[An 1920] Tisser une rencontre

La mission d'exploration numéro …

Ah. Elles s’enchaînent tellement qu'il est difficile de se rappeler du numéro sans lire les précédents rapports. La vérité est aussi que la dernière mission d'exploration s'est transformée en une mission de sauvetage. Le neuvième siège de la Septième Division, Nagatsuki Aizome. Capturé et utilisé comme la pierre angulaire d'un rituel particulier. Encore maintenant, les détails des scarifications présentes sur le corps du Shinigami continuent de se perdre dans ce dédale qu'est l'esprit de Yūko Seiichi. Dans un coin d'un carnet, les symboles gravés ont été dessinés. Dans un coin d'un autre carnet, là encore. Encore et encore. L'importance des rites chez les Hollows. Serait-ce lié à leur désir d'expliquer certains concepts de leurs existences ? Ou, est-ce la réminiscence d'une vie antérieure ? D'un monde à l'autre, la perception temporelle change.

D'un monde à l'autre, ce qui semble avoir durer cinq jours peut durer cinq mois.
Là est la complexité du Temps. Les humains eux-mêmes en sont conscients. Alors qu'ils n'avancent pas dans les mêmes dimensions – du moins, certains. Ils comprennent.

Le Cinquième Siège de la Douzième Division aurait pu choisir de retrouver la tanière du Hollow qui s'était accaparé le droit d'arracher la liberté de son ami. Cela n'aurait pas été compliqué. Mais il n'y a plus rien d'important à observer. Le spécimen central a été récupéré. Les rapports ont été rédigés. Sur son environnement de vie. Dommage, il aurait pu être intéressant de voir la fin du rituel qu'il effectuait. Mais pour ça il aurait fallu sauver Aizome avant de lui trouver un autre corps sur lequel graver les symboles. Pourquoi le sauver ? Eh bien. Il aurait été dommage que l'un des spécialistes en Hollow de la Septième ne puisse pas observer cela de ses propres yeux.

Problème. Même sans demander, personne de l'équipe de sauvetage ne semblait prêt à faire le sacrifice.

Désolidarisé pour le moment de l'équipe d'exploration – celle-ci s'occupant de faire des relevés sur certaines structures du Huecu Mundo –, le Cinquième Siège était lui en train d'observer le comportement de ses spécimens d'Insectes Traqueurs. L'environnement particulier de ce Monde Nocturne permettait une observation assez particulière de leurs réactions à certains éléments. De multiples équations à résoudre, aussi. Comment apporter à cette ruche une donnée Hollow, pour développer une espèce capable de reproduire certains des comportements de la Race Creuse ? Laisser quelques observateurs n'était en rien désagréable.

Pour comprendre au mieux une vie. Il faut parfois ne pas déranger le fil de son existence. Il faut savoir développer un miroir. Capable de refléter cette vie. Pour mieux l'observer.
Bien entendu, parfois, il est important d'observer les sujets selon des situations précises. Alors il faut pour cela un élément déclencheur. Ils pourraient servir à cela. Oui.

Quelques insectes tournent ainsi autour de lui. Quelques petites lueurs traversant leurs regards. Quelques bruits résonnant. Ici et là. Sans qu'aucune oreille ne puisse les entendre. Rechercher. Les particules spirituelles. Les faire résonner au rythme de battement d'ailes. Pour mieux en observer les réactions et la composition. Enregistrer les informations. Pour mieux les stocker dans une mémoire. Avant de les transmettre. Tout cela fonctionne de façon logique. Et ordinaire pour ce genre de créations.
Une petite fiole. Lancée sur un rocher. Liquide noir, qui coule doucement. Avant d'attirer les Insectes Traqueurs. Phéromones. Développées grâce aux différents spécimens de Hollows étudiés. Différentes glandes ont été observées chez certains d'entre eux. Permettant de pouvoir synthétiser une phéromone. Elle aussi doit être développée, avant d'être présentée au Capitaine. Le but n'est pas seulement de synthétiser cette substance. Le but est avant tout de synthétiser différentes humeurs à travers les phéromones.

« J'imagine qu'il est dans la nature de tous d'être le sujet d'observation à un moment donné. » Son regard. Qui quitte les insectes qui se nourrissent de la substance. Avant de glisser à l'opposée.

Yūko Seiichi. Shinigami.
L'uniforme d'exploration recouvrant son uniforme habituel.
À sa droite, à sa ceinture, son sabre.

