Prendre "la tête" de la division

Debout dans son bureau, le colosse observait le mur sur lequel était entreposé ses effets personnels, dont une nouvelle "acquisition" récente en lien direct à son dernier combat. Près de lui, posé, son nouvel uniforme. Le fameux Haori de la 11e Division qu'il avait officiellement gagné en prenant la vie de Matsukaze. En mémoire au courage de son ancien propriétaire, il avait gardé des morceaux de tissu entaché du sang de ce dernier qu'il avait fait rattacher à son uniforme, au niveau de la manche droite. Cela ressortait un peu mais il estimait que cela était un bel hommage.

Evidemment, puisque la très grande partie de la division avait assisté au combat dantesque entre les deux plus hauts gradés de l'Achillée, le nom du nouveau capitaine n'était une surprise pour personne. Pour autant, et avec les projets qu'il avait en tête pour reprendre la suite de l'Ogasawara, Shinjiro avait estimé nécessaire de recevoir certains des Sièges qui "comptaient". Thoki en faisait évidemment parti, même s'il connaissait la propension de ce dernier à en faire le moins possible par principe.

La convocation lui avait été envoyé. Et chacun savait qu'il était préférable de ne pas faire attendre le colosse. Anticipant sur la venue du loustic, il attrapa finalement son Haori qu'il enfila, se laissant gagner par la satisfaction de pouvoir enfin être ce qu'il attendait depuis si longtemps. Et finalement, ce "chiffon" ensanglanté à son bras était franchement du plus bel effet. Il l'entendit approcher et alors que Thoki entrait, il l'accueillit avec sa familiarité habituelle.

- Ah Thoki. Bordel, ça faisait un bail qu'on s'était pas capté hein. Pose ton derche, faut qu'on cause un peu.

Lui même s'était posé mais de manière peu formelle. Le cul sur une partie du bureau. Kaimetsu plantée dans le sol près de lui (et laissant une marque qui serait chiante à colmater pour ceux qui en avaient la charge).

- J'vais pas y aller par quatre chemin, tu m'connais, c'pas mon genre. Comme tu l'sais, avant qu'on m'foute un Ogasawara dans les pattes, c'était déjà moi l'patron ici. J'vais donc reprendre les choses en main. J'voulais savoir si t'avais eu l'occasion de parler au macchabée ? Si oui, il t'a parlé un peu de sa vision d'la Onzième ? C'était quoi son projet te concernant ? J'ai vu un dossier marqué "Rukongai", mais j'me suis torché le derche avec !

Une petite entame basique. Comprendre ce que Monsieur Kidō avait été balancer à droite, à gauche, pour ensuite corriger le tir au besoin.

Tout le monde ne parle que de ça depuis que c’est arrivé, le combat à mort entre Ogawasara Matsukaze et Kiryū Shinjiro, avec en trophées le prestigieux poste de Capitaine de la Onzième, un haori blanc marqué du numéro de l’Achillée et surtout, le nom de Kenpachi. Car tout l’intérêt d’un pareil affrontement reposait sur ce dernier point, pouvoir s’attribuer ce nom auprès de toute la Soul Society. Sans ce duel à mort, pas moyen d’y prétendre. Le désormais Kenpachi et Capitaine de la Jūichibantai avait su faire ça dans les règles de l’art, remportant un affrontement qui restera dans les mémoires pour les siècles à venir. Personnellement, je respecte et craignait déjà Shinjiro, depuis que j’ai vu de mes propres mirettes ce qu’il a fait de l’ancien Capitaine, je suis convaincu que jamais j’irais lui chier dans les bottes comme disent les humains.
Ce combat, c’était quelque chose. Pour tout amoureux que nous sommes ici à la Onze, on en a eu pour notre argent. Et d’argent, je me suis d’ailleurs fait une jolie petite somme en gérant les paris sur place. La côte sur la victoire de l’Argenté était pas si grosse, je crois que ça faisait pas grande illusion quant au vainqueur, mais y’a eu quelques téméraires qui ont misé gros sur une surprise made in Ogawasara. Un Capitaine assez récent et qu’on a pas vraiment eu le temps de voir à l'œuvre, forcément ça a donné des envies à certains, pour mon plus grand bonheur. M’enfin, la fête est finie et le tant attendu entretien dans le bureau du nouveau Capitaine est arrivé.

