[Fin 2022] Salty & Sweet

Il avait l’impression qu’il n’y avait pas vraiment de juste milieu dans l’attitude de ses nouveaux subordonnés. En effet, lui qui venait tout juste de sortir de l’Académie avait été intégré au sein de la Cinquième division au Troisième siège directement. De quoi faire jaser. Et il avait l’impression que parmi les siens, c’était soit noir ou blanc. Soit on lui léchait les bottes, tout mielleux de pouvoir se faire bien voir directement du nouveau gradé – qui était alors le poste le plus élevé au sein de cette Division – soit ils se montraient franchement salés que le poste ait été filé à un « petit nouveau ». Sans doute s’estimaient-ils plus compétents pour ce siège, ou tout du moins espéraient-ils égoïstement une nette élévation de leur niveau social devant ces postes vides dont ils pouvaient encore rêver jusqu’alors.

Pas de bol ma gueule, c’est pour bibi !

Bon, après, il avait un plan d’attaque. Enfin, un plan quoi. L’idée, c’était de se mettre un peu en valeur. De faire briller son blason. Que les lèche-culs comprennent qu’il n’était pas qu’un tremplin. Que les autres pigent qu’il avait ce qu’il fallait pour être là où il était. La Division étant spécialisée dans les interventions au sein du Rukongai, il misa sur une petite visite de vieilles connaissances. Dans le district où il avait grandi, il y aurait certainement un peu de ménage à faire. Des gens qu’il avait connu et qu’il aurait plaisir à rabattre le caquet. Donc, hop, on embarque quelques larbins témoins collègues, direction le 63e district Est, Rukongai.

Et là on lui dit quoi ? « Faut prévenir la hiérarchie ». Bon bah ok, on va leur envoyer… un FAX ! Et là, paf pastèque, qu’est-ce qu’on vient lui répondre ? « Ça tombe bien, la Seconde est sur un coup dans le coin, rencontrez un vieux gars sur place et blablabla, tout ça tout ça ». Bon, c’était pas exactement la teneur du message, mais l’idée était là. Bon bah, on se rend déjà là-bas, petit coup de nostalgie. Et avant de passer aux choses sérieuses – lui qui voulait juste casser des culs un peu au pif, une vraie mission c’était pas si mal finalement – resterait à trouver leur contact sur place. Le Serpenté, on lui avait dit. Enfin, c’était ce qu’il avait compris. Ç’aurait pu être pire...

(Désolé, j'ai mis des PLOMBES)

Que faisait-il là, déjà ?

Il n’en était plus vraiment sur. Car s’il avait l’habitude de trainer ses guêtres de l’autre côté du mur, le 63e district était une nouveauté pour le borgne. Il avait du suivre la trace d’un gars qui s’amusait à découper des pauvres hères. Mais, attention, je ne parle pas de trancher vif dans la chair, oh non. Il s’amusait à les courser dans les ruelles, à les terroriser avant de, comme je disais, découper … leur kimono. Les laisser à moitié abandonnés, les roubignoles à l’air. Rien que ça.

Du coup, il ne comprenait vraiment pas ce qu’il faisait sur cette piste, celle du, comme on l’avait appelée dans les dernières nouvelles, déshabilleur du Rukongai. Il était à moitié sûr qu’il s’agissait là d’une sorte de mauvaise blague. Quand on lui avait dit qu’une mission l’attendait, il avait plissé les yeux. Enfin, surtout le valide. Ce n’était pas bien utile de plisser grand chose derrière un cache oeil. Il avait senti le coup fourré, surtout quand le dixième siège avait étouffé un éclat de rire. Petit enculé. Il allait le lui payer. Le Serpent avait beau ne pas aimer plus que ça les relations sociales, ce n’était pas pour autant qu’il allait se priver d’échanger son saké par du vinaigre. Et déjà, il devait s’estimer heureux qu’il n’en rajoute pas une couche en pissant dedans.

Tout ceci pour dire qu’il n’était donc pas trop sûr de pourquoi il était là. Une petite vengeance, sans aucun doute. Il ne voyait que ça. On lui avait coltiné en plus une recrue un peu débile, qui posait des questions avant de réfléchir, tout ce qu’il adorait. A la troisième question hors de propos, il s’était contenté de le regarder, sans piper mot. A la cinquième il l’avait menacé de lui mettre la main dans la tronche, et la bleusaille s’était tirée sans demander son reste.