« Comportement normal, en effet. Essentiel, même. »

Son regard l'observe. Cette première silhouette qui s'arrache des ombres. Un mot bien choisi. Puisque ce n'est pas un Hollow, ni un Menos Grande – du moins en partage-t-il simplement l'origine. Oui. Un Arrancar. Ceux qui s'arrachent leurs masques. Un phénomène particulier. Dans le principe d'évolution des habitants du Hueco Mundo, cette branche est à part. Intéressante. Précieuse à observer. Pouvoir en observer un … une chance. Une chance qu'il ne compte pas déformer par la violence qui habitent certaines Divisions.
Sa main se pose donc sur son sabre. Mais pas la main opposée. La droite. Qui se pose. Sur ce Zanpakutō à l'aspect, finalement, un peu particulier. Cette garde, qui remonte légèrement, autour de la lame. Comme le feraient les pétales d'un Lis Araignée Rouge.

Il ne veut pas combattre. Non. Il ne veut pas.
Oh, bien entendu, il faut se tenir sur ses gardes. Et même dans l'attitude nonchalante du Shinigami, un homme comme le Blond saurait reconnaître qu'il ne pourrait être pris par surprise. Un pied placé pour réagir rapidement. La distance entre sa main gauche et son sabre très peu importante. Et le reste. Quel fou viendrait ici sans se préparer ?

Être sur ses gardes. La preuve.
Que la vie est précieuse.
Sans doute que lui aussi, l'est. Même derrière son sourire.

Oh. Un second. Un second Arrancar qui se déplace depuis les ombres. Pour aller aux côtés de son partenaire … Non. En arrière. Il surveille les arrières de son Maître. Oui. Un comportement de soumission. Un instinct de meute, dont l'éphèbe blond serait l'Alpha ? Intéressante perspective. La faculté d'évolution des Menos est liée aux différents membres de leurs races qu'ils dévorent. L'Arrancarisation arrache – littéralement – les spécimens à ce procédé d'évolution. Mais. Il offre quelque chose.

Cette arme immaculée. Ce comportement.
Rien ne se perd. Rien ne se crée.
Tout se transforme.
Le dévoreur devient un dominateur. Le pouvoir devient la lame.
Intéressante perspective ! Intéressante observation !

L'Alpha parle. Logique. Le deuxième n'a rien à dire – ou ne peut rien dire. Le Shinigami – l’intrus, dans cette situation – écoute. Silencieusement. Une curiosité attisée … ? Eh bien … « Une curiosité attisée est toujours une bonne chose. » Dans sa voix, une douceur naturelle. Mais neutre. Une neutralité qui reste observatrice. Qui détaille. Ce qu'il voit. Ce qu'il sent. Ce qu'il entend. Sans doute. Sans doute que la situation serait plus difficile. Plus tendue. Si cet homme l'avait voulu. Cet homme … Qui se présente comme le Seigneur de ces Terres. El Emperador. Ah. Voilà un titre qui imposait un certain respect. Rares sont ceux qui survivent lorsqu'ils ne méritent pas leurs titres. Lui. Lui doit le mériter.

Un instant, son regard se dirige un très court instant vers l'Est – sans ignorer les autres. Loin de là. L'Équipe est toujours présente. Aucun reiatsu qui ne vient à exploser. Une information que confirme la vibration d'ailes d'un de ses Insectes. Mais, tout de même. Après la capture d'Aizome. Les autorités risquent de vouloir diminuer les missions d'explorations, si d'autres accidents viennent à arriver. Puis. En réponse à sa présentation.

« Yūko Seiichi, Cinquième Siège de la Douzième Division. Je dirige une mission d'exploration du Monde Creux. Nous cherchons à apprendre sur les différents peuples habitant votre monde. Nous étudions aussi certaines structures naturelles. Nos observations sont non-invasives. » Comportement. Posture des Hollow entre eux. Comme cela a déjà pu être dit : ne pas intervenir est un moyen de pouvoir apprendre.

