Naoki Shiori
Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème Division
Ven 16 Déc 2022 - 2:22 - Verre à moitié vide | Verre à moitié plein
De plus en plus souvent, j’étais tentée par un caprice banal à d’autres mais inconcevable à ma routine : celui de me poser. De me relâcher un peu en écartant de mon esprit la charge mentale que m’imposaient mes responsabilités. Paradoxalement, ce serait en alourdissant encore plus mon emploi du temps que j’aspirais davantage à décompresser. À moins que ce ne soit logique ? Probablement que oui. Du sens, je n’en voyais pas tant que ça à distribuer des missions à mes subordonnés. Soit, suivre protocolairement mes devoirs comme vice capitaine.
En revanche, sans dériver de ma casquette d’officier, j’arrivais à en trouver un peu plus en me rapprochant d’autres divisions afin de mutualiser nos efforts. Nous tourner vers une collaboration qui nous permette d’esquisser un projet commun envers la Soul Society. Seulement, ce travail, je pressentais que de lointains prédécesseurs l’avaient déjà fait. Et si ces investissements avaient fini par sombrer dans l’oubli, à la disparition d’individus déterminés, alors je pouvais entrevoir la vanité derrière mes propres projets. Enfin, devais-je me décourager pour autant ? Après tout, ce n’était pas comme si je cherchais à laisser une trace derrière moi.
Bien au contraire, j’étais l’éternelle spectatrice. Je m’effaçais à la faveur de ceux que je rencontrais. Or, de moins en moins, j’appréciais de me tenir dans l’ombre. Ma rencontre avec Shirahime avait réveillé en moi cette joie de me sentir regardée, acceptée. Une forme d’égoïsme aux antipodes avec la philosophie du Nibantai. Y étais-je véritablement à ma place, d’ailleurs, dans cette division ? Je l’ignorais. Ma certitude, c’était que cette interrogation, je me retrouverais à en poser de semblable au sein de n’importe quelle armée du Gotei 13.
Simplement parce que je n’avais jamais aspiré à devenir shinigami. Ce rêve de porter le haori ne m’appartenait pas. C’était le sien. Et malgré cela, je le suivais, désincarnée. Ou plutôt, me rangeant vers cette silhouette fantomatique m’ouvrant la voie. Naoki. Une personne qui m’inspirait toujours et me poursuivrait probablement jusqu’à ma mort. Ou alors, jusqu’à ce qu’ils décident de me renvoyer au fond de ce trou.
Ces sombres pensées me poursuivirent le long de mon quotidien comme donneuse de mission. Et quand je terminais mon office, je me décidais à quitter les quartiers de ma division. Me dégager de l’enceinte du Seireitei. Rejoindre le Rukongai. M’enfoncer dans les quartiers les plus lointains. Bien sûr, avant d’engager ce chemin, j’avais prévu que je serai absente quelques jours, pour me ressourcer un peu. Heureusement, la deuxième division avait pour elle une relève me permettant de plus en plus de me soulager. Et en l’occurrence, je cherchais à me rapprocher d’un environnement plus proche de mes origines, de mon enfance.
Tandis que je me perdis dans mes souvenirs, l’agitation dans une taverne vint attirer mon attention. Une fête réunissant un groupe d’amis, visiblement. Et je me laissa attirer par ce spectacle à l’instar d’un papillon de nuit vis-à-vis d’un feu. Rejoignant l’établissement, bien sûr, j’attirais l’attention avec ma tenue de shinigami. Sur place, ces derniers n’étaient guère vraiment très bien vus, loin s’en faut. Et j’en connaissais pertinemment la raison. Autrefois, les dieux de la mort vinrent prendre leur dîme sur les âmes du Rukongai afin de rééquilibrer leur balance au cours de leur conflit avec les Quincys. À cette époque, j’étais alors de leur côté. Mais à présent, je me trouvais en face, dans cette posture de monstre à visage humain qui demandait alors un verre à boire.
Un monstre qui se démarquait par deux petites cornes au front. Cette excentricité de côté, je ne possédais rien de vraiment remarquable si ce n’était mon brassard qui attestait de mon rang au sein de la division. Quelques bracelets et colliers de basse facture, que l’on pouvait parfois trouver chez des habitants des districts modestes, venaient orner mes poignets ainsi que mon décolleté.
