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Before Tomorrow Comes :: Chroniques & Intrigues :: Chroniques


Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Ven 15 Sep 2023 - 4:01 - Le chant d'une vie [RP Retour]

Un rapport rédigé et effectué devant les autorités du Seireitei – un parmi d'autres. Une tasse de thé, fumante, placée sur une table, au centre d'un décor sobre. À cette image, un manque. Silhouette pour le moment invisible, disparue des écrans radars. C'est pour cela qu'il est formé, bien entendu. Et c'est une âme complexe, aussi. Mais un Capitaine manque à l'appel, alors qu'il ne devrait pas. Alors, ils feront bientôt comme toute situation identique : ils enverront une équipe d'exploration. Il fera partie de cette expédition. C'est ainsi que l'Araignée espère les choses. Cela ne sera pas la première fois, diront ils tous. Jusqu'à Yūko lui-même, qui se souvient encore de ce jour. Cela ne sera pas la première fois, oui. Et il est certain que celui qui dirige la Troisième Division ne compte pas laisser cela devenir une habitude. Et pourtant.

Un Capitaine manque à l'appel, alors qu'il ne le devrait pas.

Un mouvement derrière la porte principale de cette pièce. La corde d'un shamisen est pincée, dernière note qui résonne à l'intérieur de ce décor. La voix vient remplacer l'instrument, quelques mots simples, autorisant à entrer. Une jeune femme, vêtue de noir – comme les centaines qui vivent entre les murs de cette gigantesque fourmilière qu'est le Seireitei. Aucun regard ne lui est porté. Alors qu'elle dépose simplement un ordre scellé sur la table. Un shinigami est un soldat. Même derrière les fonctions prioritaire, il n'en reste pas moins qu'une armée est une armée.
Parfois, un œil curieux se pose la question de ce qu'aurait pu être cette armée. Si l'Équilibre est toujours à la recherche d'une guerre ou d'un massacre à inscrire dans l'Histoire. Parfois, oui, un œil curieux se pose cette question. Avant que des lèvres amusées ne viennent à sourire. À quoi d'autres sont-ils bons ?

La silhouette féminine quitte les lieux, laissant le Capitaine seul avec le contenu scellé. Le thé est ignoré. Le shamisen, lui, est déposé à sa place habituelle. Rien ne change vraiment. Chaque fil à sa place, c'est ainsi que les plus belles conceptions naissent et durent dans le temps. Le corps se redresse donc, pour aller récupérer l'ordre de mission. Desceller le sceau. Lire et prendre connaissance. Frissonner, un instant. Alors qu'un bruit de corde pincée résonne dans un lointain psychique. S'amuse-t-elle de pouvoir à nouveau sortir de l'antre ? Sans doute un peu, peut-être. Qui pourrait lui en blâmer ? Tisser cette mission avait été un moyen de retourner auprès des couleurs pâles du Hueco Mundo. Une mission lui redonnait le loisir d'à nouveau explorer de ses yeux ces vastes régions. Les feuilles de l'ordre sont pliées de nouveau. Pour beaucoup, cette mission porte un nom. Une expédition de secours. Un travail. Aucun d'entre eux n'a tort. Récupérer Nagatsuki Aizome est tout cela. Quelque chose d'important. Après tout … Un Capitaine manque à l'appel. Alors qu'il ne le devrait pas.

Mais, mon ami.
Ce que tu m'offres là est aussi autre chose.
Dans notre langue à nous deux, nous lui donnons un nom.
Opportunité.

Et dans les opportunités, il n'y a ni héros, ni adversaires. Il n'y a que des faits. Des enchevêtrements de faits qui s'enchaînent les uns après les autres. De la soie. Choisir l'un de ces faits, c'est tisser. Tisser cette soie jusqu'à la prochaine intersection. Et là, encore, faire un choix. Parfois, une opportunité n'est pas un choix. Ce soir, c'est le cas.

L'opportunité à un autre nom.
Celui de devoir.

