Premier contact

Sam 10 Sep 2022 - 19:03 - Premier contact

La pluie battait le bitume depuis deux jours. Les roulements d'une grosse cylindrée se firent entendre au loin, la moto tourna alors vers une petite ruelle et un pan de mur s'ouvrit devant lui. Qui aurait pu penser qu'une porte de garage était présente ici ? La moto s'avança et entra dans une sorte de sas. Son conducteur posa pied à terre et retira son casque, il était pas venu ici depuis des mois. Rien n'avait changé. Les murs froids et métalliques résonnaient d'une aura particulière et le sac du motard bougea un peu, comme une réaction à cet environnement.

Soudain, une voix métallique se fit entendre dans le sas.

Gen-Scan X123-5 Confirmé
Immatriculation au service : Coins
Nom : Nine
Soyez le bienvenue Nine.

Nine. Cela faisait un long moment qu'on ne l'avait pas appelé par son titre. M'enfin, c'était aussi un moyen de s'assurer que tout se passait au mieux, protégeant les identités de ses membres. Le motard prit sa grosse sacoche en bandoulière et partit vers une porte latérale. Sa moto était déjà prise en main par le service du Garage. "Efficacité nippone hein ?". Il eut un rictus rien qu'à cette pensée. Il entra alors dans un couloir aux murs gris et avec de simples néons au dessus. Passé par le garage n'était pas le meilleur moyen de voir les belles salles de réception du complexe.

Il arriva devant un ascenseur high tech. Un garde était présent sur le côté derrière une vitre en plexiglas. William savait que briser ce verre était quasi impossible, les scientifiques en avaient fait de l'acier trempé. Il était toujours impressionné de la qualité des travaux des cul-terreux, ils étaient utiles mais alors sur le terrain... Des bons à rien de la pire espèce.

- Nine. Veuillez poser votre paume sur le censeur à votre droite.
- (Posant son cigare) Pas de souci mon gars !
- Seconde authentification réussie, bienvenue Nine.

L'ascenseur s'ouvrit et le Nain entrait dans cette cage. Il appuya sur le numéro d'étage des Coins. Il avait appris que le chef était présent en ce moment, c'était une bonne nouvelle. Ils s'étaient jamais vraiment rencontrés à vrai dire. William obéissait aux ordres sans se prendre la tête mais n'aimait pas les réunions avec les pontes. Les discussions à rallonge pendant des heures n'étaient pas sa tasse de thé. Alors que les numéros d'étage se suivaient les uns après les autres, il alluma son cigare de nouveau.

Ceci n'est pas autorisé au sein du Complexe.

"Et merde". Il écrasa alors son cigare contre sa bottine et rangea son vice dans une poche intérieure de sa veste en cuir. Enfin, après une longue minute, la porte s'ouvrit devant lui et il entrait dans la grande salle de transmission des Coins, ici passait tous les jours les données sur des agissements paranormaux sur Terre. Il continua son chemin et se dirigea vers une autre partie de l'étage. Au détour d'un couloir, il vit une grande porte avec deux gardes autour. Le "King" comme on l'appelait dans la Hiérarchie était donc bien présent, ses gardes en étaient le témoin.

Il parla avec l'un d'entre eux et stipula qu'il avait un Rendez-Vous avec le King. Il avait fait attention à sa tenue cette fois, il avait ciré ses bottines et le cuir de sa veste. Il faisait pas ça pour n'importe qui !

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Mar 13 Sep 2022 - 15:32 - Premier contact

Le quotidien du roi des pièces n’était pas de tout repos, mais avait eu moins le mérite de ne pas laisser de routine s’installer. Cela, il ne l’aurait jamais toléré à coup sûr, lui qui avait toujours eu besoin dans son ancienne vie de bouger, d’aller de ville en ville, découvrir de nouvelles personnes, et surtout mettre en place de nouvelles arnaques. Enfin, cela n’avait été que jusqu’au moment où il avait commencer à sillonner les routes, puis les mers avec la compagnie du Hibou Hurlant. Depuis qu’il était revenu au monde, ces six années lui avait permis quelque peu de se faire à cette nouvelle époque, mais il refusait toujours de trop toucher à la technologie qui pourtant fleurissait de partout dans cette base souterraine. Tant qu’on ne le forçait pas à en trimballer, cela lui irait.

Parfois, le haut commandement lui confiait certaines missions. Il y avait les routines habituelles où l’on était assez rôdé. Puis ponctuellement, il fallait aussi répondre aux besoins qui apparaissaient, être capable d’improviser, se débrouiller avec les talents sous ses ordres. Là où les autres sections devaient légitimement fonctionner en groupe, la sienne était plus un conglomérat d’individualités, pouvant fonctionner chacune dans son coin. Aussi pas besoin de pompeuses réunions chez lui, il n’y en avait jamais eu en six années et décidément cela ne commencerait pas maintenant. Juste transmettre ses ordres à qui se devait de les recevoir, à l’occasion une entrevue pour mettre les choses au point. Il n’avait pas vraiment le temps de plus, et il ne considérait pas ses agents comme des mioches qu’il fallait torcher.

