blind ambition (recca)

Tu te retrouves souvent avec, sur les bras, les dossiers qui ne sont pas urgents. Importants, sans aucun doute, mais qui ne représentent pas une urgence immédiate et donc, par conséquent, qui ne méritent pas son attention immédiate. À lui. Ton King. Celui pour qui tu travailles, à ton plus grand dam. Tu fais toujours preuve de mauvaise foi ? Un peu. Peut-être un peu trop. T’essaies de faire ta part des choses, c’est seulement que… Seulement que t’es jalouse. Quand bien même tu t’entêtes à dire que ce n’est pas le cas, que c’est juste pour le bien de l’organisation, parce que tu as l’expérience qu’il lui manque…

La vérité, c’est que t’aurais aimé être à ta place.

Alors peut-être que finalement ça t’arrange, de te retrouver avec tous ces dossiers sur les bras. Ça t’offre un sentiment de contrôle. L’impression de faire quelque chose. D’avoir un droit de gestion sur ces choses. De prétendre, pendant quelques instants, lorsque lui n’y porte pas trop attention, que t’es celle à la tête. C’est puéril, tu le sais, mais c’est comme ça. Ton égo qui a été piqué, lorsque tu as appris que le nouveau King ne serait pas toi. Que tu n’aurais pas cette promotion que tu attendais tant.

C’est donc avec un sourire sur les lèvres, la conviction de faire quelque chose d’important, que tu te diriges vers la section des Clubs, ayant pris un rendez-vous avec la Queen. Un titre que tu aurais toi-même très bien porté, et tu insistes sur ce fait.

Une fois devant son bureau, des documents dans les bras, allant de la liste des installations de l’Ultima Necat au Hueco Mundo à vos observations des dernières années, en passant par tout ce qui pourrait potentiellement être intéressant dans votre discussion à venir. Tu toques, on t’invite à rentrer et tu te retrouves alors rapidement face à la rousse que tu connais un minimum, au moins de vue, toi-même membre de l’organisation depuis quelques années désormais. - Merci de me recevoir. Avec toujours ce sourire agréable sur les lèvres, t’approchant suffisamment du bureau pour y déposer tout ce que tu as amené.

- Même si j’imagine que toi aussi tu en as beaucoup à dire sur le sujet ?
Car si tu supervisais les installations, prête à apporter réparation si quelque chose venait à être endommager, les observations notées dans tes dossiers te venaient directement de sa section.

Elle t’a dit d’entrer et lorsque tu passes le pas de la porte, tu peux voir l’encapuchonnée te tourner le dos. La Queen contemple le mur en face et pour cause, il est truffé d’aspérités sur lesquelles s’écoule de l’eau en une douce cascade dont le bruit de fond constant apaise les esprits. Clubs se tourne vers toi et tu ne saurais dire si elle sourit derrière ce masque qu’elle porte toujours. Son regard quant à lui est tout aussi indéchiffrable comme si elle ne pensait à rien en particulier ou à des choses qui sont hors de portée.

D’un geste, la Queen t’invite à t’asseoir puis baisse la tête vers le bureau où tu viens de déposer ce qui encombrait tes bras avant de reporter son attention sur toi.

- Bienvenue.

Le ton est neutre. Il se dégage d'elle un charisme certain. Elle s’installe sans plus attendre et rassemble les dossiers sur lesquels elle devait travailler peu avant ton arrivée pour les mettre de côté et faire de la place au cas où il faudrait faire étalage des tiens. Tu ne perds pas de temps en courbettes et va droit au but quant à la raison de ta venue ce qui a l’air de lui plaire.

- Beaucoup à dire, pas tellement. Rien de plus que ce qui se trouve dans ces rapports, c’est à dire que le Hueco Mundo présente une anomalie dangereuse. Quiconque s’approche de ce point de… « Distorsion », appelons le ainsi, disparaît, dissous comme dans de l’acide. Il faudra être prudent.

Tu es au courant et tu sais peut-être aussi que l’ancien King of Clubs est mort de cette façon, absorbé par la Grande Cataracte. L’imbécile s’est trop approché. Si tu es au courant, tu n’as cependant pas les détails. Pourquoi y est-il allé alors que c’est si dangereux ? Pourquoi n’a-t-il pas fait demi-tour lorsque sa vie a commencé à lui échapper rapidement ? Peut-être que tous l’ignorent, même la nouvelle Queen. En-tout-cas, tu peux supposer que cet accident est à l’origine de la volonté de la rousse de mener un tel projet.

- Concrètement ce que je veux savoir, c’est si nos installations actuelles ne risquent rien. Est-ce que la Grande Cataracte est en expansion et si oui à quelle vitesse s’agrandit-elle ? Est-ce qu’éventuellement on pourrait mettre en place un grand mur pour éviter que les nôtres s’en approchent ? Que peut-on envisager d’autre ? Voilà mes problématiques.

Elle croise ses mains devant elle, posées sur le bureau. La rouquine te regarde. Elle n’attend pas des réponses immédiates, se doutant qu’il te faudra faire une étude sur place afin de déterminer tout cela. Ce sont les Clubs qui protèges les installations là bas, des agents qui n’ont pas de connaissances en sciences et ingénierie, alors elle a besoin de toi, de ta section, de tes hommes pour réaliser l’étude. En échange, elle te protégera elle-même une fois là-bas.

- Voilà le but de l’opération. Je suis ravie que ce soit toi qui m’accompagne. On m’a également recommandé un certain « Diamond ». S’il te convient, j’irai lui proposer de rejoindre l’équipe.

