Jamais deux sans trois (Pv Mizuki)

Méditer était ton moyen de prédilection pour t’améliorer. Tu n’as jamais été gâté physiquement, tu n’es pas sûr que t’entrainer physiquement comme un acharné corrigerait ta faible force physique, alors tu favorises ton lien avec ton Zanpakutō et son pouvoir, qui sont selon toi tes plus grandes armes.

Dès que tu le pouvais, tu t’asseyais et retournais dans ton monde intérieur. Des fois simplement pour parler à ton Zanpakutō, d’autre fois pour la combattre, mais tu n’es que rarement sorti victorieux de ces escarmouches. Elle manie la hache bien mieux que toi, en même temps cela serait étrange qu’elle ne sache pas se manier.

N’ayant ni de patrouille de routine, ni d’élèves à gérer, ayant déjà rempli ta mission de gestion de dojo plutôt dans la journée, tu avais enfin le temps de te plonger dans ton propre esprit avec potentiellement aucune interruption. Tu insistais mentalement sur le fait qu’il était probable que quelqu’un t'appelle pour dieu sait quoi.

Néanmoins, cette fois ce n’était pas durant ta méditation que quelqu’un t'interrompt, mais plutôt avant, en attirant ton attention sur autre chose. Récemment, tu avais rencontré le vice-capitaine, quoique maintenant il était devenu capitaine, de la onzième division, Kiryū Shinjiro, pas la meilleure des premières impressions de ton humble avis. Après, tu avais rencontré Lee Bai-Long, qui semblait le porter en grande estime, tu avais aussi appris qu’il était proche de ton actuel capitaine de division.

Pourquoi tu te rappelles de tout ça ? Parce qu’il semblerait qu’une autre de ses connaissances soit dans les quartiers de la cinquième. Tu étais quelque part fasciné par le long bras de ton capitaine, cela en faisait des personnes hauts placés qu’il semblait connaître intimement. Il devait être une espèce de papillon social, ou alors avoir touché le jackpot en faisant son groupe d’ami plus jeune. Dans tous les cas, la curiosité te dévorait.

A quoi pouvait bien ressembler le troisième membre du trio infernal ? Tu étais sous les ordres d’un, tu avais rencontré un second, il semblait impératif que tu rencontres le troisième, avant que le court du destin qui semblait inlassablement te mettre dans une situation forçant la rencontre des membres de ce groupe atypique ne le fasse à ta place.

Un simple coup d’oeil ne ferait pas de mal, puis tu pouvais sentir que ni toi, ni ton Zanpakutō n'arriveraient pas à se concentrer tant que vous n’avez pas la réponse à votre curiosité. Le problème, c’était de trouver ce type.

Depuis le voyage sur Terre, c’était devenue une habitude. Passer les portes de la cinquième division, y retrouver son meilleur ami et passer un agréable moment en sa compagnie. Avant cela, les occasions avaient été plus rares. Chaque membre du groupe originel était dans une division différente. Alors durant les premiers mois, tout naturellement la priorité avait été de bien se faire voir, de prendre ses marques et se faire de nouveaux potes pour ne pas être tout seul. Et dans se maelstrom de nouvelles habitudes à prendre, se retrouver était un peu passé au second plan.

Heureusement l’amitié est plus forte que tout et des rendez-vous furent pris. Pas assez cependant. C’est ce qui arrive lorsque l’on passe dans la cour des grands il faut croire. Mais en partie, pour la Blanche, cela avait changé. La peur viscérale ressentie devant les nouveaux ennemis lui avait remis les pendules à l’heure. Si elle doit mourir bientôt, alors elle souhaite n’avoir rien à regretter. Ainsi chaque minutes de son temps libre, elle les consacrait à ses amis et à Kyoken en particulier.

Ici à la cinquième, on commençait à reconnaître sa tête. Elle en venait même à prendre le temps d’aller visiter les espaces d’entraînement pour donner un conseil ou deux. La belle ne connaît aucun membre de la cinquième qui soit noble. C’est un peu comme être à la maison ici d’une certaine façon. Ils ont tous le même genre de passif et ça a tendance à rapprocher les gens. Et puis curieuse, elle aime bien visiter. Quand on est la copine du Capitaine, ça ouvre quelques portes. Surtout la sienne héhé.