D’ailleurs dans son emploi du temps, l’une de ses fenêtres se mit à clignoter. Bon, quand il disait ne pas vouloir toucher à la technologie, il y avait quelques exceptions… Rester enfermé sous la surface sans avoir le ciel pour témoin du temps qui passe, cela lui filait de ces crises d’angoisse… Alors, on lui avait installé des « fenêtres ». De bien beaux écrans, reproduisant la vue que l’on pourrait avoir à l’extérieur comme si son bureau était un appartement de standing laissant ainsi bien entrer la lumière du jour. Juste une impression, mais bon, au moins il savait quand il faisait jour, quand il faisait nuit, quand il faisait beau ou qu’il pleuvait. Indispensable pour lui d’avoir au moins ce rapport avec l’extérieur, à défaut de pouvoir s’y trouver. Pourquoi l’écran clignotait alors ? Rien d’autre qu’une petite alerte, rien d’alarmant. Le rappel d’un rendez-vous, et il fallait bien reconnaître que sans ça, il les oublierait la plupart du temps.

Alors Orias va ouvrir les portes à la volée, et y voit trois types, fronce les sourcils un instant.

- Hé bien hé bien, me voilà populaire ! Salut et félicité ! Je crois savoir que j’ai rendez-vous avec le petit monsieur, mais qu’est-ce que vous faites là vous deux ?
- Nous sommes venus au rapport. Cela fait un moment que nous attendons là…
- Mais il fallait frapper à la porte, allons, je vous aurais reçu !
- On l’a fait ! Mais ça fait tellement longtemps que nous sommes plantés là que l’Agent Nine nous a pris pour vos gardes !
- Des gardes ? À moi ? Mais quelle idée saugrenue, allons ! Nous sommes dans une zone interdite d’accès, plusieurs barrières spirituelles empêchent d’accéder jusqu’à nous, sans parler des sécurités supplémentaires aux entrées. Si quelqu’un arrive illégalement jusqu’à moi, c’est pas deux gardes qui vont me sauver, ahah ! Enfin c’est vrai qu’il faut mieux deux petits gardes qu’un grand tu l’auras, mais ça après… Roh, vous me perturbez ! Faites-moi votre rapport par écrit, et puis vous me le glisserez sous la porte, ça vous évitera de devoir m’attendre encore. Agent Nine, à nous deux, suivez-moi !

Les deux agents de bas niveau se regardèrent avec circonspection, avant de se plier aux ordres, tandis qu’Orias s’en retournait joyeusement en son bureau, désormais suivi.

- Salut et félicité à vous, Agent Nine. Je dois bien vous avouer que quand je vous ai vu, je vous aurais volontiers pris pour l’Agent Six. Ahah. Vous l’avez ? Bon, on a déjà dû vous la faire, c’est ça ? Soit ! Bien, pour quelle raison nous nous voyons aujourd’hui, rappelez-moi… ?

Dernière édition par Orias le Mer 14 Sep 2022 - 14:53, édité 1 fois

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Mar 13 Sep 2022 - 18:37 - Premier contact

Nine fronçait les sourcils en suivant son Roi. "Agent Six" ? C'était quoi la blague, il ne comprenait pas la référence ou alors il était fatigué. Il salua les deux péquins et les laissait partir dans leurs coins. Merde, ils étaient que des agents de terrain. Ils avaient tous la même gueule de toute façon. Il fallait qu'ils se détendent un peu ceux là. Le chef avait raison sur un point quand même. Il était clair que si un ennemi arrivait jusqu'ici, c'était que quelque chose avait mal tourné de toute façon. Il garda cette réflexion pour lui, histoire de se rappeler de cela si ca chiait un jour.

Il haussa les épaules alors qu'il entrait dans les appartements du patron. Des écrans géants étaient présents partout. On avait l'impression d'être au 25ème étage d'un hôtel avec vue sur la ville. William aimait le principe, c'était rigolo et pouvait amuser les enfants après réflexion. Il leva même la tête au plafond et s'attendait à voir un écran géant qui donnait la sensation de voir le ciel. Y'avait rien. Faudrait rajouter non ? Bon, enfin, il était pas là pour le décor.

- Sympa vos "fenêtres" ! Faudra que je vous pique des écrans pour l'hôpital de la petite enfance sur le Port. Voir la lumière du jour, ce serait sympa alors qu'ils sont allongés en permanence...

Son cigare entre deux doigts, il se tourna vers le King pour lui répondre à la question qu'il lui avait posé en entrant. Depuis quelques temps, le Nain trouvait que les Hollows étaient excités ou plus actifs, enfin bref, cela revenait au même... Il prit une bouffée de son cigare et en vint au sujet de sa présence.

