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Before Tomorrow Comes :: Monde des Vivants :: Tokyo :: Port


Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Sam 15 Avr 2023 - 2:09 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde


Une usine désaffectée près du port saturée d’hommes d’affaires. Un spectacle on ne peut plus surprenant pour un témoin lambda. À se demander ce que les friqués de ce monde venaient faire dans un tel trou à rat. À cela, une vérité tapie. Lorsqu’un individu au sommet de la société en vient à éprouver l’ennui, lui apparaît l’opportunité de redescendre dans la fange comme spectateur d’une sauvagerie que l’on ne saurait retrouver dans les cocktails dînatoires qui dessinent son train de vie ordinaire. Est-ce à dire que n’importe qui peut arriver ici pour un peu qu’il s’enrichisse suffisamment ? Oh grand dieu non… Même parmi les requins, les places se font rares et chères. Un public trié sur le volet pour un loisir coupable : les combats clandestins.

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Au milieu de la foule alors protégée par des barrières de fortunes s’opposaient deux combattants. Le premier, une vedette dans le milieu. Un gaillard de la vingtaine dont le regard transpirait l’assurance, les cheveux noirs ébouriffés, un simple short pour exposer derrière des muscles saillants. Le favori de cette compétition interdite qui faisait alors face à un autre habitué à l’aspect plus roublard approchant de la quarantaine. Les cheveux blonds coiffés en arrière sur le sommet du crâne. Un gaillard plus imposant au palmarès aussi impressionnant. Pourtant, ses statistiques de combat ne se démarquaient pas particulièrement parmi les professionnels de ce sport dangereux.

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Moi ? Je comptais parmi la foule comme un membre de ce club ayant été intégré voilà quelques années déjà. Et du haut de ma réputation de flambeuse, je surprenais les organisateurs titulaires de n’avoir pas misé un seul billet dans ce combat. Pour cause, l’adversaire du champion, je le connaissais bien. Ça avait été le premier lascar à affronter un poulain que je fis entrer en scène, très prometteur. Et pour le soin que j’accordais à la sélection de mes combattants, je ressentis alors quelque chose de bizarre tandis que je démarrais ce jeu sous le sceau de la défaite. Non pas que j’étais mauvaise perdante. Pas à ce sport, du moins. Mais plutôt… mon gars du moment n’avait pas révélé la moitié de ses capacités.

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Était-ce la pression ? Possiblement. Mais à bien observer les combats du représentant fétiche de cette racaille de Kuramoto Shunso, mon malaise tendait à se préciser. Il y avait anguille sous roche. Et cette fois, je venais avec la ferme intention de confirmer mes soupçons dans un match qui donnait le favori gagnant pour une côte à 20 contre 1. Un pari juteux pour Shunso que je connaissais comme un nouveau riche d’une société écran cachant, je le savais, des affaires dans le milieu criminel. Bref, le genre de type à éviter. Du moins, c’était partir du principe que j’étais raisonnable. Une connerie en clair !

Au sifflet de l’arbitre, la lutte s’engageait. Et aux premières minutes, les échanges apparaissaient on ne peut plus normaux. Osamu que l’on donnait alors gagnant brillait par ses techniques de redirection devant cette brute de Manzo qui ne comptait que sur sa force physique agrémentée de quelques mouvements d’arts martiaux basiques. Un type de la rue, en définitive, qui partait pour perdre. Mais voilà, une fois encore se produit ce que j’attendais. Une brusque perte de régime chez Osamu dont l’endurance était d’ordinaire incontestable.

La suite ? Des coups de l’autre dur à cuir qui désarçonnaient l’adversaire davantage qu’ils ne le devraient. Non pas que ce soit flagrant. Mais forte de mon expérience, les petits détails du genre ne m’échappaient pas. La conclusion ? Un KO dans les règles de l’art, de quoi couper le souffle des parieurs ayant misé sur le mauvais cheval. À côté, ce voyou de Shunso qui ne boudait pas son plaisir et n’hésitait pas à humilier l’autre dresseur de pokémon dans les règles de l’art. Un défaut ? Pas vraiment. En tout cas, pas lorsque la victoire était obtenue à la loyale.

Mon sentiment dans tout ça ? Une colère sourde. C’était la goutte. Ce qui me ferait approcher de l’un des organisateurs que j’avais identifié en arrivant. Un gars que je ne voyais pas souvent. Cela dit, lorsqu’il était présent, j’avais remarqué qu’il irradiait d’une aura d’autorité sur les autres arbitres de l’événement. Ici, il serait le meilleur interlocuteur pour la merde que j’allais déballer de son sac. Une merde que l’on n’attendrait pas au jugé de mon apparence. Soit, une jeune femme à la silhouette frêle, habillée d’un costume blanc très chic qui n’avait aucune raison de la rendre honteuse vis-à-vis des autres membres de ce club très sélect. Les cheveux longs à l’instar de rideau, j’aurais pu avoir un visage d’ange s’il n’y avait pas ce regard perçant venant se planter dans celui de ce type.

– Vous, là ! Je peux vous parler un moment ? J’aurais deux mots à vous dire en privé, si vous me le permettez.

Une petite politesse qui n’était là que pour la forme. Car dans mon ton, j’étais déterminée à confronter cet homme. M’accompagnait dans mon dos un garde du corps au teint basané, des lunettes de soleil, les habits classes. Une armoire à glace suffisant à en refroidir plus d’un, si d’aventure l’on venait me chercher des noises. Revenait-ce à trahir que je voulais faire de ce pauvre organisateur mon quatre heure ? Certes, j’étais vénère. Mais cette colère ne se dirigeait pas contre lui, comme le suggérait ce regard noir que j'orienta furtivement vers le grand gagnant de ce que j’estimais être une farce.