Assis sur un banc, l’ancien assassin pestait. “Putain, mais qu’est ce qui pourrait encore venir rendre cette journée encore plus pourrie.” marmonnait-il, en sortant une sèche de son étui, avant de se l’allumer. Il était loin de se l’imaginer, effectivement.

C’était l’heure de régler les embrouilles. Quelles embrouilles ? Il ne savait pas encore, du coup. S’il tombait sur un type dont il souhaitait se venger, bon, y aurait moyen d’en profiter. Tordre le bras de quelques gros durs du coin, tout ça tout ça. Mais la priorité maintenant qu’ils avaient une réelle mission, c’était de trouver le contact qui leur avait été désigné. Trouver ce Serpenté et voir en quoi la Seconde Division aurait besoin de renforts. Des renforts qu’ils n’avaient pas vraiment demandé, et qu’on leur collait parce que ça permettait de focaliser le nouveau troisième siège de la Cinquième sur quelque chose de concret, mais ça… BREF !

Le mot d’ordre ? On se sépare, et on ratisse ! Bon, ça pouvait prendre un moment, mais jusqu’à preuve du contraire ils avaient pas vraiment mieux pour retrouver leur contact. « Dès que vous voyez un Shinigami, vous beuglez et on se rassemble ». Ça c’était de l’ordre efficace, à tous les coups ! Un bon moment passa alors, sans faire avancer plus leur enquête de toute évidence. Sa petite troupe éparpillée devait sans doute être à la tâche. Lui, après un bon vingt minutes, il en avait déjà plein le cul. Soupir. C’est pas comme ça qu’on imagine la vie. Il a l’air blasé. Se pose sur un banc.

- La flemme...

Il s’est assis à côté d’un type, qui porte un cache-oeil et qui fume. Et qui porte un Shihakushō...

- Dis l’ami, tu sais pas où je pourrais trouver un Shinigami dans le coin ?

Se moquait-t-il de lui ?

C’était très probable, en effet. Le borgne plissa son oeil unique - quoi que non, il plissa aussi celui sous le cache-oeil, mais cela ne vous aide pas trop de le savoir - et fixa quelques longues secondes le nouveau venu, avant de regarder de nouveau dans le vide, et d’inspirer une bouffée de fumée.

Après tout, il était littéralement assis sur un banc, avec un sabre accroché à la ceinture. Il ne fallait pas être grand clerc pour l’identifier en tant que Shinigami, tout de même. Il décida donc de rentrer dans le jeu de l’inconnu. Après tout, il n’avait pas forcément envie de se lancer derrière le dénudeur du Rukongai comme ça, sans piste. Et puis, il ne semblait pas si dangereux le bougre. Tout au plus, il affichait à l’air libre quelques morceaux de chair qui devaient être, d’habitude, plutôt cachés. Il n’y avait clairement pas le feu au lac.

Après, et seulement après l’avoir renvoyée dans le ciel, il prononça quelques mots. “ Ça dépend. ” Et voilà, rien de plus, durant quelques secondes. Il avait fini sa cigarette, et, après avoir ouvert la poche intérieure de son pardessus en cuir, en avait extrait son étui, avant de s’en ressortir une dernière. Après l’avoir lentement allumée, il regarda le gars qui était toujours assis à ses côtés.

“Pourquoi ?” La question était aussi saugrenue que celle de son interlocuteur, mais après tout, il était possible qu’il s’agisse vraiment d’une urgence. C’était peu probable, mais pas impossible. Après tout, le gars en question avait lui aussi une tête de Shinigami. Il n’aurait pas mis sa main à couper que c’était le cas - déjà parce qu’il valorisait pas mal sa mimine - mais il en était quasiment sûr.

" J'ai quand même l'impression que c'est une question piège, votre truc. " Ajouta-t-il. Il allait vraiment passer pour un demeuré.

Il opine, comme si une vérité universelle venait d’être lâchée. Tout valait mieux que l’ennui ferme de devoir continuer à chercher dans le vide. Et bon, il était pas si con que ça : bien sûr c’était un Shinigami à côté duquel il venait de s’asseoir. Fallait bien entamer la conversation. Enfin, c’est ce qu’il dirait quand on lui demanderait s’il l’avait vraiment pas repéré. S’il était con ou s’il faisait exprès.

- Ça dépend, ouais. Parfois, moi aussi, je me dis « là, plus ou moins, mais pas trop » et à d’autres « là, ouais, à fond, typiquement ouais », alors je vois le genre tu penses bien ! Chienne de vie, hein ?