Puis. La question. Alors, sa main sort une autre fiole. Avant de la ranger. Sans gestes brusques. « Phéromones. Une création Quincy. Que nous avons synthétisé. » Une vérité. Parfois, extraire les glandes de tous les Hollow qu'ils rencontrent est une tâche difficile. Alors, d'après les recherches Quincy récupérées lors des dernières purges … Oui. Ils ont pu développer quelque chose de purement artificiel. Celle-ci n'a aucun but. Aucune odeur pour attirer les Hollow. Juste de quoi aguicher les récepteurs des créatures artificielles. « Je teste la capacité à mes compagnons de reconnaître ces phéromones. »

L'Empereur parle. L'Empereur de ces terres laisse entendre que la notion même d'actions non-invasives est une fiction. Tel est le principe du corps et du vivant. Si le Hueco Mundi était une forme de vie – ou plutôt, comme le Hueco Mundo est une forme de vie –, les Dieux de la Mort qui le parcourent à l'heure actuelle ne sont pas si différents de bactéries ou virus. Un risque. Même minime. Qu'importe la prudence avec laquelle ils étudient les excroissances telluriques de ce lieu. Qu'importe l'attention qu'ils prennent à observer les fluctuation du Reichi dans les veines et artères de ce Désert Blanc. Ils ne peuvent être observés qu'ainsi. Alors, quand le vivant peut être touché par un risque, il se défend. Un système immunitaire qui, dans le peuple d'un monde, représente les modifications de ses réactions. Des agissements. Des défenses. Parfois violentes.

Oui ! Oui ! C'est ainsi que tout fonctionne.
Tous les mondes fonctionnent ainsi. Pourtant, tous – même lui – continuent d'utiliser cette expression.
Non-invasive. Alors … qu'aucune vie n'est non-invasive. Qu'importe le monde.

« Vous n'avez pas tort. » L'une de ses mains vient se poser contre son menton. Une réflexion. Courte. Mais réelle. « Il aurait été plus juste de dire que nous tentons d'être le moins invasifs possible dans nos recherches. » Le Shinigami se redresse. Un instant, son regard observe ce ciel. Cette obscurité. « Après tout … qu'importe le monde, nous finissons tous par reproduire ces éléments invasifs. Nous à travers la Soul Society. Vous à travers le Hueco Mundo. Les Quincy. Et je pourrai continuer. » Mais il ne le fera pas. Il préfère se concentrer sur le plus important. La vérité qui traverse son esprit. « C'est pour cela que j'accepte votre argument. Nous sommes tous invasifs. Mais, nous sommes aussi des parfums. Une fleur peut déranger votre voisin. Mais vous pouvez en apprécier la fragrance. » Ses yeux se ferment un instant.

Ce qui rend le rend moins invasif n'est pas uniquement les moyens.
C'est aussi la perception que l'on possède de ce que l'on admire. Que l'on étudie.
Bien entendu, parfois. Il faut l'être. Invasif. Violemment. Tout est une question de contexte.

Tournant ses yeux vers ses insectes, le Cinquième Siège claque des doigts. Les créatures revenant jusqu'à lui, s'accrochant à son corps, ici et là. « La réponse est simple. Cet endroit est différent. Pour faire évoluer notre compréhension de ce qui compose l'ensemble des mondes, nous ne devons pas oublier les différences. Pour ces insectes, tout environnement est invasif. Ils doivent apprendre. Comme des enfants. Oui. Les Enfants, voilà une bonne comparaison. Un jour ou l'autre, ils doivent quitter la protection de leurs parents. Je dois vérifier s'ils sont capable de s'adapter. De comprendre les différences. C'est à cela que sert cet ensemble de données. Lieu. Phéromone. » Un léger soupir. Tranquille. Alors que son regard observe un instant le sol. Mais toujours sur ses gardes.

« Comment un laboratoire peut-il offrir cela ? Rester dans son bureau à lire des livres et à observer des choses dans un environnement bien trop sécurisé ? Ah. Très peu pour moi. » Ses yeux se lèvent vers lui. Alors. Une lueur. Qui vient l'animer. « Votre peuple comme le mien. Ce n'est pas l'attente de choses toutes faites que nous évoluons. C'est la surprise. L'altération de notre quotidien. Qui offre cette chance. » Un instant. Son regard se plonge dans le sien. « Ai-je tort ? »

Puis. Quittant de son regard Borick, le Cinquième Siège observe son second. Ainsi que la direction qu'il surveille lui-même. « Votre compagnon est intéressé par les miens ? »

Yūko Seiichi observe. Ce deuxième Arrancar. Comme seule réaction au commentaire du Maître est finalement un haussement d'épaules. Non pas le mouvement qui ignore. Qui met de côté. Mais plutôt celui auquel s'ajoute une lueur de compréhension. C'est là la plus grande logique. Rares sont ceux qui parlent aussi ouvertement à la Soul Society. Non, pas ouvertement – ce serait un mensonge –, mais plutôt avec une logique aussi froide et posée. Le pragmatisme de l'ennemi face à l'autre. Mais, à l'heure actuelle, la situation n'est pas à cet échange de lames et de sang. Fort heureusement … Le Siège n'a finalement que peu de chances de pouvoir avoir de discussions aussi intéressantes.