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Serizawa Miyu

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Kurosawa Kyoya

Données Spirituelles
Grade: King of Swords
Sam 15 Avr 2023 - 4:55 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde

Un cercle restreint d'habitués, de noms influents, important, parfois associé à des visages connus, parfois non. Des gens de pouvoir, qui font renaître une parodie de Colisée à huit clos, avec leurs gladiateurs modernes en guise de chair à canon, avec leur argent en guise d'enjeu. Pour autant, les chiffres sont un prétexte, à bien des regards. Personne ne se fait ou se défait sur les sommes et transactions de ces événements.

Ici comme ailleurs, aujourd'hui comme il y a des décennies, des siècles, la formule ne change jamais trop. Différences culturelles, différences de mœurs et d'époques, différences anecdotiques. Ailleurs, ils porteraient un masque pour protéger leur anonymat. Ailleurs, ils joueraient leur jeu dans le sous-sol d'un établissement luxueux. Ailleurs même, rien de tout ça ne serait illégal. Mais ici, nous sommes à Tokyo, en l'an 2023. Alors même les puissants doivent se cacher, doivent au moins faire semblant de prendre quelques précautions. Kyoya connaît la chanson. Ce n'est pas sa première fois... Ici ou ailleurs. Une façon comme une autre de se divertir. Une fantaisie qu'il se permet, parce que pourquoi pas ?

Monsieur Tout-Le-Monde dirait que ces combats sont inhumains, cruels.

Monsieur Tout-Le-Monde ne sait pas quels prétextes alambiqués l'esprit humain trouvera pour détruire son prochain. Combattant combattra, tueur tuera, et celui qui vit par l'épée mourra invariablement par l'épée. Alors... Alors est-ce si terrible, si ces gens sont rassemblés entre eux, à combattre pour l'amusement des puissants, à combattre pour un peu d'adrénaline, pour un peu de gloire, d'argent ?

Il sourit, regarde le spectacle assis sur un fauteuil installé en surplomb, une vue privilégiée sur l'arène de fortune. Plus tard, les petites mains feront le ménage, pour ne laisser aucune trace de ce jeu macabre. Aujourd'hui, il est l'esprit derrière l'instant : il est l'organisateur, il a choisi le lieu, la disposition des lieux et la carte des combattants. Il a laissé les détails à un homme de confiance, il a laissé l'exécution à une petite armée d'hommes de l'ombre qui n'ont de nom que le numéro de compte bancaire qui sera crédité pour leur peine. La machine est bien huilée, la force de l'habitude en guise de carburant. Dès lors, la scène dressée, les acteurs en place, il ne reste qu'à délivrer la performance à ce public décadent. À profiter et à superviser.

Ce qu'il préfère dans ces moments, c'est la surprise. Le facteur imprévisible, la particule hasard, ce petite quelque chose dans l'âme des hommes qui pousse à des situations coquasses, ce vent de destinée qui force un dénouement que personne n'a vu venir. C'est difficile, vous savez, d'être surpris quand on a son âge. Difficile parmi les mortels, tout du moins.

Aussi exceptionnels puissent se vouloir les gens ici, tous sans exception, il les a vu auparavant. Pas le même nom, pas le même visage, mais le même archétype. Pourtant ? Pourtant, ils arrivent à se renouveler, pour peu qu'on leur en donne la chance. Qu'on leur donne un terreau fertile.

Kuramoto Shunso se voudrait subtil, malin. Il se voudrait gagnant en toute chose, alors il joue le jeu en mettant toutes les chances de son côté, peu importe le prix. L'instrument de son ambition, Manzo, c'est une brute simple qui ne voit que jusqu'à la prochaine victoire. Peu importe le comment, et à vrai dire, l'on pourrait se demander s'il y a un pourquoi : s'il cherche autre chose que le rush d'adrénaline, quand l'autre tombe, qu'il reste debout et que la foule hurle.

Ce n'était pas trop difficile, de remarquer. Là, au milieu de la foule de jeunes riches en mal d'adrénaline, il fait partie des rares à avoir l’œil pour ce qui se passe dans la cage. À Vraiment voir. Au-delà des chiffres et données, au-delà des statistiques qui poussent à parier sur untel ou untel. Alors ça n'était pas difficile de percevoir la perte d'endurance d'Osamu. Trop abrupte pour être naturelle, trop soudaine pour qu'il n'y ait pas quelque chose. Quand le grand blond a gagné, et que les grognements d'une majorité se sont fait entendre, son sourire s'est étiré. Beaucoup d'entre eux ont perdu un peu de leur argent de poche, sur ce pari. Tragique, n'est-ce pas ?

De quoi être en colère. Assez en colère pour venir jusqu'à lui, de toute évidence. Il avise la jeune femme qui s'avance, lance une œillade distraite vers celui qui suit dans son ombre. Lui, il est drapé dans son costume sombre, sa peau cachée par les gants de cuir à ses mains et par le col haut de sa chemise. Ses cheveux longs noirs sont attachés en chignon, de quoi dégager son visage. Un œil couleur nuit, un œil couleur océan, on lui donnerait le milieu de vingtaine. Bel homme aux traits harmonieux, la symétrie de son visage est perturbée par la cicatrice au coin droit de ses lèvres.

- Bien sûr. Suivez-moi donc.