Yūko Seiichi

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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Ven 15 Sep 2023 - 4:01 - Le chant d'une vie [RP Retour]

Un Désert Blanc, unique. Ce Désert Blanc et ses vastes étendues. Ses profondeurs, cachées. Le tout dominé par la Voûte Céleste. Noire, profonde. Éclairée par la pâle lueur d'un seul astre. C'est là qu'une équipe apparaît. Et qu'à cette même arrivée sur le sable immaculé, se disperse. Le dessin d'une toile, imaginé et exécuté par des silhouettes vêtues de tenues singulières. Camouflage. Discrétion. Voilà des mots absolus en cet instant. Existe-t-il une seule once d'héroïsme à récupérer un des leurs ? Aucune. Pas une trace. C'est un devoir. Parmi d'autres. Existe-t-il une seule lueur d'expédition punitive à accomplir ? Aucune. Pas une trace. C'est là un devoir. Et de ces ordres, ils sont au courant. Ce n'est pas la première fois qu'ils entrent en ces lieux – que ce soit pour cette mission ou dans leur vie de Shinigami.

Depuis combien de temps recherchent ils Nagatsuki Aizome ? Suffisamment de temps pour que la toile de recherche soit étendue. Suffisamment de temps pour que des repères soient gravés dans la mémoire. La forme unique de ce rocher. Le mouvement de cette dune. Le reflet de la lune dans cet éclat minéral. Des points sans intérêts, devenus essentiels par leur seule présence. Suffisamment de temps, oui. Mais rien. Pas un indice. Pas une trace. À croire que le Capitaine de la Troisième Division voulait disparaître – un exploit dont il serait bien capable.

À distance correcte, des communications traversent des systèmes technologiques avancés et discrets. Menace potentielle esquivée. Mise en garde. De nombreuses informations à la minute.
Les lieux les plus vivants sont évités – si tant est qu'il soit possible de les percevoir et de les prévoir. Ils savent faire. Des traqueurs recherchant le maître d'entre eux. Et dans cette équipe, le Capitaine de la Douzième Division n'a de rôle que de soutien des forces en présence et du bon fonctionnement de ce qui permet à l'information de circuler. N'est-ce pas là le rôle de sa Division ?

Et l'information est une chose essentielle.

Informer son équipe de l'arrivée dans une zone singulière des sentiers chthoniens du Monde Creux. Mouvement sous la terre. Sous la roche. Un frisson qui traverse le cou de l'Araignée. Nouvelle information qui parcours le système nerveux de Yūko Seiichi. Un sentiment bien connu. Une impression de déjà-vu altérée par l'actuelle réalité. Un constat menant à une seule posture, celle de la mise en défense. Les sens à l'affût. Se défendre contre cette chose qui semble exister tel un parasite bougeant sous la peau. Le temps passe alors. Quelques secondes. Alors que le silence se fait de plus en plus présent. Nouvelle information. Ce silence. Anormal dans les conditions de recherche. De nombreux éléments devraient résonner. Défiler dans l'oreillette du Capitaine. Des constats. Des rapports courts. Des demandes. À la place de cet enchevêtrements de faits. Le silence.

Et cette impression. Grandissante. Oppressante. Ce bruit, à droite. Cette sensation, à gauche. Un mouvement, qui accroche le regard, vers le ciel. L'ombre passe et repasse. Tantôt à l'extérieur, tantôt dans les pores de cette étrange peau qu'est le sol du Hueco Mundo. Parasite … Qui passe à l'attaque. Quelques pas en arrière, pour augmenter la distance. Une danse dangereuse qui commence, entre sabre et chair. Entre poison et vermine. Mais quelque chose ne va pas. Ce sentiment qui continue de rouler sous la peau.
Regard sur la droite. Esquive. Regard sur la gauche. Où est-ce ? Quelque chose existe en ces lieux pour rappeler qu'il y a des proies et des prédateurs. Quelque chose qui n'est pas ce parasite.

Nouvelle esquive.
Ce lieu est un terrain de chasse.
Les règles doivent changer.

La pointe du sabre glisse sur le sol. Le métal vibre. Doucement. Une vibration qui sonne telle le corde d'un shamisen. Ombre. Qui se déforme. Tendrement. Ouvrant ses bras.

Bankai.

Et à cet instant. Douleur dans la nuque. Les mots, qui ne suffisent plus. Nouvelle information. Une drogue qui traverse les défenses naturelles du Capitaine. Les doigts de la main gauche s'ouvrent. Lentement. L'ombre reprend sa forme initiale. La vibration qui se calme. Doucement. Mais un sourire. Alors que les doigts se referment. Alors que la pression spirituelle vibre. Jouer avec les substances. Jouer avec les règles d'un corps. Jouer ainsi. C'est son domaine. Son domaine.