En pleine visite, elle repère une personne aux long cheveux qui a l’air plutôt pensif. Mizuki reconnaît la position, c’est celle que l’on utilise lorsque l’on souhaite entrer en contact avec son Zanpakutō. Et ça, ça lui rappelle une enquête qu’elle avait commencé mais qui était restée en suspens, oubliée. D’autres choses avaient occupé l’esprit un peu limité de la jeune femme. Sans gène aucune, elle approche d’un air jovial.

« Hé salut ! J’m’appelle Mizuki, j’viens de la Dixième. J’peux te poser quelques questions ? T’essayais d’entrer dans ton monde intérieur là pas vrai ? »

Huh ? Quelqu’un est venu te parler ? Tu étais tellement perdu dans tes pensées, tu n’avais pas dû voir cette personne arriver. C’était gênant d’être surpris lorsque l’on était censé être un soldat, mais quelque part, cela prouvait juste que tu ne pouvais pas rester là sans agir, tu perdrais ton temps.

“Falthène, Septième siège de la cinquième. Enchanté.”

Mizuki, c’était son nom de famille ça ? Cela ne te disait rien, mais après tout, si ta rencontre avec Bai-long t’avais appris quoi que ce soit, c’était que tu n’étais pas du tout à jour sur la politique actuelle de la soul society. Peut-être devrais-tu demander de l’aide pour rattraper ton retard, mais cela impliqué intéragir avec plus de gens que tu n’avais envie de rencontrer.

Tu pensais un instant à nier l’affirmation de la nouvelle venue, mais tu te retenais. Cela ne servirait à rien, elle posait une question, mais elle avait l’air certaine d’elle. Puis, mieux valait que tu évites de t’attirer les foudres d’encore plus de membres d’autre division, c’était un coup à finir dans un fauteuil roulant. Tu ne pouvais t’empêcher néanmoins de regarder avec un peu d’insistance son visage, ou plutôt ses cheveux. Elle avait la même pigmentation que ton Zanpakutō, à savoir aucune. Quoique, maintenant que tu regardais ça de plus prêt, peut-être qu’elle tirait plus vers l’argenté que ta mokkinbado.

“Essayé étant le mot le plus adéquat dans cette situation. Ni elle ni moi n’arrivons à nous concentrer.”

Tu relâchais ta hache de tes mains, la laissant reprendre sa place dans ton dos comme une grande, non sans provoquer quelques brises. C’était tout de même une bénédiction qu’elle puisse flotter dans les airs, tu aurais fini bossu avec tout le temps que tu passais avec elle dans ton dos. Bossu ou ridiculement musclé.

“Je voulais discuter avec elle d’une idée que j’ai eu en parlant à un vice capitaine, voir même l’essayer, mais il semblerait que mon esprit soit ailleurs.”

Était-il toujours vice-capitaine d’ailleurs ? Tu avais entendu qu’un nouveau capitaine avait pris la tête de sa division, peut-être c’était lui en fait. Dieu merci qu’il ne t’ai pas ravalé la façade alors, tu aurais sacrément morflé s’il avait la force d’un capitaine. Tu n’étais pas assez intéressé pour aller t’en assurer de toutes manières, puis tu devais déjà aller faire un tour là-bas pour t’entrainer, tu verras bien une fois là bas. D’ailleurs, cette femme a dit venir de la Jubantai non ?

“Peut-être pourrais-tu m’aider à me concentrer actuellement. Du moins, à me débarrasser du problème qui m’en empêche. Tu vois, cela fait un moment que je n’ai pas mis les pieds dans ma division, et je ne connais que peu le capitaine. J’ai entendu qu’un de ses amis proches venait souvent dans nos quartiers, et j’aimerais bien savoir qui il est.”

Tu n’arborais pas de dédain à ton capitaine, étrangement. Tu restais assez neutre sur son cas, après tout c’était ton supérieur parmi tes supérieurs, et sans son accord, tu doutais que tu aurais pu reprendre ton poste de septième siège aussi facilement. Tu t’imaginais sans mal que ta curiosité concernant son cercle proche prenait racine dans une envie d’en apprendre plus sur ce personnage indirectement.

“De ce qu’il se dit, il serait de ta division, peut-être tu le connais ?”