- Je viens du Port, j'ai constaté une recrudescence des activités Hollows dans le secteur. Cinquante pour cent d'augmentation. J'ai fait en sorte de nettoyer les traces de leurs passages mais... Ca pue s'ils préparent quelque chose d'une autre ampleur ! Donc, ma question est : Qu'est ce que vous préconisez ? On laisse ca aux Swords et on nettoie leur merdier ensuite, ou, à voire après, on anticipe et on règle le problème ?

William restait vague. Il avait peu d'indices, juste ce chiffre et les rapports sur les Hollows qui étaient dans le coin. Récemment, avec le sale gosse, il avait dû gérer un Hollow de type Caméléon ou ayant une capacité du style. Il préférait savoir quelle était la consigne avant de rentrer dans le tas. Puis, il retourna la tête vers les écrans...

- C'est en temps réel ?

Mer 14 Sep 2022 - 15:54 - Premier contact

Il ne relève pas sur sa blague. Peut-être manquait-il d’humour, ou juste d’auto-dérision ? Un petit instant de flottement se marque en tout cas, alors qu’Orias y pense un instant. Est-ce qu’il avait raté la chute ? Trop compliqué ? Pourtant, le 6 et le 9 c’est presque pareil, juste que le six est plus petit. Non ? Enfin, il n’insisterait pas. Peut-être le roux manquait-il de recul sur la question. De son temps, les nains, on leur apprenait à jongler et faire le pitre, mimer de faux combats entre gens de petites tailles, souvent pour se moquer, et lorsqu’ils ne trouvaient pas de débouché dans le secteur du spectacle… ah, c’était pire encore, mieux valait ne le souhaiter à personne en vérité. Même jusqu’à nourrir des chiens, avait-il entendu, et ça ne voulait pas dire qu’ils servaient la pâtée. Enfin soit, d’autres sujets étaient abordés, et cela lui donnerait le loisir de changer de sujet sans que cela semble trop gênant.

- Me piquer mes écrans ? Allons bon ! Ma seule ouverture sur le monde et vous voudriez me les ôter ? Quel monstre vous faites ! Voyez plutôt avec la section The Cups. Ce sont eux qui m’ont fourni ces installations. Mais ne voudrait-il pas juste mieux que vos enfants se lèvent pour aller faire un tour ?

Ah… encore un décalage dû à l’époque sans doute. De son temps, les enfants trop malades pour se lever, bah… c’est dans une boîte en bois sous six pieds de terre qu’ils finissaient assez rapidement, alors… autant dire que ce n’était pas franchement instinctif pour lui de comprendre où Nine voulait en venir. Mais déjà un autre sujet, plus important, arrivait sur la table.

- Très bien, je prends note, nous surveillerons la situation. Puisque vous devez rendre visite aux Cups pour vos écrans, profitez-en pour leur demander de ma part leurs relevés sur cette zone pour ces derniers jours. Pour le reste, nous nous en tenons à la procédure habituelle : je ferai prévenir The Sword qu’ils passent la grande eau, et nous finirons avec la serpillière.

Comme d’habitude… Cela avait un côté ingrat bien souvent. S’ils avaient le droit de gérer des menaces directes s’ils étaient présents sur les lieux ou si cela venait contrarier d’autres de leurs opérations, il fallait que chacun s’occupe de ce qui lui revenait, de sa spécialité. C’était la philosophie même de The Coins, alors il n’irait pas piquer le boulot des autres, c’est qu’il en avait déjà bien assez comme ça.

- C’est en temps réel, oui. Je ne comprends pas tout à fait comment cela fonctionne, mais il fut un temps où ils m’avaient collé des images d’archive. Je croyais qu’il faisait beau, je sors, paf, il pleut des cornes. Bonjour l’approche...

Ven 16 Sep 2022 - 10:10 - Premier contact

William continuait d'observer les écrans et se demandait si on y avait rajouter des capteurs sensoriels astraux. Si c'était le cas, ce salon était une vraie tour de contrôle de tout ce que les caméras de ces écrans voyaient. Se caressant la barbe, il imaginait déjà toutes les perspectives d'une telle création. Puis, il sortit de sa rêverie en entendant les premiers mots du King.

- Ah non non, du tout. Je ne veux pas vous prendre vos écrans ahaha, juste savoir où on peut commander le même service trois pièces ! Vais donc voir avec les Cups dans les prochains jours, merci de l'information.

Il entendit la suite et laissa passer un assentiment par un simple coup de menton. Les Cups et les Swords allaient apporter des réponses et on allait veillé à effacer les traces ensuite. Il avait un rendez-vous avec Ganryu dans les jours à venir, ce sera un bon moyen de revenir sur le sujet avec lui. Pour les Cups, fallait voir qui s'occupait des affaires dans le coin... Il avait une crainte mais le garda pour lui, temps qu'on lui demandait pas de bosser pour le "Petit con"...

