Al Jera
Données Spirituelles
Grade: Novena Espada
Sam 16 Sep 2023 - 2:30 - Trois fois trois
Les nobles de la Cámara se sont trouvé un endroit terrifiant pour y élire domicile. Même s'il leur a finalement suffi de récupérer l'empire que le Sanguinaire excentrique revenu du Muken avait déjà presque achevé de bâtir, il faut reconnaître que l'entrée de leur territoire force le respect voire la crainte.
Voilà la première pensée qui vient à l'esprit de l'Espada fraîchement promue, observant le début des montagnes souveraines et presque intimidantes se dressant devant elle. Placidement installé sur un petit rocher blanc, le chef du clan Gorrionito continue de se délecter de la chair d'un Hollow-sauterelle, ne pouvant s'empêcher de se remémorer, en observant le paysage environnant, la fois où il avait récupéré l'un des siens qui s'apprêtait à se faire achever par deux des Arrancars de la haute société, descendus pour une excursion. Lui-même, pendant ces longs siècles à sillonner les nombreux recoins du Hueco Mundo en tant qu'Adjuchas, avait joué avec le feu de nombreuses fois dans des décors semblables.
Il ne craint en réalité plus grand chose, surtout dans le cas présent. Le Yermo blanc s'étale toujours derrière lui, et il lui suffit de faire un pas en arrière pour être de nouveau sur les terres de sa faction. Il ne se trouve pas véritablement sur le territoire de Melchom Ayperos non plus, du moins pas assez pour indigner les membres de sa cour. Son récent statut de missionnaire du Consilio serait peut-être même suffisant pour qu'ils se retrouvent censurés par leur propre hypocrisie et contraints de composer avec sa présence, se dit-il.
Le volatile de las Manadas s'essuie les lèvres avec la manche de sa veste, d'un coup d'avant-bras qui se veut subtil. Il n'est pas habitué, en revanche, à l'absence des sifflements stridents des deux Fracciones qui volettent généralement à ses côtés et ponctuent ses pensées de leurs gazouillements. Alica et Alinto sont restés avec son second, et pour le mieux, se souvient-il. Celui avec lequel il souhaite s'entretenir, au point d'en avoir fait lui-même la demande en envoyant Domuyo en éclaireur chez les émissaires de l'Hybris pour leur passer le message, n'est pas exactement connu pour traiter les Hollows qu'il considère comme "inférieurs" avec le plus grand soin.
Celui-ci semble enfin se présenter à lui, ayant daigné descendre de sa tour pour venir à la rencontre de son nouveau collègue. Le détenteur de Cobalto Pluma ne se fait pas attendre et, continuant à consommer sa proie, se lève d'un mouvement fluide pour tendre sa main libre à l'individu avec qui il cherchait à entrer en contact.
Ravi, il ne l'est pas, mais intrigué, il l'est. Celui qui règne actuellement sur las Noches est bien supposé être son supérieur direct, et pourtant il lui est dévoué sans l'être, gardant dans son cœur au sens figuré sa foi envers Barragan Luisenbarn. Malgré plusieurs désaccords avec sa manière d'aborder la condition Hollow, il ne le déprécie pas. Malgré d'autres idées bien plus raccord à ses propres valeurs, il le voit plus comme un autre meneur de meute, à son échelle, et estime pouvoir se permettre la familiarité de le désigner seulement par son nom de famille.
Ce tournoi organisé par les quatre figures du Hueco Mundo est un drôle de concept, quand on y pense. L'emplumé retient un esclaffement jovial suivant spontanément cette pensée. Il ne s'y était rendu la première fois que pour trouver le meilleur candidat pour lui servir de festin, ce qui lui avait permis d'enfin échapper à sa condition d'Adjuchas. La seconde fois, plus récente, il ne s'y présentait initialement que parce que son bras droit et la petite bande que constituait son clan à ce moment-là l'y avait poussé, y voyant sans équivoque l'occasion de provoquer son heure de gloire. C'est encore une bonne décision de sa part de n'avoir pas montré la forme libérée de son Zanpakutō pendant son match, se dit-il. Domuyo avait d'ailleurs fortement appuyé ce choix.
