- Pas vraiment. 'Fin, c'est un poil plus compliqué en vrai. Faudrait que tu m'défies en mode "combat à mort" avec l'intention réelle de prendre mon poste. Si demain j'perds contre un autre Shinigami par exemple, il passe pas Capitaine pour autant. Sauf si les conditions sont réunies.
Il eut un sourire carnassier. L'idée en elle même l'intéressait beaucoup et voir comment elle se battait, c'était clairement une chose qui l'intriguait. Mais croire qu'à la moindre défaite, il perdait ce statut et ce grade, c'était ne pas bien comprendre les principes même de la Onzième. Il ne fallait pas oublier non plus qu'il n'y avait eu, dans toute l'histoire de la Soul Society, que très peu de combat à mort de ce type. Le risque était trop grand et généralement, les Capitaines qui officiaient à la tête de la division du combat n'étaient pas des débutants.
- Mais après si t'as envie d'tenter le coup, j'suis ton homme hein.
Shinjiro ne refuserait pas un combat pour le titre de Kenpachi. Même si ici, il comprenait la boutade. Quant au fait qu'elle ne l'appelle pas "capitaine", ce n'était clairement pas un problème le concernant. Elle était ainsi, ce n'était pas nouveau, quant à lui il n'avait aucune envie qu'on lui sorte ce titre à tout bout de champ. Il savait qu'il appartenait à une organisation militaire, régie par des règles strictes sur ce sujet, mais en réalité cela ne l'impactait pas.
- Boarf, tu sais bien que j'm'en cogne un peu. Après, j'préfère clairement Kenpachi à Taureau. Même si ça m'fait marrer.
Il lui adressa un petit clin d'oeil, en repensant à leur première rencontre et au choc qu'il y avait eu entre lui et le fameux édifice. Cette histoire, elle le suivrait sans doute un moment. Et il voyait bien que Mayuri n'était pas prête d'oublier cette sombre affaire. Pauvre mur. S'il avait été plus solide aussi...
L'idée que l'on puisse le défier ne lui était franchement pas passé par le crâne, à dire vrai. Il en doutait pas qu'il puisse y avoir quelques volontaires pour tenter le coup mais à dire vrai, même blessé, il se savait clairement supérieur aux gars de sa division. Ils étaient de vrais soldats, des combattants aguerris, dangereux évidemment. Mais lui, il était la personnification du Dieu de la Guerre. Il ne craignait pas ce genre de tentatives.
- Franchement, j'en doute. Mais c'est marrant, t'as la même réaction que certains d'mes gars. Ces couillons, ils m'avaient filés dans les pattes une sorte de commando de six hommes pour me suivre et m'protéger le temps que je me remette correctement. 'Tain, j'suis pas en sucre bordel.
Il leur avait demandé de dégager fissa. Seulement ils n'avaient pas écoutés. Et doués comme ils étaient en discrétion, forcément même le colosse les avait vu. Il comprenait pas réellement l'inquiétude qu'ils avaient mais reconnaissait qu'ils faisaient ça pour lui. Difficile de l'en en vouloir de fait.
- Par contre j'suis ok pour l'entraînement. J'dois dire que ça fait un bail que j'ai envie de t'voir au combat.
Il l'écoutait donner son ressenti, attentif à sa propre vision des choses. D'autant plus intéressante pour lui qu'elle n'appartenait pas à sa division et qu'elle ne pouvait donc clairement pas voir les choses comme l'un d'entre eux. Il fut content de constater que même d'un point de vue extérieure, les deux guerriers avaient dégagés ce respect élémentaire pour le colosse. Il prit toutefois quelques instants pour réfléchir à la dernière question. Pas si évidente que cela à dire vrai. Des sièges qu'il avait en tête, il lui semblait qu'aucun d'entre eux ne possédait l'évolution ultime de leur pouvoir.
- J'suis pas sur qu'il y en ait tant que ça qui en soient capables. Pas si facile de maîtriser le Bankai. Mais même sans, des loustics qui sont assez fous et assez forts pour tenter, c'est pas impossible. Mais de toi à moi ? Aucune chance qu'ils essaient. J'ai prouvé que j'étais clairement l'meilleur. Cette démonstration, elle a aussi remit les pendules à l'heure. J'crains personne sur ce terrain là. Et ils le savent. Te fais pas d'bile, Emile ! Par contre cette histoire de développer ton propre Bankai, c'est vrai ? J'veux dire, ça t'botterait vraiment ? Pourquoi tu dis "pas à l'ordre du jour", je pige pas.
On pouvait voir cela comme un réel problème d'égo. Seulement pour Mayuri qui connaissait l'Argenté, cela pouvait apparaître comme autre chose. Il était sûr de lui, sur de sa force. Et surtout, pour côtoyer ces hommes et ces femmes depuis quelques temps maintenant, il connaissait leur mentalité. Être Kenpachi, c'était un honneur.