- Je dois voir le King des Swords dans quelques jours, je lui en toucherai un mot. Pour les Cups, vais voir la hiérarchie et prendrai le premier qui vient. Les gangs locaux sont nerveux sur place et je n'aimerai pas que cela se termine en guerre de tranchées... On a assez de bordel comme ça. On a des informations sur les activités dites Shinigami dans la ville ?

Il prit une bouffée de son cigare en regardant l'un des écrans.

Ah oué ? Des images d'archives ? Travail de cul-terreux ça ! En tout cas, les perspectives de cette technologie sont super intéressantes pour le boulot. Je ne connais pas votre Full, mais, s'il est lié à ces écrans... je suis assez bluffé. Dites pas aux autres que j'ai dit ça, sinon ils vont dire que vous avez réussi à me mettre de bonne humeur ! J'ai ma réputation à tenir après tout.

Il se rendait compte qu'il savait rien de lui en fait. Le King était jusqu'à présent juste un titre hiérarchique au-dessus de sa tête et il s'était jamais demandé ce qu'il était capable. Il était assez curieux de connaître la technologie issu de son Full. Orias semblait être un gars un peu rêveur mais c'était pas un indice sérieux.

- Je me permets la question, ces écrans... c'est votre Full ?

Il avait craqué.

Dim 18 Sep 2022 - 20:14 - Premier contact

Pour être honnête, il décroche un peu à un moment. Il a bien enregistré l’acceptation de la mission, bien qu’il préviendrait tout de même Ganryū comme prévu. C’était un passage de relais, aussi était-ce important que ce soit fait en passant par les voies officielles, et ce même si Nine serait un complément d’informations important pour les Swords. Orias opine donc, même si ça et là son esprit part au loin. À la suite des événements concernant ce qui lui avait été rapporté ? À la raison pour laquelle cette situation s’était produite ? À ce qu’il allait manger ce soir ? Peut-être un peu de tout même ? Pendant que William parle en tout cas, il tapote sur des trucs et des bidules dont il avait péniblement appris à se servir.

- Oui oui, tout à fait, hun hun.

Il n’est pas sûr de ce à quoi il vient de répondre. Il avait entendu « images d’archives » et il venait d’en parler, alors il s’était dit que c’était un bon moment pour approuver, « montrer qu’il écoutait ». Il affiche même un grand sourire en relevant le regard vers lui au moment où il parla de bonne humeur. Le tout lorsque l’on voulait donner l’impression d’être parfaitement attentif alors qu’on était à moitié concentré sur autre chose – le message pour Ganryū était parti, du coup – c’était de savoir reconnaître avec certains mot-clés et intonations les meilleurs moments pour placer un leurre. Avec le temps, cela devenait assez naturel. Quelle ne fut pas sa surprise alors qu’il recommençait à écouter réellement de se rendre compte que l’Agent parlait toujours des écrans.

- Heu, de la foule ? Hum, oui, j’imagine, s’il y avait du monde ça me le montrerait, mais vous savez, personne n’entre dans la cité impériale alors cela paraît compliqué tout de même.

Aïe. La boulette ! En tout cas il répond aimablement, d’un naturel plutôt affable, et ce même s’il n’a pas vraiment compris l’intérêt de la question du coup, vu qu’il l’avait comprise de travers.

- Avons-nous vu tout ce dont vous souhaitiez me parler ? En tout cas vous faites du très bon travail, continuez comme ça, l’Ultima Necat a besoin d’Agents… expérimentés tel que vous. Comme on dit « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures bitures », n’est-ce pas ?!

Répond-il décontracté, faisant le tour de son bureau pour le rejoindre.

Mar 20 Sep 2022 - 21:19 - Premier contact

William resta un moment silencieux après avoir écouter le patron. La dernière phrase de ce dernier éveilla son attention. La partie travail était terminée, il était temps de profiter un peu de la vie. Au grand bonheur de son âme, le Nain avait dans sa sacoche une bonne bouteille de Rhum datant des années 50.

Cette bouteille avait toute son histoire, comme beaucoup de choses dans sa besace. Il l'avait obtenu d'une vieille escroc qu'il avait sauvé d'un gang adverse. Quelques gouttes de sang séchées se mariaient encore avec les restes de limon qui s'étaient collés sur le verre. Sa main se balada dans la sacoche avant qu'un sourire informa qu'il avait trouvé ce qu'il cherchait.

Deux verres sortirent et il les posa sur le bureau sans vraiment d'hésitation.

- Allez, passons maintenant aux choses sérieuses. J'ai celle-ci d'Ashiru la toquée, une vieille folle qui faisait pas des affaires très catholiques aha.. Il débouchonna la bouteille et laissa son parfum humer l'air. Ah ! J'avais peur qu'il soit devenu aigre mais pas le cas. La vieille tenait cette bouteille de sa mère qui la tenait de sa mère et ainsi de suite... Pas tout compris la généalogie de la vieille mais la bouteille est belle.

