Il serait normal de se dire que les papillons générés par la Sorcière n’étaient que de simples flammes à l’apparence travaillée. Pourtant, il y avait une raison expliquant qu’elle pouvait les manipuler avec autant d’aisance, ne se contentant pas de flammes indomptables dans ses affrontements. Autant qu’ils étaient, chacun de ces Mariposa était un infime fragment de son être. Ainsi, elle était donc tout autant la Reine que l’Essaim. Une véritable armée déferlant sur ses victimes.
Si l’Arrancar elle-même semblait présenter un véritable contrôle d’elle-même, un tempérament pouvant être à tout épreuve, ses créations étaient par nature même volatiles, n’existant que pour s’embraser et emporter dans un véritable déchaînement de feu.
L’avantage était donc qu’elle pouvait exprimer toute sa rage au travers d’eux sans rien, ou presque, laisser paraître sur son visage.
L’humaine victime de son premier assaut semblait de nature plutôt irritante. Non pas en raison du tir en direction de l’Arrancar, laissant une blessure en soi sommaire, de laquelle naquirent de nouveaux membres de son essaim. Ses paroles, par contre, démontraient qu’elle ignorait où était sa place, ainsi que les conséquences d’une telle rébellion.
Pourtant, sa nature même de vermine faisait que cela n’atteignait pas vraiment l’Espada. Des opposants qui ne savaient que parler, elle en avait déjà vu, et en verrait certainement d’autres. A défaut d’avoir du répondant dans ses actes, autant donner le change avec la parole.
Il était bien simple d’ignorer et de se contenter de lui rappeler sa valeur. Ou plutôt son absence.
Par contre, elle appréciait déjà beaucoup moins que des incapables se tiennent à ses côtés.
Manque de chance, même un incapable aurait été appréciable à ce dont elle avait le droit en ce jour. Si dans un combat de groupe il était possible que des dommages collatéraux ne surviennent, encore fallait-il essayer de se contrôler un minimum. Ne pas viser son allié était une chose évidente. Une base qu’elle ne maîtrisait cependant pas, de toute évidence.
Si la cible du regard de la membre de la Escoria semblait s’embraser, elle pourrait faire attention à où se posait ce dernier. Et éviter que cela ne soit sur une supérieure. Si elle savait contrôler le feu, elle n’en possédait nulle immunité et l’instabilité de l’idiote ne fut pas sans conséquence douloureuse.
Et, plus que sa chair, sa patience venait d’être consumée.
>> C’en est trop. Soldats, retirez-vous.
Ceux encore vivants parmi la piétaille arrivée à ses côtés la regardèrent un instant, ne comprenant pas réellement ce qu’il se passait. Peut-être l’expression visible dans son regard suffisait à montrer le sérieux dans son regard et ceux encore capables s’éloignèrent du coeur de l’affrontement, restant prêts à agir en cas de nouvel ordre.
Tous n’étaient pas incapables d’ignorer qu’il était préférable d’écouter leur cheffe.
Sa voix s’éleva alors de nouveau, s’adressant aux humains.
>> Vous demandiez le temps d’évacuer, voilà qu’il vous est accordé. Je vous conseille d’éviter de lutter vainement afin de conserver un pied dans ce monde. Ceux qui viendraient après moi ne seraient pas aussi cléments.
Alors que son regard se posait sur l’Arrancar rebelle, l’ensemble des Mariposa Infernal vinrent se placer autour de leur reine. A ceux déjà existant se mêlèrent ceux récemment manifestés, ainsi que celui né du fragment de son masque. Pendant un bref instant, elle se concentrant, renforçant l’intensité de ces derniers.
Puis un simple mouvement et ils se mirent en action, telle une vague cherchant à submerger et engloutir leur ennemie. Cette imbécile incapable de savoir concentrer ses attaques.
>> Pour ma part, je me dois d’enseigner les bonnes manières à une imbécile !
En continuation de son déplacement, la vague revint à son point d’origine, restant un instant en orbite de la reine avant de déferler une seconde fois. Moins intense, amputée de certains de ses membres, la Sorcière consumant son âme, et son être, dans l’action.
Elle méprisait certes les humains, mais ceux-là avaient au moins comme avantage d’être par nature même son ennemie, pas comme la traîtresse n’ayant pas l’once d’intelligence nécessaire pour reconnaître un camp autre qu’elle-même, y compris dans une telle situation.
Cette fois, la vague ne continua pas son chemin au-delà de l’imbécile. A la place, un véritable ballet en deux temps fut enclenché.
Le premier près de la cible, invitant cette dernière à la danse et surtout cherchant à l’envouter, la distraire.
Le deuxième plus intense, frappant de façon erratique autour de la cible, rare moment où nul contrôle ne se faisait. Non pas sans conséquence, la précision n’étant pas forcément au rendez-vous.