La minute shopping

Tout est parti d’une boite brisée lors d’un déménagement. L’idée de la remplacer a ensuite germé dans l’esprit de la Blanche. La remplacer oui, mais elle-même, c’est à dire en acheter une nouvelle et l’offrir à son futur propriétaire. Puis elle a pensé au moment où elle pourrait l’offrir, soit la réunion des anciens élèves – amis – et ensuite se dire que les autres pourraient en être jaloux ou mal interpréter le geste qui n’est qu’amical, bienveillant et attentionné. Et puis elle a touché ses premières soldes, alors quoi de plus normal pour la généreuse de fêter cela avec ses amis en leur offrant un cadeau chacun ?

La voilà donc à arpenter les allées commerciales du Seireitei pour la première fois. Autant dire qu’elle est à l’aise comme un poisson hors de l’eau. Ces enseignes ne lui évoquent rien, elle ne sait pas où trouver quoi. Tout au plus, elle pourrait entrer dans chacune d’entre elles et perdre des montagnes d’heures. Bon côté des choses, la prochaine fois qu’elle cherchera un truc, une fois qu’elle saura tout de ces dizaines de boutiques, elle saura exactement où chercher !

Cela faisait quelques minutes qu’elle était plantée au milieu de la rue à réfléchir tout en observant à gauche et à droite. Maintenant, il faut qu’elle se décide. Elle avait eu le temps de faire quelques mètres, une dizaine, peut-être même plus et afin d’être méthodique, elle devait à présent faire demi-tour, retourner au tout début de l’allée pour commencer par fouiner dans le premier des magasins. Alors soudainement sans prévenir elle tourne sur elle même d’un demi-tour et dans un élan, se met à courir pour ne plus perdre une minute. C’était le projet du moins car dans la réalité elle se prend de plein fouet le malchanceux Shinigami blond qui passait par là. Déséquilibrée, elle tombe sur les fesses. La surprise du choc l’étourdit l’espace de quelques secondes durant lesquelles elle se demande ce qu’il vient de se passer. Puis elle remarque l’homme qu’elle vient de percuter.

- Oh pardon, désolée ! J’vous ai pas fait mal ?

Une masse sombre s'abat sur lui.

Il tombe sur les fesses et regardait ses boules de riz mourir sur le sol...

- Mais qu'est ce que ...

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Quelques heures plutôt.

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Mamoru avait son jour de repos. Enfin. Fini les papiers, les visites ici ou là pour les affaires de la Troisième Division. Il avait décidé de se promener en tenue civile dans les quartiers marchands du Seireitei. Ils y avaient quelques boutiques qui pouvaient l'intéresser. Portant une belle tenue aux couleurs pastel, il partit tout joyeux.

Ses propres secrétaires riaient en le voyant sortir de son bureau. Ils savaient que leur Vice Capitaine se moquaient bien souvent de ce qu'on pensait de lui. Son esprit libre était un peu sa marque de fabrique. Un sourire sur ses lèvres, une légère révérence fut sa réponse. Puis, il sifflota en quittant sa Division.

Le temps était léger et agréable. Cela changeait des jours de pluie des dernières semaines, il en avait eu marre de sortir pour des rencontres officielles sous une pluie battante. Alors que ses porteurs se mettaient en position, il leur fit signe qu'il y allait à pieds. C'était pas une visite officielle, le besoin de forme n'était donc pas privilégiée.

Quelques minutes plus tard, il déambulait dans la rue commerciale et vit une petite échoppe qui vendait des boule de riz aux haricots rouges. Affamé, il en commanda trois et les obtint dans une feuille de papier. Il paya et repartit vers d'autres plaisirs. Ce fut alors que... le présent revint dans toute sa splendeur.

Il pleut du riz c’est la fin des haricots ! Ah, non, c’est juste la farce… La Blanche les ramasse tant bien que mal en comptant dans sa tête, un, deux…

- Moins de trois secondes ! Si ça fait moins de trois secondes c’est comme si elles n’étaient jamais tombées ! Vous connaissez la règle ?

