donc j’avais pas envie de me faire chier à faire comme si on partait de zéro. Et puis une salle d’entraînement pour deux guerriers comme nous, c’est un cadre plus adéquat. Je bois quelques gorgées dans ma gourde, jette un œil derrière-moi. — Tu tombes à pic, j’avais justement terminé. Je suppose qu’il s’en fout pas mal de savoir, il est pas venu pour que je lui raconte ma vie.

J’ai eu l’occasion de zieuter son dossier maintenant que j’ai plus d’habilitation là-dessus, c’est assez impressionnant. Rien de possible à lire sur son tracé, si ce n’est qu’il est invisible. Par contre, ce nom de code, Jabberwock, ça c’est un nom qui parle dans le milieu militaire. Ancien militaire devenu mercenaire, beaucoup de contrats à son actif et des réussites partout où il passe, un type sacrément couillu et efficace, le genre de mec qui pouvait que trouver son bonheur ici chez les Swords. Quelqu’un que j’aime bien de base. Je lui pose le regard dessus, histoire de capter toute son attention et lui signifier qu’on peut passer au sérieux de l’entretien. — Tu te doutes de pourquoi je t’ai fait venir, même si t’as déjà vu ma tête dans le coin, maintenant c’est en tant que Knight que je te fais face. Je laisse passer quelques secondes, guette une réaction. — Je sais pas si tu visais le grade, mais en tout cas sache que je suis content d’avoir un type comme toi en tant que Ace. Maintenant que l’autre taré de Ganryū est mort, on va pouvoir bosser correctement, et quelque chose me dit qu’entre Kyoya, toi et moi, on a de quoi sacrément faire mal à ces chiures d’Arrancars…

Ma fiole se déchire en un sourire carnassier, l’impatience se lit sur mon visage. Ce trio est très prometteur, je le sais, je le sens. — Après, je me doute que tu dois t’attendre à ce que je te prouve que j’ai ce qu’il faut pour ce grade. C’est normal, passer de Nine à Knight c’est pas commun, mais je ferai ce qu’il faut pour, crois-moi. Il peut lire sur mon visage que je prends pas ça à la légère, bien au contraire. J’ai bien l’intention de m’imposer comme étant un élément solide de cette section, comme un Knight sur lequel on peut compter, pas un vulgaire pecno qui va disparaître comme mon prédécesseur. Haku… putain d’enfoiré de déserteur.

Certains convoquaient dans des bureaux, d’autres dans des salles d’entraînement. Même si les premiers pouvaient amener aux seconds, deux salles, deux ambiances. Ceci dit, ce n’était pas forcément pour déplaire au mercenaire. Lui-même n’aurait jamais considéré sa place comme se trouvant derrière un bureau, et celui à l’origine de la rencontre qui s’annonçait ne correspondait pas forcément à cette description non plus.
Dire qu’il le connaissait était un bien grand mot. Encore une fois, l’absence de toute volonté de sociabilisation de sa part n’aidait guère. Simplement, il était l’ancien Nine of Swords et, forcément, les deux hommes avaient pu se croiser. D’où également son absence de surprise.

Vêtu de son habituel trenchcoat, ses lunettes de soleil sur le nez, il pénétra dans la pièce, tombant alors face à l’individu visiblement en pleine séance d’entraînement. Ou en fin de celle-ci en tous cas. Vu le le lieu et le timing, il serait presque possible de penser à une mise en scène. Presque seulement, car à dire vrai il ne voyait pas vraiment l’intérêt à cela.
Et à peine l’individu étant entré, et sans même qu’il n’eut réellement le temps de saluer, il fit face aux paroles du nouvellement promu Knight of Swords. Faire face étant bien le terme, tellement le contraste entre les deux était présent.
Si l’Ace était avare de mots, ce n’était pas forcément le cas du Knight, lequel cru isoler dans tout cela la raison de tout cela. Cette promotion, et au passage une possible supposition que celui ne l’ayant pas obtenu la visait. Ce dernier répondant, de façon totalement naturelle.

>> Viser le grade ? J’en ai rien à battre.