Alors pourquoi le corps tombe … ?
Une lame qui vient frapper comme l'éclair. Ne laissant guère le temps à ce qui avait été sommé de se taire de revenir.

Yūko Seiichi

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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Ven 15 Sep 2023 - 4:02 - Le chant d'une vie [RP Retour]

Le bruit le réveille doucement. Les yeux cherchent à s'adapter à l'obscurité. Pour trouver un détail. Une réponse. Le corps est paralysé. Bloqué. Pas seulement étreint par un quelconque lien. Une écorce remonte contre lui. Des appendices s'enfoncent sous sa chair. La douleur est là, présente. Elle ne faibli pas. Ne désespère pas de voir sa victime à nouveau défaillir. Mais le bruit résonne dans cette caverne. Plic. Ploc. Le bruit le tient éveiller. Celui d'une humidité qui s'écrase contre la pierre. L'écho d'un cycle naturel qui se brise, avant de recommencer. Encore et encore. Un écho qui brise ce silence qui s'installe, chaque seconde, dans les profondeurs de cette obscurité. Puis. Un mouvement. Silhouette qui avance. Proche. Un corps noir, fait pour se cacher. Se dissimuler. Mais un corps qui ressemble à ces phalènes nocturnes, recherchant la lumière quitte à s'y brûler. Deux paires d'yeux, rougeoyants, percent un masque. Des bras faméliques. Mains qui viennent toucher le corps. Sifflements, à la place de mots.

Car des mots, il pourrait y en avoir. Lui en aurait, si la situation était différente. Il étudierait ce corps. Les caractéristiques de celui-ci. Sa perception dans le noir. Sa respiration. Sa résistance à cette douleur qui continue, encore, de se déclarer. Oui. Il pourrait y avoir des mots au fil des observations. Car tout dans la démarche. Dans le mouvement. Dans le toucher. Tout est délicat et attentif. Tout dans ces intentions ne révèle qu'une chose : l'étude.

Un mouvement d'arrêt. Les yeux tournent vers ceux du cobaye. Un sifflement. Sans réponse de la part du Capitaine de la Douzième Division. Un nouveau sifflement et une main, qui vient caresser l'un des appendices. De ce simple toucher, une nouvelle douleur, plus violente. Une injection. Rapidement, le corps se fait plus lourd, les paupières tombent, lentement.

Le sommeil devient l'option. Combien de fois est-il déjà devenu l'option … ? Ah … Quand … ?
Alors que dans l'obscurité, la lueur d'une lame est visible entre les mains de l'érudit en quête de lumière.
Ah … Elle ne va pas aimer.

Quand ? Les yeux s'ouvrent. Difficilement. Quand sommes nous ? La bouche est sèche, le corps faible. Mais les nutriments sont donnés. Offerts pour une cause décrite par de simples sifflements. Les jours, les heures, ou alors sont-ces les minutes ? Tout ceci se ressemble. Le temps, immuable et interminable. La douleur, toujours présente. Parfois, dans sa grande bonté, le Hollow cherche autre chose. Examine autre chose. Travaille, sur autre chose. Et dans ces instants – les seuls de véritable repos dans cet antre –, le regard se fait curieux. Quand sommes nous ? La question a autant d'importance que ce qu'il peut réussir à voir. Lentement, dans la douleur, il s'est habitué à cette obscurité. Pour le voir s'acharner à comprendre un Zanpakutō. Pour le voir tenter de parasiter d'autres Hollow. Pour le voir les assimiler. Les absorber.

Siffle.
Il ne fait que siffler.
Mais chacun de ces sifflements sont hypnotiques.
Ils disent. Ils parlent. Ils informent. Ils théorisent.

