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Taira Serena

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la septième division
Ven 9 Déc 2022 - 18:03 - Au coeur de nous (Acquisition Bankai) [En cours] 2017

‘’Même si tu essayes de le leurrer,
Le destin réussit toujours à te rattraper.
Détourne le regard de sa lame aiguisée,
Verdandi sait quand ta vie est comptée !

Tu auras beau pleurer des larmes de sang,
Transformer les cieux en impétueux flots.
La terre saura dévorer tes sanglots,
Pour nourrir les corps de ses enfants.

Laisse toi guider par le pétrichor,
Ressens les vibrations de la pluie,
Le tremblement des feuilles à minuit,
Puis écoute ceux qui sont morts.''



Combien d'années se sont écoulées...
Combien d'hiver ont passées …
Combien de larmes ont coulées …
Combien de campanules ais-je planté ?


Plus d'une cinquantaine d'année durant, cette date symbolisait les remords, les doutes et la recherche perpétuelle du pardon. Aujourd'hui, le ciel souhaitait m'accompagner dans cette mission. Ce n'était pourtant pas de cette présence là dont j'avais besoin mais c'était la seule que répondait à mon appel. Agenouillée devant leur tombes, les yeux clos, les mains posées sur le sol meuble et la pluie qui perlait le long de mon visage, les mêmes questions me revenaient inlassablement. Comme chaque année, je répétais les mêmes gestes dans l'espoir qu'un jour, vous me pardonniez … non plutôt que je me réhabilite moi même.

Comme à l'accoutumé, je posai mon Zanpakutō juste à côté de moi, face à la sépulture de mon jeune frère. Je n'étais pas la seule qui doit exprimer mes regrets, il le doit également ! Pendant toutes ces années, je n'ai jamais cessé de me chercher des excuses, de blâme Naminageku pour ce tragique accident mais maintenant … Je me rend compte que je suis autant responsable … Non ! Je suis l'unique fautive ! Peut être que ta place n'est pas là, à côté de moi mon ami ! Mais en face, je devrais également m'excuser auprès de toi.

Les souvenirs me gagnèrent une nouvelle fois … Une même journée pluvieuse, une même nature douteuse mais avec vous deux à mes côtés !



''Il y'a cinquante ans, troisième district de la zone Est du Rukongai.

Il y'a des jours si spéciaux dans une vie,
Des moments que jamais on n'oublie,
Le nom de votre fidèle complice,
Et ceux qui forgent vos cicatrices.

Ce nom qui résonne dans mon esprit, serait-ce le tien mon cher ami ? Je me demandais à quoi tu pouvais bien ressembler, quel image se dissimulait derrière ta voix suave. Y'a t-il un moment plus excitant dans la vie d'un Shinigami, que celui ou, pour la première fois, ton Zanpakutō se confie à toi. Un simple nom, et ce lien qui se forge jusqu'à la mort de l'un d'entre nous. Depuis combien de temps cherchais tu à me le confier ? Je me souviens que pendant de nombreuses nuits, j'ai rêvé de ta présence mais le seul son que je percevais, c'était ton cœur résonnant dans mon monde onirique …

Naminageku ! J'étais fière, honorée mais si terrifiée ! Peur des responsabilités inhérentes à ce savoir. Alors qu'avant, quand tu n'étais qu'une simple lame, je ne te considérais que comme tel, une arme rien de plus ; désormais, le fait de percevoir ta voix m'a permis de me rendre compte que tu étais bien plus, une partie de moi. A partir de ce moment, je pensais que notre lien ne pouvait que se développer, j'avais tort !

La première personne à qui je voulais montrer mon nouveau pouvoir était bien évidemment ma mère. Non pas pour lui rappeler qu'elle était toujours incapable d'entendre la voix de son propre Zanpakutō mais surtout car son assentiment m'importait encore … Je souhaitais également que mon jeune frère soit fier de moi ! Avec cette excitation qui m'animait et la volonté juvénile de ressentir l'estime de ceux que j'aimais, je leur montrais ma lame, prête à résonner et à les charmer de sa douce mélancolie.

Ondule, Naminageku !

A ces mots, je pu contempler leur yeux brillaient à la vue de cette libération... Que tu étais magnifique, tout de bleu ornée même si je ne comprenais pas à l'époque le véritable sens de cette couleur... Naïvement, je pensais que c'était ta forme de base, une erreur que je ne commettrais plus !Instinctivement je pensais que rien ne pouvais arriver, que tu allais écouter mon souffle et créer des ondes de faible intensité uniquement pour, comme je le le voulais, leur faire une démonstration de tes capacités.