Et maintenant elle a les mains pleines de riz gluant-collant, d’une forme et d’un aspect plus que douteux. Pas de quoi choquer la demoiselle qui a eu l’habitude de fouiller les poubelles à une époque pour trouver à manger, mais ici ce n’est probablement pas très approprié. Seulement elle n’a pas réfléchi et agi tel que son instinct le lui dictait et pour elle, la nourriture c’est important, plus que d’aider une personne à terre à se relever. D’ailleurs, elle aussi est encore au sol, à genoux. Il lui faut un peu plus que quelques secondes pour se rendre compte de la situation.

Le jeune homme semble sous le choc ; évidemment il ne l’a pas vue venir celle-là. Repérant la feuille de papier, elle pose le reste des boulettes dessus, s’essuie les mains sur son Shihakushō puis se redresse en lui tendant la main.

- Désolée… J’vous en paie des nouvelles ? J’crois que celle-là vous n’en voudrez plus...

Même si elle a fait ce qu’elle a pu pour les sauver, même si cela fait moins de trois secondes qu’elles ont touché la terre ferme, ça n’évite pas la poussière, les cheveux ou autres particules douteuses de se coller dessus. Pire encore alors qu’il s’agit de riz. Elle n’avait pas prévu cette dépense à la base, mais bon, c’est une brave petite, elle tient à réparer ses boulettes !

- J’suis Shingen Mizuki de la dixième.

Elle n’a pas peur de se présenter, même si c’est pour se coltiner un nouveau surnom après. Déjà connue à l’Académie comme bordélique, elle se demande ce que ça pourrait donner cette fois… Le boulet ambulant ?

- Mais....

Ce fut son premier mot et, encore les yeux écarquillés, il avait l'impression de voir une pièce d''un vieux Bunraku raté. Ses boules de riz aux haricots rouges, malaxés avec un peu de terre... Sa tête dodelinait et regardait Mizuki, c'était qui elle ? Toute personne l'observant aurait pu voir une nuée de corbeaux voler au-dessus de sa tête.

Lentement, il reprit ses esprits et salua la jeune femme. Bon, ses boulettes étaient bonnes à jeter mais elle faisait tout pour réparer sa faute. C'était charmant. Encore assis, des gens passaient autour d'eux et regardaient de haut les deux ahuris encore assis. Mamoru s'en moquait pas mal.

- Ah. Bonjour ! Sanbantai Fukutaichō Hinotori Mamoru... Heureux de vous connaître et merci de me rendre mon repas.

Il éclata de rire en voyant ce qu'il en restait. Levant les mains en signe de légère protestation, il fit un signe négatif de la tête et répondit en même temps.

- Non non non... On va aller dans la boutique et en reprendre d'autres... Ceux ci sont malheureusement... Ah et non, j'ai appris une chose dans le monde des vivants, il ne faut pas se nourrir d'une chose tombée à terre. Il parait que ca rend malade...

La réponse était à côté de la plaque. Enfin presque, il ne savait pas vraiment comment gérer ce genre de situation, bien une première pour lui. Il était rare de le surprendre, étant souvent sur ses gardes. Était ce la faute de ces boulettes sataniques ? Il riait intérieurement face à la bêtise de sa propre réflexion. Ils étaient en tout cas dans une drôle de situation et le jeune homme se releva en tapotant son kimono.

- A la rigueur, si cela vous dit, faisons nos courses ensemble ! Cela remboursera les boulettes de riz ! Ca m'évitera aussi d'acheter des vêtements pas très beaux... On n'arrête pas de me dire que j'ai mauvais gout, vous vous rendez compte ?

Hilare, il trouvait cette journée vraiment drôle.