Et sans plus de cérémonie, il se lève, de quoi mieux apprécier sa relative grande taille, sa stature athlétique... Puis il ouvre la marche. Le chemin emprunté ne leur fait pas traverser la foule. Plutôt, un chemin discret, désigné hors limite par quelques barricades et deux trois hommes en noir qui montent la garde. Quelques dizaines de secondes passent, jusqu'à un escalier métallique. Monter jusqu'à une cabine, ouvrir une porte : un bureau en surplomb, une vue plongeante sur l'entièreté de l'usine désaffecté depuis la fenêtre.

- Je vous écoute.

Les mains jointes dans son dos, il offre un sourire lisse à la jeune femme. Il devine déjà de quoi il est question. Sa curiosité maintenant... C'est comment elle va présenter la chose, et ce qu'elle espère exactement ici.
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Kurosawa Kyoya

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Sam 15 Avr 2023 - 13:59 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde

Ma drogue ? Le frisson du risque. Ce qui explique pour partie que je m’expose si légèrement au danger lorsque l’opportunité se présentait. Pour autant, je n’étais pas suffisamment inconsciente pour me laisser aller à mes folies pendant mes affaires. Pour s’assurer un tel capital, il fallait susciter de la confiance comme partenaire. À ce titre, je savais me tenir, même si je demeurais impitoyable envers mes concurrents. Or, pour ce loisir interdit de combats clandestins, j’évacuais mes limitations et me laissait prendre à l’excitation du moment.

Du moins, seulement lorsque l’on me proposait des risques impartiaux. Franchement, quel intérêt de truquer des jeux de hasard sauf à ne compter que sur ça pour balayer l’incompétence à s’enrichir par soi-même ? Un aveu de faiblesse à quoi je ne m’abaisserais jamais. Et puis, il y avait également le plaisir d’observer ces bêtes de combat avides de victoires et conscientes des incidents pouvant au choix les handicaper à vie ou au contraire les précipiter dans la mort à l’apogée de leur jeunesse. Des animaux qui ailleurs ne valaient guère mieux que des déchets mais brillaient ici par une rage destructrice absolument savoureuse. À la vérité, j’appréciais ces marginaux violents. Ceux-là ne pouvaient pas mentir dans leur métier. Au mieux, ruser.

De quoi fausser les statistiques des professionnels du milieu qui se prétendaient diseuses de bonnes aventures à l’intention des nouveaux membres infoutus de prendre leurs décisions par eux-mêmes. Et puis, il y avait encore la rage d’une vie troublée trouvant sa plus pure expression dans une adrénaline leur faisant dépasser leurs limites jusqu’au point critique. Souvent, je m’entourais de ces profils particuliers au vécu tourmenté qui les rendait imprévisibles. Parfois, ils se brisaient par eux-mêmes. D’autres fois, ils réalisaient des exploits faisant mentir toutes les prévisions.

Shunko qui m’accompagnait ne faisait pas exception. Et à mon dos, pour me protéger, je gardais couramment de ces hommes imprévisibles pour garder au plus près ce frisson susceptible de me blesser à tout instant. Devant, je trouvais un type discret mais qui selon toute vraisemblance, cachait bien son jeu. Une force tranquille me guidant à une position nous permettant de toiser la foule où je me trouvais plus tôt. Ne quittant pas les yeux sur le spectacle de Shunso qui célébrait sa victoire, j’engageais la parole.

– Je sais quel genre de raclure est Shunso. Beaucoup ici sont trop cons pour s’en rendre compte et continuent de jeter leur argent par la fenêtre, mais les habitués eux ont déjà cessé de parier sur ces combats truqués.

À cet instant, mon regard vif venait chercher celui de mon interlocuteur. Oui, je mettais directement les pieds dans le plat. Tourner autour du pot, ça n’avait jamais été mon fort. J’aimais aller à l’essentiel. Mais ça ne voulait pas dire que j’étais inconsciente de la politique pour autant.

– Moi-même, je n’ai rien parié sur ce combat, et je prédits qu’à l’avenir, vos parts s’assécheront progressivement si rien n’est fait.

D’un autre côté, que pouvait-il faire à son niveau ? Accuser Shunso et laisser entendre que la triche put se trouver une place dans leur organisation censée protéger l’impartialité des paris ? Lui comme moi savions parfaitement le genre d’effet que cela aurait de jeter si brutalement un tel pavé dans la mare. Mais là où nous devrions nous trouver dans une impasse, je souriais.

– Voilà un moment que je suis de près les affaires de cette ordure. Et j’ai pu constater que je n’étais pas la première. Ceux qui ont voulu le confronter ont disparu de la liste des membres, voire simplement des vivants. C’est qu’il a une bonne place dans votre cercle…

… de yakuzas. Inutile à ce titre de le mentionner. Après tout, c’était cousu de fil blanc. L’important, c’était ce que ça induisait. Ce qui expliquait qu’ils laissent faire. Mais à rester ainsi, leurs jeux ne deviendraient rien de plus qu’une imposture. Dans l’histoire, il fallait qu’une personne se mouille. Une personne qui risquerait d’y laisser des plumes. Voire bien plus.

– Hors des activités de ce club, j’ai déjà bougé mes pions. J’ai l’intention de l’attaquer où ça lui fera le plus mal : les affaires. Et dans l’histoire, il n’est pas impossible que quelques débordements se passent. Mais rien qui n’implique directement le club nous réunissant ici-même.