Bien sûr, à mon arrivée, s’il y eut d’abord un malaise, ce dernier se dissipa bientôt pour me laisser m’installer plus à l’écart dans l’établissement. Pour cause, le drame ayant saigné ces terres datait de longtemps. Depuis, de l’eau avait coulé sous les ponts. Par ailleurs, mon caractère discret faisait que je me fis rapidement oublier à la faveur des échanges joyeux entre ces amis d’enfance. Une scène que je prenais le temps d’apprécier, silencieusement, avec un sourire lointain. À se demander si je ne possédais pas un peu d’envie à observer ces belles émotions.
En revanche, sans dériver de ma casquette d’officier, j’arrivais à en trouver un peu plus en me rapprochant d’autres divisions afin de mutualiser nos efforts. Nous tourner vers une collaboration qui nous permette d’esquisser un projet commun envers la Soul Society. Seulement, ce travail, je pressentais que de lointains prédécesseurs l’avaient déjà fait. Et si ces investissements avaient fini par sombrer dans l’oubli, à la disparition d’individus déterminés, alors je pouvais entrevoir la vanité derrière mes propres projets. Enfin, devais-je me décourager pour autant ? Après tout, ce n’était pas comme si je cherchais à laisser une trace derrière moi.
Bien au contraire, j’étais l’éternelle spectatrice. Je m’effaçais à la faveur de ceux que je rencontrais. Or, de moins en moins, j’appréciais de me tenir dans l’ombre. Ma rencontre avec Shirahime avait réveillé en moi cette joie de me sentir regardée, acceptée. Une forme d’égoïsme aux antipodes avec la philosophie du Nibantai. Y étais-je véritablement à ma place, d’ailleurs, dans cette division ? Je l’ignorais. Ma certitude, c’était que cette interrogation, je me retrouverais à en poser de semblable au sein de n’importe quelle armée du Gotei 13.
Simplement parce que je n’avais jamais aspiré à devenir shinigami. Ce rêve de porter le haori ne m’appartenait pas. C’était le sien. Et malgré cela, je le suivais, désincarnée. Ou plutôt, me rangeant vers cette silhouette fantomatique m’ouvrant la voie. Naoki. Une personne qui m’inspirait toujours et me poursuivrait probablement jusqu’à ma mort. Ou alors, jusqu’à ce qu’ils décident de me renvoyer au fond de ce trou.
Ces sombres pensées me poursuivirent le long de mon quotidien comme donneuse de mission. Et quand je terminais mon office, je me décidais à quitter les quartiers de ma division. Me dégager de l’enceinte du Seireitei. Rejoindre le Rukongai. M’enfoncer dans les quartiers les plus lointains. Bien sûr, avant d’engager ce chemin, j’avais prévu que je serai absente quelques jours, pour me ressourcer un peu. Heureusement, la deuxième division avait pour elle une relève me permettant de plus en plus de me soulager. Et en l’occurrence, je cherchais à me rapprocher d’un environnement plus proche de mes origines, de mon enfance.
Tandis que je me perdis dans mes souvenirs, l’agitation dans une taverne vint attirer mon attention. Une fête réunissant un groupe d’amis, visiblement. Et je me laissa attirer par ce spectacle à l’instar d’un papillon de nuit vis-à-vis d’un feu. Rejoignant l’établissement, bien sûr, j’attirais l’attention avec ma tenue de shinigami. Sur place, ces derniers n’étaient guère vraiment très bien vus, loin s’en faut. Et j’en connaissais pertinemment la raison. Autrefois, les dieux de la mort vinrent prendre leur dîme sur les âmes du Rukongai afin de rééquilibrer leur balance au cours de leur conflit avec les Quincys. À cette époque, j’étais alors de leur côté. Mais à présent, je me trouvais en face, dans cette posture de monstre à visage humain qui demandait alors un verre à boire.
Un monstre qui se démarquait par deux petites cornes au front. Cette excentricité de côté, je ne possédais rien de vraiment remarquable si ce n’était mon brassard qui attestait de mon rang au sein de la division. Quelques bracelets et colliers de basse facture, que l’on pouvait parfois trouver chez des habitants des districts modestes, venaient orner mes poignets ainsi que mon décolleté.
Bien sûr, à mon arrivée, s’il y eut d’abord un malaise, ce dernier se dissipa bientôt pour me laisser m’installer plus à l’écart dans l’établissement. Pour cause, le drame ayant saigné ces terres datait de longtemps. Depuis, de l’eau avait coulé sous les ponts. Par ailleurs, mon caractère discret faisait que je me fis rapidement oublier à la faveur des échanges joyeux entre ces amis d’enfance. Une scène que je prenais le temps d’apprécier, silencieusement, avec un sourire lointain. À se demander si je ne possédais pas un peu d’envie à observer ces belles émotions.