Qui es-tu ? As-tu un nom ? Parfois, il a tenté ces questions. Car au fil des heures, elle a remplacé la première question. Mais comme seules réponses, ces mêmes sifflements. Quel est leur sens ? Qu'est-ce qu'ils veulent dire exactement ? Comment pense-t-il ? Une énigme. Lentement ce Hollow est devenu une énigme. Une énigme ? Non. Une foule d'énigmes. Chaque chose qui le composait, chaque action, était une question. Une question à laquelle il ne pouvait qu'imaginer la réponse. Comme il s'imaginait les réactions et les raisons de sifflements. Ceux plus énervés. Ceux qui attendent le calme. Ceux qui perçoivent une vérité. Ceux qui ont peur. Ils sont nombreux. Nombreux. De nombreuses couleurs, dans un vide noir. Sans lueur. Mais vivant. Tellement vivant.

Vivant. Oui. Ce vivant fort présent. Grouillant contre les parois rocheuses. Contre lui. Dans chaque appendice branché à ses bras. Le vivant s'écoule. Drogue et nutriments se mélangeant. Pourquoi suis-je encore vivant ? Nouveau sifflement. Un hurlement. Dans l'obscurité. Nouvelle information. Depuis quand cette chose est-elle présente elle aussi ? [i]Depuis quand ? Non. Non. Pas cette question. Quand tout ceci a commencé ? Cela l'éloigne de l'énigme. Le corps pense à sa situation. Le corps pense à autre chose. Il souffre. Plus longtemps. Plus. Toujours plus.

Qui es-tu ? Que fais-tu ? Comment penses tu ? Comment perçois tu ? Que veux-tu ? Pourquoi suis-je vivant ? Que désires tu ? Que vois-tu ? Comment vis tu ?

Comment meurs tu … ?


Si sombre. Si noir. Le Monde Creux n'a jamais porté aussi bien son nom. Tout se teint de noir. Avale le monstre. Avale l'araignée. Si noir. Dans cette obscurité. Toute lueur paraît si éclatante. Que voit-il dans les crânes qu'il ouvre ? Une lumière tant cherchée ? Ah. À nouveau. Le sifflement de la peur. Celui de l'énervement. Celui du calme. Siffle. Siffle. Siffle encore. Mon ami. Laisse-moi t'écouter vivre.

Plus rien n'a de sens. Depuis quand ? Non. Non. Cela n'a pas d'importance.
Le seul moyen de ne pas perdre l'esprit. Est de penser. Continuer à penser. Continuer à exister. Vivre. Encore. Je veux vivre. Sentir ce désir entre les doigts d'un autre être. Se sentir évoluer. Ainsi. Imaginer. Vivre dans cette imagination. L'imaginer vivre. L'imaginer travailler ensemble. L'imaginer mourir. L'imaginer perdre tous ses moyens. Toute sa vitalité. L'imaginer être seul, face à ses propres démons qu'il enferme et torture, au gré de ses besoins et envies. Ça. Ça il peut l'imaginer. Il peut l'imaginer. Dans les profondeurs de la caverne. Ramper alors que l'Araignée se relève.

Imaginer.
Désirer.
Vivre.
Et sentir ce chaos être brisé. Par l'opportunité.

Alors. Comme à chaque fois. Finir par fermer les yeux.
Le sommeil fini par devenir l'option. Une fois. Deux fois. Dix fois. Cent fois. Encore. Toujours.
Et ne pas voir, des ombres vêtues de noir.

Yūko Seiichi

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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Ven 15 Sep 2023 - 4:03 - Le chant d'une vie [RP Retour]

Les sifflements berçaient, à leur manière. Ils étaient un repère. Leur absence signifiait le silence, brisé à intervalle régulier par cette humidité qui, à chaque fois, se formait. Leur présence signifiait l'observation dans le noir. Dans l'obscurité. Penser. Dans le noir. Penser. Car c'est là la seule chose qui lui restait. Respirer et penser. L'organisme auquel était branché Yūko Seiichi lui permettait de boire. Il lui permettait de manger. Il lui permettait de souffrir. D'agoniser. Mais de ne jamais mourir. Une expérience, il était devenu un sujet de teste pour une expérience. C'est cette ironie qui lui a permis de survivre.
Mais quel était le sujet de l'expérience ? L'organisme en lui-même ? La résistance d'un corps de Shinigami ? Les drogues et les éléments injectés dans le corps ? Peut-être était-ce à la fois tout ceci. Une expérience généralisée, pour un système qui pourrait devenir … l’œuvre d'une vie. Oui. C'est cette ironie du chercheur devenu cobaye qui lui permettait de survivre. De penser. Alors. Il pensait. Dans le noir. Il cogitait. Observait. Car les sifflements étaient présents. Quand ils étaient absents ? C'est la douleur qui revenait. Plus forte. Grandissante. C'est l'écoute qui s'installait. Celle de ce qui vivait dans le noir. Qui n'avait ni visage ni sifflement. C'est l'ignorance qui prenait le pas sur la raison. Car il ne savait rien. Rien n'était connu. Rien ne pouvait l'être. Car il n'y avait personne pour jouer dans le noir. Personne pour vivre dans ce noir.

