Serpiente
Données Spirituelles
Grade: 19ème siège - Deuxième Division
Jeu 13 Oct 2022 - 21:15 - Une soirée idyllique
Toute histoire commence quelque part. Les plus grands conteurs narrent des fables incroyables. Des légendes concernant des figures légendaires, à la destinée hors du commun. Des héros au cœur pur, des vilains à l'âme noire comme la nuit.
Souvent le contexte mérite qu'on s'y attarde, ajoutant parfois une touche féerique, ou insufflant un malaise lovecraftien. Faire du cadre de l'histoire une composante, sinon cruciale, à minima importante du récit.
Ici, oubliez aussi bien la première proposition que la seconde. Point de héros ou d'adversaire redoutable à vous mettre sous la dent. Un homme des plus ordinaires. Il a la trentaine bien tassée, quelques mèches rebelles lui retombent sur le haut du visage, venant occulter son principal trait reconnaissable. Un cache-œil en cuir lui traverse le visage. Cet accessoire de mode pourrait sembler hors de propos sur un quidam, mais le reste de la lugubre panoplie du Serpent ne laisse pas trop de place au doute. Son regard dur en fait de même : Il ne s'agit pas là d'une coquetterie. Le sabre qui pend le long de sa jambe, lui, trahit autre chose. Il s'agit là d'un membre de la police, ou, à défaut, de l'une des divisions armées qui ose mettre les pieds en ces lieux malfamés
Car, si le protagoniste n'a rien - ou si peu - de particulier, le lieu, lui, est plutôt remarquable. Et pas dans le bon sens, seigneur, certainement pas. Dire que c'est un trou serait manquer de respect à ceux qui les creusent. On est clairement là dans le cas d'un zinc de piètre qualité. Le sol est une sorte de parquet aux lattes mal fixées. Les tabourets sont bancals. Les verres ébréchés. Et le comptoir ressemble plus à une buche mal dégrossie qu'à une planche. Valeureux celui qui pose les mains sue ce dernier. Il a cependant deux qualités.
La première, d'exister depuis longtemps. Assez longtemps pour qu'un nouvel arrivé comme le Serpent puisse y avoir fait ses premières gammes, il y a de ça une vingtaine d'années. Si sa présence a pu surprendre au début - et on parle d'un début plutôt ... ancien - aujourd'hui il n'en est rien. L'Américain a l'habitude de se laisser voir dans ce rade régulièrement. Pas assez pour qu'on ne puisse deviner s'il va s'y trouver. Suffisamment pour qu'on sache qu'il est de bon ton de ne pas "causer de problèmes" lorsque le borgne est assis à l'un de ses tabourets.
La seconde, qui sera très probablement ignorée pour ce récit, est qu'il est impossible de croiser un autre Shinigami en ces lieux. Tout bonnement impensable. Enfin... Bon. D'accord, peut-être que je m'avance finalement un peu trop.
Le fait est que Robert Snake, pour ne pas changer, lorgnait de son œil unique sur un verre de mauvais bourbon. Ou de quelque chose qui s'en approchait. Il avait vite compris que la qualité de l'alcool n'avait d'importance que pour ceux qui redoutaient perdre langue, foie et gorge, aussi, il était plutôt tranquille de ce côté là. Le barman, un vieux bonhomme bedonnant et à la calvitie avancée, avait hoché la tête, comme à chaque fois qu'il passait la porte battante du bar. Leur contrat était assez simple, finalement. Il virait les malpropres, et il lui servait de la mauvaise tise. Pas de la bonne. Il n'en avait pas, de toutes façons.
Le dos au mur - toujours le dos au mur - le borgne fixait donc son verre. A quoi pouvait-il bien penser...
Souvent le contexte mérite qu'on s'y attarde, ajoutant parfois une touche féerique, ou insufflant un malaise lovecraftien. Faire du cadre de l'histoire une composante, sinon cruciale, à minima importante du récit.
Ici, oubliez aussi bien la première proposition que la seconde. Point de héros ou d'adversaire redoutable à vous mettre sous la dent. Un homme des plus ordinaires. Il a la trentaine bien tassée, quelques mèches rebelles lui retombent sur le haut du visage, venant occulter son principal trait reconnaissable. Un cache-œil en cuir lui traverse le visage. Cet accessoire de mode pourrait sembler hors de propos sur un quidam, mais le reste de la lugubre panoplie du Serpent ne laisse pas trop de place au doute. Son regard dur en fait de même : Il ne s'agit pas là d'une coquetterie. Le sabre qui pend le long de sa jambe, lui, trahit autre chose. Il s'agit là d'un membre de la police, ou, à défaut, de l'une des divisions armées qui ose mettre les pieds en ces lieux malfamés
Car, si le protagoniste n'a rien - ou si peu - de particulier, le lieu, lui, est plutôt remarquable. Et pas dans le bon sens, seigneur, certainement pas. Dire que c'est un trou serait manquer de respect à ceux qui les creusent. On est clairement là dans le cas d'un zinc de piètre qualité. Le sol est une sorte de parquet aux lattes mal fixées. Les tabourets sont bancals. Les verres ébréchés. Et le comptoir ressemble plus à une buche mal dégrossie qu'à une planche. Valeureux celui qui pose les mains sue ce dernier. Il a cependant deux qualités.
La première, d'exister depuis longtemps. Assez longtemps pour qu'un nouvel arrivé comme le Serpent puisse y avoir fait ses premières gammes, il y a de ça une vingtaine d'années. Si sa présence a pu surprendre au début - et on parle d'un début plutôt ... ancien - aujourd'hui il n'en est rien. L'Américain a l'habitude de se laisser voir dans ce rade régulièrement. Pas assez pour qu'on ne puisse deviner s'il va s'y trouver. Suffisamment pour qu'on sache qu'il est de bon ton de ne pas "causer de problèmes" lorsque le borgne est assis à l'un de ses tabourets.
La seconde, qui sera très probablement ignorée pour ce récit, est qu'il est impossible de croiser un autre Shinigami en ces lieux. Tout bonnement impensable. Enfin... Bon. D'accord, peut-être que je m'avance finalement un peu trop.
Le fait est que Robert Snake, pour ne pas changer, lorgnait de son œil unique sur un verre de mauvais bourbon. Ou de quelque chose qui s'en approchait. Il avait vite compris que la qualité de l'alcool n'avait d'importance que pour ceux qui redoutaient perdre langue, foie et gorge, aussi, il était plutôt tranquille de ce côté là. Le barman, un vieux bonhomme bedonnant et à la calvitie avancée, avait hoché la tête, comme à chaque fois qu'il passait la porte battante du bar. Leur contrat était assez simple, finalement. Il virait les malpropres, et il lui servait de la mauvaise tise. Pas de la bonne. Il n'en avait pas, de toutes façons.
Le dos au mur - toujours le dos au mur - le borgne fixait donc son verre. A quoi pouvait-il bien penser...