Il y a d’autres choses qu’elle voudrait dire, mais pour l’heure elle attend ton approbation.

Elle t’accueille dans son bureau, un bienvenue auquel tu réponds par un sourire. Tu t’installes, des documents déposés entre vous deux. Sans doute rien qu’elle ne sait pas déjà, cependant, tu penses qu’il est toujours bien d’arriver préparée, surtout si la discussion se veut importante. Toutes les deux avec sans doute beaucoup sur les épaules, il est facile d’oublier quelque chose ou de passer à côté d’un détail. Et là se trouve l’une des raisons ce pourquoi tu tiens tant à tous ces rapports. À ce que tout soit inscrit quelque part.

Le danger que représente le Hueco Mundo. Vous le saviez tous, mais c’est apparu comme une évidence lorsque votre vision s’est brouillée et qu’un phénomène inédit s’est manifesté. La Grande Cataracte, c’est le nom que lui a donné l’organisation, à cette zone désormais interdite de toute approche, que tu pensais en un premier temps être un condensé d’énergie spirituelle, annihilant quiconque s’en approchant, avant de comprendre que c’était tout l’inverse. Que votre énergie spirituelle y disparaît, ne laissant plus rien derrière. Qu’un vide où rien n’y vit, rien n’y voit. Impossible d’en savoir plus, le dernier imprudent s’y étant intéressé d’un peu trop près n’en étant pas revenu.

- Il est fiable. Lorsqu’elle te parle de Mickael. Ça te fait plaisir, qu’elle te parle de lui plutôt que d’un autre Cups. Après tout, tu travailles depuis un bon moment avec lui, lui apportant tes connaissance mécaniques là où lui peut t’apporter un nouveau regard à tes procédés chimiques. - Pour ce qui est de nos installations… Tu réfléchis quelques instants. - Pour le moment. Une précision importante. - Elles ne risquent rien. Tu ne pouvais malheureusement rien lui promettre, toi-même à la merci de ce monde dont vous ne connaissiez rien, ou presque. Ce monde dont les portes vous ont été ouvertes, vous permettant ainsi d’accéder à plus encore, que ce soit en termes de puissance ou de connaissances. Cependant, une question mérite de se poser.

À quel prix ?

- Nous surveillons de très près tout changement concernant ce point de distorsion. Pour reprendre ses mots. - Des capteurs sont présents et nous permettent donc d’observer les changements au fil des jours qui passent. Une autre question : est-ce que votre temporalité est la même que là-bas ? Tu cherches dans tes documents pour ouvrir un dossier, rempli de dates et d’images pour lui permettre d’observer les différences de données, concernant la taille de ce phénomène.

- Pour le moment, tout ce qu’on sait c’est que rien ne possédant de l’énergie spirituelle y survit. Serait-il possible de créer quelque chose n’en possédant absolument aucune ? Tu poses la question sans vraiment t’attendre à de réponse. - Je pense surtout que, tant qu’on n’aura pas identifié le problème, il va être difficile d’y faire quoi que ce soit. Vous pouviez continuer d’observer les changements, de vous assurer que tout reste contrôlé, stable… Mais que faire, si ce statu quo changeait ? Si le phénomène se propageait ? S’il emportait vos installations ? Que faire s’il venait menacer votre monde ? - Et il va être difficile de l’identifier sans être sur place. Avec un petit sourire. Car là est votre raison de vous rencontrez aujourd’hui, l’objectif d’une escouade qui traverserait la porte vous menant là-bas, et pas que pour surveiller que tout se passe encore bien. Non. Pour en apprendre un peu plus sur tout ça.

Sur tout ce que vous ne saviez pas encore.

- Tu as des noms de d’autres gens que tu aimerais recruter ?
Que tu puisses t’en faire une idée.

Savoir qu’il y a déjà des capteurs sur place, qu’un suivi est déjà en cours ça la rassure. Au moins elle ne se sent pas seule dans ses inquiétudes. Bon point également sur le choix de Diamond, elle ira donc le débaucher à l’occasion pour l’intégrer à l’équipe. Quant à qui d’autre… Pas tellement d’autre à vrai dire. Elle fait néanmoins la liste en même temps que le bilan des besoins.

- Concrètement, mon Two devrait m’accompagner, peut être pas durant toute la durée de notre séjour là bas, mais au moins au début à nous escorter. Il s’appelle Connor. Les Coins s’occuperont du matériel, de la gestion de nos ressources. Mais ce ne sera qu’un bref aller-retour, le temps de tout déposer, installer, ranger. Je n’ai pas encore de nom quant à celui qui gérera cette partie. Et c’est tout. Je pense qu’un nombre réduit attirerait moins l’attention qu’un plus grand nombre. Mais… Si tu es d’un autre avis, si tu penses nécessaire d’augmenter notre escorte. Je dois pouvoir négocier avec les Sword pour que l’un d’entre eux ajoute sa force à la nôtre.

La protection, clairement c’est son job et elle n’est pas très enjouée à l’idée de collaborer avec les membres de leur force de frappe. Cependant elle ne peut pas non plus déployer tous ses agents au Hueco Mundo et il sera bien plus utile pour elle que ses membres de confiance restent sur place durant son absence afin que les choses ne tournent pas au n’importe quoi. Et avoir choisi son Five pour cela la rassure. Elle part l’esprit tranquille.

- Au moins nous ne partons pas de zéro. C’est un bon début que vous ayez déjà récolté des données. Tu as une petite idée des expériences que tu souhaites faire sur place ? Il faudra une liste du matériel nécessaire.