Une réponse des plus crues, pouvant facilement mal passer. Pourtant, elle était entièrement vraie. Il n’avait à aucun moment cherché à l’obtenir. Dans le cas contraire, il était persuadé qu’il aurait pu le négocier dans son contrat. D’autant plus ces derniers temps. Mais il n’y avais jamais démontré le moindre intérêt. En fait, il n’avait jamais non plus fait preuve d’une quelconque importance à son rang actuel, ce dernier s’étant plus révélé être une évidence à ses yeux qu’autre chose.
Mais il était bien conscient que ses mots pourraient être mal compris, si bien qu’il reprit de nouveau la parole.

>> Comprenez moi bien, je ne vais l’ignorer. Mais certains sont fait pour être des généraux, d’autres des soldats. Moi, je suis un mercenaire.

Comprendre : il ne faisait pas réellement partie d’une armée et, par là, n’avait pas à diriger. Il se contentait d’effectuer les tâches qui lui étaient demandées tant qu’il y trouvait un intérêt. Cette situation lui convenait, encore actuellement. Surtout que ce monde dans lequel il avait pénétré faisait preuve d’autres motivations que l’argent, mais cela ne regardait que lui.

>> Donc, y a rien à me prouver. Si ceux d’en haut et le King vous estiment au niveau, pourquoi j’y redirai quelque chose ? Par contre, cela ne s’accompagne pas automatiquement du respect sans condition.

Là aussi, la signification était simple. Même s’il allait obéir aux ordres provenant du supérieur hiérarchique, cela ne l’empêcherait pas de dire ce qu’il pensait de la personne derrière.

Je mire Jabberwock un moment, il a une dégaine qui me plait pas mal.
La carrure qui démontre un sérieux à l’entraînement, la tignasse blonde qu’il doit coiffer une fois tous les trois mois, le long manteau, les plaques militaires. J’aime bien. Niveau taille, il est à peine un peu plus grand que moi, il doit me mettre même pas une dizaine de centimètres. Perso, je suis du genre à penser que les grandes gigues valent rien au combat, c’est solide et culmine haut certes, mais c’est souvent aussi mobile qu’un balais à chiottes et représente une cible facile au combat. Aucun intérêt à mon sens. J’échangerai pour rien au monde ma vélocité et mon agilité contre trente centimètres et trente kilos de plus.
M’enfin bref, on s’en cogne un peu. Le Ace a pas seulement une bonne dégaine, il a aussi le parler qui va avec. Dès sa première réplique, j’esquisse un sourire amusé, un sourire satisfait. J’aime cet esprit. Aucun problème à ce qu’il jure devant moi, son nouveau supérieur, je vais pas lui chier une pendule pour ça. Autant j’accorde de l’importance à la tenue vestimentaire et à l’attitude que peut dégager un soldat, autant ce qui sort de sa bouche, tant que c’est pas un ramassis de conneries ou un flot d’insultes à mon égard… Des mots grossiers, je suis le premier à en vomir, ça empêche pas que je sois aussi le premier à faire pleuvoir la foudre quand il faut intervenir sur un cas de Hollows en plein centre-ville. Le langage grossier c’est ok, se fringuer comme un clodo non.

— T’en fais pas mec, je venais pas chercher la petite bête, seulement connaître ton état d’esprit sur tout ça. J’ai ma réponse, elle me satisfait. C’est pas un type fait pour diriger, il préfère enquiller les contrats. Bon à savoir. J’ai rien en particulier contre les mercenaires, mais ils ont une loyauté qui leur est propre de ce que j’ai pu voir depuis que je bosse à l’Ultima. — Mercenaire jusqu’au bout hein ? Loyal à son contrat, à l’argent qui l’accompagne ou au type qui verse la thune ? Là-dessus, je serai déjà plus attentif à la réponse. Envie de savoir si le Ace est le genre à voir que par le pognon ou si depuis qu’il est dans nos rangs, il a quand même développé un semblant de camaraderie. Mercenaire c’est bien, mais ça pense souvent qu’à sa gueule, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Je suis pas exactement dans le même état d’esprit. Quant à la question du respect…
— Je suis d’accord. Le respect, c’est un truc qui se mérite, mais dans les deux sens à mon goût. Supérieur ou subordonné, à aucun moment c’est acquis avec le grade. Si tu le veux, tu dois le mériter. Ganryū en était l’exemple même, King of Swords depuis des années et le nombre de soldats qui éprouvaient un réel respect pour ce trou de balle ambulant, devait se compter sur les doigts des deux mains. Je dis pas que je ferai mieux que lui, il avait son talent pour la baston que je lui enlève pas, mais niveau gestion des troupes, ouais clairement j’ai de plus grosses attentes. Maintenant, c’est tout nouveau pour moi, on verra bien hein…