Le flou de son champ de vision regagne en netteté alors qu'il reprend pied sur la réalité qui s'offre devant lui.
El Emperador. Une véritable étoile montante du monde Hollow, désigné comme un visionnaire par une poignée d'aristocrates et comme une langue de vipère par la majorité de ceux à qui on poserait la question ici-bas, fussent ils de la forêt maudite ou du sanctuaire paisible des Revenants au rituel mystique. Les nomades du Yermo ne sont évidemment pas en reste, opposés aux nobles installés en hauteur comme leurs ennemis presque naturels, rivalité fortement embrasée par l'occupation de ce plan de l'existence par Satsubatsu, créant cette cassure entre l'ordre établi et la Résistance menée par la panthère.
L'ancien Vasto Lorde au torse tatoué ne sait pas sur quel pied danser, à vrai dire. Il n'est pas venu dans l'objectif de se mesurer à celui qui le surclasse de six sièges, mais mentirait s'il disait qu'il n'est pas non plus paré à cette éventualité. Tout dépendra de ce que les deux blondinets diront l'un à l'autre, et de la manière dont ces propos seront formulés, manifestement. Un véritable jeu de diplomatie, en somme. Jeu que la dernière recrue décide de lancer elle-même.
Al Jera ponctue cette déclaration d'un éclat de rire guilleret, comme amusé par ce qui semble être une ironie du sort pour l'Empereur autoproclamé.
Après réflexion, il arrive bien à s'imaginer ce que le monde des vivants a pu devenir depuis la dernière fois où il a foulé son sol de ses pieds, mais il est évident qu'il est infiniment loin du compte. Les échos qu'il a eus de l'avancée technique à travers les siècles semblent dépasser les rêves lucides les plus fous du plus détraqué des médecins de son époque. Ces souvenirs sont comme un trop-plein dans le crâne de l'Arrancar-passereau, qui est l'un des rares à bénéficier de ce qui est à la fois une chance et un fardeau : devoir porter, en plus des souvenirs des nombreux siècles de cette vie, ceux de la précédente. Voilà pourquoi il ne peut laisser ces mystérieux habitants souillés du Hueco Mundo détruire et remodeler à leur guise les avancées du monde humain moderne. Et encore moins s'attaquer au désert de quartz dans lequel il vit et aux protégés de son clan, ce qui va sans dire.
Il se méfie. Comme beaucoup de personnes, ce qui ne le rend pas plus original que ça. Mais il continue à penser que le chevelu de la Cámara cache plusieurs renseignements qui seraient capitaux à la traque et à l'élimination de cette nouvelle menace.
Le détenteur de Cobalto Pluma est-il inconscient, à peine officialisé comme Espada, de s'enquérir aussi indiscrètement de celui qui en est le troisième et en a auparavant été le premier ? Peut-être. La louve a d'autres chats à fouetter actuellement, ce que le volatile conçoit totalement, et paradoxalement, il ne pense pas être la personne idéale pour pousser le commandant de Menos à révéler son vrai visage. La vérité, c'est qu'il ne tient pas spécialement à ce que la situation vire en conflit en premier lieu, mais qu'il ne fuira pas si celui-ci devient inévitable. Et il aime à croire qu'il peut encore être empêché. Parce qu'il n'est définitivement pas certain d'en sortir vainqueur.
Après avoir pris quelques secondes la tête tournée et les sourcils froncés pour réfléchir à ce qui serait un bon moyen de désamorcer la situation, il écarquille les yeux comme éclairé par une réponse qui lui paraît maintenant aller de soi. Dans une démarche de partage, il tend ce qui reste de son gibier au subordonné de Melchom, lui posant une question simple qu'il réduit à l'état de simple mot.