Le précieux breuvage coulait dans les verres alors qu'il posait une boîte à cigares sur la table. il espérait que le rouquin aimait ça, enfin quand même... Oui, on lui avait dit que c'était un vieux baroudeur aussi, donc bon, cela allait coller. Il ouvrit la boîte et d'un geste de la main, il invitait son hôte à faire de même alors que lui rallumait déjà le sien.

- Trinquons Vieux ! Pour une fois que je peux le dire sans paraitre con aha ! A part le boulot, ca se passe comment ? Toujours pas une poulette qui t'attend ?

William prit ensuite une lampée de rhum en écoutant Orias. Il se demandait comment il voyait le monde d'aujourd'hui. Le fait que des types comme lui aient vécu autant de vies était une chose exceptionnelle. Il était curieux de savoir ce qu'il pouvait faire de ses journées dans ce monde de merde !

Sam 24 Sep 2022 - 21:56 - Premier contact

Haussant un sourcil interrogatif, il s’esclaffa lorsque le nain sorti sa bouteille de sa besace. C’est qu’il aime bien boire des coups notre homme et plus encore s’ils sont gratuits. C’était vraiment le mot-clé !

- Du rhum aigre ? Mais vous êtes fou allons ! Le rhum, c’est comme les peines de cœur l’ami : c’est pour la vie ! Comme dit le dicton : « du rhum, des femmes et de la bière nom de dieu ! ». Me demandez pas si y a un rapport, ça n’a pas d’importance et faites-nous plutôt goûter ça !

Belle bouteille ou pas, oui, bon, ça pouvait avoir son importance mais comme on dit « qu’importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse ». Ah, celle-là heureusement qu’elle est en narration, jamais il aurait pu la restituer. Certaines personnes ne retenaient pas les dates. Lui c’était les expressions. Bon, les dates non plus en vrai. Mais ce n’était pas vraiment la question ! Quant à la provenance du liquide ambré, à la bonne heure, il en avait goûté de provenance bien plus douteuses encore sans doute.

- Vous savez, de mon temps, ça n’existait pas trop… Pourtant à chaque fois que je dis que j’ai été pirate on me demande si on picolait du rhum, si j’avais un cache-oeil pour ma cicatrice ou si j’avais une connaissance qui portait une jambe de bois avec un perroquet sur l’épaule. Foutredieu j’avais même aucune idée de ce à quoi ça pouvait ressembler un perroquet avant de rencontrer Gaou. Lui aussi il aimait bien picoler, il se faisait une espèce de mélasse à partir d’écorces et de racines et d’une poudre blanche bizarre qu’il avait dégoté on ne sait où. Ah, ça, alors ça, oui, là, ça c’était de la biture ! Et après qu’il ne vienne pas s’étonner qu’on l’appelle la Marabout et qu’il aime pas ça. Bon il était chef de tribut avant, mais quand même, pour qui ne sait pas, c’est trompeur il faut admettre.

Et hop, comme pour éponger ce flot de paroles, bam, cul sec. En tout cas il ne se sert pas de cigare malgré la proposition, ni ne proteste lorsque William allume le sien. Pose son verre et le pousse vers la bouteille, l’air de rien.

- C’était le bon temps, c’est sûr. Avec ma Chouette – qui m’attends, c’est sûr – on voulait s’installer à Paris après toute cette vie de risques et de débauche. Je touchais un peu ma bille en couture, je m’étais fait un petit carnet d’adresses, des clientes potentielles et tout, et ma rouquine se débrouillait encore mieux que moi alors y aurait eu plus qu’à, en vrai. Mais bon, sur la mer, ça ne va jamais vraiment comme on veut… « c’est pas l’homme qui prend la mer, c’est la mer qui l’assomme », c’est connu ! Et vous combien de petits enfants aux pieds de papy pendant les soirées contes devant la cheminée ? À votre age vous devez en avoir des choses à raconter. En plus vous devez connaître plein de tours forcément, ça doit les faire marrer les gamins !

Dim 25 Sep 2022 - 1:29 - Premier contact

William écoutait son patron avec attention. Ce dernier en avait connu des vies, assurément. Il se demandait lui même ce qu'il aurait fait, s'il avait pu vivre autant. Pompant dans son cigare, une bouffée sortit de ses lèvres et il se mit à sourire en entendant parler des "danses nocturnes" d'Orias.

- Boarf, entre Pirates des Caraïbes et le manga One Piece, vous êtes servi ! Sauf si vous allongez vos bras comme un élastique, là je vais sérieusement m'inquiéter... Il rigola en finissant son verre et servait déjà aux deux hommes un nouveau plein général. Ma foi, cette mixture devait être bien sympa. Enfin... je crois. Aujourd'hui, tout sort des usines, tout est automatisé. Mais, on trouve encore de bons petits bars qui font de l'artisanal, si vous voyez ce que je veux dire.