Je prends le temps de boire un peu dans ma gourde, écoute ce qu’il a à me répondre, avant d’enchaîner. — Je me définis pas comme un général, j’ai même le profil type du soldat… Mon regard se porte sur mes mains, propres à cette heure mais souillées par le sang un nombre incalculable de fois. Un soldat ? Un exterminateur, plutôt. Tuer, tuer et encore tuer. Est-ce que je suis capable de faire autre chose au final ? — Alors à voir comment je me démerde avec le commandement… mais si je merde ou part en couilles, je compte sur des gars comme toi, ou notre King, pour me remettre sur les rails. Je le zieute droit dans les yeux, plus sérieux que jamais. — On se connait pas encore assez, t’en as peut-être rien à branler de tout ça, mais pour moi les Swords c’est comme une famille. Et je suis du genre à soutenir la famille, pas l’enfoncer. Je veux clairement pas devenir un poids pour eux, ni le nouveau Ganryū. Je sais que j’ai un tempérament explosif et que je peux vriller sur le terrain face à ces pourritures… mais j’enverrai jamais consciemment l’un des miens à la mort. — T’es d’accord avec ça ?

En gros ce que je lui demande, c’est d’être l’un de mes garde-fous.
Je me fous de savoir s’il en est capable ou si c’est une bonne idée, je veux déjà savoir si ça l’intéresse, s’il en est capable. Il sera pas le seul de toute façon.

Difficile de voir ce que le récent Knight voulait réellement au soldat. Une chose était certaine cependant. Cela prenait réellement l’allure d’un interrogatoire. Le nouveau gradé faisait-il un excès de zèle et souhaitait s’assurer de la valeur du soldat ? Ou plutôt de sa loyauté et sa position vis à vis des Swords. Ses mots étaient clairs, il accordait une grande importance à cette section. Pour lui, c’était bien plus qu’une organisation. Il ne voyait pas cela comme un travail.
Et, sur ce point, les deux hommes étaient grandement différents.

>> Je suis un professionnel. Je respecte le contrat.

Un sourire dévoilant quelque peu ses dents. Le genre de sourire de quelqu’un conscient que sa réponse n’était pas forcément celle attendue. Pas forcément la pire, mais le sous-entendu était clair. Il faisait ce qui lui était demandé dans le cadre de ce qui avait été convenu. C’était un principe de base dans son métier. Le jour où le contrat prendrait fin, il pourrait sans mal retourner ses armes contre l’Ultima Necat si un autre organisme se présentait.
Bien entendu, il était conscient, et ce depuis le début, que mettre fin à ce contrat ne serait pas forcément aussi simple. C’était le genre du structure n’appréciait guère les défections. Son précédent supérieur en était un parfait exemple.

>> Quand je suis engagé pour un travail, j’y mets tous les moyens. C’est le gage de qualité qui fait ma réputation. C’est la raison pour laquelle vos chefs sont venus me chercher. La raison pour laquelle ils m’ont donné ces capacités. Ils savaient que, conformément en accord, je les utiliserai pleinement pour faire ce pourquoi ils m’ont recruté.

Il faudrait être fou pour offrir de tels armes à quelqu’un dont la loyauté ne tenait qu’à cela. Sauf si l’on ne doutait pas de l’usage qu’il en serait fait. Du moins tant que l’accord tenait. Là était le point d’importance. Cet accord dont les termes exacts n’étaient connus que de peu de personnes. Une chose était certaine cependant. C’était la première fois qu’il restait aussi longtemps sur le même travail. Et il n’avait, apparemment, pas dans l’idée d’arrêter prochainement.

>> Donc ouais, s’il faut vous en foutre une si vous faites mal le boulot, j’hésiterai pas. Travailler avec des incompétents, c’est pas mon truc. Si vous merdez et qu’il faut faire comme avec le précédent King, j’aurai aucun mal à tirer une balle dans votre tête.

L’avantage de ne pas laisser place aux sentiments, de rester professionnel jusqu’au bout. Et cette mentalité apportait une réponse à une autre remarque.

>> Mais, toute cette histoire de famille… Faut pas compter sur moi pour ça. Ouvrir des bières autour d’un barbecue et considérer comme son frère le premier mec avec qui on bosse, ce sera jamais mon truc.