Logique, on ne sait pas ce qui a foulé le sol avant que ce soit la boulette de riz alors qui sait quelle saleté de bactérie se trouve là à attendre de rendre malade l’imprudent ? Mizuki opine à la proposition du jeune blond. Voilà une bonne façon de se racheter. Et en prime, elle venait d’obtenir le parfait guide pour ses propres achats à elle ! Elle ne pouvait pas mieux tomber. Il a l’air gentil et abordable, elle a plutôt de la chance jusqu’à présent elle n’est pas encore tombée sur des personnes désagréables. Elle ne se fait pas d’illusion, elle sait qu’il en existe, mais si elle ne les croise pas alors c’est tant mieux. Se reculant d’un pas, elle observe sa tenue aux couleurs pastel et hausse un sourcil.

- Qui dit que vous avez mauvais goût ? C’est pas commun p’t’être mais c’est pas moche. Ça va bien avec vos cheveux, c’est rafraîchissant. Et puis vous faites bien comme vous voulez de toute façon.

Elle sourit. Un Vice Capitaine ça doit bien avoir le droit de porter ce qu’il veut. Même elle qui n’a aucun siège se permet de ne pas être très regardante avec sa propre tenue. Question de bien être. En n’attachant pas son Shihakushō correctement et en laissant apparaître le haut de coton non tinté lui enserrant la poitrine, elle non plus n’est pas très conventionnelle.

- Je serai ravie de vous avoir pour camarade de shopping ! C’est la première fois que je viens ici et j’avoue que je suis complètement perdue avec toutes ces boutiques. Un peu d’aide ne serait pas de refus ! Par quoi voulez vous commencer ?

De sa poche elle sort une petite liste où elle a noté tout ce qu’elle devait rapporter de ses courses. Sur une ligne, un simple point d’interrogation dont elle donnera certainement la signification plus tard. Pour le moment, elle peut bien se concentrer sur les premières choses de sa liste.

- Là où vous achetez vos vêtements ils vendent des rubans aussi ? Il m’en faudrait un c’est pour offrir à une amie. Elle est noble alors il m’en faut un de bonne qualité...

Un peu gêné, il se frotta les cheveux en entendant les bonnes attentions sur sa tenue. Mamoru aimait les couleurs estivales, voire automnales selon son humeur.

- Je vous remercie.

La question suivante demanda quelques instants. Il l'invitait à le suivre dans un premier temps. Arrivés devant l'échoppe, il reprit des boulettes de riz aux haricots rouges. Flâner entre les étals sans avoir quelque chose sous la dent, une hérésie. Tout cela lui rappelait ses balades dans les rues de Tokyo ou même dans les terres occidentales du monde humain.

- Bon, maintenant qu'on peut manger. Je vous propose une balade dans les rayons de tenues militaires. Il faut toujours en avoir quelques uns de réserve et j'en connais un qui offre un excellent rapport qualité prix !

Surtout que ce commerçant vendait ses marchandises à la Famille Hinotori depuis des années. Mais, il fallait dire que le Shinigami n'en avait qu'une connaissance parcellaire de tout cela. Les étals étaient remplis de maintes marchandises, le noir était vraiment la couleur idoine dans le Seireitei. Au grand désespoir de l'Hinotori, il ne comprenait pas qu'on s'enfermasse à ce point dans des tenues de la sorte.

Oui, on était dans une armée. Mais dans les armées humaines, tous les corps n'avaient pas forcément tous les mêmes couleurs ou mêmes symboles. Il garda ça pour lui et s'arrêta devant un étal avec surprise. Il vit des sandales à ailettes avec des cordelettes en soie rouge.

- Ah tiens, autre chose que du noir et du blanc... Peut-être que... Madame, auriez vous des rubans de différentes couleurs ?
- Oui, Hinotori Dono, nous en avons. En soie comme d'habitude ?
- Oui, vous en mettrez trois pour la demoiselle. J'ai tâché ses vêtements avec de l'haricot rouge, je suis distrait parfois...
- Ahaha, on vous changera pas O'Doo. Je vais vous prendre cela, un instant.