M’avançant de quelques pas vers la fenêtre, je me reprenais à regarder de haut cette assemblée. Un sentiment grisant de supériorité dans cette simple position que je peinais à cacher entièrement. J’aimais dominer. Et à l’issue de ce conflit, je dominerai un peu plus.

– Ce que je vous propose, c’est de fermer les yeux sur ce qui suivra. Ne le soutenez pas. Peu importe qu’il pèse dans le milieu. Ce n’est qu’un parvenu. Et si vous me laissez faire, je vous assure que vous pourrez lui enlever son adhésion au club sans jamais avoir à employer le mot « tricherie » pour vous en justifier entre ces murs.

Dans l’opération, j’allais me faire une paire de nouveaux ennemis encombrants. Si j’angoissais à cette idée ? Bien au contraire.
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Serizawa Miyu

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Kurosawa Kyoya

Données Spirituelles
Grade: King of Swords
Sam 15 Avr 2023 - 19:44 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde

Eh bien. C'est qu'elle a déjà une idée bien arrêtée sur comment gérer la chose.

Il écoute, sans interrompre. Patient, attentif, il écoute l'exposé, les arguments, les solutions qu'elle irait mettre en place. Elle n'est pas idiote, de toute évidence. Un peu présomptueuse, et ça, il peut le lire dans sa façon d'être avant même de l'entendre dans ses mots... Mais elle a de la suite dans les idées, il veut bien lui donner ça. Elle n'a pas froid aux yeux, pas peur de se salir les mains. Enfin. De payer des gens pour qu'ils se salissent les mains en son nom.

Elle n'a pas peur de faire d'une pierre deux coups, non plus. Après tout, s'attaquer à Shunso... Si elle réussi son coup, elle a plus à y gagner que la tranquillité autour de la cage. Plus à y perdre, aussi.

- Je vois. Doucement, il s'approche pour arriver à son tour non loin de la fenêtre. Rappelez-moi, vous êtes ? J'aime savoir avec qui je traite. Puis, doucement, il s'incline en guise de salut sobre. Kurosawa Kyoya. Enchanté.

Il est curieux du nom à mettre sur cette jeune requin en herbe. Un profil inhabituel, il faut dire. Dans leur milieu, les femmes sont rares, et souvent au bras d'un homme influent. Elle, elle s'offre le luxe d'être seule, et de toute évidence, d'être influente elle-même. Et il se dit qu'elle est bien jeune, pour parler de ruiner un autre. Politiquement, socialement, ou sans doute même autrement, si elle en avait l'occasion. Il se dit qu'elle parle de la potentialité de mort avec une banalité qui trahit un esprit atypique. Il aime les étudier, les atypiques. Les rares. Ils amènent toujours un vent d'air frais dans leur sillage.

Cependant...

- C'est regrettable. Ils offrent des invitations au premier venu, de nos jours. Quelqu'un comme Shunso n'aurait pas eu sa place parmi nous, il y a quelques années de ça. Ou au moins, il aurait eu sa place, mais l'aurait rapidement perdue.

Kyoya a toujours traité ces jeux comme un divertissement lointain, occasionnel, et il ne s'est jamais impliqué à l'excès. Depuis que les lois Anti-Yakuza sont passées, il a pris plus encore de distance, avec la cage, mais aussi avec les criminels. Il garde un œil sur les affaires, un pied dans la porte, mais moins de fils pour remonter jusqu'à lui, donc moins de marionnettes sous son contrôle direct. Il délègue, il influence autrement, indirectement, pour garder un pouvoir plus intangible. Or, parfois, une démonstration s'impose. Ici, dans ce cercle, à une époque où sa présence était plus concrète, certains se rappellent. Aujourd'hui ? Ces « certains » se comptent sur les doigts d'une main.
Peut-être un rappel s'impose-t-il.

- J'apprécie votre initiative, mais ça ne sera pas nécessaire. Libre à vous de poursuivre selon votre plan, j'ai cependant dans l'idée de gérer le problème personnellement, à l'instant même. Une œillade vers l'intéressé, plus bas. Puis, le Kurosawa tourne les talons, mains toujours croisées dans son dos. Vous devriez être plus vigilante, cela étant. À Shunso, je réserve mon indifférence tout au plus, teintée d'un peu de mépris. La situation aurait pu être coquasse, si les organisateurs étaient de mèche avec lui, vous ne pensez pas? Un rictus, puis un signe de tête en guise de salut.

En vérité, certains pourraient bien l'être. Ceux que l'on appelle « les organisateurs », soit, les membres privilégiés qui sont tirés au sort à chaque occasion pour mettre en place ces événements... Ce n'est finalement rien de plus qu'un rassemblement informel de gens qui ont gagné ce statut par ancienneté, par distinction ou par quelconque autre fait marquant. Ils ne sont pas toujours d'accords sur tout, et à vrai dire, ils ne se consultent que rarement. C'est ce qui participe à renouveler l'expérience : selon qui est chargé de l'événement du jour, tout peut se dérouler autrement différemment. Ce soir ? Ce soir c'est lui.

Et il a envie de s'amuser.

- Mesdames et messieurs, suite à concertation en hauts-lieux, le programme d'aujourd'hui se voit changé. Sa voix résonne dans un micro. Il a pris place au centre de la cage, au centre de l'attention. Toujours en costume, toujours propre sur soi, il cherche du regard dans la foule. Manzo. Rejoints-moi, tu veux bien ?

Il le voit, il voit la confusion, et il voit sa proche jumelle dans le regard de Shunso, non loin. Le grand homme s'exécute, avance, et son regard semble poser une question, quand il approche du Kurosawa... Qui ne lui répond que d'un étirement de lèvres.