Elle pose son front sur sa main, pensive. Ces derniers temps, elle a l’impression de se répéter en boucle. Est ce qu’elle dort assez ? « J’ai envie d’envoyer un mail. » Ce n’est pas le moment. Son regard ambré se porte sur l’écran de son ordinateur où déjà pas mal de notes ont été prises. Elle en ajoute quelques unes à la suite.

- Hum pour le matériel tu t’occupes d’envoyer l’information directement aux Coins ou tu veux que je le fasse ?

L’encapuchonnée redresse la tête en attendant la réponse, prête à ajouter la tâche à sa liste. Non exhaustive, elle se demande si elle n’a pas oublié quelque chose.

- Vois-tu une autre personne dont on aurait besoin pour ce projet ? Des points à traiter ?

Tu ne peux pas t’empêcher de froncer légèrement des sourcils lorsqu’elle te parle de son Two. - Connor ? Tu te dis que la coïncidence serait trop grande, que ça ne peut pas être lui. Ce n’est qu’un gamin après tout. Et pourtant… Et pourtant il y a quelques signes qui semblent pointer vers vous. L’Ultima Necat. Que tu as balayé sans trop y porter attention. - Tu as son dossier à portée de main ? Sans toutefois montrer ton inquiétude, semblant surtout curieuse à son sujet. Comme le serait n’importe qui prévoyant une mission dangereuse. Pas que tu n’as pas confiance en elle, pas du tout, seulement… Tu as un mauvais pressentiment.

L’impression d’avoir raison, quant à l’identité de l’individu.

- Je pense que le moins serait le mieux. Il ne faut pas oublier que nous seront en territoire hostile, face à une force dont nous ne savons pratiquement rien et qui peut nous souffler sans la moindre difficulté. Tu préfères donc mettre le moins de personnes possibles en danger, ce qui te fait peut-être revoir la présence de Mickael sur cette mission. Si tu le sais fiable et quand bien même as-tu confiance en lui, tu te dis que tu préfèrerais peut-être qu’il ne lui arrive rien. Un choix difficile, donc, que d’amener avec vous les gens en qui vous avez confiance, mais souhaitant aussi laisser ici ces mêmes personnes, et ce, pour exactement les mêmes raisons. Parce qu’il y a un risque, dans ce que vous entreprenez. Une mission comme vous n’en avez jamais fait.

Et qu’allait-il se passer, s’il vous arrivait quelque chose.
Si aucun de vous n’en rentrait ?

- Pour la liste, ce n’est pas nécessaire. Je vais m’occuper moi-même des outils dont j’aurai besoin pour mes analyses. Avec un sourire poli, appréciant l’offre mais décidant tout de même que tu serais celle à créer de tes petites mains ces outils. - Parce que j’aimerais voir plusieurs choses. J’aimerais voir à partir de quelle distance nous ne voyons plus rien, et plus dangereux encore, à quelle distance nous cessons d’exister. Pour peut-être éviter qu’un autre ne soit victime du même sort que le prédécesseur de celle te faisant face. - Je veux aussi voir comment est-ce qu’elle se développe.

Beaucoup de choses, donc. Des choses dangereuses. Des choses qui vont te demander de t’en approcher et de peut-être y risquer beaucoup. Tu te sais compétente, n’a aucun doute en tes propres capacités, seulement… Si tu te connais toi-même, tu ne connais pas ce que vous alliez affronter. Pire encore, vous alliez l’affronter en territoire ennemi. Et si ces hollows étaient attirés par ce mystérieux phénomène ?

- Chez les Swords, je pense que Hasegawa Kimiko pourrait être un bon choix. Elle est peut-être jeune mais elle ne lésine pas sur l’entraînement. Elle passe souvent par chez nous pour tester de nouvelles armes. C’est le second nom qui te passe par la tête, lorsque tu penses aux Swords et va savoir pourquoi est-ce que tu n’es pas très convaincue à l’idée d’avoir Ganryu avec vous. Oh, tu n’as absolument rien contre lui, sans doute s’agit-il même de l’une des seules personnes que tu peux considérer comme un ami, seulement…

Seulement, t’as peur de le voir s’y jeter tête première pour ne pas en revenir.
Ça serait bien son genre.

- Ce qui m'inquiète, c'est de ne pas pouvoir communiquer avec notre monde. Une fois là-bas, vous allez être livrés à vous-même. Et ce n'est pas très rassurant que de te dire que vous y seriez seuls, ne pouvant compter sur personne d'autre que vous-mêmes et votre petite équipe.

Il y a un problème avec son Two, elle le sent mais ne comprend pas encore pourquoi. Sa jeunesse ? Son tempérament ? Autre chose ? Elle opine néanmoins et d’un tiroir, après quelques secondes de recherches, extirpe le dossier demandé avant de le tendre à la Jack.

- Il y a un souci avec Connor ?

Au moins elles sont d’accord sur le fait qu’il faille limiter le nombre d’intervenants. Et que la blonde souhaite s’occuper elle-même de son matériel semble logique. Recca n’y voit pas d’inconvénient. Sa proposition devait toute fois être faire au cas où il y aurait eu des machines à déplacer, des trucs gros et imposants. En tant qu’organisatrice principale, elle doit aussi veiller à ce que rien ne soit oublié. Elle n’est pas scientifique, elle ne peut qu’imaginer l’univers particulier des ces petits génies, ce qu’ils font, avec quoi, comment… Elle a arrêté l’école bien trop tôt pour y comprendre grand-chose. Avec des explications cela se peut, elle n’est pas complètement idiote non plus, mais alors il faut bannir les mots scientifiques complexes.