Voilà la première pensée qui vient à l'esprit de l'Espada fraîchement promue, observant le début des montagnes souveraines et presque intimidantes se dressant devant elle. Placidement installé sur un petit rocher blanc, le chef du clan Gorrionito continue de se délecter de la chair d'un Hollow-sauterelle, ne pouvant s'empêcher de se remémorer, en observant le paysage environnant, la fois où il avait récupéré l'un des siens qui s'apprêtait à se faire achever par deux des Arrancars de la haute société, descendus pour une excursion. Lui-même, pendant ces longs siècles à sillonner les nombreux recoins du Hueco Mundo en tant qu'Adjuchas, avait joué avec le feu de nombreuses fois dans des décors semblables.
Il ne craint en réalité plus grand chose, surtout dans le cas présent. Le Yermo blanc s'étale toujours derrière lui, et il lui suffit de faire un pas en arrière pour être de nouveau sur les terres de sa faction. Il ne se trouve pas véritablement sur le territoire de Melchom Ayperos non plus, du moins pas assez pour indigner les membres de sa cour. Son récent statut de missionnaire du Consilio serait peut-être même suffisant pour qu'ils se retrouvent censurés par leur propre hypocrisie et contraints de composer avec sa présence, se dit-il.
Le volatile de las Manadas s'essuie les lèvres avec la manche de sa veste, d'un coup d'avant-bras qui se veut subtil. Il n'est pas habitué, en revanche, à l'absence des sifflements stridents des deux Fracciones qui volettent généralement à ses côtés et ponctuent ses pensées de leurs gazouillements. Alica et Alinto sont restés avec son second, et pour le mieux, se souvient-il. Celui avec lequel il souhaite s'entretenir, au point d'en avoir fait lui-même la demande en envoyant Domuyo en éclaireur chez les émissaires de l'Hybris pour leur passer le message, n'est pas exactement connu pour traiter les Hollows qu'il considère comme "inférieurs" avec le plus grand soin.
Celui-ci semble enfin se présenter à lui, ayant daigné descendre de sa tour pour venir à la rencontre de son nouveau collègue. Le détenteur de Cobalto Pluma ne se fait pas attendre et, continuant à consommer sa proie, se lève d'un mouvement fluide pour tendre sa main libre à l'individu avec qui il cherchait à entrer en contact.
- "Al Jera Sanjunior Gorrionito, chef de clan de las Manadas et nouvelle Novena Espada. C'est de toi que viennent les informations que nous a communiquées Jaggerjack, donc ? Ravi de faire ta connaissance."
Ravi, il ne l'est pas, mais intrigué, il l'est. Celui qui règne actuellement sur las Noches est bien supposé être son supérieur direct, et pourtant il lui est dévoué sans l'être, gardant dans son cœur au sens figuré sa foi envers Barragan Luisenbarn. Malgré plusieurs désaccords avec sa manière d'aborder la condition Hollow, il ne le déprécie pas. Malgré d'autres idées bien plus raccord à ses propres valeurs, il le voit plus comme un autre meneur de meute, à son échelle, et estime pouvoir se permettre la familiarité de le désigner seulement par son nom de famille.
Ce tournoi organisé par les quatre figures du Hueco Mundo est un drôle de concept, quand on y pense. L'emplumé retient un esclaffement jovial suivant spontanément cette pensée. Il ne s'y était rendu la première fois que pour trouver le meilleur candidat pour lui servir de festin, ce qui lui avait permis d'enfin échapper à sa condition d'Adjuchas. La seconde fois, plus récente, il ne s'y présentait initialement que parce que son bras droit et la petite bande que constituait son clan à ce moment-là l'y avait poussé, y voyant sans équivoque l'occasion de provoquer son heure de gloire. C'est encore une bonne décision de sa part de n'avoir pas montré la forme libérée de son Zanpakutō pendant son match, se dit-il. Domuyo avait d'ailleurs fortement appuyé ce choix.
Le flou de son champ de vision regagne en netteté alors qu'il reprend pied sur la réalité qui s'offre devant lui.
