Serizawa Miyu
Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Jeu 15 Déc 2022 - 17:06 - Bitcher en se servant de la biche à la cantine
Nous étions revenus de l’expédition au Hueco Mundo. Et en dépit de tout l’investissement consacré au cours de cette mission, j’avais été démise de mes fonctions le temps qu’un conseil disciplinaire soit réuni au sein des Cups à la suite d’un accident avec ce primate de Nine. Si j’étais angoissée à la venue de cette échéance ? Pas du tout. J’étais sûre de moi. De mes accomplissements. De la qualité de mes compétences. Des suggestions que j’avais apporté à ma supérieure. Et s’il y avait eu un bris de discipline nuançant mon attitude irréprochable, c’était parce que je possédais de justes limites que ce singe avait outrepassé.
Tant qu’on ne me donnerait pas l’opportunité de me défendre en bonne et due forme, je ne permettrais à personne de discuter de mes performances au sein du désert creux. À quelques occasions, des bureaucrates de l’Ultima Necat venaient me chercher des noises. Et je ne les avais pas laissé me prendre de haut. Parce qu’ils ne valaient rien. Juste du petit personnel bon à signer les papiers, rien de plus. Qui viendrait demander leur avis, à eux ? Personne. Alors, qu’ils évitent de se la ramener devant moi.
Au fond, oui, j’étais un brin agacée. Car j’aurais aimé que ma commandante directe me donne le temps de m’expliquer sur place plutôt que de m’humilier aux yeux de la section et considérer sur les papiers que ma mise à l’épreuve s’était soldée par un échec. En l’état, elle se reposait. Et dans ses songes, elle devait ignorer la mesure du mal dont elle était la signataire. Alors oui, je ne lui avais jamais fait confiance. Mais là, j’étais une nouvelle fois confirmée. Et je m’attendais à des voies de condamnation disproportionnés qui ne seraient que du lynchage déguisé. J’étais dans le pif de mes supérieurs et ils avaient là une bonne opportunité d’y aller de leur ton moralisateur avec leur arsenal d’arguments d’autorité.
Puis, bien sûr, le machisme et le harcèlement sexuel étaient si banalisés dans le monde professionnel japonais que Mickael s’en sortirait probablement à bon compte. Quand bien même, j’avais la ferme intention de ne pas lui faciliter la tâche. Enfin, en attendant, je me dirigeais vers la cantine à une heure où je ne serais pas trop dérangée par les vautours qui se plaisaient à persifler sur mon dos. La consolation des losers. Il fallait bien qu’ils aient un petit quelque chose pour compenser leur existence de bons à rien.
Mon plateau servi, je me rendis vers le reste des tables et en balayant l’environnement du regard, j’eus une lueur d’intérêt en reconnaissant un visage familier. Celui de Katsuo qui s’était visiblement installé récemment à une table, seul, à jouer son rôle de forgeron ermite. J’attendis que nos regards se rencontrent pour lui dévoiler un large sourire et m’avancer en sa direction.
– Tu permets que je m’assois, s’il te plaît ?
Depuis le temps, j’abandonnais le vouvoiement à la faveur du tutoiement. Dans ma tête, même si ça pouvait paraître bizarre, il était encore le Cups avec qui je m’entendais le mieux. Et on ne s’était pas encore vus depuis mon retour. Même s’il avait dû en avoir, des retours, sur l’incident au Hueco Mundo ayant soufflé nos installations ainsi que l’altercation entre deux membres de la section scientifique. Moi-même et l’autre tocard de Mickael. Posant mon menton au creux de ma main, le coude sur la table, je le regardais avec un air gavé, dégageant un long soupire.
– Pfffffff…
Allez… dis le ! « Comment ça s’est passé ? »
Tant qu’on ne me donnerait pas l’opportunité de me défendre en bonne et due forme, je ne permettrais à personne de discuter de mes performances au sein du désert creux. À quelques occasions, des bureaucrates de l’Ultima Necat venaient me chercher des noises. Et je ne les avais pas laissé me prendre de haut. Parce qu’ils ne valaient rien. Juste du petit personnel bon à signer les papiers, rien de plus. Qui viendrait demander leur avis, à eux ? Personne. Alors, qu’ils évitent de se la ramener devant moi.
Au fond, oui, j’étais un brin agacée. Car j’aurais aimé que ma commandante directe me donne le temps de m’expliquer sur place plutôt que de m’humilier aux yeux de la section et considérer sur les papiers que ma mise à l’épreuve s’était soldée par un échec. En l’état, elle se reposait. Et dans ses songes, elle devait ignorer la mesure du mal dont elle était la signataire. Alors oui, je ne lui avais jamais fait confiance. Mais là, j’étais une nouvelle fois confirmée. Et je m’attendais à des voies de condamnation disproportionnés qui ne seraient que du lynchage déguisé. J’étais dans le pif de mes supérieurs et ils avaient là une bonne opportunité d’y aller de leur ton moralisateur avec leur arsenal d’arguments d’autorité.
Puis, bien sûr, le machisme et le harcèlement sexuel étaient si banalisés dans le monde professionnel japonais que Mickael s’en sortirait probablement à bon compte. Quand bien même, j’avais la ferme intention de ne pas lui faciliter la tâche. Enfin, en attendant, je me dirigeais vers la cantine à une heure où je ne serais pas trop dérangée par les vautours qui se plaisaient à persifler sur mon dos. La consolation des losers. Il fallait bien qu’ils aient un petit quelque chose pour compenser leur existence de bons à rien.
Mon plateau servi, je me rendis vers le reste des tables et en balayant l’environnement du regard, j’eus une lueur d’intérêt en reconnaissant un visage familier. Celui de Katsuo qui s’était visiblement installé récemment à une table, seul, à jouer son rôle de forgeron ermite. J’attendis que nos regards se rencontrent pour lui dévoiler un large sourire et m’avancer en sa direction.
– Tu permets que je m’assois, s’il te plaît ?
Depuis le temps, j’abandonnais le vouvoiement à la faveur du tutoiement. Dans ma tête, même si ça pouvait paraître bizarre, il était encore le Cups avec qui je m’entendais le mieux. Et on ne s’était pas encore vus depuis mon retour. Même s’il avait dû en avoir, des retours, sur l’incident au Hueco Mundo ayant soufflé nos installations ainsi que l’altercation entre deux membres de la section scientifique. Moi-même et l’autre tocard de Mickael. Posant mon menton au creux de ma main, le coude sur la table, je le regardais avec un air gavé, dégageant un long soupire.
– Pfffffff…
Allez… dis le ! « Comment ça s’est passé ? »