Elle opine en écoutant les recherches que la Cups souhaite mener, les note d’ailleurs, dans son fichier pour en garder une trace. Les questions sont intéressantes, pertinentes et méritent de trouver une réponse.

- Kimiko ? Hum…

Recca fronce les sourcils. Elle ne connaît pas cette personne, mais connaît bien les Swords et par sécurité, si elle doit en emmener un avec elle, elle préférerait que ce soit une personne qu’elle connaisse, en qui elle pourrait placer sa confiance. Outre le danger de l’objet d’étude, la faune est un risque qu’elle ne peut pas prendre à la légère.

- Il va falloir se décider. Si l’on souhaite passer inaperçu, autant que les Swords restent à leur place. En plus, un jeune c’est gérable. Deux… ça devient compliqué.

Puis la blonde formule une nouvelle inquiétude qui fait sursauter la rouquine. Enfin pas vraiment sursauter, cela ressemble plutôt à un petit bond enthousiaste. Étrange alors que sa collègue vient de formuler un problème. Un problème qui n’en est pas un et pour une fois qu’elle peut apporter une réponse intelligente et ne pas passer pour l’inculte de service, la Queen est ravie.

- Aaaah ! Si, si ! C’est vrai que tu ne dois jamais être allée là bas j’imagine et ça nous sert plutôt à nous et aux Coins en fait…

Debout, elle se dirige vers un placard tout noir. En l’ouvrant, entre deux rangées de dossiers, elle sort un petit appareil. Il a la forme et la taille d’une boite à chaussures, comporte de nombreux boutons et un écran sur le dessus. La Queen le dépose sur son bureau et laisse à Hanae tout loisir de l’observer. Une petite antenne munie d’une parabole semble tourner sur elle même lorsque la boite est déplacée. L’objet ne paie pas de mine et a l’air vieux de plus de cinquante ans.

- C’est une sorte de... radio. Je ne connais pas son nom scientifique, mais il permet de communiquer avec les autres dispositifs associés et surtout avec le tableau de bord qui a été installé dans nos bâtiments du Hueco Mundo. Les Coins ont une unité aussi. Je le sais parce que quand j’étais dans l’autre monde c’est moi qu’on envoyait utiliser le grand « ordinateur » pour commander les vivres et matériaux dont on avait besoin pour que les Coins nous les livrent. Ça fonctionne par ondes spirituelles.

La petite explication devrait facilement être comprise par la collègue. Elle ne sait pas précisément si les Coins ont le modèle tableau de bord ou boite à chaussure, mais il est possible de les contacter.

- Donc si on a un message à transmettre, on pourra emporter cette radio ou utiliser l’unité présente dans nos installations là bas. Les Coins transmettront le message ou appelleront la personne à qui on souhaite parler. Rassurée ?

Y a t’il d’autres points à aborder ?

Un soucis ? Tu ne sais pas encore. Tu attrapes le dossier qu’elle te tend, le parcourant rapidement des yeux à la recherche de trois informations précises. Sa photo. Que tu reconnais sans mal. Son nom. Connor Austins. Ainsi que son âge. Quinze ans. Tu fronces légèrement des sourcils, un certain agacement enflammant ton regard. Un agacement qui n’est en rien destiné à la femme qui te fait face, plutôt vers l’organisation dans son ensemble. - Ce n’est rien. En déposant le dossier devant toi, ayant obtenu les informations que tu cherchais à avoir. - J’ignorais seulement que l’organisation recrutait des enfants. Avec une petite pointe de colère, sur tes derniers mots.

Tu te souviens très bien de ta rencontre avec Connor, à la journée d’exposition. Tu te souviens de l’adolescent plein de vie. Plein d’enthousiasme. Celui qui t’a longuement parlé d’une nouvelle console de jeu vidéo en t’en vantant les mérites et les prouesses technologies.

Et c’était ce genre d’enfants que vous alliez amener avec vous ?
Ce genre de vie que vous alliez risquer ?

- Elle est adulte, elle, au moins. Que tu précises, concernant l’âge de Kimiko. Ce qui n’est pas le cas de son Two. - Mais tu as raison. Lui concédant ça. - Un effectif réduit est sûrement le mieux pour passer inaperçu. Il faudra seulement faire preuve de beaucoup de vigilance. Tant pour que vous soyez discrets que pour pouvoir réagir, si une menace venait à vous tomber dessus.

Tu lui partages alors tes doutes et tes craintes, notamment concernant la communication. Après tout, si tu es celle qui supervise les installations aujourd’hui, ce qui consiste majoritairement à lire des rapports et être aux faits de comment les choses se déroulent là-bas, tu n’es pas celle qui a développé cette technologie, n’ayant fait que prendre la relève. Et donc, même si tu peux prétendre t’y connaître, tu n’y as jamais mis les pieds, là-bas. Au Hueco Mundo. Tu observes alors la machine, curieuse, tout en écoutant avec attention tout ce qu’elle te dit, un sourire s’étirant sur tes lèvres tandis que tu sembles fascinée par ce qu’elle te raconte. - C’est… Wow. Je pensais pas qu’il serait possible de communiquer entre les mondes. T’as dû rater les rapports sur le sujet.

- Et ça existe en version portatif, ce truc ? Est-ce qu’on pourra tout de même communiquer plus loin dans le Hueco Mundo ou est-ce qu’on ne peut qu’au travers ça ou les autres unités déjà installées ? Car en observant la boîte qui te fait face, aussi incroyable que la technologie te semble être, tu te dis que ce n’est pas très pratique, encore moins en situation d’urgence. Mais tu ignores de la quantité de puissance dont ça a besoin, pour fonctionner, et peut-être donc que la version portative est tout simplement impossible. Ce qui serait dommage.