El Emperador. Une véritable étoile montante du monde Hollow, désigné comme un visionnaire par une poignée d'aristocrates et comme une langue de vipère par la majorité de ceux à qui on poserait la question ici-bas, fussent ils de la forêt maudite ou du sanctuaire paisible des Revenants au rituel mystique. Les nomades du Yermo ne sont évidemment pas en reste, opposés aux nobles installés en hauteur comme leurs ennemis presque naturels, rivalité fortement embrasée par l'occupation de ce plan de l'existence par Satsubatsu, créant cette cassure entre l'ordre établi et la Résistance menée par la panthère.
L'ancien Vasto Lorde au torse tatoué ne sait pas sur quel pied danser, à vrai dire. Il n'est pas venu dans l'objectif de se mesurer à celui qui le surclasse de six sièges, mais mentirait s'il disait qu'il n'est pas non plus paré à cette éventualité. Tout dépendra de ce que les deux blondinets diront l'un à l'autre, et de la manière dont ces propos seront formulés, manifestement. Un véritable jeu de diplomatie, en somme. Jeu que la dernière recrue décide de lancer elle-même.
- "J'ai pas eu la chance, le privilège, de visiter le monde humain depuis que j'y ai laissé ma peau y a un bon moment. Malgré un sacré paquet de temps passé ici, on peut pas dire que j'ai régulièrement rendu visite aux habitants des profondeurs non plus. Du coup, j'ai pas encore pu tomber sur ces Abyssaux, leurs Abominations ou n'importe quoi qui pourrait conduire à eux. Mais toi, ça fait déjà trois fois que tu te retrouves quelque part et que quelque chose les concernant finit par se produire, je me trompe ? Décidément, ils veulent pas te lâcher !"
Al Jera ponctue cette déclaration d'un éclat de rire guilleret, comme amusé par ce qui semble être une ironie du sort pour l'Empereur autoproclamé.
Après réflexion, il arrive bien à s'imaginer ce que le monde des vivants a pu devenir depuis la dernière fois où il a foulé son sol de ses pieds, mais il est évident qu'il est infiniment loin du compte. Les échos qu'il a eus de l'avancée technique à travers les siècles semblent dépasser les rêves lucides les plus fous du plus détraqué des médecins de son époque. Ces souvenirs sont comme un trop-plein dans le crâne de l'Arrancar-passereau, qui est l'un des rares à bénéficier de ce qui est à la fois une chance et un fardeau : devoir porter, en plus des souvenirs des nombreux siècles de cette vie, ceux de la précédente. Voilà pourquoi il ne peut laisser ces mystérieux habitants souillés du Hueco Mundo détruire et remodeler à leur guise les avancées du monde humain moderne. Et encore moins s'attaquer au désert de quartz dans lequel il vit et aux protégés de son clan, ce qui va sans dire.
Il se méfie. Comme beaucoup de personnes, ce qui ne le rend pas plus original que ça. Mais il continue à penser que le chevelu de la Cámara cache plusieurs renseignements qui seraient capitaux à la traque et à l'élimination de cette nouvelle menace.
Le détenteur de Cobalto Pluma est-il inconscient, à peine officialisé comme Espada, de s'enquérir aussi indiscrètement de celui qui en est le troisième et en a auparavant été le premier ? Peut-être. La louve a d'autres chats à fouetter actuellement, ce que le volatile conçoit totalement, et paradoxalement, il ne pense pas être la personne idéale pour pousser le commandant de Menos à révéler son vrai visage. La vérité, c'est qu'il ne tient pas spécialement à ce que la situation vire en conflit en premier lieu, mais qu'il ne fuira pas si celui-ci devient inévitable. Et il aime à croire qu'il peut encore être empêché. Parce qu'il n'est définitivement pas certain d'en sortir vainqueur.
Après avoir pris quelques secondes la tête tournée et les sourcils froncés pour réfléchir à ce qui serait un bon moyen de désamorcer la situation, il écarquille les yeux comme éclairé par une réponse qui lui paraît maintenant aller de soi. Dans une démarche de partage, il tend ce qui reste de son gibier au subordonné de Melchom, lui posant une question simple qu'il réduit à l'état de simple mot.
- "Grillon ?"