Essayer de se concentrer, bah oui et elle, elle venait le déranger, voilà qui n’allait pas arranger les choses, n’est ce pas ? Pas très cool de sa part mais hé, elle n’en avait pas pour longtemps, et puis autant poser ses questions maintenant que pendant que le lien est fait. Là ce serait vraiment, vraiment pas cool. Sauf que le rouquin est plus bavard qu’il n’en a l’air, voilà que c’était lui qui posait les questions maintenant. Et quelle question… Mizuki comprit tout de suite de quoi il s’agissait et elle éclata de rire. Un rire franc, pas du tout moqueur.

« Ah pour sûr que j’la connais ! Amie proche hein ? Ah c’bizarre, j’croyais qu’il disait partout qu’c’était sa petite copine. Bah. Il a p’t’être mûri tiens. »

Elle s’installe en tailleur en face du Shinigami. Sur son visage, elle affiche un air amusé. La Blanche est ainsi, facilement enjouée et ici, c’est par la situation, la coïncidence. Dans sa tête, c’est une myriade de questions qui fusent. Il lui faut alors mettre un peu d’ordre dans ses pensées pour pouvoir poursuivre la discussion entamée sans qu’il en résulte une avalanche de questions. Cela ressemblerait un peu trop à un interrogatoire.

« Pourquoi tu veux savoir qui elle est ? Tu veux lui parler ? En savoir plus sur ton Capitaine ? »

Ce qui serait tout à fait légitime. On ne sert mieux ses supérieurs qu’en les connaissant davantage. Cela permet de mieux cerner leurs attentes et leur mode de fonctionnement. Enfin de façon plus rapide en tout cas. Sinon, il faut s’en remettre à l’expérience avec le risque de faire une bourde à un moment ou un autre. Quoique connaître n’empêche pas de faire des conneries, ni n’évite les maladresse. Cela les réduit un peu disons.

Ah, cette troisième amie serait une femme ? Ce n’était pas ce que Falthène avait conclu des bruits de couloir, mais cela ne changeait rien ou presque. En tout cas, il avait eu de la chance qu’une personne semblant la connaître vienne directement le voir, cela lui évitait les efforts.

“J’en ai aucune idée, peut-être qu’il le fait depuis si longtemps que les rumeurs le démentent naturellement.”

Pauvre cette amie si elle doit corriger ce malentendu à chaque fois. Cela ternit quelque peu l’image que se faisait Falthène de son capitaine, mais s’ils étaient amis depuis longtemps, c’était peut-être là simplement les résidus d’une blague de jeunesse. Qui sait. Pas que le rouquin la trouve particulièrement drôle, mais l’humour était quelque chose qui lui échappait.

Pourquoi ? Mmh, s’il devait l’expliquer, probablement par simple curiosité ? Il y avait là quelque chose de plus ? Pas sûr. Ce n’était pas vraiment son genre de s'intéresser plus que ça au monde qui l’entoure, c’était surtout ce dernier qui venait à lui sans qu’il ne le veuille.

“Je ne sais pas, juste une envie passagère. Ce n’est pas le genre de caprice qui m’arrive souvent, donc j’ai envie de voir jusqu’où ça me mène.”

Puis, cela pouvait le préparer à rencontrer son, semblait-il, excentrique capitaine. C’était semblait-il la malédiction de cette division, tous ses capitaines avaient un pet au casque. Ses membres n’étaient pas mieux loti, maintenant que Falthène y réfléchissait.

“Puis, on connaît mieux une personne en connaissant ceux qui la supportent. Vu mon caractère, je vais souvent voler dans les plumes d’autrui, alors c’est à mon avantage de savoir dans quel sens il faut que je lui caresse le poil.”

Autant lier l’utile à l’agréable, si jamais on voulait à nouveau lui redéfinir les traits de son visage à coup de phalange.

La connaître elle, pour mieux le connaître lui. Oui cela se tenait. Mizuki n’était pas du genre à y aller par quatre chemins. Lorsqu’elle veut quelque chose, elle fonce tête baissée et s’occupe des conséquences qu’après. Par conséquent, cela est un peu étrange pour elle mais elle n’est pas comme tout le monde et sait que chaque personne fonctionne différemment. Alors si c’est ainsi que le maigrichon.