- Oui, rassurée. Ton regard passant de la machine à Recca. - Il faudrait que je m’intéresse un peu plus à tout ce que vous avez comme information sur le Hueco Mundo et sur vos façons d’y voyager. Car, finalement, autre les problèmes rencontrés là-bas et les installations servant à extraire le reishi… Tu ne sais pas grand chose de là-bas.

Peut-être le moment de te mettre à jour à ce sujet.

Hanae semble ne pas être d’accord avec les choix de recrutement de Tempérance. Elle comprend le point de vue de la Blonde et le respecte. Mais qu’est ce qu’elles y peuvent ? Rien. Ce ne sont pas les King ou Queen qui acceptent ou refusent des agents déjà d’une part. Et d’une autre… Certains enfants sont bien plus mûrs que certains adultes. On ne peut pas juger quelqu’un juste parce qu’il lui manque quelques années. La Queen en tout cas, ne laissera aucun préjugé de ce genre obstruer son jugement personnel. Bon pour Connor, c’est vrai qu’il y a sa fougue à gérer. Mais elle l’a déjà bien assez mis en garde et n’a pas prévu qu’il vienne trop longtemps non plus de toute façon. Il est prévenu, le moindre faux pas et c’est retour sur Terre direct. Et puis ce n’est pas comme si elle l’envoyait seul à l’abattoir. Elle sera là en personne.

- Ce n’est pas nous qui en décidons malheureusement. J’estime néanmoins que si quelqu’un a été recruté, qui que ce soit, c’est qu’il a les compétences nécessaires pour se charger de toutes les missions que sa section peut être amenée à effectuer. Je l’espère en tout cas.

Elle hausse les épaules. Est ce que l’organisation recruterait n’importe qui sous prétexte que cette personne est un Fullbringer ou un Quincy ? Est ce le seul prérequis ? Elle ne veut pas croire cela, qu’ils seraient juste des pions. La Queen a donc décidé de faire confiance à son jeune Two. L’espace de quelques heures du moins. Il ne restera pas durant tout le projet comme elle l’a précisé plus tôt, justement pour ne pas lui faire prendre trop de risques. Pour le reste, c’est sa responsabilité.

La radio semble intéresser la Jack. Ce n’est pas surprenant. Qui mieux qu’un scientifique pour apprécier ce condensé de technologie ancienne. La rouquine prend la boite entre ses mains comme pour la sous-peser. A la louche elle doit faire quelques kilos tout au plus.

- Un peu encombrant mais c’est le plus portatif que je possède. Peut-être que ta section pourrait l’étudier et nous en faire une version plus… Petite ? A vrai dire, je ne sais pas ce qu’il y a là-dedans donc je ne peux dire si c’est réductible ou si cette version est le plus compact que l’on puisse avoir. Et ils risquent de ne pas avoir le temps. Après… J’peux la porter, ce n’est pas un souci, on ne sera pas obligé de faire des allez-retour à la station en cas de besoin. Dans un sac à dos ça rentre facilement.

Elle réfléchit un instant, se demandant ce qu’elle pourrait dire à propos du Hueco Mundo. Il n’y a pas grand-chose à en dire. Nuit, désert, alliance avec l’Acuerdo… ça elle doit déjà être au courant n’est ce pas ?

- Alors pour s’y rendre ou revenir, il faut utiliser le Spirit Neon Gate, qu’on appelle SNG. Tu as peut-être été voir, ça ressemble à un grand portail. Le Hueco Mundo en lui-même, c’est un désert de sable blanc sous une nuit éternelle éclairée par un croissant de lune. Sinon, nous on se charge de protéger et surveiller les installations. On a la visite des Coins pour le ravitaillement et si un truc déraille, on fait venir un Cups. Les machines, c’est votre rayon. On ne sort pas des bâtiments, sauf s’il doit y avoir discussion avec l’Acuerdo ou en cas d’attaque isolée.

C’est vrai que vous n’êtes pas celles qui décident, et pourtant… Et pourtant, tu n’as pas envie que Connor vous accompagne. Et ce n’est même pas que tu doutes de ses capacités, espérant tout de même que celles-ci ont été évaluées avant qu’il ne soit assigné à une section, à savoir chez les Clubs. C’est seulement… Une inquiétude ? Tu l’as vu si souriant. Si enthousiaste. Possédant cette fougue caractéristique des jeunes qui ont encore toute la vie devant eux. Pourquoi le confronter à tout ça ? Aux horreurs dont vous êtes parfois témoins ? Au danger ? Au risque que représente le Hueco Mundo ? Pire encore, si près de la Grande Cataracte, dont vous commencez à peine à comprendre le danger sans pouvoir identifier le phénomène…

Ça t’énerve. Mais tu ne dis rien.
Garde ce sourire poli. Ce n’est pas de sa faute à elle.

Puis il y a quelque chose qui te permet de penser à autre chose. Cette radio que te montre Recca et qui accapare immédiatement toute ton attention. Tu l’observes, curieuse, suivant des yeux l’appareil lorsqu’il se retrouve entre les mains de la Queen. - C’est surtout pour le côté pratique que je me demandais. Parce que dans un sac à dos, si urgence il y a, faut prendre le temps de sortir la radio, de connecter, parler… Tu listes les potentiels problèmes liés à un appareil aussi gros. - Mais si c’est le plus petit qu’on a, ce sera déjà très bien. Avec un sourire plus encourageant.