- Je ne vous apprend rien en vous disant que Manzo ici présent nous surprend tous depuis quelques mois maintenant. Ce spécimen de la nature ne cesse de rafler les victoires, de l'arracher même à vingt contre un, quand personne n'y croyait. Une tension, chez certains dans la salle. Un récit de l'Outsider comme seuls les sports extrêmes peuvent nous en donner. Les futurs champions commencent tous sous-estimé, n'est-ce pas?

« Ou est-ce qu'il se dirige, avec sa tirade ? », qu'ils pensent sans doute. Il sait. Et il ne fait pas durer le suspens plus longtemps.

- Manzo. Tu as gagné ta chance à un combat spécial, ce soir. Si tu devais gagner, tu pourras demander un vœu que le Cercle exaucera, dans la limite de ses moyens.. De plus, ton Patron se verra octroyé une place parmi les Organisateurs.

L'annonce faite, la salle part en exclamations, murmures et émotions diverses et variées. Au plus important, il peut voir l'appréhension et l'avarice briller dans le regard de Shunso.

- Pour cet affrontement, ton adversaire ne sera nul autre que moi. Une œillade vers Manzo. De nouveau, la symphonie de murmures. Les gens parlent, sont intrigués, intéressés. Tu as trente minutes pour te préparer.

Il parle, et au long du discours, la présence des hommes en noir qui se renforce. Aux différentes sorties, une ligne invisible qui se forme, pareille au filet invisible qui se referme sur Shunso. Tacite, le message passe : ce combat, c'est une opportunité, certes, mais avant toute chose, ça n'est pas une proposition.

Une façon comme une autre d'allier résolution de problème et sens du spectacle, non ?
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Kurosawa Kyoya

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Dim 16 Avr 2023 - 1:22 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde

– Oh, oui. Serizawa Miyu. Un plaisir.

Si je ne m’étais pas présentée en premier lieu ? Sans doute parce que chez les yakuzas, j’étais habituée à ne pas être prise au sérieux. Ce que je leur faisais rapidement regretter au passage mais voilà, en attendant, je préférais aller à l’essentiel plutôt que me perdre dans des formalités qui ne font souvent que me faire prêter le flanc à des remarques désobligeantes. D’un autre côté, l’on pouvait s’offusquer de mon manque de politesse. Enfin, des susceptibilités de boomers. À l’ouest, rien de nouveau.

Quoiqu'il en soit, il n’était pas question de ça ici. Ce type ne cherchait pas à me manquer de respect. Au contraire, il m’accordait quelques attentions que je lui renvoyais tout aussi sobrement. Dans le milieu, j’avais appris à ne pas trop baisser la tête. Autrement, l’on courait le risque d’apparaître comme une personne soumise de second plan. Hors de question que je tombe là-dedans !

En outre, je l’écoutais donner son avis, méfiante. Car à cet instant, tout pouvait se passer. Étais-je inquiète pour autant ? Loin s’en faut. Qu’il essaie de me la mettre à l’envers, me disais-je, sûre de moi. Peut-être trop, lorsque je regardais l’angle inattendu que prenait la conversation. Après tout, je n’imaginais pas qu’un yakuza prenne le risque de déplaire à un type influent de la pègre comme Shunso. Et lorsqu’il se retourna vers moi pour esquisser la possibilité que je me sois adressée à l’un de ses sbires, je ne broncha pas le moins du monde, gardant les mains dans les poches. Tout au plus, mon regard se fit-il plus noir, préparée au pire s’il devait me trahir dans la seconde.

Je n’étais pas si vulnérable pour que la première broutille me déséquilibre, quand bien même sa mise en garde se justifiait parfaitement.

– J’en conviens pour des laquais. Mais ceux qui gèrent la trésorerie de ces combats, je les sais suffisamment malins pour ne pas se laisser embobiner dans ces plans foireux. Un pari, certes. Mais calculé.

Là-dessus, il partit pour abréger la conversation et retourner en bas. Sur place, je rejoignais le reste de la foule, ignorante de ce que tramait le nommé Kyoya. Dans le doute, je fis un signe de tête à l’homme qui m’accompagnait. Qu’il se tienne prêt en cas de coup fourré. Une tension prenant fin dès lors que l’organisateur en question se mis en scène au centre de la cage. Dubitative, je le regardais inviter le champion de l’autre tocard. Sur place, personne ne savait vraiment à quoi s’en tenir. Une confusion renforcée à l’occasion d’un discours quelque peu nébuleux sur les intentions. De ma position, je prenais simplement note qu’il ajoutait un peu de sel sur les ressentiments des habitués soupçonneux des victoires du Manzo justement invité sous les projecteurs.

– À quoi est-ce qu’il joue…

Murmurais-je pour moi-même de façon presque inaudible. Jusqu’à ce qu’il découvre son jeu. De quoi me faire écarquiller les yeux. L’affronter ? Après ce que je lui avais dit ? Et lui laisser le temps de se préparer ? Sur le moment, je ne pus réprimer un léger frisson. Plus que je ne voudrais l’admettre, c’était excitant. Et d’évidence, je n’étais pas la seule personne à m’enthousiasmer de ce coup de théâtre. Les enjeux étaient au rendez-vous et jetaient le doute même sur ceux s’étant juré de ne plus jamais parier sur un combat où Manzo participerait.