O'Dono. Soudain, il se rendit compte que cette manière de parler donnait son rang de façon un peu trop ostensible. La simplicité était une chose qu'il appréciait avec les gens, surtout quand il n'était pas dans ses obligations militaires. Là, il fallait en imposer en mettant en avant ses ascendances nobiliaires.

La Blanche suit docilement son guide improvisé. Il refait le plein de boulettes de riz et elle en profite pour se prendre une brochette de dango. Un remerciement plus tard à la vendeuse, elle se retrouve embarquée dans un magasin d’uniformes. Alors qu’elle se demande ce qu’elle fait là, regardant alternativement la tenue du jeune homme et la sienne, ils arrivent devant des chaussures un peu trop excentriques aux goûts de la jeune femme mais qui plairaient probablement à la petite Daestra.

Elle se remet à sourire lorsque la vendeuse affirme avoir les rubans qu’elle recherche. Un mot attire son attention et la jeune femme tourne la tête vers le Vice Capitaine.

- Dono ? Vous connaissez certainement mon amie alors ! Chibiko Daestra. Elle est vraiment douée ! Elle a fait que trois ans à l’académie. Au premier cours de Kidō, elle maîtrisait déjà la technique c’était impressionnant ! Elle m’a bien aidée. J’suis pas très forte moi vous savez, mais je fais de mon mieux et je m’entraîne tous les jours ! Et quand j’aurai le Bankai, personne pourra dire que je suis un boulet !

Ses petits poings serrés devant elle, elle donne l’impression de voir une gamine surexcitée, ultra motivée. Sa gentillesse, son optimisme à toute épreuve et son innocente naïveté peuvent soit la rendre agaçante, soit attachante. C’est un peu tout ou rien avec elle. Heureusement, elle est bien entourée et elle sait que ses deux meilleurs amis veillent sur elle.

- Mais euh… Vous n’allez pas payer quand même ? C’était ma faute j’ai été trop brusque en me retournant.

Petite moue en coin, elle est sincèrement désolée d’avoir ainsi gâché de la nourriture. Là d’où elle vient, ce serait très mal vu car bien trop cher. Mais elle n’est plus aussi mal lotie désormais et de toute façon, ils n’ont réellement besoin que d’eau fraîche pour vivre. La nourriture étant un plus, un luxe, un plaisir que l’on s’offre.

Regardant autour d’elle, elle cherche des yeux autre chose que du noir parmi les vêtements. Reposant ses yeux ambrés sur Mamoru, elle lui sourit doucement.

- Hum par contre y a pas grand-chose pour vous ici. Ça manque de couleurs tout ça !

Elle vérifie sa liste, son index se posant sur la raison initiale de sa venue dans ce quartier commercial.

- Et après il me faudra trouver un coffret, une petite boite bien robuste.

Rafraichissante. Ce fut le premier mot qui vint à ses pensées en voyant la jeune femme serrer ses points, en parlant de son ami. Les Chibikos... Ah oui, la visite à la Seconde Division. Cela lui revint d'un coup en levant légèrement la tête.

- Ah mais ouiiii, je l'ai croisé aux archives de la Seconde Division. Nous devons bientôt nous revoir dans une situation un peu moins... protocolaire ! Vous pourrez venir si vous voulez, ce sera une petite réception certainement. Mangeant sa boulette de riz avec appétit. Ah oui ? Vrai que le Kidō est un art qui demande plus de pratique qu'autre chose. Si elle avait une affinité naturelle avec, ca été facile. D'autres c'est pour la lutte, d'autres avec un boken... On n'est pas tous pareils.

Il souriait devant cette évidence. Normal de se sentir mauvais quand on faisait quelque chose qu'on ne pigeait pas de suite, mais, le contraire pouvait être tout aussi vrai dans un autre style. Il existait certainement des domaines où la jeune femme était plus compétente que n'importe quel autre Shinigami.

- Vous voyez, il est fort possible que vous ayez une qualité en temps que Shinigami que Chibiko Dono n'a pas. Pour le Bankai, je l'espère pour vous, c'est un chemin sinueux à ce que j'ai compris.