L’idée même pouvait presque lui donner envie de vomir, voyant cela comme des niaiseries. Il était un homme ayant abandonné jusque son identité pour devenir ce qu’il était à ce jour. Ce n’était pas pour s’embarrasser de ce genre de conneries. Clairement, l’Ace et le Knight n’étaient pas faits pour s’entendre sur ce point.

>> Par contre, même en dehors de ça. Tant que vous me donnez pas de raison de vous enfoncer, pourquoi je le ferai ?

Echo à ses paroles précédentes. Le respect se méritait. Mais il n’était pas non plus du genre à tirer dans les pattes des autres pour rien. L’avantage d’exclure tout sentiment du travail.

Il me lâche un sourire auquel je réponds de façon similaire, mais il peut clairement voir que sa réponse ne me plaît qu’à moitié. Respecter le contrat hein ? Au moins c’est pas uniquement les thunes, auquel cas on aurait à craindre que le premier enfoiré un peu fortuné puisse le faire changer de camp en alignant une somme plus grosse que la nôtre. Respecter le contrat… je sais pas quel genre de contrat il a passé avec l’Ultima, mais c’est le genre à s’éterniser sur la durée, de manière générale. C’est compliqué de se tirer d’ici de son plein gré une fois signé, même une fois qu’on juge qu’on a fait son temps, comme l’a fait l’ancien King of Swords. M’enfin, c’est pas mon problème ça, tant qu’il est réglo’ avec nous, pas trop de raison d’insister là-dessus.
— Je vois. Que je me contente simplement d’ajouter pour conclure sur ce point. je pourrais bien le mettre en garde ou lui glisser un petit message d’avertissement, mais Jabberwock me semble pas être le genre de gars qui a besoin qu’on la joue comme ça avec lui. Il a la tête sur les épaules, il a l’air de savoir dans quoi il s’est embarqué, ce que ça implique, du reste si l’envie lui prend un jour de quitter son rang, il en assumera les conséquences.

Je me marre un coup quand il mentionne Ganryū et la façon dont il est parti en couilles. Un rire qui mélange amusement et nervosité. C’est marrant parce qu’on est absolument d’accord sur ce point et la façon de régler la situation, que je ferai exactement la même chose concernant un de mes hommes, ou Kyoya. Mais ça m’agace toujours un peu de reparler de ça, de repenser à cet enfoiré de rouquin qui jusqu’au bout nous aura bien emmerdé. Il avait son efficacité au combat, pour aller se la coller contre des Hollows, mais putain pour tout le reste quelle sombre merde c’était… Finalement, après avoir laissé planer un blanc, je finis par hocher la tête, fixant l’Ace. — On devrait pas avoir besoin d’en arriver là normalement, mais comme ça au moins c’est clair ouais.
Je suis pas le genre à cacher ce que je pense, ni à garder pour moi quand j’ai envie de balancer un truc. La sincérité c’est un concept qui marche bien, il faut juste savoir formuler les choses de façon à pas simplement cracher ta merde à la trogne du pauvre gars avec qui tu causes. Un concept que beaucoup de gens ont du mal à assimiler, leur suffit de choper un peu d’importance et de responsabilité où ils bossent pour devenir de vrais salopards sur pattes. Le genre qui donne envie de leur éclater la tronche contre un mur, plusieurs fois.

— C’est bien dommage mon gars, les barbeucs une bière à la main, c’est juste de la folie furieuse ! Cette fois le rire est franc, sincère. Plutôt marrant le côté balais dans le derche du parfait petit mercenaire, mais ça colle bien au profil que je m’étais imaginé en zieutant son dossier. C’est pas le genre de type avec qui tu t’attends à nouer une amitié, encore moins une bro story. S’enquiller une côte de bœuf cuite au feu de bois, descendre des binouzes entouré de ses potes, est-ce qu’on peut espérer mieux ? Trucider de la saloperie de bestioles c’est cool, mais le barbeuc c’est un tout autre niveau clairement. — Mais pas grave, j’attendais pas non plus que tu passes la bague au doigt du premier type avec qui tu pars sauver le monde, mais y’a des solitaires dans la vie, c’est comme ça… Sa réponse était un poil exagérée, mais ça va, tant qu’il laisse pas crever l’un de nos gars comme un chien, ça ira.