En l’occurrence, j’ignorais encore quel procédé utilisait Manzo pour droguer son adversaire. Certainement pas avant les combats, si j’en jugeais la bonne forme de ses opposants lorsqu’ils entraient sur le ring. Non, à la vérité, ça semblait se réaliser au milieu des affrontements. Car si Manzo cognait fort, ses premières frappes cherchaient rarement à faire tomber le gars en face. Non, comme s’il favorisait la touche en attrapant sa cible par le poignet ou l’épaule sans forcément chercher à affermir sa prise.

L’organisateur avec qui j’avais échangé… D’accord, il avait l’air de savoir se battre. Mais je ne l’avais pas non plus vu participer à ces combats. Pourtant, je suivais la majorité d’entre eux. Et ma certitude, c’était que le niveau des combattants dépassait celui des sportifs nationaux. Même Manzo ne devait pas être sous-estimé. Alors, qu’il le défie avec une telle nonchalance… Et surtout, lui donne le temps sans doute nécessaire pour que Manzo prépare sa triche…

Le rictus léger sur mes lèvres, la logique voudrait que je mise sur Manzo. Pourtant, mon instinct me faisait préférer Kyoya. Et pour le coup, j’allais pas faire ma petite frappe sur la somme à investir. Car je savais que dans ce pari, je serais particulièrement minoritaire. Après tout, le favori ne venait-il pas de perdre face à Manzo ? Même ceux qui flairaient la magouille se laissaient tenter à banquer, visiblement stimulés par les enjeux. Quant à moi, je tapais doucement sur le torse de mon gars pour ensuite lui tendre une grosse liasse de billets.

– Shunko, tu vas transmettre ça au bookmaker à mon nom. Je mise tout sur Kurosawa Kyoya.

Shunko suivrait la directive en silence. Les minutes filant, la côte qui se dessinait se faisait à 1 contre 10 en faveur de Manzo. Rien d’étonnant quand Kyoya donnait surtout l’apparence d’un homme d’affaire devant un combattant aguerri. Restait à voir si au final, tout ça n’était pas qu’un coup de bluff. Alors, je perdrais une grosse somme. Mais n’était-ce pas ce qui faisait toute l’épice de ce sport ?
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Serizawa Miyu

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Kurosawa Kyoya

Données Spirituelles
Grade: King of Swords
Dim 16 Avr 2023 - 2:37 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde

D'abord, il joue sur leur crainte, il appelle le prétendu champion à la foule pour leur donner des mots d'ambivalence.

Ensuite, il joue sur leur avarice. Il leur présente un prix juteux, et sur le chemin ce prix juteux, un obstacle dont ils ne savent rien. Dès lors, la crainte pourrait surpasser l'appât du gain, et alors l'effet escompté ne serait pas obtenu... Mais c'est à cet instant qu'il conclue en jouant sur leur excès de confiance.

Il leur laisse le temps de se préparer. Depuis la petite ascension de Manzo, il n'a cessé de battre des combattants objectivement supérieurs à son niveau grâce à sa magouille. Sans cesse, ils ont surpassé des montagnes supposées trop hautes grâce à cette ruse. Alors sans doute ce Kurosawa a-t-il une idée derrière la tête... Mais sans doute est-il ignorant de leur petit jeu ? Sans doute qu'il les sous-estime, et sans doute que c'est ce qui signera sa fin, quand le moment sera venu au sein de la cage. Dès lors, cet organisateur trop sûr de soi n'aura d'autre choix que de s'acquitter du prix qu'il a promis, pour ne pas perdre la face.

Il les voit, et il sait qu'ils ont mordus.

Trente minutes passent, et il ne semble pas se préparer autre mesure. Il passe parmi les gens, s'entretient avec quelques vieux visages du Cercle. Il s'offre même un whisky en bonne compagnie avant que finalement, le sablier signe la fin de la période de préparation. Alors il s'avance, entre dans la cage, et il n'a pas même pris la peine de se changer pour une tenue plus adaptée au contexte. Toujours, le costume sombre, toujours, les gants de cuir. Dans son attitude, cette nonchalance trop tranquille, presque arrogante. Ce quelque chose qui ne prend rien au sérieux, et certainement pas l'homme en face. Il s'avance, fait signe à un arbitre de s'avancer. Alors, les règles sont énoncées.

Combat mains nues, sans armes, sans accessoire. L'abandon, l'inconscience ou la mort sont synonymes de défaite.

Et c'est tout. Les règles sont finalement simple. Trop simples. Le genre de simplicité qui se fait proche compagne de la létalité. À se demander si un arbitre est vraiment nécessaire...

La cloche sonne, et ses mains n'ont toujours pas quittées ses poches. Sur ses traits, une légèreté aux airs de provocation. Manzo ne se fait pas prier pour passer à l'offensive. Kyoya est grand, mais pas aussi grand que l'homme, pas aussi imposant. Alors naturellement, le colosse va de sa stratégie fétiche : des frappes fortes, des enchaînements simples mais efficaces qui démontrent d'une maîtrise des arts martiaux au moins basique. Un instant de combattant aiguisé, un quelque chose qui dit qu'il s'est sans doute battu dans des ruelles plus que sur des rings. Kyoya, quant à lui...

Il esquive.

Il esquive avec une aisance déconcertante. Agile, rapide, les coups pourraient presque toucher, mais il s'échappe à chaque fois, il bouge comme une brise insaisissable. Son jeu de jambes est d'une vivacité difficile à suivre, et s'il ne modérait pas ses prouesses à dessein, le spectacle pourrait presque lui prêter des capacités surhumaines. Il danse, sans se départir de son sourire, sans retirer les mains de ses poches. Il danse, et l'autre ne touche pas, pas même une seule fois. Alors un rire à voix basse s'échappe d'entre les lèvres de Kyoya, et ses yeux se plantent dans ceux du combattant.