Vrai qu'aujourd'hui, si on voulait une bonne bière ou une bonne bouteille de rhum... Fallait se demander dans quoi elle était passée avant de terminer dans le gosier. Il paraissait qu'en Europe, y'avait encore des bouges qui vendaient de la Bière bien fraîches. Mais, ici, chez les bonzes, fallait pas rêver. Ces cons mettaient plus de sucre que d'orge ou de maïs. Ils étaient bons pour les Sushis par contre, heureusement ceci dit.

- Faudra que vous veniez un jour dans mon bar habituel, ils font encore de la bière à l'ancienne et en importe d'Europe. Ici, à part boire du sucre à l'eau...

Il rigola et remplit à nouveau les verres qui s'étaient déjà vidés. Il se mit à parler de sa vie dissolue dans les rues de Paris. La vraie ? Il n'osait pas poser la question, de peu de l'interrompre. La nostalgie transparaissait dans les mots du King. Il aurait dit "C'était le bon temps" que ca aurait été pareil. Puis, les questions vinrent vers lui.

Retirant son cigare, il prit quelques instants pour réfléchir.

- Baaah, pas de gosse. Vous avez vu le tour de taille. Pas mal de potes, des femmes parfois mais pas de gosses. J'en ai toutefois... Il prit un silence. Les gosses de l'hôpital dont je vous parlais tout à l'heure, ils ont subi les Hollows et sont soignés là bas. Je les aide comme je peux et je me suis attaché comme un vieux con. Certains ont perdu des jambes, d'autres des bras, d'autres sont carrément inconscients depuis des mois... Joyeux hein !

Il s'était arrêté là. Une chose l'avait surpris en entendant son chef... QUOI ? Il avait écarquillé les yeux après coup. Vous savez, quand vous avez entendu quelque chose, mais que vous mettez cinq minutes pour percuter !

- Suis pas le Père Noel mon gars ! Non mais oh ! Même si j'offre des jouets, ok, mais quand même, je ne suis pas ce connard en rouge, qui vient qu'une fois par an offrir des merdes. Et après, il reviendra une fois par an ! Nique tiens ! Il se reprit un verre. Ce mec, c'est un putain de gros commercial et c'est tout. Et non, je fais pas des tours... Faut aller voir l'autre enculé pour voir des tours de cartes, ce petit con qui croit draguer des femmes comme si c'était ses mères...

Les deux verres se remplissaient à nouveau.

Ven 30 Sep 2022 - 22:53 - Premier contact

- Ahaha, vous avez beau être petit, qu’est-ce que vous pouvez parler !

S’amuse-t-il en lui tapant sur l’épaule. Il ne voyait pas vraiment le mal, de son temps les vannes sur le physique c’était plutôt courant et normal, lui était roux on l’avait même souvent menacé de bûcher. Alors forcément « l’infirmité » de Nine n’allait pas l’arrêter, puisqu’à ses yeux il n’y avait pas d’affront. Bon, il fallait dire qu’il n’avait pas tout compris. Même s’il avait eu une « mise à jour » technologique notamment afin de ne pas être tout à fait perdu dans ce monde, il n’en avait forcément pas encore tous les codes. D’autant qu’il ne lui était pas vraiment permis de se mêler à la population, meilleur moyen au fond de s’intégrer et d’apprendre d’autres coutumes. C’était peut-être ce qui manquait à sa vie, en vrai ? Pour cela que ce travail lui pesait tant, et qu’il avait l’impression de s’être perdu lui-même ? Il lui était arrivé plusieurs fois, lorsqu’il était seul, de s’imaginer démissionner. De répéter à haute voix même. La cause était noble, et il pensait vraiment que c’était là un signe. Pourquoi avait-il été ramené à cette époque, s’il n’y avait pas un but précis, quelque chose à y accomplir ? Les astres n’auraient jamais permis cette mascarade si cela n’avait pas servi un but plus grand, qui le dépassait.

Mais en attendant, il ignorait bien sûr toutes les références sur le cinéma et manga entre autres. Le chapelet de grossièreté à la fin par contre ne manque pas d’être remarqué.

- Par contre, n’hésitez pas à lever le pied sur la vulgarité, allons ! Nous pouvons bien boire quelques coups et tout de même demeurer civilisés, nous ne sommes pas des soudards allons. Qu’en diraient vos enfants ? Et Aristote, hein ?

Il sourit tout de même légèrement. Certes, il n’aimait pas trop l’usage de certains de ces termes, mais en avait vu d’autre. Il avait passé le plus clair de son temps à en côtoyer des soudards, des vrais. Et des soûlards aussi, et autant de résidus de mitard.