Ainsi. Le Dieu de la Mort hoche doucement la tête. Outre les quelques membres de sa Division, il y a bien la Dixième qui a fait venir deux éléments pour accentuer l'aspect sécuritaire … D'ailleurs … Autre logique. Lorsqu'il est question de vouloir profiter d'une discussion, il est préférable de ne pas être interrompu. Bien que ressentir leur présence arriver ne serait pas difficile …
Léger sifflement. Une petite vibration d'ailes et voilà que l'insecte se dirigeait un peu plus loin. Se poser contre un rocher. Pour observer. Attendre. Surveiller. « Il est préférable que nous ne soyons pas dérangés. » Simplement. Nouvelle phrase logique.

Alors qu'il l'observe. Cet empereur. Équilibrer la balance ? Pourquoi pas, oui. Après tout, il n'y a guère de secrets à avoir. Et observer ce que pourraient faire les forces du Monde Creux avec quelques informations … cela serait une expérience intéressante. « Malheureusement … » Un léger soupir. « Il semble que les rumeurs ne soient pas fondées. Du moins, tout dépend de votre concept de lumière. » Toujours sur ses gardes – mais nonchalamment – il regarde les réactions. Avant de lever le doigt vers le ciel. « Nous avons un cycle de jour et de nuit. Comme dans le monde des vivants. Par contre. Si vous vous attendez à un paradis comme certaines croyances humaines le développent. Ce n'est pas le bon endroit. »

Aucunement.
Et en cela, il y a une nouvelle froide sincérité.

« Ce n'est qu'un reflet du monde des vivants, d'une certaine façon. Les puissants, la noblesse, les déchets. Les misérables et les abandonnés. » Un haussement d'épaules. À nouveau, un fait. Qu'il connaît bien. Avant qu'il n'observe à nouveau cet Arrancar aux cheveux d'or.
Naturellement. Sa main vient chercher une de ses mèches de cheveux. Un instant, son regard semble pensif – voir, sans voir. Pourtant, il serait stupide de baisser définitivement sa garde. Sa voix reste silencieuses. Quelques instants. Avant de reprendre doucement.

« Mon monde n'est pas différent du vôtre. Pour le décrire, il ne faut pas s'arrêter à un détail. Beaucoup des miens ne voient qu'un désert ici. » Stupides. Ignorants. Imbéciles. « La rumeur de l'aspect lumineux de mon monde provient du centre de la Soul Society. Malgré tout, si nous présentions l'ensemble, les croyances seraient différentes. » Pour pouvoir répondre à un problème, l'objectif n'est pas de se pencher seulement sur une donnée. Mais de prendre l'équation dans son ensemble. Ce n'est qu'ainsi que la solution apparaît.

Maintenant, encore faut-il vouloir que les croyances changent.
La vérité est que cela lui importe peu.
S'ils étaient de véritables dieux, sans doute que cela aurait une quelconque importance. La foi. La foi les nourrirais. Mais finalement, ce n'est pas cette foi en un quelconque paradis qui nourris les Shinigami.

Un doux rire. Sans moquerie, loin de là. Dans le son de cette douce musique. Dans la façon que cette silhouette androgyne a de se tenir. Dans cette lueur dans son regard, qui se cache tendrement derrière deux paupières. Une certaine ressemblance semble finalement réellement se dessiner entre les peuples pourtant opposés. Les informations manquent. Cette absence est même, d'une certaine façon, triste. Depuis des temps immémoriaux, des règles ont été imposées aux différents peuples – sous la direction d'un œil, d'une divinité, invisible. Dont le nom est synonyme de révérence. Oui. Bien entendu. Des règles sont nées. Inscrites dans de vieilles reliques. Le sang est devenu l'encre. Les os et la chair sont devenus les pages de Commandements qui participent à la consolidation d'une réalité parfois précaire.