Parler de bière et de barbecue ça m’a ouvert l’appétit et donné soif bordel, il va falloir que je m’organise ça prochainement.
Pour ce qui est de sa dernière remarque. — Y’a aucune raison de le faire si c’est pas justifié non, là-dessus aussi on est d’accord. C’est pas le genre de la maison, même face à des connards que je peux pas blairer, j’abuse pas de ma position pour les saquer. On est pas au lycée, ici ce qu’on fait c’est du sérieux, chaque petite merde peut avoir de grosses conséquences. J’irais pas pourrir la vie d’un gars parce que je peux pas voir sa tronche, c’est un coup à ce qu’il pète un plomb sur le terrain et dézingue ses camarades, ou des innocents. Ou même qu’il se fasse lui-même buter parce qu’il aura pas su garder l’esprit clair.

M’enfin, ça devrait pas se produire avec lui non plus.
C’est pas très étonnant de toute façon, les mercenaires en général ils en ont rien à branler des autres tant qu’on vient pas les faire chier dans leur mission.

Ce sujet abordé, y’a autre chose dont j’ai envie de parler.
— T’as dis tout à l’heure qu’on t'avait filé tes capacités, j’ai lu un peu de quoi ça parlait dans ton dossier. Si j’ai bien pigé, ça parlait de créer toutes sortes d’armes, c'est ça ? Comme un magicien te sors un lapin de son chapeau, à la différence que le Jabberwock ce qu’il sort c’est très souvent mortel pour ta gueule. — Il faudra qu’on s’organise une petite session d’entraînement dans la Matrice un de ces jours, j’ai envie de voir ça de mes propres yeux. Ce sera pas une perte de temps t’inquiètes, ça nous permettra de nous jauger aussi, voir de quoi chacun est capable, ce sera plus facile sur le terrain comme ça. On sera forcément amené à combattre ensemble, autant apprendre à mieux se connaître sur ce point aussi, non ? D’autant que la bagarre, y’a pas mieux pour faire d’un inconnu son frère d’armes avec qui enquiller les bières lors d’un barbeuc !

Je lui adresse un petit sourire carnassier, ça me botte bien de me tester avec lui. Ce sera un bon entraînement, clairement.

La réponse n’est pas du goût de son nouveau supérieur. Il s’en doutait. Mais cela ne le concerne que peu. Qu’il apprécie ou pas sa façon de faire, le mercenaire n’allait pas en changer pour autant. Surtout que cela n’avait visiblement pas trop été dérangeant jusque là. Si les vrais chefs n’avaient rien à redire sur la mentalité de celui qu’ils employaient, qu’est-ce qu’un simple officier aurait à redire ?
Car c’était ce qu’il restait. Un officier, pas même King. Pas le genre à pouvoir trop le déranger. Au pire il tenterait de lui en coller une. L’Ace ne se laisserait simplement pas faire. Et s’il y avait une chose dont il ne doutait pas, c’était en ses compétences. Même dans ce monde. Même après sa défaite contre le chef des Swords.
Et même là, il était certains de pouvoir lui faire face, avec un peu plus d’habitude.

Mais il n’était pas question d’affrontement avec le Knight. Pas pour le moment en tous cas. Cela pourrait venir éventuellement. Car il fallait bien dire une chose. Les deux individus étaient de parfaits opposés.
Son discours sur la famille était annonciateur du tempérament. Dans une armée régulière, il serait certainement le genre de gros bras à ne jamais être sérieux, toujours à organiser des sorties, ou conneries, quelconques. Pas forcément le genre incompétent en soi. Mais le genre qui finissait toujours à merder un moment ou l’autre.
Le genre auquel il était difficile de faire réellement confiance.

>> Eh, j’ai jamais dit que c’était la bouffe ou la bière le soucis.

Le petit rictus témoignant de l’aspect léger de la réponse. Il n’y avait pas besoin de plus, se suffisant à elle seule. Trop se lier ne pouvait rien apporter de bon, et n’avait surtout aucun intérêt. Si les gens étaient professionnels, il y en avait pas besoin de toutes façons.
Le soucis étaient qu’ils l’étaient rarement. Surtout dans ce genre d’organisation accueillant des profils des plus variés. Il doutait par exemple fortement que celui lui faisant face avec une quelconque réelle formation. Pour l’expérience… Et bien il préférait ne pas y penser, pouvant lui-même passer soit pour un vétéran, soit pour un bleu selon le point de vue.