Et autant lorsque son prédécesseur m’avait fait convoquer, j’y étais franchement allé à reculons, autant ici je suis plutôt curieux de voir ce qu’il me réserve. J’apprécie le Kenpachi, je doute pas qu’il fera du très bon travail à la tête de la Onzième, je veux simplement voir ce qu’il a prévu. Depuis le temps qu’il se donne pour faire tenir la baraque le temps qu’un dirigeant en prenne la tête, maintenant que c’était lui la tête de la division, curieux de voir la direction que l’on va prendre. — Kenpachi-Taichō. Je lui adresse un mouvement de tête respectueux pour le saluer, malgré la familiarité avec laquelle il m’accueille. C’est une de ces choses qui font du Capitaine ce qu’il est, ce pourquoi on l’apprécie.
Je m’installe sur la chaise, les yeux balayant rapidement la salle pour finalement s’attarder sur cette gigantesque lame enfoncée dans le sol, non loin de son propriétaire. Magnifique lame, plus grosse que Hakaiteki sous sa forme libérée, qui pourtant n’avait pas à rougir de ses dimensions. L’espace d’un instant, je me surprends à ressentir l’envie de tester ma lame contre celle du Capitaine. Un court instant, avant que mon regard ne tombe sur le sang séché sur le manteau du Colosse. Inutile de poser la question de son origine, hein.

Toute mon attention reportée sur mon supérieur, j’écoute. Un fin sourire qui étire mes lèvres sur les premiers mots. Non en effet, ce n’est pas son genre de tourner autour du pot, son franc parler est aussi connu au Seireitei que son épée. Un sourire qui s'agrandit encore un peu plus lorsqu’il évoque cette emprise qu’il exerçait déjà sur la Onzième avant qu’un noble gradé à durée de vie limitée ne vienne perturber un peu ce fait établi. Cette sincérité presque insolente, je ne m’en lasse pas.
Est-ce que l’ancien propriétaire de ce bureau m’a parlé de sa vision de la Division ? Pas que je me souvienne non, la seule fois où j’ai été invité ici cela n’avait pas vraiment de rapport avec son projet de mandat. Du Rukongai oui, ça par contre ça a bien été abordé comme sujet. — Oh non, on a pas vraiment discuté de sa vision des choses ici, ni ce qu’il comptait faire de nous. Par contre, on a bien parlé du Rukongai oui, deux fois même. Je marque une très courte pause avant d’enchaîner. — Vous vous souvenez de cette mission d'infiltration au Rukongai ? Celle menée par le Capitaine de la Cinquième ? Il voulait entendre mon rapport de vive voix, il était fatigué de lire. Il faut croire que là-dessus au moins, il collait bien aux attentes de la Onzième…

— Et du coup, de ce rapport a suivi le second sujet : il m’a attribué le poste de Siège en charge des affaires du Rukongai, en me plaçant comme agent de liaison avec la Gobantai. Ah et de surveiller les dojos là-bas afin de recruter de nouveaux éléments pour notre division, aussi. Et je crois que c’est à peu près tout, c’est déjà bien suffisant comme ça. Si au départ j’étais pas franchement emballé pour ce nouveau poste, depuis cette mission de traque de Hollow avec le Vice-Capitaine Hinotori, j’ai commencé à prendre ça plus au sérieux. Que je sois d’un naturel flemmard et que je préfère m’esquiver que de bosser ouais, c’est moi que ça regarde, mais dès lors que j’ai la vie de soldats sous ma responsabilité, je peux pas faire de conneries.
Je me suis un peu fait coincer, en gros, mais ça ne me dérange pas plus que cela maintenant. Oh évidemment je trouverai toujours moyen de râler dessus, mais le boulot sera accompli comme il se doit. J’ai pas l’intention de perdre d’autres gars, même si je n’y pouvais pas grand-chose sur cette affaire, peut-être que si j’avais pris la menace plus au sérieux on aurait pu prendre les mesures nécessaires pour l’éliminer directement. Enfin bon, c’est pas le sujet ici…

Kenpachi... Voilà un titre dont il ne se lasserait pas de si tôt. Si la nature même d'un capitaine méritait évidemment le respect, ce titre représentait largement plus à ses yeux. Il lorgnait dessus depuis l'Académie faut dire. Il y était arrivé finalement.

Thoki s'installait déjà, réfléchissant visiblement à la question de son boss. Les explications ne tardèrent pas et tandis qu'il déroulait, le colosse l'écoutait. Première constatation : l'Ogasawara n'avait pas eu le temps de bourrer le crâne des shinigamis de sa division. Pas de lavage de cerveau, pas de demandes trop étranges. Rien. Cela lui ferait donc gagner du temps sur la suite.