« Trop facile ! Pour bien se faire voir, il faut le traiter comme un super héro. Il adore ça ! »

Et elle pouffe de rire. Évidemment que ça l’amuse. Si cela la faisait pleurer ce serait un peu con. Pour autant, ce n’est pas un rire moqueur. Ses prunelles brillent d’admiration. Pour sa part, elle n’est que quatrième siège, alors que lui a grimpé les échelons si vite et il a appris le Bankai si tôt. De son avis, ce n’est pas pour rien qu’il est Capitaine. Il mérite amplement sa place. Certes il est un peu spécial, mais elle le connaît depuis si longtemps que c’est ainsi qu’elle l’apprécie.

« Il est super fort, et un jour, il dépassera tout le monde. »

Sans aucun doute, il est déjà un héro pour elle. Et tant pis si les autres ne le voient pas ou s’ils pensent différemment. Cela n’a pas d’importance.

« Enfin t’as d’la chance. C’est moi qu’tu cherches. »

Elle sourit doucement et rebondit sur l’une des choses qu’il a dites.

« Il a quoi ton caractère ? T’es impulsif ? Et si tu cherches à te renseigner c’est que t’es nouveau hein ? Comment t’as atterri là ? Tu viens de là-bas toi aussi ? »

Voilà quelques questions qu’elle lui adresse avant de lui laisser le temps de répondre. Elle n’a pas encore abordé la raison pour laquelle elle lui a adressé la parole en premier, mais ce n’est pas grave, cela viendra plus tard. Elle a le temps de toute façon puisque son ami a l’air occupé ou peut-être même absent, elle n’en sait encore rien. Au moins elle ne sera pas venue pour rien maintenant qu’elle venait de rencontrer une nouvelle personne. Un Septième siège qu’il a dit, c’est pas rien !

Le traiter comme un super héro suffirait à s’attirer ses bonnes grâces ? Falthène était suspicieux de la nature de cette information, mais cela valait la peine d’être retenu. Son égo serait si grand ? Cela semblait en tout cas très drôle pour la femme qui l’interrogeait il n’y a pas quelques minutes de ça. Cette dernière exprimait peut après les attentes faramineuses qu’elle avait pour son capitaine, et encore moins de temps après, qu’elle était la fameuse troisième amie auprès de qui il cherchait à se renseigner. Cela avait au moins pour mérite de laver tous ses soupçons sur ses informations de plus tôt.

“Je ne pourrais trop m’avancer sur sa force. Probablement, je doute que l’on laisse n’importe qui devenir capitaine. J’imagine que je ne pourrais qu’être d’accord avec toi une fois que je le rencontrerais.”

Le shinigami roux ne retire pas au crédit de son capitaine qu’il semblait avoir un charisme à tout épreuve pour que ses amis parlent de lui en tant de compliment. S’il pensait néanmoins que cette discussion s’arrêterait là, il fallait croire que sa compère avait encore plus de questions à lui poser. Soit, il pouvait bien épargner plus de temps, après toutes les informations de valeur qu’elle lui avait transmises.

“Mon caractère, comment dire. Je pense qu’on me reproche un manque clair de tact et de crainte pour les sanctions que ce manque me vaudrait. Une aptitude je-m’en-foutiste en somme, et je ne leur donnerais pas tort là dessus.”

Le manière de hache lourde n’avait plus assez envie de vivre pour dépenser son énergie à de telles broutilles. Qu’il sache, son métier n’était pas de cirer les pompes de ses supérieurs, et encore moins de ses collègues.

“Donc j’énerve facilement les gens. Et non, je ne suis pas “nouveau”. Je reviens d’une longue absence, durant laquelle le poste de capitaine a changé deux fois, alors je prends les devants.”

Quand à comment il a atterri “là”, et s’il venait de “là-bas”, cela lui a pris quelques minutes pour comprendre qu’elle parlait du rukongai. Cela voudrait dire que son capitaine aussi, et par extension, la brute épaisse qui sert de vice-capitaine aux fous de l’épée de la onzième ? Oui, oui cela faisait sens.

“Cela se remarque facilement ? Ouais, je viens du rukongai. J’ai rejoint les shinigamis sous l’impulsion d’une amie.”

Mais maintenant qu’il avait répondu à toute ses interrogations, le baton retombait dans ses mains.

“C’est pareil pour vous, le capitaine, le vice-capitaine Kiryū et toi ?”