Mon cœur battait si fort en pensant à tous les moments que nous allions vivre ensemble, à cette nouvelle phase dans mon existence en tant que Shinigami ou j'allais enfin pouvoir me montrer … utile! Alors que j'approchais mes lèvres de ton encoche, je pouvais percevoir mes propres battements résonnaient à travers ton manche. Comment aurais-pu imaginer que ce lien entre nous allait se révéler être le symbole même de notre désynchronisation ? Les doigts justement placés pour cette démonstration devant ma famille … j'émis le premier souffle...

A partir de là, plus rien ! La résonance fut elle que je perdis connaissance quasiment instantanément. Rien ne s'était passé comme à l’entraînement … la puissance de Naminageku n'était en rien comparable à mes premiers essais car mes émotions étaient plus forts que jamais à ce moment. J'ignore combien de temps s'était écoulé lorsque, difficilement je rouvris les yeux. Je me souviens … que je percevais des pas tout autour de moi, des personnes couraient partout et étaient en train de me déplacer je ne sais ou. Que s'était-il passé ? Je ne l'ai compris que quelques heures plus tard.

Des membres de la quatrième division était rapidement arrivés sur place, à la suite de nombreux témoignage d'explosion dans le troisième district. Ils ont du me trouver là, inconsciente, mais toujours vivante... Mes proches n'avaient pas eu cette chance. Ils m'ont indiqué que leurs corps n'avait pas été trouvé mais je reste encore persuadée aujourd'hui que c'était uniquement pour me dissimuler l'état dans lequel ils se trouvaient.

J'ai bien évidemment était interrogée peu de temps après et du répondre de mes erreurs … Les répercussions furent simple et, étrangement, j'étais prête à m'infliger la même punition seule … Je ne pouvais libérer mon Zanpakutō que dans la salle d’entraînement de la division et ne pas l'utiliser en présence d'autre personne tant que je n'aurai pas appris à le maîtriser totalement. Encore actuellement, je pense que mes anciens professeurs ont joué un rôle dans cette sanction, plus que légère au regard de mes actions. Il me fallut bien du temps pour apprendre et surtout pour faire mon deuil mais désormais ... le moment était venu que nous ne fassions qu'un!


Je ne ressentais plus rien, aucune tristesse, aucune colère, même plus de rancœur, ni envers toi, ni envers quiconque. Mon cœur battait lentement mais monotonement et seule la pluie constante marquait un rythme soutenue sur mon visage. J'étais enfin prête à avance, prête à me pardonner et surtout motivée à écrire le prologue de notre nouvelle histoire. J'ignorais si ta confiance envers moi était identique à celle des premiers jours ou si les nombreuses années passées dans ta forme scellée avaient eu raison de notre lien mais dans tout les cas, cette pluie battante marquera le début d'un nouveau chapitre, que tu le veuilles ou non !

-Tu n'as rien à dire ?
Demandai-je à mon Zanpakutō en le prenant en main.

Non, après tout, qu'aurais-tu à me conter ? Tu n'as rien à te reprocher, tu n'as fait qu'obéir à mon commandement. Il est enfin temps que nous débutions une nouvelle vie … tout les deux ! Qu'en penses-tu … Je sais que tu peux percevoir mes pensées alors réglons ça, une bonne fois pour toute.

-Cinquante-huit … Es-tu sûre de toi ?!

La situation était inversée par rapport à notre première rencontre … alors que pour apprendre sa première libération, je m'étais moi même retrouvée dans son monde intérieur, il était désormais là, face à moi et à la sépulture de mon jeune frère. Dans une tenue colorée, ressemblant à un jeune barde des plus innocents, il s'installa sur la pierre marbrée. Même si cela faisait une cinquante d'année que je ne l'avais pas revu, rien ne semblait avoir changé … ses longs cheveux noirs volaient au gré des souffres humides et ses traits inexpressifs !

-Que penses-tu faire … descend ! Lui hurlai-je sans la moindre once de respect.

Gardant cette horripilante passivité, il s'exécuta tout en s'approchant doucement de moi. Alors même que j'étais décidé de reconstruire notre relation, le fait de le revoir tel quel, aussi impénétrable, me rendit encore plus tendue qu'auparavant. Je ne savais plus quoi ressentir … mais je restais certaine d'une chose. Si il daignait se matérialiser dans notre monde cela ne pouvait signifier qu'une seule chose, c'était maintenant ou jamais que nous allions soit couper le fil à tout jamais soit le tisser encore plus durablement.