Quant à la mission d'infiltration, il ne pouvait que s'en souvenir à vrai. Après tout, il en avait été l'un des protagonistes. Et il avait même eu une sorte de continuité avec Lee, Mayuri et Toki il y avait peu. Juste avant qu'il ne décide de régler le problème "Matsukaze".

- J'avoue que j'pige pas trop là. Qu'est-ce que ça pouvait lui foutre c'qui s'est passé là-bas ? Le Rukongai, c'est l'affaire de Kenshirō. Bon, j'dis pas qu'on est pas aussi concerné de par nos racines toussa. Mais j'vois pas pourquoi Matsukaze voulait chier sur les plates bandes de mon pote.

Le Gotei était une organisation militaire, qui respectait certains principes. Le fait que les divisions se soient spécialisées permettait notamment d'éviter que les premiers marchent sur les seconds. Une question de fluidité, d'équilibre aussi. Après, contrairement à d'autre, la Onzième pouvait être appelé en renfort sur à peu près toutes les interventions possibles. Division de combat. Si ça chauffait, ils étaient présents.

Mais savoir que Thoki avait hérité d'un poste un peu spécial, voilà qui le surprenait le plus. Sur le principe, il en avait évidemment rien à cirer. Seulement l'intérêt de mettre un Siège assez élevé dans la hiérarchie pour servir de support, de "lien", c'était bien là une idée à la con. En pleine réflexion, l'Argenté se massait la tempe en grimaçant.

- En gros t'es devenu recruteur quoi.

Son regard se fit plus incisif. Le pauvre n'y était pour rien évidemment mais Shinjiro était là pour comprendre. Et cette notion de Dojo, c'était clairement quelque chose dont il n'avait rien à foutre en l'état. Les nouvelles recrues allaient à l'Académie et même après, ils ne choisissaient pas réellement leur affectation. Quant au côté "agent de liaison", ç la limite pourquoi pas.

- Déjà la notion de recrutement par les Dojo pour la Onzième, faut l'oublier hein. C'est que ça marche pas comme ça. Ce serait trop facile et ça m'aurait épargné quelques années de galère à l'Académie. Par contre l'autre sujet, j'avoue que j'sais pas quoi en penser. T'as fait quoi comme agent de liaison depuis l'départ ? Ils en pensent quoi, la Cinquième, de cette histoire ?

Il se redressait, alors fouiller dans les dossiers que Matsukaze avait laissé. Voir s'il choppait un truc là dessus. Tout en tendant l'oreille. Bordel, restait à voir ce que ce truc allait leur amener maintenant. Il leva les yeux un court instant, sourire aux lèvres :

- Toi qui aime bien te la couler douce, ça t'emmerde pas trop ?

Shinjiro savait. Il officiait depuis assez longtemps pour être au fait des comportements des plus puissants de sa division après tout.

Un hochement d’épaules, voilà la première réponse gestuelle que j’apporte à la question du Kenpachi. En quoi leur mission d’infiltration regardait Matsukaze ? J’avoue que je ne me suis pas vraiment posé la question sur le coup, et pas davantage depuis l’entretien. Tout simplement parce que contrairement au nouveau Capitaine, je n’ai pas trouvé cela bizarre, qu’il me demande un rapport oral des évènements. — Eh bien… je ne sais pas trop à vrai dire, et je ne veux pas parler pour lui, mais j’imagine qu’il cherchait à se tenir au courant des affaires chaudes concernant les membres de sa division… La vérité c’est que personne ne saura vraiment, maintenant qu’il a été raccourci d’une tête, mais cela me semble l’hypothèse la plus probable. Et pas déconnante en soit, de chercher à comprendre ce qu’était allait faire deux de ses hommes hauts placés dans la hiérarchie de sa division dans le Rukongai. Surtout avec la tournure que tout ce merdier a pris…
Du reste, je ne peux retenir une grimace ennuyé devant la conclusion du Capitaine concernant mes nouvelles fonctions. Un recruteur. Déjà que le gros du boulot ne m’enchante pas vraiment, en être réduit de la sorte à un simple type chargé de recruter des nouveaux prometteurs, ça me fait encore moins rêver. C’est clairement pas pour ça que j’ai signé chez les Shinigamis, oh non. Mais d’un certain côté, il n’a pas vraiment tort. Je me suis fait salement couiller avec ces fonctions.