- Plus difficile l'aiguille, quand tu n'arrive même pas à frapper ton adversaire, hm? Les yeux du grand blond s'écarquillent, et le rictus du Kurosawa s'étire en réponse. Tiens. Juste parce que tu me fais de la peine.

Et pour suivre la parole, une main qui sort d'une poche, et son bras qu'il tend à l'autre, comme une invitation. C'est là qu'il voit : qu'il voit l'aiguille qui perce le gant du blond, quand il essaie de l'agripper. Hélas, Manzo manque de vivacité, et d'un geste soudain, les rôles sont inversé, et c'est son propre poignet qui est saisi. De sa seconde main, Kyoya agrippe celle de l'homme, puis force un mouvement brutal vers l'intérieur du bras. Il accompagne le geste en faisant tourner son corps dans le sens de la manœuvre, jusqu'à ce qu'un craquement caractéristique se fasse entendre, suivi d'un hurlement de douleur.

Un coup à la tempe, et l'homme recule, son équilibre mis en danger. Sur ses traits tordus de douleur, un fond de colère, alors qu'il tente de une autre frappe. À peine lève-t-il une jambe, que celle qui lui sert d'appui est visée : Un chassé brusque, soudain, qui percute avec force l'avant du genou. Un autre craquement, un autre cri endolori. Il tombe au sol. Et un sens de la panique surpasse sa douleur et sa frustration. Les mots semblent prêts à sortir de sa bouche... « J'aband-»

La semelle s'écrase sur son visage pour l'interrompre. Quand le pied se lève, ce n'est que pour mieux redescendre. Encore vif, Manzo parvient à bouger au sol pour s'éloigner, commencer à se redresser. « J'ab- » le poing fermé, le majeur doucement ressorti, la phalange part s'écraser avec force dans la trachée du blond. Le souffle coupé sur le coup, sa respiration devient plus difficile, et les mots peinent à sortir.

Rapidement, le divertissement devient quelque chose de différent.

L'évidence s'impose : il ne s'agit pas d'un combat, mais d'un passage à tabac. Kyoya continue son œuvre de violence, continue de blesser là où le combat pourrait s'arrêter. Ce n'est qu'après quelques secondes de répit, quand Manzo tape la main au sol en articulant maladroitement son abandon que le combat prend finalement fin.

- Tu transmettras le message à ton boss, Lentement, le dos se voûte, les genoux se plient. Et il murmure, non loin de son oreille. Je suis clément aujourd'hui. La prochaine fois, je ne le serais pas autant. Ne t'avise plus de chercher à insulter mon nom de la sorte. Un sourire figé. ça vaut pour toi aussi.

Puis, de se relever. Une œillade à l'arbitre. Les soins sont à mes frais. Amenez-le à l'hopital. Puis, enfin, quelque pas pour se rapprocher des limites de la cage, où un homme en noir lui tend le micro. Hélas, notre champion en herbe n'aura pas su se montrer à la hauteur du défi. Sans doute deux combats dans la même soirée représentait une épreuve trop ambitieuse?

Une ambiance plus lourde dans la salle, alors que le regard du Kurosawa se focalise sur Shunso. En espérant que le spectacle vous ait plu. La suite du programme se déroulera comme prévu.

Puis de s'éclipser.
Un ordre sera donné. Que les différents partis lésés lors de combats contre Manzo soient remboursés discrètement. Que sans un mot, tous comprennent ce qui passe et ne passe pas, au sein du Cercle.

Tout ça sans directement désigner Shunso et son protégé comme des tricheurs aux yeux de tous. Vraiment, il est clément aujourd'hui.
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Kurosawa Kyoya

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Serizawa Miyu

Données Spirituelles
Grade: Six of Cups
Mer 19 Avr 2023 - 0:52 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde

Lorsque vint le moment de la confrontation finale, je retrouva une excitation que ces entourloupes avaient fini par éroder avec le temps. Il fallait me comprendre ! Dans ces mascarades de combat, l’on en venait à célébrer les crétins tirant parti des failles du système. Le genre que l’on ne voulait pas voir, parce qu’il y avait un certain prestige à protéger cette construction de règles réunissant l’intérêt de gens sans qui rien de tout ça ne vivrait. À quoi bon laisser courir ces faiblesses si c’était pour faire fuir les fondations de l'édifice ? Pour cela, il fallait manquer de profondeur et oublier quelles briques permettent de faire tenir un ensemble.

Mais cet homme qui entrait dans la cage était différent. Je l’avais immédiatement senti. Et l’assurance qu’il affichait en étant parfaitement conscient de ces failles, s’en jouant même, m’inspira l’intuition que je devais placer mes espoirs en lui. Enfin, j’allais assister à une lutte authentique, m’épargnant les scénarios convenus pour flatter quelques égos mesquins. Au signal démarrant le combat, je me laissa surprendre par les mouvements de cet organisateur mystérieux. Forte de mon expérience de spectatrice, j’avais appris à jauger ce qui était humainement possible de réaliser. Et bien que ce soit subtile, par moment, il me parut légèrement inhumain. Comme s’il retenait sa force contre un enfant insolent.