Un visage rassurant se dessinait sur son visage alors qu'il finissait sa phrase. Il n'avait pas été plus loin dans son explication sur le Bankai, il n'aimait guère parler de cela. Rares étaient les Shinigamis ayant développé ce rang, c'était pourquoi il estimait que moins on en disait, mieux c'était. Soudain, elle eut une réflexion qui le fit un peu sursauter.

- Mais non mais non.... C'est pas grand chose et j'ai été plus que distrait aussi... On va dire match nul.

Alors qu'ils avançaient, elle rajouta une mention qui rendit pensif le Vice Capitaine. Oui. C'était tout simplement noir et terne. Il s'esclaffa un instant et invita à aller vers d'autres boutiques. Alors que celles-ci démontraient leurs étals et leurs trésors, quelques rouleaux de tissus estivaux attirèrent son attention.

- Ah, ptet ca non ? Et quand vous entendez coffret ? Pour des bijoux par exemple ?

Une réception ? Le genre de rassemblement avec de la musique, à manger et plein de gens intéressants ? Ouais ça devrait être super d’aller à ce genre de chose en théorie. Mais est-ce qu’elle pourrait vraiment y aller parce qu’en général la plupart du temps quand les nobles font des réceptions, les Shinigami comme elle ne sont pas conviés. Mizuki n’est pas du genre à en prendre ombrage mais elle ne voudrait pas déranger. De son côté si elle souhaite s’amuser, elle fait tout aussi bien en se réunissant avec ses amis proches.

- Vous êtes sûr que je pourrais venir ? J’suis pas le genre de personne qu’on invite d’habitude.

La Blanche se met à réfléchir, cherchant à quel niveau elle pourrait être meilleure que Daestra. Difficile de trouver quelque chose lorsque l’on est vraiment médiocre à tous les niveaux.

- Hum… Je suis plus grande qu’elle !

Comment ça on s’en fou ça ne compte pas ? Mais si ! C’est un détail sur lequel ses potes ne la taquinent pas contrairement à son amie qui se prend toujours des réflexions vis à vis de sa taille. Bon mis à part ça effectivement ça ne lui apporte pas grand-chose en combat.

- Hum… Peut être que je frappe un peu plus fort avec mon Zanpakutō. Et vous, c’est quoi votre point fort ?

Les rubans achetés sont soigneusement rangés dans son sac après qu’elle ait remercié le jeune homme. Les match nul ça lui arrive de plus en plus souvent en ce moment. Peut être que c’est le signe que bientôt elle dépassera cette étape et finira par gagner ? Ils approches de tissus plus colorés et elle acquiesce aussitôt.

- C’est mieux oui mais euh, vous savez coudre ? Perce que là c’est juste du tissus faut en faire des vêtements après… Moi j’prends que des trucs tout fait déjà. Je sais rapiécer des vêtements déchirés, mais faire un truc complet c’est beaucoup de travail ! En ce qui concerne le coffret. Oui en quelque sorte. J’ai un ami qui avait une boite, assez petite, il rangeait une bague super importante dedans mais elle est tombée et s’est cassée… Alors j’veux pas plus gros comme modèle, mais que ce soit super résistant aux chutes !

La jeune femme ne manquait pas de caractère. Un mélange subtil entre deux extrêmes mais il ne savait pas s'il était sûr de lui. Un sourire se dessina sur ses lèvres en entendant la remarque sur la question de tailles entre les deux jeunes femmes. Il ne comptait pas relever la remarque mais sa réponse.

- Vous pourrez, considérez vous comme mon invitée. Après tout, la tradition de ma famille est que toute personne est le bienvenue dans nos festivités. Il faudra juste faire attention à certaines égos...

Il ria de bon coeur. Vrai qu'énormément de nobles n'étaient pas très agréables dans leurs discussions avec des castes moins élevées que la leur. Toutefois, c'était pas son cas et il ne comptait pas approfondir le sujet de toute façon.