Il ricane, et plutôt qu’abattu, il a l’air de bien se marrer. Quelle serait la prochaine étape ? Eh bien, lui expliquer pourquoi il en cherchait un. À moins qu’une autre idée lui vienne…

- Écoute, j’ai un truc à te proposer. Vachement bien, super balaise. On serait tous les deux complètement irresponsables, payés par le Gotei, avec un hélicoptère. Un super hélicoptère que l’on appellerait intelligemment… Supercopter !

Kyōken l’observe de ses yeux gris, jauge ses réactions. Le type a pas l’air super commode, mais peut-être qu’il s’emmerde juste très très fort lui aussi ? Y avait de quoi après tout, le coin avait pas l’air d’être optimal pour le moral, genre on envoie personne en cure dans le coin ça c’est certain. Puis d’ajouter plus bas.

- On m’appelle Kyōken. Je suis en mission. Enfin, bientôt, je serai en mission. On m’a d’abord dit de trouver un gars, qu’on appelle… hum… le Serpenté. Tu connais ?

Il le fixe toujours. Plisse les lèvres façon loubard. Pour un peu il en ferait même semblant de sortir une clope de son Shihakushō, si seulement il n'était pas persuadé qu'il aurait juste l'air con à crapoter du rien. C'te galère...

S’il avait encore eu en mémoire des bribes de son ancienne vie, il se serait vu à l’intérieur de l’un de ces engins de malheur. En plein milieu d’une zone de guerre. Une de celle qui change les hommes. Mais la guerre ne change jamais. Les Romains faisaient la guerre pour rassembler des esclaves et des richesses. L'Espagne a construit un empire grâce à sa soif d'or et de territoire. Hitler a transformé une Allemagne meurtrie en une superpuissance économique. Mais la guerre … Elle l’avait changé lui, puis, il y avait eu le grand reset. La grande faucheuse avait eu le loisir de récolter toutes les petites fractions que représentaient sa mémoire, et les avait réduits en cendres, juste avant de lui faire faire le grand saut. Du coup, il ne se souvenait pas des casques, des mitrailleuses, des gilets pare-balle. Des rangers. Ciel qu’il les avait détestées, ces chaussures. De l’odeur du napalm au petit-matin. Il resta stoïque. “Oh le con.” murmura-t-il.

Bon, au moins il avait quelques billes. Déjà, que le gars en face de lui était clairement émoussé du ciboulot. S’il n’était probablement pas complètement con, il lui manquait clairement une case ou deux. C’était quoi cette entrée en matière ? De plus, il cherchait un certain Serpenté. C’était étrange quand même, un Shinigami qui était dans le coin, et qui avait un nom aussi proche que le sien. C’était un signe… Il avait sans aucun doute un doppleganger qui tentait de se faire passer pour lui.

Il décida, immédiatement, qu’il devrait retrouver, lui aussi ce Serpenté. Ne serait-ce que pour lui faire comprendre qu’on ne pouvait pas se faire passer pour le borgne impunément. Que deviendrait sa réputation si on apprenait qu’un inconnu se faisait pour lui, “Le Serpenté ? Rien que ça ?” Ajouta-t-il en sortant sa flasque de sa poche intérieure. C’était un bon moment pour s’en jeter une derrière la cravate.

“En quoi peut-il t’être utile, ce gadjo ? Car son nom ne me revient pas trop, j’ai décidé, à l’instant, que je devais le retrouver aussi.” L’autre ne pipa mot. Il essaya de compléter le cheminement de sa pensée (alcoolisée, il en va sans dire). “Je ne le connais pas, mais je le déteste déjà.”

« Oh le con », qu’il entend. Et il se marre, d’une certaine fierté. Il avait l’habitude avec Shinjiro, quand son pote sortait ça à l’entente d’un de ses plans ou au récit de l’une de ses histoires, c’est que le moment était destiné à être épique. Mais de toute évidence il ne serait pas question de supercoptère pour le moment. Ce ne serait donc pas sur cette idée qu’il allait l’accrocher donc. Mais pourquoi, en fait ? C’était pas vraiment le plan de départ. Et la mission ? Bah la mission, elle n’est plus vraiment au centre de son attention. Le gars, patibulaire, vient de se trouver une cible. C’était rapide et léger pour détester un type. Mais bien plus que suffisant pour vouloir le dézinguer. Pour lui, c’était un gars qui faisait tout pour qu’il ne le trouve pas, alors qu’il avait besoin de lui. S’il l’avait pas trouvé alors qu’il avait super bien cherché, c’était forcément qu’il voulait l’enfler.