— Je ne vais pas vous mentir, je me demandais encore comment j’allais m’en sortir avec ce sujet… De ce que j’en sais, le recrutement au sein du Rukongai est l’affaire de la Gobantai, et j’imagine qu’ils ne verront pas d’un très bon œil que je vienne y mettre mon grain de sel… Assez logique en soi, je rejoins d’ailleurs l’analyse du Capitaine Kiryū à ce sujet, si les fonctions au sein du Gotei ont été réparties via les différentes divisions, ce n’est pas pour rien. Et ce n’est certainement pas à un Dixième Siège quelconque de changer le fonctionnement de l’armée. En ce qui concerne le reste…
— Qu’est-ce que j’ai fait… ? Eh bien… Je me gratte l’arrière de la tête, quelque peu gêné, faisant mine de réfléchir au travail accompli depuis qu’on m’avait désigné comme agent de liaison avec la Cinquième. En réalité, clairement que dalle. C’est au point mort cette histoire d’agent de liaison, j’ai pas vraiment eu le temps, ou plutôt la motivation, de réellement lancer l’affaire. Il faut dire aussi que les choses se sont emballées dans le coin dernièrement, déjà qu’il m’a fallu accuser le coup de ma promotion et de la charge de travail supplémentaire, ensuite il y a eu cette traque au Rukongai avec le Vice-Capitaine Hinotori, puis récemment le combat à mort pour la tête de la Onzième… — Pour le moment, les choses n’ont pas vraiment avancé… Je tente un sourire gêné, cherchant la meilleure façon de reconnaître à demi-mot que j’ai pas foutu grand-chose. — Je n’ai pas encore trouvé le temps d’aller m’annoncer à la Cinquième, et je ne sais pas si votre prédécesseur les avait prévenu d’une telle initiative…

N’ayant eu aucun retour de qui que ce soit à ce sujet, j’imagine que non, que c’était à moi de m’en occuper. J’allais rétorquer que j’étais sur le coup, mais le voilà qui me prend de court en m'assène une vérité qui a pour effet de me faire avaler ma salive de travers, me coupant dans mon élan sous la forme de quelques toussotements bruyants. Et il me faut bien plusieurs dizaines de secondes pour que ça passe, mais c’est surtout un petit numéro pour tenter de me ressaisir, de trouver comment enchaîner là-dessus. J’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’il m’expose de la sorte, aussi directement. Le Capitaine a le don pour vous déstabiliser, ça c’est une évidence.
— Moi qui aime bien me la couler douce ? Ahah, allons Kenpachi-Taichō, les mots sont un peu forts non ? Ahah… ah… ah… Oui bon, comme défense on a clairement vu mieux, mais c’est une chose de mentir à un péquenot aussi épais qu’une crevette et c’est autre chose de tenter une pirouette pour reconstruire la réalité comme elle nous arrange devant le danger de mort ambulant que représente l’Argenté. Quand tu sais que ta tête peut voler au moindre mot de travers, c’est plus compliqué de vouloir jouer au plus malin… — J’ai tendance à m’économiser un peu plus que les autres oui, c’est vrai… Mais ça ne veut pas dire pour autant que je suis une raclure, juste un brin fainéant sur les bords. — Mais pour répondre à votre question, non ça ne m’enchante pas vraiment… Enfin, tout ce qui touche au recrutement et à la surveillance du Rukongai, je trouve ça ennuyeux. Franchement, c’est pas mon truc, c’est pas moi… Mais j’aime me battre et surtout, je ne supporte pas de causer la mort de mes gars… alors ouais je prends ça au sérieux, ce truc de surveillance. Même si je pense pas être taillé pour ça. Comme vous l’avez dit, c’est les affaires de la Cinquième, ça.

Je me surprends moi-même à m’être confié ouvertement, pour une fois. Chose rare, chose que j’aurais pas pu faire avec l’Ogasawara. Le Capitaine a ce quelque chose de particulier qui donne envie de le suivre, d’être entier avec lui. Je suis satisfait que ce soit lui qui ait repris les rennes, je sais qu’il en fera quelque chose qui collera à l’essence de la Onze, de ce qu’on est vraiment. — Je suis un combattant, Capitaine. On dirait pas parfois, je sais, mais je suis un combattant. Pas un foutu recruteur. Un sourire d’étirer mes lèvres, pas moqueur ni joueur, un putain de sourire carnassier. Je suis sincère.