Les sifflements étaient un repère, oui. Alors, quand ils ont totalement disparus. Sans doute l'enfant au plus profond de lui a eu de nouveau peur de ce qui se cachait dans le noir. Il revoyait un visage. Trop souvent proche par le passé. Il venait habiter le silence.
Mais bientôt le silence disparu lui aussi. Pour être remplacé par des voix. Des mots. Des sens. Des images. Des vérités prononcées. Des mensonges dilués. Après avoir tant écouté les sifflements. Les mots étaient devenus un rêve rare. Une entité invisible qu'il se prononçait à lui-même. Pour ne pas perdre la raison. Ou peut-être pour s'accrocher à l'ultime fil. S'il avait pu, bien entendu, qu'il aurait conversé avec elle. Dans cette lointaine vallée. Il aurait posé sa tête sur ses cuisses. Pour écouter sa voix et la sienne se mélanger. Mais. Là aussi. Tout n'était que noir et vide.

Ni carillon. Ni shamisen.
Ni thé. Ni fleurs.
Jusqu'à …

« Mon adorable enfant … »

Une respiration. Comme celle d'un noyé qui revient à la surface. Des sens qui s'éveillent. Un bras attrapé par ses doigts bandés sommairement. Un regard qui se ferme automatiquement à la lueur de la lune. Trop de lumière. Trop claire. Pendant l'espace d'un instant, serrer le tissu. Le reconnaître. Même à travers les bandages. Le reconnaître. Pour l'avoir tant et tant touché. Pour en avoir observé sa conception. Et d'un geste naturel. Lâcher ce bras. Attraper ce qu'il sent contre son flanc. Frisson. Qui parcours sa nuque et vient se perdre dans son échine. Entendre ce lointain murmure. Le lointain souffle qui porte un parfum. Son parfum. Alors, simplement. Le laisser contre sa poitrine. Garder les yeux clos. Protégé de cette lumière. Et respirer.

Une nouvelle inspiration. Qui donnent naissance à un sourire invisible. Sentir sa vie s'échapper. Son contrôle sur elle devenir silence et vide. Sentir le monde devenir un simple cocon connecté à un organisme plus grand. Plus vaste. Sentir son soi être émietté. Brisé. Déchiré. Et pourtant. Finir par respirer. Par sentir l'air circuler. Et lui échapper. Sentir ses membres, affaiblis, sous son propre contrôle. Finir par être là. Debout ? Peut-être pas. Mais finir par être là. Encore vivant. Affaibli. Mais toujours vivant.

Si tout n'était qu'une toile …
Aurais-tu préférer la tisser ou la subir ?
Quand je me suis perdu dans ce jardin
J'ai compris
Toi. Papillon,
Tu as juste souhaité survivre.
Moi. Araignée,
Je veux juste vivre.

Yūko Seiichi

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Yūko Seiichi

Données Spirituelles
Grade: Capitaine de la Douzième Division
Ven 15 Sep 2023 - 4:03 - Le chant d'une vie [RP Retour]

Temps Présent,
Seireitei

Quelques notes résonnent. Les yeux clos, le Capitaine de la Douzième Division respire calmement, laissant ses doigts danser contre les cordes du shamisen. À ses côtés, une canne posée sur le sol des jardins personnels de Yūko Seiichi. Combien de temps va-t-il encore devoir marcher avec cette chose … ? Aujourd'hui, cette question ne lui traverse pas l'esprit. Aujourd'hui, elle n'était pas de trop. S'il n'est pas impossible de faire le chemin entre la Quatrième Division et ici sans elle, il reste qu'elle lui a été d'un grand secours. Malgré les nutriments que son « compagnon » de ces derniers mois lui injectait régulièrement, le corps n'a guère apprécié la station immobile. Alors, oui. La fatigue se fait sentir plus vite qu'à l'accoutumée. Lui-même reconnaît cette logique. Alors pourquoi ? Pourquoi préférer cette maison à sa chambre d'hôpital ? Sans doute car la logique ne peut vaincre le besoin ordinaire d'être dans un lieu de confort.