- Mon art est basé sur les flammes. Comme l'illustrent les tatouages sur mes avants bras. Mais bon... j'ai perdu énormément des secrets de ma famille, je rêve un jour de les retrouver.

Révéler cela n'était pas un secret. Toute personne s'informant un minimum apprendrait que les Hinotori étaient spécialisées dans les grandes forges du Seireitei.

Coudre ? Il resta silencieux, stupéfait même. Il s'attendait pas du tout à cette question. C'était rare de le mettre en situation aussi mal à l'aise à vrai dire, sa main se posa naturellement sur sa tête afin de la gratter en répondant à la jeune Shinigami.

- Coudre ? J'avoue que non. Mais je suis pas contre le fait d'apprendre. Pour le coffret, il doit y en avoir auprès d'un ébéniste. On peut aller voir si vous voulez ? Qu'est ce qui s'est passé avec la précédente ?

La Blanche sourit face à l’apparente bienveillance du blond-Shinigami. Pour l’heure elle se dit que de toute façon il n’y a pas encore de fête de prévue. Quant aux égos, ça ne lui fait pas peur puisqu’elle est du genre à ne pas se préoccuper de ce que les autres peuvent penser d’elle. Tout ce qui compte c’est qu’elle fasse bien ce qu’on lui demande, qu’elle ne soit pas un boulet durant les missions et que l’on ait rien à lui reprocher, le reste on s’en fou. D’où elle vient, on s’en fou. Cela ne change pas qui elle est. Ça ne fait pas d’elle une mauvaise personne ni une personne moins fréquentable. Ça en fait juste une femme plus forte, plus humble, moins ambitieuse que les autres. Et finalement, ce n’est pas si mal.

Mamoru décrit son pouvoir comme faisant partie de ceux usant du feu. La Shingen a tendance à croire que ce dernier matérialise une facette de nous-même. Alors si elle reste logique dans ses croyances, le Shinigami aurait un trait de caractère qui y est lié. Il y a plusieurs symboliques possibles autour des flammes et certainement une qui lui soit adaptée. Cet élément lui évoque, entre autres, la passion, le danger, la colère ou la chaleur réconfortante. En somme, du bon comme du mauvais. Haussant un sourcil elle demande :

- Des secrets de famille ? Perdus genre, au fil des ans parce qu’ils ont été oubliés ou juste, perdus genre, vous retrouvez pas les documents qui en parlent ?

Plus facile de les retrouver dans le deuxième cas en tout cas de son point de vue. Bien que les deux paraissent bien compliqué. Elle lui souhaite néanmoins de parvenir à exaucer ses rêves. Elle opine à la mention de l’ébéniste.

- Comme je vous disais, la boite est tombée. En fait j’aidais mon amis à déménager de l’Académie à sa nouvelle division et en voulant ranger les affaires, elle lui a échappé des mains.

Elle ne se souvient plus trop des détails, mais cela doit être à peu près ça. En tout cas, une chose est sure, c’est que la boite est brisée et que c’était important pour Shinjiro. Alors elle se laisse guider jusque chez l’artisan et elle lui décrit ses attentes, mime les dimensions avec ses mains jusqu’à ce qu’il ait assez d’informations pour lui proposer un modèle qu’il avait déjà confectionné.

- Vous permettez que je fasse un test ? Vous m’assurez qu’elle est solide, mais j’veux voir ça par moi même.

La boite en bois est tendue devant elle et lâchée tout simplement. Cette dernière tombe dans un bruit sourd mais sans se briser, ni s’ouvrir. Impeccable. Mizuki vérifie, pas une seule fissure en vue.

- Parfait ! J’vous la prends.

Elle se tourne ensuite vers son accompagnateur.

- Il me reste une dernière chose à trouver. Je voudrais faire un cadeau à quelqu’un que je considère comme mon frère, mais je ne sais pas trop ce qui pourrait lui faire plaisir. J’ai pensé à un bracelet en cuir, gravé de nos noms à l’intérieur, mais je ne suis pas sure… Qu’est ce que vous en pensez ?