Après tout, cet appareil vous permet de communiquer avec ceux ici. Hors du Hueco Mundo, donc. Et ça ? C’est déjà révolutionnaire à tes yeux. Capable de communiquer entre les mondes ? Même toi qui pourtant a comme objectif de transcender un jour l’humain, tu n’y aurais pas cru.

Tu hoches la tête lorsqu’elle te parle du portail, que tu as vu sans t’en approcher. - D’accord. Ce sera donc l’une des premières fois que vous sortirez des bâtiments pour des raisons… D’exploration ? De recherches ? Sans doute un peu des deux que vous allez faire, là-bas. Des recherches sur la Grande Cataracte. Et pour se faire, il allait falloir l’approcher. Mais pas que le phénomène. Tenter de voir, autour. Explorer. Voir s’il y a pas des indices qu’il serait possible de trouver ailleurs. - J’essaierai de trouver les rapports, concernant la radio, pour voir ce que je peux faire. Car je doute qu’il soit une bonne idée de démonter celle-ci dans l’espoir de pouvoir la comprendre. Et ainsi perdre votre seul moyen de communication ? Aussi confiante que tu es en tes capacités, tu ne t’y oserais pas.

- Tu as déjà toi-même parlé avec un des représentants de l’Acuerdo ? Ou avec un hollow plus… Avancé ? Tu te demandes l’expérience qu’elle a, avec ces derniers. Parce que de ton côté, tu n’as jamais rencontré rien de plus que ceux que tu as dû éliminer. Rien de plus que ces monstres guidés par l’instinct. Mais qu’en est-il des autres ? De ceux qui sont intelligents ?

Ceux que tu crains le plus.

Le côté urgence, elle voit oui, mais si vraiment il y a urgence elle s’imagine plutôt à courir le plus vite possible ou à bondir, rebondir plutôt, sur l’âme de l’air pour fuir la menace, ou emporter un corps en sécurité et alors là peut-être pourra-t-elle prendre le temps de sortir la radio pour demander que l’on se prépare à le réceptionner dans l’unité des soins intensifs et qu’on lui envoie des Swords en renfort. MAIS, ça n’arrivera pas, tout ira bien. N’imaginons pas le pire dès maintenant. S’y préparer oui, tout peut arriver, mais on aura tout le temps de paniquer quand le moment sera venu. Stresser avant l’heure ce n’est pas bon pour les nerfs.

- Mieux que rien oui. Recca opine. Oui d’ordinaire on ne sort qu’en cas d’extrême urgence ou de nécessité.

On peut dire que vérifier que la Grande Cataracte n’est pas sur le point de tous nous bouffer est une absolue nécessité aussi non ? Tout est une question de point de vue quand on y pense. Quant à la radio, la Jack peut bien faire toutes les recherches qu’elle souhaite, la Rouquine se satisfait pleinement de sa grosse radio portative, mais si un modèle plus compact venait à voir le jour, elle ne dirait pas non. Vive le progrès ! À la question suivante elle fait signe de la tête que non.

- Ni parlé, ni vus. Ils ne viennent pas, nous laissent tranquilles en général. Et s’ils étaient venus, et bien je n’aurai pas eu l’occasion de leur parler. C’était au plus Haut Gradé que revenait le droit de s’exprimer.

Et elle, il y a encore peu elle n’était que « Six ». Ce qui lui allait, ma foi, fort bien. Toutes ces responsabilités qui lui tombaient sur la tête, ça ne lui plaisait pas vraiment. Les rapports, les entretiens la gestion des agents… On se croirait de retour à l’école avec des devoirs à rendre. La position avait toutefois quelques avantages et heureusement.

- As-tu d’autres questions ? Ah, moi j’en ai une. Quand penses-tu pouvoir partir ? Il faut beaucoup de préparatifs ? Moins on perd de temps et mieux ce sera.

Car le temps tourne et la Grande Cataracte n’attend pas elle que les petits humains se soucient d’elle suffisamment pour se bouger le fion.

Bon, il allait vous falloir faire avec cette radio qui te semble trop grosse, trop encombrante, sauf si par miracle tu parviens à faire mieux et vous offrir quelque chose d’un peu plus portatif et donc, de plus accessible en cas d’urgence. Surtout que tu comprends que ce n’est pas une balade de santé qui vous attend, pas quelque chose avec laquelle ils sont très familiers. Si tu aurais cru qu’ils s’y seraient aventurés un peu, ne serait-ce que par curiosité de ce nouvel environnement qui avait tant à offrir, dont il y avait tant à découvrir, tu en comprends que ce n’est pas trop leur façon de faire. Les risques sont sans doute trop grand pour oser sortir de ce petit espace qu’ils vous accordent.

Ce que tu peux comprendre.
Votre sécurité avant tout.

- Alors que cette fois-ci, c’est toi la gradée. Avec un petit sourire se voulant encourageant. À l’époque, elle était celle qui suivait. Aujourd’hui ? Elle serait celle à mener les troupes. Votre petit groupe qui allait osé sortir des sentiers battus, pour en découvrir un peu plus sur tous les mystères entourant ce vaste désert blanc. Et tu te dois d’admettre que tu es contente de faire partie de l’expédition. De pouvoir t’intéresser davantage à ce projet. Parce que tu as envie d’en découvrir plus, sur ce monde.

Sur la menace qu’il représente.
Sur la façon de vous en protéger.

