Parfum d'un monde ~ Ft Nozomi

Mer 27 Sep 2023 - 19:56 - Parfum d'un monde ~ Ft Nozomi

Un léger parfum. Une silhouette qui avance là où la noblesse a l'habitude de vivre. Le temps du 77ème District Ouest du Rukongai paraît, en cet instant, bien loin aux yeux de l'Araignée. Aucun rejet derrière cette pensée. Plus un fait. Celui qui explique que les mondes peuvent parfois, en certaines occasions, se mélanger. L'Armée en est une preuve. Oh, bien entendu, nulle unité derrière cela. Et nulle véritable équité. Les racailles et les âmes errantes des districts éloignés resteront à jamais éloignés des problématiques de la noblesse – l'inverse étant aussi vrai. Et pourtant, parfois, l'un comme l'autre peuvent ressentir un besoin d'alliance, d'intérêts réciproques. En ces temps, ce sont les compétences qui sont mises en avant, et non le passé. Et les compétences de l'Araignée sont aujourd'hui demandées dans ces quartiers qu'il n'a jamais rêvé d'atteindre.

Ce n'est pas si rare, finalement. Sans doute devrait-il remercier son idée de développer différents produits et compositions pour une certaine clientèle. Thés. Parfums. Et autres substances. Cela peut sembler particulièrement ridicule, mais cette chimie intéresse l'Araignée. Et la demande est présente. Oui. Pour le Shinigami de la Douzième Division, cela est un plaisir.
L'un de ses nombreux plaisirs. Celui de sentir ses sens travailler la matière. Au point de concevoir quelque chose. Quelque chose d'unique. Quelque chose qui saura captiver les sens d'une autre personne. C'est son plaisir. Et il est reconnu qu'il sait y faire. Pour concevoir. Pour imaginer. Pour écouter, aussi. Car ce plaisir. C'est aussi celui de se mêler aux autres. D'écouter, le désir, le vœu. De le réaliser. Autant que possible.

C'est donc naturellement que l'Araignée est venue, lorsqu'un message lui a été adressé. Convoqué, non pas en tant que Shinigami. Mais invité, en tant qu'artisan de ces fragrances et substances. Bien entendu, à toute entité militaire ses règles. Et c'est bien entendu avec l'autorisation de Hikifune Kirio, actuelle Capitaine, qu'il s'est rendu sur les lieux. Un effort vestimentaire pour ne plus ressembler à un Shinigami, mais bien pour se mêler totalement à l'ambiance. Kimono aux nuances claires, quelques motifs délicats brodés sur le vêtement. Un sabre, pendant à droite de la silhouette androgyne. Unique repère signalant sa véritable mission. Le Zanpakutō n'est pas qu'une arme. Il est une compagnie. Qui ne doit jamais être ignoré. Abandonné. À sa gauche, un sac, discret.

C'est donc cette silhouette androgyne, apprêtée et sobrement maquillée, qui se présente aux portes du domaine Tomoe. S'inclinant respectueusement devant la servante qui s'occupe de l'accueillir, sa voix résonne, alors, doucement. « Bonjour. Il m'a été demandé de venir en ces lieux. Mon nom est Yūko Seiichi. » Un visage sur lequel est posé une douce neutralité, percé de deux orbes, couleurs de l'automne. Une main, qui vient doucement tendre le message. Une preuve de ses paroles. Les serviteurs n'ont pas comme unique rôle de rendre la vie plus simple à leurs maîtres. Ils sont aussi la barrière qui sépare leur monde de l'autre. Ceux qui ouvrent ou non la porte de ces prisons dorées. Elle lit donc le message. Qui en effet demande au dénommé Seiichi de venir.

Un visage qui s'incline. Un corps qui se décale pour laisser entrer la silhouette sur le domaine. Quelques pas. Et avoir l'impression d'entrer dans un autre monde. Le bruit d'un carillon lointain l'arrache à la contemplation de l'environnement extérieur du domaine. Une main l'invite à accompagner la servante. Finalement, des pas qui le guident jusqu'au bâtiment principal. Sourire discret, invisible, alors que l'image du 77ème District vient lentement se superposer à ces décorations et à cette architecture. Oui. Les mondes sont différents. Quel plaisir.

Une pièce. Un salon calme et silencieux. Peu de meubles. Peut-être plus une pièce pour attendre. Patienter tranquillement. Une nouvelle invitation, à entrer. L'Araignée comprend vite que l'information de sa présence va être transmise à qui de droit et qu'il n'a qu'une chose à faire. Attendre. Alors, lorsque la servante lui explique ce qu'il sait déjà, il incline la tête. Alors. Il est seul. Face à l'ouverture dévoilant les jardins du domaine.

La contemplation suffit à occuper son attente.

Dim 1 Oct 2023 - 15:13 - Parfum d'un monde ~ Ft Nozomi

>> T’es qui ?

Le silence fut brisée par une voix. Une jeune voix, empreinte de curiosité, témoignant de la sincérité de la question. Suite à cette voix, un visage apparaissant dans l’encadrement de la fenêtre. Les avants-bras se postent alors sur le rebord, la tête venant se reposer par dessus. En cohérence avec cette voix, la personne s’étant exprimée était sans nulle doute jeune. Il est toujours difficile de situer exactement l’âge d’un être spirituel, mais elle ne semblait pas être bien plus vieille qu’une adolescente.
Son large sourire est une autre preuve que la question n’amenait ni méfiance, ni agressivité. Elle voyait une visage inconnu et donc, de la façon la plus naturelle, elle s’interrogeait sur son identité. A aucun moment l’aspect étrange de la démarche, dans un tel lieu, ne la traversa.

>> Plein de gens viennent ici, pour plein de raisons. Mais je vois souvent les même temps. Toi par contre, c’est la première fois que je te vois.

Elle se redresse. Ses avant-bras se décollent afin de cette fois prendre appui sur l’encadrement de la fenêtre. D’un mouvement maîtrisé, et très possiblement habituelle, elle saute, s’installant alors en travers la fenêtre. Certainement inconfortablement assise, se tenant malgré tout avec ses mains, ses jambes battent légèrement contre le mur intérieur de la pièces, ses talons se cognant même par moment contre.
Et toujours son sourire, comme si la situation lui paraissait normale. Elle penche alors légèrement la tête sur le côté, comme pour mieux dévisager l’inconnu, la curiosité se faisant alors plus marquée. Ses yeux observent, glissant afin d’analyser la tenue. Et, légèrement, ses sourcils se froncent.

>> Je sûre t’es encore un noble venu demander un service à la maîtresse de maison...

Son expression est devenue un peu plus sérieuse, une pointe de mépris pouvant presque se faire entendre. Ladite maîtresse de maison ne tolérerait certainement pas telles paroles. Après tout, cela restait la demeure d’une famille grandement respectable et voir les invités être traités de la sorte n’était pas chose se faisant dans la noblesse.
Pourtant, la jeune fille s’en moquait, continuait de scruter ledit invité. Jusqu’à ce que ses yeux ne se posent sur un élément bien précis, à la droite de sa tenue. Et là, le regard changea de nouveau, la curiosité se faisant alors de nouveau présente.

>> Oh…

Son corps se pencha légèrement en avant, comme voulant l’observer un peu mieux, sans pour autant quitter son promontoire, au confort douteux mais qui semblait parfaitement lui convenir. Du moins jusqu’à ce qu’elle ne manque de perdre l’équilibre, se rattrapant dans un mouvement de légère panique dénué de toute noblesse.

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