- Moi non plus je n’ai jamais eu d’enfants. Je n’ai jamais trop aimé ça, et même si le monde aurait gagné à ce que je me reproduise, j’ai jamais pu encaisser les gosses. Ça crie, ça pue, et si on a le malheur de s’attacher, PAF, ça meurt à la première épidémie. Vous êtes courageux mais bon, vous ne pensez pas qu’ils souffrent plus en l’état, vos petits de l’hôpital ? Si la connaissance du monde spirituel a pu m’apprendre une chose, c’est qu’il vaut mieux parfois être de l’autre côté...

Un peu dur, détaché. Mais bon, il avait connu une autre époque. Et même en celle-ci, il demeurait le Roi des Pièces, celui en charge de superviser l’organisation de certaines offrandes. Si la fin justifiait les moyens, cela n’empêchait pas que ce genre de chose, même si ce ne devenait jamais tout à fait anodin, grignotait indubitablement l’âme et l’humanité, peu à peu... Et hop, une nouvelle gorgée de tord-boyau !

Sam 1 Oct 2022 - 9:59 - Premier contact

Deux philosophies, deux mondes. William resta pensif en entendant son supérieur hiérarchique. Ce dernier semblait totalement détaché, loin des difficultés de ce monde. Après tout, un "Highlander" avait dû en baver pendant sa longue vie et n'avait qu'une vision froide des choses.

La vie de William avait été différente. Humilié par ses propres camarades pendant son enfance à cause de sa taille, et, aussi à cause de ses origines. Il était né entre deux pays et aucun n'acceptait de le reconnaître car il n'était pas dans les normes. Il pouvait reconnaître une certaine injustice dans la société.

- Désolé pour la vulgarité, je ferais gaffe. Il prit une lampée de rhum. Vous avez dû avoir une longue vie pour en être arrivé à dire ça. Mais les choses ne sont plus pareilles. Les gosses, ca meurt plus autant qu'avant, ca arrive hein mais c'est beaucoup plus rare. Et ils ont inventé des trucs aussi pour faciliter la vie avec les enfants : la télé. Par contre oué, ca gueule, ca chie et ca pleure encore. Mais ca, pas besoin d'être un gosse pour ça.

Il resservit dans les verres alors qu'il réfléchissait un instant.

- Pour les gamins, ils sont innocents. C'est nous qui n'avons pas su les protéger. Tenir cet hôpital debout, c'est nous racheter un peu. Ptet qu'un jour on pourra les ramener et tout le monde sera heureux. Pour moi, c'est aussi le boulot des Coins de protéger toutes les vies. On nettoie les traces, on préserve la vie de l'influences des "autres" et on doit aussi les réconforter quand on a pas pu ou eu le temps d'agir. Je sais, c'est un ptet un peu con..

Le Nain répondit avec une certaine mélancolie, mois bourrue. Vrai qu'il les aimait bien les marmots et ça lui faisait mal au coeur de pas pouvoir plus les aider.

- Et vous ? Vous voyez comment le boulot ?

Con à dire mais si on sait comment le patron voit le job, c'est plus facile de se coordonner si besoin. Savoir comment il réagit suivant les situations permet de l'anticiper et aussi de l'aider. Il avait vu ça dans la série NCIS, il l'aimait bien le Gibbs. Sale caractère, bourru, un peu enfoiré mais professionnel avant tout.

Mar 4 Oct 2022 - 13:56 - Premier contact

Orias n’a pas l’air plus convaincu que ça. Il n’avait jamais été diverti par cette télévision dont il parlait. Question de mœurs sans doute. Tout y avait fade, faux. Les gens qui s’y trouvaient riaient quand ce n’était pas drôle, et avaient une drôle de mélodie dans la voix. Que ce soit pour annoncer une catastrophe ou une réjouissance, toujours cette même intonation. Quel plaisir pouvait-on y trouver ? Il avait bien mieux à faire, sa charge ne manquait pas de travail, et il n’avait pas encore trouvé un Jack à la hauteur de la tâche pour le seconder.

Quant aux enfants, il serait difficile de lui faire changer d’avis, d’autant qu’il n’avait personne avec qui les produire ces marmots. Il voyait surtout cela comme une entrave à sa liberté, et celle-ci lui avait toujours été primordiale. Enfin… jusqu’à ce qu’il accepte de s’engager dans l’Ultima Necat et en perde une bonne partie. Il fallait dire que ça commençait sérieusement à le travailler…

- J’entends bien qu’ils sont innocents. Mais après vous savez, ce n’est pas tellement notre rôle de les protéger, vous ne devriez pas trop vous culpabiliser. Abattre les Hollow, n’est-ce pas la raison d’être des Shinigami ? C’est ainsi que l’on m’a présenté la chose en tout cas. Mais combien souffrent des guerres ? Des maladies ? De la pollution ? Nous pouvons en sauver beaucoup plus encore, et même le reste de l’humanité toute entière. N’est-ce pas ce pourquoi nous sommes là ?

L’ambition de l’organisation, en effet.

- Cela n’empêche pas bien sûr d’éprouver de la compassion, ou d’intervenir si nous sommes témoins, comme n’importe quel Agent peut le faire. Mais notre section n’a pas plus vocation à protéger qu’une autre. Les Swords ou les Clubs sont même bien mieux désignés à la tâche.