Ouais, voilà qui ne l'étonnait pas plus que ça finalement. Faut dire que tout s'était enchaîné et qu'il comprenait aisément le fait que Thoki n'ait pas encore géré la partie "présentation" officielle auprès de la Cinquième division. Sans doute n'aurait-il pas à le faire d'ailleurs. Surtout au regard de ce qui se tramait actuellement. S'il était récent comme Capitaine, Shinjiro avait toutefois eu le compte-rendu de la réunion des Capitaines. Si aucune affectation n'avait officiellement été donné à la Onzième, ce n'était pas pour autant un problème le concernant.

Car la division du Combat pouvait agir partout. En première ligne. En support. Cette pensée arracha un sourire au colosse tandis que le Dixième siège continuait son rapport. Il comprenait le malaise du bonhomme. Et comprenait aussi qu'il avait plus ou moins été contraint d'obéir. Après tout, c'est ce qu'on demandait à un soldat. Là dessus, il ne pouvait clairement pas le blâmer.

- Pas persuadé qu'il l'ait fait, nop. Et finalement, c'pas plus mal. J'suis pas convaincu de rester sur cette idée qu'il avait, sauf si tu veux garder ce côté "lien" entre eux et nous, juste au cas où. Sur ce sujet, j'te laisse libre de décider. C'qui t'empêchera pas d'agir sur d'autres problématiques mais on en causera après.

Il perçut le léger malaise du soldat alors que ce dernier se remettait quelque peu de la remarque précédente du colosse. Qui n'était pas réellement un reproche d'ailleurs, juste une constatation. Seulement inutile de le préciser. La suite fit réellement plaisir au colosse, toutefois. Des mots qui lui étaient chers au coeur. "Je suis un combattant". Oui, il n'en doutait pas le moins du monde. Et avait confiance en l'homme qui se trouvait face à lui.

Se redressant, Shinjiro s'approcha de Thoki, le dominant de toute sa hauteur. Si cela pouvait impressionner les gens, ici ce n'était clairement pas pour intimider. Sa main se posa sur l'épaule de l'Utsunomiya, quelques longues secondes, avant qu'il ne la retire.

- Voilà deux choses que je voulais entendre. C'est évident que tu es un combattant, Thoki. Tout comme je sais que la vie des nôtres est importante pour toi. Ce sont justement ces qualités qui font de toi un vrai gars de la Onzième. Et un mec en qui j'aie confiance.

Il se détourna de lui un instant pour se rapprocher de Kaimetsu. Sa main passa sur la lame effilée, percevant à l'orée de sa conscience la présence de son "autre lui".

- Et justement, c'est là où j'voulais en venir. Il se trouve que de nouveaux ennemis ont fait leur apparition. Et pas des p'tits joueurs si tu veux mon avis. Pour avoir fait face à eux, j'peux te garantir que ça va être coton de s'les farcir.

Putain d'Abyssaux. Les Abominations étaient à leur portée mais s'il se souvenait bien, leur boss avait clairement dit que le nombre serait leur force. Et qu'ils pouvaient progresser. Sacrée merde quoi.

- Pour le moment, on nous affecte nul part. Mais moi, j'dis qu'on doit prendre les devants. On va faire en sorte que nos gars soient prêts pour la suite et pour ça, j'compte sur toi. On va préparer une expédition et servir de renfort aux divisions qui vont réellement enquêter. Et j'peux t'dire que ce sera autrement plus intéressant que la merde dans laquelle on t'a foutu.

Son regard se portait de nouveau sur son vis à vis. On pouvait ressentir la détermination et la force de Thoki. Avec un gars pareil à ses côtés, il ne pouvait qu'avoir confiance.

- T'en penses quoi ? Si t'as des questions, craches-les !

Continuer d’être l’agent de liaison entre leur division et la Cinquième ? J’avoue que quelque temps auparavant, avant que je n’aille directement gérer un certain problème au fond du Rukongai, j’aurais saisi l’occasion pour me débarrasser de cette responsabilité. Mais depuis cette traque la donne a changé, j’ai changé un peu aussi, quelque part. Je crois que je suis devenu un poil moins égoïste et tourné sur ma petite personne qu’avant, ou du moins je me suis rendu compte que la vie de mes collègues m’importe au moins autant que la mienne, si ce n’est plus. C’est pas un mal, de ce que j’en pense, au moins j’ai la preuve que je suis pas totalement une raclure. J’ai simplement mes priorités, et beaucoup concernent ma propre poire. — Je pense que pour le moment, je vais continuer de faire le lien avec la Gobantai, ça nous sera peut-être utile à l’avenir, on sait jamais. Quant à savoir si ce sera réellement utile, il faudra attendre pour le savoir.