Le sujet revenait cependant à un peu plus concret. Non pas sur le fait de s’enfoncer, cela n’était qu’une remarque passagère afin de bien faire comprendre les choses.
Mais la curiosité sur ses capacités. Bien sûr, le Knight s’était renseigné. Le soldat ne faisait de toutes façons pas un secret de ses compétences. Bien au contraire. Et pour le coup, cela la faisait sincèrement sourire.

>> Si c’est que ça… Pourquoi attendre ?

La main fut portée sur les dog tag accrochés à son cou. L’instant d’après, plus rien. Ni à cet endroit, ni dans ses mains. Puis il tendit le bras vers son interlocuteur, un pistolet se trouvant maintenant pointé vers lui. Un nouveau sourire, puis le canon fut abaissé afin d’attirer l’attention sur son bras gauche, toujours le long de son corps mais dans laquelle était maintenant placée une grenade qu’il montrait au curieux.

>> Et ça, c’est qu’un exemple. Mais ouais, le principe c’est qu’il est impossible de me désarmer. Ni de tomber à court de munitions. Le rêve non ?

Puis il frappa dans ses mains alors que les armes disparurent, les plaques d’identité illisibles retrouvant leur place initiale. Bien entendu, une telle mise en scène n’était nullement nécessaire, mais il avait trouvé cela approprié. Après tout, il s’agissait de donner un aperçu afin de satisfaire la curiosité de l’individu.

>> Mais vous en faites pas, j’ai compris ce que vous vouliez dire. Et écoutez, pourquoi pas. Ça me permettra de voir ce que vous savez faire.

Sur deux points. Ses compétences particulières, lui ne s’était pas renseigné et n’en ayant pas eu l’intérêt jusque là. Mais, voir surtout en vérité, sa puissance. Etait-il un vrai combattant ou juste un chien bon à aboyer ? Cela devrait normalement être le premier cas, mais ce ne serait pas le premier officier incompétent qu’il verrait.

>> Par contre, si la Matrice offre des possibilités, et que ça peut m’aller, le vrai monde reste quand même plus parlant non ? A moins que vous n’ayez peur de mes balles ?

Un petit ton de défi était présent dans sa voix. Bien sûr, la technologie de la Matrice faisait ressentir les mêmes sensations, l’expérience de la mort pouvant même être très proche. Mais les sécurités installées les protégeaient généralement de tout réel risque.
Et rien que cela faisait perdre légèrement en réel. Même s’il n’avait jamais autant apprécié un champ de bataille que face au King.

A son rictus, je réponds par un sourire. Il a de l’humour au moins le mercenaire, c’est pas une mauvaise chose. Je préfère un gars qui a de la gueule qu’un autre qui se contente de la boucler sans jamais oser la ramener. Je sais que beaucoup de gradés aiment pas quand tu la ramènes trop, mais j’ai connu Ganryū, le type qui avait la plus grande gueule des Swords et sans doute de l’Ultima, alors c’est pas trop le trait de caractère qui déplaît ici. Il faut juste que ce soit pas que de la bouche, qu’une fois en missions les actes assurent autant que les mots, mais concernant l’Ace, son dossier parle pour lui, ce qu’il a déjà pu accomplir ici aussi. Je suis plus dans une position de devoir prouver que lui, je dirais même. Mais c’est pas un souci, ça viendra.

Pourquoi attendre de quoi ? Pour se foutre sur la tronche ou me montrer son pouvoir ? La réponse me prend un peu de court et je m’attends à devoir tirer Thunderstorm de la poche de mon pantalon alors qu’il s’active sous mon nez. J’avais pas dans l’idée de faire un duel ici et maintenant, mais un Swords ça refuse jamais un combat, avec un ennemi comme un allié. Je le mire qui touche les plaques militaires à son cou, capte qu’il s’agit de l’objet duquel il tire ses capacités. L’instant d’après, il pointe un flingue en direction de ma tronche. J’en suis toujours à me demander si on est parti pour une démonstration à la cool ou s'il compte ouvrir le feu.
Pour autant je bronche pas, observe les sourcils froncés, les pognes fourrées dans les poches, la droite qui serre mon poing américain. J’attends évidemment qu’une chose pour relâcher sa puissance. Mais rien. Le canon qui se baisse, mes yeux attirés vers la main gauche du blondinet, une grenade. Il fait apparaître les armes comme il le veut, au moins j’avais bien capté. Mais ça reste impressionnant à voir en réel, même si tu l’as lu sur un morceau de papelard.