- Tu sais ? À la réflexion, je suis d’accord avec toi mon gars ! Je pense qu’il est pas net. Je le cherche pour une mission, et paf, qui c’est qui devient complètement introuvable ? Je te le donne en mille : le Serpenté. J’ai jamais pu sentir les gars de la Deuxième. Enfin, à part Daestra. Elle est un peu bizarre, mais elle m’aurait jamais fait un coup comme ça elle !

Il se lève, semblant avoir retrouvé un peu d’entrain. Réfléchis un instant. Eh merde...

- Ah la galère… j’ai déjà pas réussi à le trouver pour la mission, je risque pas plus de le retrouver pour lui en claquer une. T’as l’air d’avoir un peu de vécu mon gars, t’aurais pas des idées ? Tu te cacherais où toi, si t’étais le Serpenté ?

Et à aucun moment il n’a pensé à lui demander son nom...

“Qu’ouïs-je ?”

La deuxième était un signe plus qu’évident. Quelqu’un tentait décidément de se faire passer pour lui, sans doute avec un plan machiavélique, ourdi pendant des heures, sur une falaise, face à la mer, sous la pluie. Un vrai plan de méchant de film d’espionnage, qui bougeait ses pions avec une quasi omniscience. Un vrai vilain. Il était évident que cela ne pouvait être que cela. Quoi donc, sinon ?

Il devait lui-même monter un plan pour traquer son nouvel adversaire, et, évidemment, sans trahir sa propre identité. Si son interlocuteur pensait qu’il se fichait de lui, alors il risquait de payer les pots cassés. C’était sans doute le plan diabolique de son imposteur, d’ailleurs : détruire son image et sa réputation.

“Si j’étais lui, je me cacherais bien loin de ce poing.” Maugréa-t-il en soulevant la main droite gantée, menaçant par la même occasion sans s’en rendre compte une pauvre mamie qui passait par là. Cette bonne dame, qui n’avait rien demandé, manqua de choir dans la rue. Elle manqua aussi d’appeler à l’aide, avait de se rendre compte qu’elle avait affaire à deux Shinigamis. Elle s’éloigna en pestant. “Mais quitte à choisir, il est fort probable qu’il se terre dans un rade malfamé du coin. J’veux dire, si j’étais ton fameux Serpenté, je pense que je boirais du mauvais bourbon en me durcissant le cuir du cul sur un tabouret peu confortable. Il doit sûrement surveiller la porte, le dos tourné vers le mur… ”

Il manqua d’ajouter “C’est ce que je ferais, personnellement.” Mais grâce au ciel, ce n’était pas nécessaire. Sa couverture était simple, il était l’imitateur de l’imitateur. “Au fait, je suis Bob.” Lança-t-il. C’était partiellement vrai, même si plus personne n'appelait Robert de cette façon depuis ses douze ans. Soit dit, depuis un bail. “Si on doit chercher un bar, je pense qu’on sera servis dans le coin, c’est pas c’qui manque.” Ajouta-t-il.


C’était vrai que, sans connaître particulièrement le coin, il avait été étonné du nombre de trous qu’il avait pu croiser. Des lieux probablement aussi propres que la gnole qu’ils servaient, mais le monde était déjà assez triste pour se refuser ce type de petits plaisirs après tout.

- Wah, trop intense !

Déclare-t-il alors que l’autre venait de lever son poing, traqueur de Serpenté de toute évidence. Le Kyōken se marre. Il devait trouver un Serpiente, contact sur place pour une mission ; le voilà désormais à vouloir marave un Serpenté en compagnie d’un parfait inconnu, sinon qu’il était lui-même Shinigami également. Le cheminement était au mieux lunaire, mais avait rendu de l’intérêt à cette journée qui était partie sur la mauvaise pente.

- Tu sais quoi Bob ? J’aime ton plan ! D’une simplicité déconcertante, mais au moins on sait où on va. On débarque dans un bouge, on repère le type trop sombre qui fume dans un coin, et on lui fait passer le goût de se foutre de nous ! Et pas à coup de bourbon ça je peux te le dire mon p’tit pote !

Et les voilà partis ! Au premier tripot, pas de gars louche. Enfin si, y avait que ça. Mais aucun qui correspondait à la description ou aux indications données par Bob. « J’aurais dû lui demander si je pouvais l’appeler Bobby » pense-t-il, avec sans doute plus de gravité que nécessaire. Puis un second bar est trouvé. Deux Shinigami sont déjà dans la place. Des gars venus avec lui.