Or, Manzo pour tricheur qu’il était ne pouvait être estimé comme un amateur. Aussi me laissais-je subjuguer par cette différence de niveau flagrant. Lorsqu’il attrapa son poignet, je compris aussitôt la pièce du puzzle qui me manquait. Et bientôt, cette dernière parut bien dérisoire à mon intérêt quand se produit un tabassage en règle. Une violence à sens unique qui faisait remonter un frisson le long de mon échine. Fallait-il y voir du sadisme ? Très certainement ! Autrement, je ne serais pas si cliente de ces petits spectacles !

Je me nourrissais de cette fierté brusquement brisée pour découvrir le désespoir d’un homme. Son incapacité à invoquer des règles qu’il méprisa pour s’échapper de cette douleur gratuite. Et pourtant, j’en jugea qu’il ne faisait que payer son avance volée. À mesure que se multipliaient les coups toujours plus lourds les uns que les autres, je n’eus qu’une envie, d’hurler pour qu’il l’achève. Mais je me retins au constat que cette scène jeta un silence de plomb sur une foule choquée. Quelles timorées… Au moins, ce Kyoya m’avait offert un pari juteux, même si c’était bien secondaire à mon esprit.

Quelle ne fut pas ma joie à son petit discours acide qui fit son plus bel effet dans ma vibe de peste. Et à l’instant où il partit de la scène, je commanda à Shunko d’aller chercher mon butin pendant que je me dirigeais là où disparaissait la star du soir. Ainsi isolée, je pouvais apparaître bien vulnérable. Mais ça n’irait pas essouffler mon assurance, comme si à mes yeux, rien ne pouvait m’atteindre. De l’inconscience ? En l’état, je ne montrais que le ravissement dans mon sourire éclatant tandis que je rattrapais cet homme.

– Dites moi, voir. Ça ne vous dirait pas un bar ou un restaurant ? C’est moi qui offre ! Je crois que je vous dois bien ça ! Vous étiez incroyable !

D’ordinaire avare en compliments, ses qualités m’avaient convaincu.
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Serizawa Miyu

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Kurosawa Kyoya

Données Spirituelles
Grade: King of Swords
Jeu 20 Avr 2023 - 5:26 - Crache sur mes jeux et j'te ferai cracher tes dents pov' merde

Une leçon, pour qu'ils se rappellent. Quelque chose qui restera dans les mémoires et dans les murmures de chacun un moment. Puis, plus tard, ils oublieront. Alors il faudra le leur rappeler. Encore. Peut-être différemment, peut-être par plus de violence encore, peut-être de façon plus diplomate. Mais dans ce milieu, il y en a invariablement qui s'essaient à braver les lois et codes, « juste pour voir ». Juste pour voir s'il y a quelqu'un, quelque chose qui les en empêche.

Ce soir, il ne s'agissait que d'un rappel : Oui, effectivement, il y a des gens dans le Cercle qui s'assurent que l'opération tourne efficacement, sans accroc. Il y a des veilleurs, il y a des juges, et si nécessaire, il y aura des bourreaux.

Ce petit rassemblement, c'est un divertissement sombre, c'est jouer la vie de son prochain pour amuser quelques fortunés. Sans surprise, les esprits derrière le Cercle ne sont pas frileux, lorsqu'il s'agit d'user de violence.

Dans le cas de Kyoya : ni frileux, ni incompétent.

Une œillade vers la jeune femme, alors que ses pas l'amènent loin de la cage. Il la fixe, tout en même temps qu'il réajuste sa veste... Il la jauge du regard. Il remarque l'absence de l'homme en noir qui suivait dans son sillage. Puis, en guise de première réponse, la tête qui s'incline légèrement.

- J'espère que la Compensation de ce soir saura vous faire passer outre votre mauvaise expérience parmi nous, faute à Shunso. Cela étant dit... Il semble considérer son invitation, considérer ses options. Puis, un regard vers un homme en noir plus loin, posté au niveau de l'accès aux zones réservées au personnel. Un échange de regard, un hochement de tête, et l'attention du Kurosawa revient sur la jeune femme. Ma foi. Pourquoi pas.

Et de commencer la marche en dehors de l'usine.
Mains croisées dans le dos, il est pensif. Curieux, aussi. Le nom lui dit quelque chose. Serizawa Miyu. La demoiselle qui fait du bruit dans le milieu des affaires par ses manœuvres agressives. À vrai dire... Le prénom de la demoiselle ne lui est pas inconnu, certes. Mais le nom de la famille non plus. Des affaires qui remontent à quelques années. D'autres plus récentes qui parlent d'un homme tombé pour détournement de fonds. Il a entendu, à l'époque. De ces histoires qu'on oublie vite, mais qui refont surface une fois assez d'éléments rappelés à l'esprit.

- Ce n'est pas la première fois que je vous vois à l'un de ces rassemblements. Il faut dire que vous ne passez pas inaperçu. Un regard en biais, un sourire fin. Les femmes sont rares dans ce milieu. Souvent, elles accompagnent un homme... Et celles qui ne le font pas sont plus rares encore.

S'il faut parler du milieu des affaires, alors ça n'est pas une erreur de dire que les hommes d'affaire sont plus courants que les femmes d'affaire. Mais plus spécifiquement... Le milieu du crime organisé au japon est quasi exclusivement masculin, et les rares rôles laissés à la jante féminine sont souvent des rôles dans l'ombre. Alors oui : une femme habillée d'un costume blanc hors de prix, accompagnée d'un garde du corps, à se tenir en égal parmi les criminels et les riches associés... C'est un spectacle atypique.

- Comment vont les affaires du nom Serizawa?

La formulation est particulière. Elle dit quelque chose : dit qu'il sait que ce nom a un héritage.
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Kurosawa Kyoya

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