-Soixante-et-un … Penses-tu être en position de me donner des ordres ?


A quoi jouait-il ? Que comptait-il ? Pourquoi était-il là ? Le moment n'était pas aux question. Je devais rester à l'affût, observer ses mouvements, attendre sa réaction et être prête. Continuant ses pas, lents mais réguliers, jusqu'à moi, il s'arrête à environ trois mètres, tandis que la pluie commençait peu à peu à s’atténuer. Soudain, il s'élança vers moi, d'une vitesse telle que je ne pus même pas réagir et plaça le bout de sa lame sous mon menton. Aucune agressivité ni menace n'émanait de ses mouvements, quant à moi, je n'avais plus peur de lui. Je me contentai de le regarder, stoïque, attendant la suite.

-Soixante … Bien ! J'ai peut-être raison , tu serais donc prête ! Ton cœur est stable et tu as abandonné tes émotions. Que tu sois en colère ou terrifiée, ton rythme cardiaque n'augmente pas. Tu ne pourras donc plus te laisser surprendre par moi.

A ces mots il plaça le bec de son instrument à ses lèvres et entama une douce mélodie. Je pouvais ressentir les très légères vibrations autour de moi mais d'une intensité si faible qu'elles ne faisaient qu'effleurer l'écorce des arbres autour de nous puis tout à coup, le Zanpakutō prit la même couleur bleutée que lors de … cet incident, et l'onde qui suivit fut d'une telle puissance que toute la sylve fut détruite. Heureusement, les sépultures mortuaires ne furent pas impactées par cette attaque. Cette démonstration ainsi que la précédence explication de Naminageku me firent réaliser les raisons derrière les événements il y'a cinquante ans.

La main contre la poitrine et les yeux clos, je me remémorai mon état d'esprit lorsque je l'ai libéré cette fois. L'impatience, l'excitation, l'envie … tous ces sentiments s’entremêlaient au fond de mon cœur. J'ai totalement perdu le contrôle, incapable de savoir les dégâts que tu allais occasionnée... je … suis la seule responsable !


-Mon cœur …

Naminageku s'avança et plaça sa main contre la mienne. Tout allait si vite, trop vite … mais comme je l'ai imaginé avant qu'il se matérialise, j'étais bien prête à tourner la page une bonne fois pour toute.

-Exactement ! Ton rythme cardiaque détermine l'intensité de mes attaques et le fait que tu sois parvenue à le stabiliser montre que tu es désormais capable d'utiliser mon plein potentiel mais ce n'est pas encore suffisant ! Tu as une dernière chose à prouver !

A ces mots, il disparut de mon champ de vision mais je pouvais toujours ressentir sa présence... il était devant, non derrière … il était partout !

-cent-soixante … synchronise toi avec moi … ce n'est qu'à partir de ce moment que nous ne formerons qu'un. Si tu parviens à modifier rapidement ton nombre de battement par minute et à me suivre, tu seras apte à m'utiliser.

Sa voix se diluait dans l'espace tandis que j'entendais son cœur battre au loin. Il battait si rapidement … cent-soixante battements par minute n'est ce pas ? Voici donc son test …

boum-boum … quatre-vingt … Quelle étrange sensation. Alors qu'à l'accoutumé, ce sont les émotions et les mouvement de notre corps qui détermine le nombre de pulsation, je devais complètement me détacher de ces idées préconçues.
boum-boum... cent … Il n'y a que mon énergie spirituelle qui peut me permettre de le modeler à ma guise...
boum-boum … cent-vingt... En la faisant envelopper mon cœur et en augmentant la pression exercée, je peux continuer à l'augmenter.
boum-boum … cent-cinquante … Mais comment faire pour la diminuer aussi rapidement ? Même si je peux aisément retourner à mon rythme cardiaque initial, la diminuer au delà risque d'être plus compliqué.
Cent-cinquante-cinq … j'ai l'impression d'avoir grimpée le Sôkyoku avec les pieds attachés. Augmenter mon rythme cardiaque aussi rapidement m'éreinte au plus haut point. Je sens mes muscles qui commencent à s'endolorir...


-cent-soixante … Synchronisation réalisée !
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Taira Serena

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