— Pas mal. J’imagine que pour un soldat, de pas se soucier du manque de munitions ou de se faire voler son flingue, c’est plutôt intéressant ouais. Je peux seulement tenter de comprendre, d’imaginer, parce que je suis pas un foutu soldat et j’en ai pas réellement reçu la formation. Je me suis forgé sur la bagarre de rue, dans une cage, contre les Hollows, puis j’ai appris de Kyoya, beaucoup de choses. Depuis que j’ai rejoint l’organisation, j’ai appris d’autres trucs plus tactiques et militaires, vrai, mais j’ai pas et j’aurais jamais le passif d’un vrai militaire, ni son entraînement. Alors ouais, j’essaie d’imaginer. — Et tu peux créer n’importe quelle arme ? Aucune limite ? De sortir l’arme idéale suivant la merde dans laquelle tu te trouves, ça doit quand même vachement être pratique. Dans mon cas, la polyvalence de Thunderstorm m’aide beaucoup suivant mes adversaires.

Il accepte mon invitation en tout cas, c’est une bonne chose.
J’ai hâte de me retrouver face à lui, c’est quasiment ce qui se fait de mieux au combat dans notre unité, ce sera un sacré défi. Nécessaire si je veux continuer de progresser, maintenant que l’accord avec les Arrancars a sauté et que d’autres bestioles plus terribles encore se sont pointées, j’ai besoin de devenir plus fort encore. Je dois compter sur l’expérience de guerriers comme Jabberwock ou Kyoya pour y parvenir, m’appuyer sur leurs forces pour développer la mienne. Surtout quand on me propose de faire ça sans la Matrice.

Un sourire carnassier qui déchire mes lèvres, j’adore déjà ce gars.
— Un contre un en réel hein ? C’est ce que je préfère, y’a rien de mieux qu’un vrai combat en conditions réelles ! Si j’ai peur de ses balles ? — J’ai des raisons d’avoir peur ? Ça reste bon esprit, de la bonne provocation, juste de quoi se gonfler à bloc en attendant que ça arrive.

La curiosité marque son interlocuteur. Rien d’étonnant. Le mercenaire en est même à se demander si son supérieur a déjà utilisé une véritable arme dans sa vie. Pas de celles que l’on trouve dans la rue, servant aux gosses qui se prennent pour des durs, mais le genre à avoir un effet sur les véritables combats, pour lesquelles nulle beauté n’existe si ce n’est la mort qu’elles délivrent.
Bien sûr, cette façon de penser était surtout pertinente avant, dans le monde qui était le sien avant qu’il n’accepte ce travail. Un monde bien plus simple mais dont le but n’était au final pas bien différent de celui qu’il avait rejoint.
Tuer ceux qui nous faisaient face. Tout simplement.

>> Armes à feu, explosifs. Celles que l’on trouve véritablement sur les champs des batailles que j’ai fréquenté jusque là. Vous ne me verrez donc pas avec un sabre en main.

Et il devait bien être franc, cela ne lui serait pas particulièrement utile. Tout soldat ultime qu’il était, il n’avait jamais pris la peine de perfectionner l’art de tuer avec des armes qu’il n’emploierait jamais. Il n’était pas idiot et pouvait en manier à peu pmrès décemment, tuant des adversaires lambdas. Mais un expert le qualifierait certainement aussitôt de pur novice en la matière et n’aurait aucun mal à prendre le dessus.
S’il s’approchait. Car c’était là l’explication de pourquoi cela ne servait pas. Les instruments de mort qu’il maniait avaient pour intérêt de tuer une cible sans que celle-ci n’ait la moindre chance de venir au contact. Même un fusil à pompe avait plus de portée qu’une épée. Du moins cela fonctionnait lorsque ladite cible ne se déplaçait pas à une vitesse rendant cette notion inutile. Ou qu’il ne tirait pas des lasers par la bouche.
Ce point fort était donc beaucoup moins marqué dorénavant, pour son plus grand malheur.