En tant que Roi des Pièces, Orias participait également à l’organisation des banquets. Alors lui demander si sa section servait à protéger tous les humains ou non, cela devenait forcément délicat.

- Nous sommes une section de soutien avant tout. Chacun sa spécialité, et vu la manière dont ma branche est constituée autant dire que je suis expert en spécialistes ! Ce que nous devons garder à l’esprit, c’est que nous sommes un rouage d’une grande machinerie qui s’est mise en devoir de changer le monde pour le meilleur. Il y aura sans doute des pertes sur le chemin. On ne casse pas d’omelette sans charger les bœufs. L’objectif est plus grand, par la survie du monde tout entier.

Son éternel sourire s’était légèrement gommé, le sujet étant bien plus sérieux. La vie de quelques gamins, c’était bien triste, oui… mais cela ne représentait tellement rien face aux enjeux vers lesquels ils marchaient.

Lun 10 Oct 2022 - 23:38 - Premier contact

Ecoutant sagement son chef direct, le Nain n'osait l'interrompre. Quel débit ! Il connaissait par coeur le genre de propos qu'il entendait. Bien évidemment que des hommes continueront à être ce qu'ils sont, mais, pour l'instant, il n'avait pas encore ce cynisme dont Orias semblait épris. Il en comprenait les ressorts mais il les refusait, tout simplement qu'il voulait rester encore humain.

- C'est très cynique comme vision. Je comprends hein mais pas mon style, si je peux sauver une personne, je le fais. Une vie est une vie pour moi, elle a pas à être sacrifier pour une cause, aussi noble soit elle... Mais, je peux comprendre votre point de vue. La vôtre peut être bonne selon la position où on se place, c'est juste pas la mienne !

Il avait écouté la suite sans l'interrompre cette fois. Les Coins étaient après tout de simples pièces, comme leur nom l'indiquait. Il opina longuement et devait bien admettre que là-dessus, ils étaient plus ou moins d'accord. Ils étaient la voiture balais des autres sections et c'était un boulot qui lui plaisait. C'était pas le plus classe mais il avait la sensation d'aider plus, le paradoxe était là mais tant pis. Fumant son cigare, il laissa quelques fumées sortir de sa bouche.

- Oui, nous sommes au même diapason globalement. Même si j'ai cette priorité, elle ne nuira pas à mon taf. Pour ça que je dois assurer que personne ne vienne les emmerder, quand je serais pas là. Bon, pas tout ça mais j'ai du taf aussi. Vous avez quelque chose à m'apprendre sur les activités spirituelles dans la ville ? Hors le Port bien sûr... Sinon, vais me tirer et vous laisse cette bouteille !

Il était en train de se lever et posait son verre sur la table. Il devait encore aller voir les Cups et négocier les écrans et les senseurs. Une bonne appréciation restait de cette discussion, le chef avait du coeur et savait où aller. Juste cette histoire de "casser des œufs" qui l'inquiétaient un peu... Jusqu'où irait il pour ca ? C'était une réponse qu'il aurait surement un jour.

Le personnage s'en va, sauf si tu le retiens ^^

Jeu 20 Oct 2022 - 9:25 - Premier contact

Orias ne comprit pas tout à fait ce qu’il prit pour reproche l’espace d’un instant. Bien sûr que s’il pouvait sauver une personne il le ferait, question d’en être témoin bien entendu. Son discours tenait plutôt au fait de prioriser les tâches. Si sur un temps donné, l’on avait le choix entre sauver une poignée de personnes et l’humanité toute entière, le choix devrait être rapide en principe. Le temps et le savoir-faire étaient malheureusement deux ressources qui n’étaient pas infinies, loin de là. Et le rouquin trouvait juste qu’il était préférable de concentrer ces ressources à un but plus noble et plus grand plutôt que de se disperser « à l’unité ».

Cependant il savait aussi que l’on entrait là dans le domaine du ressenti. La chaleur du désert n’est pas la même que celle, humide et poisseuse, que l’on peut subir ici, au Japon. Qu’il s’en souvienne, il préférait de loin quarante degrés à Alexandrie que trente degrés à Tokyo. Le tout était donc une question d’expérience, de point de vue, d’estimation personnelle. Pas de quoi insister donc, ce n’avait jamais été son but de convaincre quiconque, et Orias respectait parfaitement le fait que chacun puisse avoir son avis. Plissement de lèvre, léger hochement de tête, et il en resterait donc là.

À la question de William, il secoue la tête. S’il avait eu d’autres débordements notables, ç’aurait été intéressant à recouper avec l’information concernant le port. Mais la situation était plutôt calme et « habituelle ». Il le remercia néanmoins pour la bouteille avant de le laisser filer… et de se resservir un verre pour la route qu’il prendrait le temps de déguster.