Une hésitation, face à sa question. - Hm, il faudrait que je vois avec mon King, comme ça va nous demander de remanier certains trucs. Ton horaire, notamment. Tous ces projets que tu supervises. Tous ces dossiers dont tu t’occupes. Et le prévenir, aussi. Qu’il soit prêt, s’il devait se produire quelque chose.

- Mais bientôt, je pense. Je ferai une liste détaillée dans la soirée, de tout ce que j’aurai à préparer. Ça nous donnera un meilleur estimé. Car tu vas devoir y réfléchir à tête reposée, à tout ce dont tu aurais de besoin. - Tu as une idée en tête, pour le départ ? A-t-elle une date précise ? Une échéance qu’elle souhaite respectée ? Car tu peux voir pour tenter de t’y soumettre, dépendamment des recherches que tu allais mener ce soir, pour être prête à toute éventualité, ou presque.

Il y a trop en jeu pour te permettre de ne pas y consacrer suffisamment de temps.

Oui, cette fois les choses seront différentes, encore faut-il qu’ils croisent une personnalité de l’Espada. En vérité, elle préférerait largement éviter que cela ne se produise car elle n’aime pas les Hollow quels qu’ils soient. Entre ennemis naturels, entente ou pas, elle se méfie toujours. On ne sait jamais ce qu’ils peuvent avoir dans la tête ni la réaction qu’ils pourraient avoir. En plus, elle n’a rien à leur dire, la discussion tournerait rapidement au vinaigre, elle se l’imagine très bien.

Le King évidemment doit être mis au courant de tout cela et Recca imagine bien que ce projet va engendrer un peu de changement au niveau organisationnel. Elle-même doit bien assurer la continuité de ses affaires ici. Elle va devoir compter sur l’un de ses agents en particulier puisqu’elle n’a pas de Knight. Pas le choix, elle espère que ce n’est pas une erreur de lui faire confiance. Si les choses tournent mal, il sera toujours temps de le remettre à sa place.

- Tu penses qu’il va s’en sortir sans toi ? C’est un bon King ?

Pour sa part, elle n’a pas d’avis sur la question, l’homme lui étant étranger. Boarf, certainement un connard comme tous les autres n’est ce pas ? Mais dans le genre, il y en a des pires et c’est toujours bien d’avoir un avis avant d’être confronté à l’individu pour s’y préparer au mieux. Ce n’est pas qu’elle ait de grandes attentes, mais c’est plus agréable d’avoir de bonnes surprises plutôt qu’une grosse déception.

Bientôt prête, c’est assez vague comme notion. Sourire en coin sur les lèvres, masqué par son masque noir, elle réplique amusée.

- Je souhaiterais partir bientôt donc. Je m’adapterai à tes disponibilités, le plus tôt sera le mieux comme je disais. Mais disons que dans une semaine ou deux, ce serait bien. Davantage de temps me paraît trop.

Ainsi elle aura le temps d’entraîner son Two et peut-être même de revoir certaines personnes avant de partir. Du reste, ses dossiers et ses tâches seront repris par Muzan en son absence. Et elle n’a pas de famille ou de vie privée à gérer depuis quelques années donc elle est tranquille.

- As-tu de la famille ? Des proches à prévenir ?

La question est plus personnelle, mais sans arrière-pensée. La rouquine se demande simplement quels genres de personnes sont les membres de l’Ultima Necat. Pour certains, cela pourrait être indiscret car ils préfèrent bien dissocier l’organisation de leur vie personnelle, ce qu’elle peut comprendre, elle-même portant un masque et ne divulguant pas son nom pour l’heure. À part à une personne, une exception.

L’amertume te pousserait à dire que non, tu ne penses pas que ce soit un bon King. Mais tu sais que c’est la mauvaise foi qui parle pour toi. Que c’est juste parce que t’es encore un peu vexée qu’il soit celui à avoir obtenu le titre plutôt que toi. Alors tu hoches de la tête, toujours avec un sourire sur les lèvres, pour ne pas laisser apparaître l’ombre d’un égo bafoué par une promotion à laquelle tu t’attendais mais que tu n’as pas obtenu. - Il a eu le temps de prendre ses marques. Après tout, il n’est pas en poste depuis bien longtemps. - Et je suis assez organisée pour qu’il s’y retrouve sans problème. Puis bon, tu ne peux pas nier qu’il est compétent et suffisamment intelligent pour s’en sortir sans toi. Assez pour pallier son manque d’expérience.

Mais ça, tu ne comptes pas lui admettre de vive voix.

Tu peux toutefois dire avoir confiance en lui. As-tu seulement le choix ? Pas vraiment, les Cups étant désormais entre ses mains. Mais ça va, pour le moment il te fait bonne impression. Oh, il est de ces gosses de riche que tu n’apprécies pas spécialement, un homme de surcroît et il te faudra un temps pour chasser l’idée qu’il a obtenu son poste que grâce à des connexions mais… Tu penses sincèrement qu’il est compétent. Tu pourrais même dire que la section est entre de bonnes mains. Du moins, tu l’espères.

Bientôt, que tu lui dis, pour le départ, sans pouvoir lui donner quelque chose de plus précis. Une à deux semaines qu’elle te dit et tu hoches de nouveau de la tête. - Je ferai mon possible dans ce cas-là. Ça te semble un peu court pour remanier l’entièreté de ton horaire, surtout si tu veux faire quelques tests d’ici ton départ mais… Ça devrait suffire. Après tout, c’est son expédition, alors tu ne peux qu’être prête pour lorsqu’elle en aura besoin.