Certains diraient que c'est la nostalgie qui parle. Ils ont sans doute raison. Après avoir passé un certain temps loin de chez lui, quel plaisir de pouvoir retrouver les anciens repères. Le bois qui craque. Le bruit étouffé de la Division qui s'active dans le bâtiment voisin. Les parfums qui se mélangent. Oui. La nostalgie est une bonne raison.
D'autres – des mauvaises langues, avouons le tout de suite ! - murmureraient sans doute qu'il tente d'inquiéter plus que de raisons le vieux renard qui sert de Capitaine à la Quatrième Division. Si l'idée de voir Hirō en pleine recherche peut être de nature à amuser l'Araignée, ce n'est pourtant pas le cas en cet instant. Une preuve de cela ? Sans doute la silhouette qui patiente dans le salon adjacent aux jardins est suffisant.

Une silhouette qui n'appartient pas à la Douzième. Un moyen comme un autre de pouvoir profiter des charmes de cet endroit sans être trop dérangé. Silencieuse, la demoiselle ne permettrait pas plus qu'elle n'autorise maintenant. De cela, l'homme en est certain.

Une note pincée. Les yeux s'ouvrent doucement. « La lumière est encore difficile. » Une information offerte. Mais il sait. Il sait ce qu'il pourrait faire pour remédier à cela. Il n'a besoin que de quelques petites mains et des esprits affûtés. Par chance, la Division est pleine de gens comme cela – et parfois un siège de la Onzième Division qui vient tenter une excursion entre les murs. Peut-être est-ce pour cela aussi qu'il est là. Depuis son retour, sa vue s'est améliorée. Mais la photosensibilité est encore présente. Dérangeante, même. Surtout dans son cas. Alors. Oui. Ce n'est pas que la nostalgie ou même le comportement d'un grand gamin qui l'a poussé à venir ici. Ce n'est pas l'envie d'entretenir ce jardin – même si son état le pousse à le faire – mais bien l'attente.

La veille, il avait fait cette demande à l'un de ses sièges venu lui rendre visite avec certains documents à signer. Aujourd'hui, il compte bien avoir ce pour quoi il est venu. Rien de bien compliqué. Un traitement par la technologie, sans doute déjà accomplie par la Division avant même qu'il n'en soit le Capitaine.

« Avez-vous besoin de quelque chose ? » La demoiselle demande, s'étant approchée à l'information. Les yeux de nouveau clos, il tourne la tête vers elle. « Pouvez-vous ranger cela ? » Il dépose entre ses mains l'instrument, avant de lui montrer une zone précise. Ici. Toujours à la même place. Au moins, si un jour il venait à perdre définitivement la vue, il saurait retrouver ses possessions.

Le silence s'installe. Quelques minutes. Avant qu'une troisième silhouette ne se permette d'entrer après en avoir reçu l'autorisation. Entre ses doigts, une petite boîte. « Capitaine, nous avons terminé. » à ces mots, Seiichi se redresse, avance doucement, jusqu'au jeune homme. Récupérant simplement la boîte, il murmure un remerciement avant de l'ouvrir. Deux fines pellicules transparentes. Ouvrant les yeux pour les observer, malgré les difficultés, il commence à en récupérer une et la poser sur son œil, doucement. Puis, faire de même avec la seconde lentille. Ouvrant et fermant ses yeux, il hoche alors doucement la tête.

« Cela devrait convenir au moins jusqu'à ce que les symptômes disparaissent pleinement. » Combien de temps ? Ah. Tout cela dépendait de plusieurs facteurs dont il n'avait pas la maîtrise. Mais maintenant au moins pouvait il observer sans ressentir de réelles douleurs.

« Je dois retourner à la Quatrième Division, sinon son Capitaine risque d'envoyer un escadron me chercher. » Une affirmation que la représentante de la dite Division acquiesce naturellement. Donnant quelques ordres supplémentaires, il récupère sa canne, quittant ses quartiers pour retourner dans cette chambre.

Yūko Seiichi

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