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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Mar 10 Jan 2023 - 22:04 - Il n'y a pas le feu ? Bah si !!!#@%$ !

Combien de temps étais-je censée patienter encore ? En règle générale, quand ça me démangeait, je préférais arracher le pansement franco. J’avais suffisamment pris dans la gueule dans mon parcours pour ne pas m’offusquer de quelques mauvais épisodes. Au moins, ainsi, je pouvais intégrer les nouveaux handicaps et avancer. Peu importe les poids qu’on ajoutait à mes chevilles, je trouverais toujours un moyen de les faire suffisamment grossir pour faire péter ces entraves ridicules. Il y avait eu cette altercation avec le Nine ? Et alors ? Pourquoi laisser la question en suspens alors que je pouvais très rapidement redevenir parfaitement opérationnelle.

Pendant l’expédition au Hueco Mundo, j’estimais ne pas avoir à rougir de mon investissement ainsi que de mes résultats. Et à l’issue de mes analyses, je retirais de nombreuses observations, hypothèses et préconisations qui me brûlaient les lèvres. Mais non. Il fallait encore qu’on se jette sur des points de détail comme des chiens affamés sur un os. Alors oui, j’imaginais bien comme ça devait être plaisant de voir ma petite gueule arrogante ramasser un peu la tempête que je semais allégrement. Seulement, à la fin, je le savais. J’avais raison. Et d’ici là à ce que je le prouve, ce n’était qu’une question de temps. De patience.

La seule chose dont je manquais actuellement. Condamnée à tourner en rond dans le QG de l’Ultima Necat. Franchement… ils allaient me faire tourner en bourrique encore longtemps ? Cracher sur mon niveau de compétence exceptionnel pour de sombres histoires de discipline ? Ha… S’ils savaient ce que je leur réserverais le jour où je prendrais du galon… Moi ? Mauvaise gagnante ? Un euphémisme ! Ils le découvriraient bien assez tôt.

Reste qu’en définitive, oui. C’était mon quotidien des derniers jours. Tourner en rond. Bâiller aux corneilles. Consulter en long et en large ma boîte de messagerie. Harceler l’administration pour que se décide enfin mon entretien qui me verrait mise en cause par mes supérieurs. Ceux-là, j’en ferai mon quatre heure. C’était pas un souci. Mais ce goûter avait intérêt à arriver tôt. Non mais on était où là ?! Dans la fonction publique ?

Mais quelle purge. Ça me gavait d’une puissance… Un rien suffisait à m’agacer. Pourtant, c’était pas faute de tuer le temps. De rattraper mes lacunes. D’avancer dans mes recherches en labo. Sauf que je n’étais pas un rat de laboratoire. J’étais dans l’opérationnel. Les branlettes intellectuelles, je les réservais à d’autres. Je voulais intervenir là où ça comptait vraiment. Des responsabilités… Des putains de responsabilités…

Et toute enragée par cette frustration qui ne cessait de me mordre, je partais pour évacuer le tout dans la clope. Depuis notre retour du Hueco Mundo, j’avais augmenté ma fréquence de cigarettes. Du stress, j’en avais à ne plus savoir qu’en foutre. Au point où je menaçais d’exploser n’importe quand en l’absence de nicotine. Aussi, arrivée dans l’espace fumeur à essayer de faire aller le briquet, je montrais des tiques évidents d’énervement.

– Putain mais c’est pas vrai…

J’insistais, mais impossible de sortir la moindre flamme. Il n’y avait que ces étincelles qui me narguaient et mon pouce qui menaçait de saigner à force d’insister trop brusquement. Finalement, je jetais cette merde contre le mur en poussant un juron qui rencardait bien sur mon état d’esprit. L’occasion pour moi de remarquer que je n’étais pas seule. Qu’un autre joyeux luron partageait le même espace que moi. Un type que je n’avais pas du tout calculé jusque là. Mais qui à présent, pouvait bien devenir mon messie.

– Hey toi ! T’as du feu pour dépanner ? Je vendrais ma mère là pour une allumette…

Si j’exagérais ? Franchement, sur le moment, il y avait moyen d’en douter. Pour cet inconnu en tout cas, j’étais une jeune femme à la silhouette fluette, les cheveux longs de jais descendant jusqu’aux cuisses à l’instar d’un rideau. Je portais un un costume blanc sur-mesure avec une cravate enserrant mon col soigneusement disposé. Ouais, je puais la thune. Donc s’il était malin, il se dirait sans doute que j’étais la bonne personne à dépanner. Sur un malentendu, je pouvais lui rendre la pareille au centuple.
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Serizawa Miyu

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