- Troisième siège Kyōakusei, vous l’avez trouvé, félicitations !
- Trouvé qui ?
- Eh bien… notre contact pour la mission.
- Quoi, lui ? Mais non, ça c’est mon pote Bob. Oh, j’ai oublié de te demander tout à l’heure, ça t’embête si je t’appelle Bobby ? Enfin bref ! Il cherche le Serpenté lui aussi, il va nous aider.
- Serpiente vous voulez dire.
- Bah c’est ce que j’ai dit !
- Vous avez dit le Serpenté, Troisième Siège.
- Bah quoi ?
- Notre contact, c’est Serpiente !
- Roh, c’bon, c’est pareil. Pas vrai Bob ? Bobby… ?

« Mesdames et messieurs, nous traversons actuellement une zone de turbulence, veuillez attacher vos ceintures... ».

Les bars s’enchaînaient. Les verres, pas vraiment. La base juste. Un verre dans chaque bar pour “ne pas éveiller de soupçons”. Aussi, pour se la coller dans le gosier. Les deux loustics, passablement éméchés donc, entraient dans un rade. On aurait dit une mauvaise blague. Un américain et un japonais rentrent dans un bar et…

“Evidemment.” Lança le borgne. Les éléments commençaient à se mettre en place. Dans sa tête, en tout cas. Ces deux gars-là, sortis de nulle part, étaient sans doute des agents du Serpenté. Ce dernier avait dû comprendre qu’il était recherché, pour usurpation d’identité, ou quelque chose comme ça, et avait mis ses meilleurs - ou seuls - hommes sur le coup.

“Je suis Robert Snake, aussi connu sous le nom de Serpiente, pas Le Serpenté. Ce Serpenté on le traque. Je ne sais pas qui vous êtes. Je ne sais pas ce que vous voulez mais …” Commença-t-il. Les deux sous-fifres tiraient une drôle de tête, se demandant s’ils étaient tombé sur un fêlé à défaut d’avoir le bon gusse sous la main.

Il s’arrêta. “Bobby, ça fait longtemps qu’on ne m’a pas appelé comme ça. Depuis … en fait je crois que jamais. C’est étrange.” demanda-t-il. “Quand à ces deux-là, tu les connais ? Ils ont l’air louches. Ça pourrait être des faux shinigamis.”

C’était un fait. L’habit ne faisant pas le moine, le moindre couillon qui portait un kimono et un sabre pouvait se faire passer pour un ange de la mort. Bon, pas exactement, parce que toper une épée ce n’était pas donné au clodo moyen, déjà. Ca coutait bonbon, ou alors il fallait la voler, souvent à des gars qui y tenaient comme à la prunelle de leurs yeux. Risqué donc, mais pas impossible. Ces deux rigolos pouvaient aussi bien être des Shinigamis que pas du tout.

Comme le RP est très ancien, j’en profite pour suggérer une conclusion, on s'est déjà pas mal embourbés là XD

Incrédulité. Même face à l’évidence, Bobby persistait à voir deux personnalités au nom semblable, dont son presque homonyme serait une cible à choper et caillasser. Kenshirō, lui, ne pouvait plus vraiment nier : il avait trouvé qui il cherchait depuis le début, en fait. Sauf que maintenant qu’il avait compris… s’agissait de pas tout à fait perdre la face devant ses gars, qui de toute évidence commençaient à lancer des regards en biais. Et sans trop froisser Bob, qui était particulièrement remonté pour le coup. Alors, il prend la pose, gonflant le torse pour frimer devant ses gars.

- Ahah, je vous ai bien eu hein ? Bien sûr, j’ai trouvé notre contact, Serpienté ! Comme vous voyez, nous avons d’ores et déjà commencé notre enquête, ahah.

Bobby, dit Serpiente, ces Shinigami sont des gars à moi. Des membres de la Cinquième Division. Tu sais, on te cherchait pour t’aider dans ta mission. ‘tain que j’y pense, je sais même pas… t’étais sur quoi d’ailleurs, c’est qui qu’on vient t’aider à choper ? Me dit pas que ça serait… l’autre !?

Bah non, c’était pas possible, y avait pas « d’autre ». Le Serpenté = Serpiente et puis c’est tout. Mais un esprit vagabond pouvait bien se permettre d’omettre ce détail, même si bien acquis et imprimé, l’espace d’un court instant alors qu’il tente de recoller les morceaux, non ? Bon bah allez, comme on dit, y a plus qu'à...