>> Ah, et l’arme doit non seulement exister, mais je dois également la connaître. Heureusement que je suis un expert en la matière non ? Bon, je peux aussi faire sauter cette limite et mettre un pied dans le futur, mais c’est de suite plus exigeant.

La technologie lui avait donné non seulement son pouvoir, mais également de quoi aller encore au-delà. Quoi de plus logique que d’utiliser cette dernière à son plein potentiel ? Si le Knight s’était renseigné, il devait possiblement savoir cela, et jusqu’où allaient les compétences de son subordonné. Au moins dans les grandes lignes.
Heureusement que, sur ce point, il n’avait donc rien à cacher.

>> En vrai, seul à un fou ne ressent nulle peur dans un véritable combat. Mais en effet, même en condition réelle, cela ne resterait qu’un entraînement. Il n’y a donc aucun risque n’est-ce pas ?

Une pause fut marquée alors qu’il observait son interlocuteur au travers des verre de ses lunettes. Puis un léger sourire amusé et sa voix se fit de nouveau entendre.

>> Du moins, si vous à la hauteur de votre titre bien sûr.

Un hochement de tête en guise de signe de compréhension, que les armes qui ferraillent et les trucs qui explosent, donc. Pas d’épée comme peut en utiliser Kyoya, pas de ce genre de truc. Plutôt un combattant à distance j’imagine alors, même si manier des flingues doit pas vraiment l’empêcher de venir te coller une praline à un centimètre de ta tronche. Vu le physique du bonhomme, je pense que tu dois le sentir passer quand il te colle une mandale, même si c’est pas son style de combat de prédilection. Et puis rien empêche d’être doué dans les deux, j’en suis la preuve. Je peux tout aussi bien te casser la bouche avec mes poings comme t’électrocuter la gueule de loin. — Ça va, une bastos est tout aussi mortelle que la lame d’un katana. C’est comme pour n’importe quelle arme, c’est le type qui l’utilise qui fait la différence.

Du reste, qu’il soit limité à la création par sa seule connaissance, c’est pas franchement déconnant. Même si j’y connais rien à son pouvoir, ça reste plutôt une condition qu’on retrouve à peu près sur tous les pouvoirs du genre. Je vais pas commencer à chier des éclairs avec des formes qui ont aucun sens, par exemple. Je peux créer un tigre de foudre si je le veux, mais un truc abstrait que mon cerveau ne conçoit pas, jamais. Enfin, c’est comme ça que je le comprends moi. — Faire sauter cette limite ? Là, il vient de dire un truc qui m’intéresse. Je suis pas le plus futé, mais quand un Fullbringer parle de faire sauter la limite de son pouvoir, souvent ça veut dire la même chose. — Tu parles de l’Enhanced, c’est ça ? Alors t’as passé le cap toi aussi ?
Je peux pas dire que ça me surprenne, c’est un Ace après tout. Il a suffisamment de puissance et de potentiel pour que ça lui soit accordé, et ce truc donne vraiment un gain de puissance de fou de ce qu’on dit. J’y songe aussi, même si je me suis pas encore franchement décidé de ce que j’allais faire.

Je réponds à son sourire amusé par un similaire, plus appuyé, carnassier. J’aime sa façon de dire les choses, de pas se laisser démonter par la barrière des grades. Je suis exactement pareil et c’est avec des gars comme ça que je prends plaisir à bosser, tant que c’est pas des petits cons arrogants qui ont même pas encore dépassé le grade de Five, évidemment. — Aucun risque ? Chez les Swords, même un entraînement comporte un risque pour tes miches, surtout en conditions réelles ! Y’a qu’à voir dans quel état je ressors de mes entraînements avec le King… Si personne n’y va à fond, les entraînements n’ont aucun intérêt à mon sens, y’a que comme ça qu’on apprend réellement et qu’on reproduit les bonnes choses en mission. C’est en te pétant quelques os à l'entraînement que tu évites de crever sur le terrain. — Mais on aura le temps de voir si je suis à la hauteur de mon grade le moment venu. Si t’es chaud, on se programme ça pour bientôt. En attendant, je dois y aller, j’ai quelques trucs à régler avec le King avant la fin de la journée. — Je dois te laisser, y’a du boulot qui m’attend. A la prochaine, Ace, content d’avoir pu causer un peu avec toi !

Je conclus ici de mon côté ! Pour un premier contact, ça me parait bon ! Merci pour le rp °°