Elle te pose la question concernant ta famille, des proches, et tu as un moment d’hésitation. Tu as l’impression d’y entendre une sorte de fatalité. Des gens à prévenir, au cas où tu ne reviendrais pas ? Tes parents. Ceux qui s’inquiètent pour toi depuis qu’ils ont compris qu’il y a une notion de danger, dans ce que tu fais. Ceux que tu t’efforces de rassurer, sachant que tu n’es généralement pas celle qui est directement mise en danger. Mais à l’exception d’eux… Tu n’as pas vraiment de gens importants à ta vie, ta vie sociale frôlant le néant. - Je m’occuperai de ça. Un sourire flottant sur tes lèvres.

- Mais bon, il n’y a aucune raison pour que ça se passe mal, non ? Avec une pointe d’optimisme dans la voix. Tu préfères te dire que tout va bien aller. Après tout, il s’agit seulement là d’une expédition d’observation.

En territoire hostile, certes.
Face à un phénomène dont vous ne connaissez rien.

- On sera préparé. Et au moindre signe de danger, on rentre. Il en servirait à rien de risquer vos vies là-bas. Alors s’il est bien que d’envisager le pire, tu préfères te concentrer sur le fait que vous êtes compétents. Formés. Et que tu n’es pas spécialement téméraire et tu espères que les autres ne le seront pas non plus. Vous ne partez pas là-bas pour jouer aux héros.

Vous avez seulement besoin de plus d’information concernant la Grande Cataracte.

- Bien sûr.

Une réponse valable pour à peu près tout ce que la jeune femme blonde vient de lui dire. Bien sûr que le King of Cups est un bon King. Il n’aurait pas eu la place sinon. Et puis il est dans la même situation qu’elle, nouvellement nommé à la tête d’une section. Alors si elle s’en sort, il doit en être de même pour lui. Mais bon, on ne sait jamais, il aurait pu être complètement perdu, c’est que le pôle scientifique ça doit être assez particulier quand même non ? Enfin pour un scientifique peut-être pas. Comme un poisson dans l’eau, voilà.

Bien sûr qu’elle s’occupera de ses proches. Cela va de soi. Ce n’était pas vraiment ce que la rouquine espérait apprendre en posant la question, mais elle s’en contenterait. Si elle-même se fait discrète sur son identité, pourquoi une autre prendrait la peine de dire ne serait-ce que quelques mots sur sa vie privée ? Cela ne marche pas à sens unique ce genre de chose. Et c’est bien pour cette raison que Recca n’insistera pas. Bonne ou mauvaise stratégie ? Si elle n’a pas vraiment d’ami c’est peut-être pour cette raison… Parce qu’elle donne l’impression de s’en foutre alors qu’elle ne veut juste pas être indiscrète… Soit. Ce n’est pas le moment de verser dans le social. Elles auraient tout le temps de tenter un rapprochement amical lorsqu’elles seront « isolées » dans l’autre monde.

Et bien sûr qu’il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Elle opine d’ailleurs. Il ne s’agit pas d’une mission suicide. S’il y a un problème, un danger trop important, ce n’est pas à trois ou quatre qu’ils pourront y faire grand-chose.

- Oui, pas d’intervention trop risquée. Si les aborigènes trouvent que notre présence est de trop, je ne compte pas mettre le pacte en péril. Nous partirons. Espérons juste que vous aurez le temps de poser vos capteurs et autres trucs. On pourra peut-être éventuellement envoyer un robot téléguidé poser les trucs dans ce cas-là.

Puisque tout semble réglé, elle conclut.

- Il me semble que nous avons tout passé en revue. Je te laisse donc te préparer. On se retrouve devant le SNG.

Tu es d’ordinaire assez discrète sur ta vie personnelle. Sur celle que tu es supposée vivre, en dehors des murs de votre base d’opération. La vérité ? C’est qu’elle est assez inexistante. Que tu ne vis pas vraiment, en dehors de tes fonctions. Tu as ta famille, certes, qui se résume cependant à tes parents. Ta famille maternelle n’a jamais voulu en savoir plus, sur toi, et tu n’es jamais allée les voir, aux États-Unis, tout comme ta famille paternelle n’a jamais approuvé de la relation de tes parents. Il y avait ta grand-mère, mais ça…

Tu allais sans doute passer sur sa tombe avant de partir pour le Hueco Mundo.
Au cas où.

Même si tu essaies d’être optimiste. De ne pas penser au pire. Après tout, l’objectif de votre expédition est assez simple et, normalement, comporte que très peu de risque, si ce n’est peut-être l’inconnu et ce phénomène que vous alliez étudier. Mais autre ça… Comme elle-même le confirme, il n’y a aucun intérêt à mettre en jeu le pacte fait avec l’Acuerdo.

Si problème il devait y avoir, il suffirait de rentrer.

- On va espérer obtenir le plus d’informations possibles. C’est là ton objectif personnel et ce pour quoi tu comptes te préparer. - Tu peux nous faire confiance. À vous, les Cups. La branche scientifique de l’organisation.

Puis tu te lèves, comprenant que la discussion semble se terminer, n’ayant personnellement pas vraiment d’autre chose à ajouter sur ce projet qui commençait à s’accélérer. - Si tu as des questions n’hésites pas et si jamais tu as d’autres idées, quant à ce que tu voudrais observer, laisse-moi savoir et je verrai ce que je peux préparer. Tu lui adresses un sourire confiant, lui ouvrant la porte à ajouter, donc, même si tu as cru comprendre que ce n’était pas trop son domaine, votre technologie plus avancée.

La saluant une dernière fois, tu prends immédiatement la direction de ton bureau.
Tu as beaucoup de choses à préparer.