Au point de se demander, parfois, si ce n'est pas ces Commandements qui ont donné naissance à cette précarité tant détestée et redoutée. Mais des pensées aussi simples pourraient être prises pour un blasphème. Et pourtant, n'est-ce pas dans la nature même de la science d'être blasphématoire ? Le blasphème n'est-il pas l'acte même qui pousse à remettre en cause toutes vérités, pour mieux accepter la réalité ? Le blasphème est parfois l'élément, la donnée, qui manque. L'inconnue qui permet de résoudre l'équation.
Petite difficulté. Dans cette équation précise. La variable. L'inconnue. Se trouve dans l'ombre. Devons-nous considérer que tout ce qui est prononcé sur le passé est un mensonge ? Possiblement que non. Mais que la vérité est tronquée ? Bien entendu. Les archives de la Sixième Division ne sont que les souvenirs que la Chambre souhaite garder accessible – et encore, y avoir accès n'est pas le plus évident.

Ce que nous apprenons dans les livres n'est que de la pure théorie.
J'ai pour habitude de ne pas y croire jusqu'à ce que je puisse le prouver de mes propres mains.

Quelqu'un aura dis cela dans un quelconque passé. Ou le prononcera dans un futur plus ou moins lointain. Une manière comme une autre de répondre au mythe de Saint Thomas.

Enfin. Qu'importe. Un doux rire. Donc. Qui s'efface doucement alors que des mots viennent le remplacer. « Même les plus beaux palais et châteaux sont construits sur des marécages et des fosses communes. » Un murmure qui porte les mots. Sans doute suffisamment audible pour l'Empereur, mais pas pour son compagnon de route. Une lueur. Dans le regard. « Et pourtant. Les marécages et les fosses communes ne disparaissent pas. » Simple vérité prononcée sous forme d'une image.

L'idée qu'un Arrancar apparaisse dans les frontières de la Soul Society ? Voilà qui le pousse un instant à pencher la tête sur le côté. Observer l'horizon, sans véritablement oublier leurs présences, à tous les deux. Après tout, pourquoi pas ? Les Shinigamis s'octroient bien ce droit. Un droit presque colonialiste. Nous défendons, donc nous faisons. Mais nulle doute que la Balance a une quelconque réponse à offrir aussi à l'utilité, et l'importance, des Hollow et de leurs cousins Arrancarisés.
Silencieux. Pendant cet instant de contemplation. Sans oublier. Un pas. Pour observer le sable glisser dans la marque. Le mouvement du sable. Un mouvement naturel. Comme le serait la réaction des Dieux de la Mort. « Oh. Bien entendu. Ils refuseront. » Les faits sont prononcés avec une certaine tendresse. Un regard, en direction d'Alecto. Avant de laisser entendre un léger rire. « Tout comme je conçois très bien que les vôtres, ou même vous. » Un regard. En direction de Borick. « Refusiez notre présence. Mais nous ne savons pas de quoi sera fait demain. Après tout. Nous le construisons. » Par une discussion, nous discutons non pas un lendemain. Mais un fragment de ce lendemain. À quel point sera-t-il important ?

« Une analyse vous concernant ? Voilà quelque chose de complexe. »

Sans doute parce que, comme tout peuple, celui des Hollow et des Arrancars respectait la même règle : chaque individu possède sa propre nature, son propre comportement. Bien entendu, les races possèdent leurs lois naturelles. Alimentation. Et encore. Même dans ces réalités se trouvent certaines exceptions. Fermant un instant les yeux. La réflexion semble animer son esprit. « Sur beaucoup d'aspects, nous sommes opposés. Notre style de vie. Notre environnement. Pour beaucoup, même, nous sommes destinés à nous pourfendre à vue. » Stupidité. Un mot qui se dilue dans son esprit. « Rapidement, il est arrivé dans l'esprit que vous êtes des démons à abattre. Pourtant … Dire que le Hueco Mundo est l'Enfer serait faux. Car l'Enfer existe. Et si votre domaine était l'Enfer, nous ne pourrions parler à l'heure qu'il est. » Et qui serait le prisonnier ? Toi ? Moi ? Peut-être nous deux, Empereur ? « La vérité est que pour répondre à toute analyse, il faut répondre à une énigme. Quelle est votre place dans l'équilibre ? Ne vous-êtes jamais vous poser la question de ce qui pourrait se passer si « vous n'existiez pas » ? »

Un regard vers le ciel.
Un regard vers un rocher.
Un regard vers le sol.

« Qu'est-ce qui se cache dans le néant d'une âme qui ne trouve ni l'Enfer, ni la Soul Society … Ni la Nuit Éternelle … ? » Un regard. Vers l'Empereur.

« Qu'est-ce qui peut être bien plus vide que le vide lui-même, lorsque errance elle-même refuse d'étreindre l'âme ? »