Du reste, je suis soulagé de voir que je prends pas la grêle suite à la remarque du Kenpachi sur ma tendance à me ménager. Je cache pas le soulagement qui s’échappe d’entre mes lèvres lorsque je comprends qu’il n’a pas dit ça pour m’en foutre plein la tronche en suivant. Chez certains Capitaines, probablement la majorité d’entre eux d’ailleurs, ce genre d’attitude passerait mal, mais ici c’est différent. Parce qu’il sait, le Capitaine, que si besoin et quand c’est la merde, je réponds toujours présent. Quand c’est réellement la merde, j’entends. C’est sans doute ce qui fait la différence aux yeux du colosse, qui me fait part de la confiance qu’il a en moi. Propos que j’accueille avec un léger sourire satisfait, un hochement de tête suivant. — Et vous avez également la mienne, Kenpachi, naturellement. Il a probablement celle de toute la Jūichibantai, à vrai dire.

Et il semblerait que cette confiance doit être mise à l’épreuve bien plus rapidement que je l’aurais imaginé. Mon visage s’est presque immédiatement fermé dans une expression interrogative, légèrement craintive. Si cet homme, véritable monstre de puissance, juge de nouveaux adversaires comme "coton à se farcir", alors c’est qu’ils doivent être d’une force redoutable. Je ne peux qu’exprimer des questions, tandis qu’il embraye sur autre chose, ne s’attarde pas en informations sur cette mystérieuse nouvelle menace. J'attendrai qu’il revienne là-dessus de lui-même, écoutant la suite avec un intérêt certain.
Préparer une expédition, dans quel monde ? Celui des humains ou des hollows ? S’agit-il d’une nouvelle armée d’Arrancars ? Reviennent-ils en puissance ? Les questions se bousculent, l’enjeu m’a quand même tout l’air d’être grand, très grand. Pas rassurant non, alors que je ne sais pas grand-chose de la situation, j’ai bien peur de mettre les pieds dans un véritable nid à emmerdes là.

Mais la présence et l’aura du Kenpachi repousse temporairement la crainte que je commençais à ressentir, la force qui transpire de ce type suffirait à calmer l’angoisse des soldats à quelques secondes de se jeter à l’assaut sur le champ de bataille. Si j’ai des questions ? Je prends le temps avant de l’ouvrir, de profiter de cette force tranquille qui dépeint du Capitaine et s’impose dans le bureau, rassurante. Mes questions, donc. — J’en ai oui... Beaucoup même, qui n’en aurait pas après ce qu’il vient de m’annoncer ? — Ma première et la plus évidente, qui sont ces nouveaux ennemis ? Vous dites que vous les avez affrontés ? Quand ça ? Je n’ai pas notifié d’absence prolongée du Capitaine qui à l’époque devait être Vice-Capitaine, j’imagine. La faute à mon manque d'implication dans les affaires de la Division ? Sans doute oui. Ce ne serait pas la première fois que quelque chose du genre m’échappe…

— Quand vous dites que vous comptez sur moi pour préparer les gars pour la suite, vous entendez quoi par là exactement ? J’ai quelques idées en tête de ce qu’il veut dire, mais j’aime bien quand les choses sont dites clairement, que je me base pas sur ma seule interprétation. Et de ce que j’imagine, je sais pas si ça va me plaire cette histoire. M’enfin, j’aurais tout le temps de me plaindre plus tard, j’ai une dernière question à laquelle je voudrais une réponse. — Ces expéditions dont vous parlez, vous pouvez m’en dire plus ? Car dans tout ce qu’il a dit, c’est bien ce point qui m’intéresse le plus. Qui dit expédition dit forcément bouger en dehors de la Soul Society, à moins que les recherches se déroulent au niveau du Rukongai auquel cas je serai légèrement déçu. Prendre l’air, aller voir autre chose que ce que je vois depuis des années maintenant, c’est ce dont j’ai envie depuis très longtemps maintenant. Un petit tour sur la terre me ferait en réalité très plaisir…

Il lui avait laissé le choix, il ne reviendrait donc pas sur cette idée. Qu'il décide de poursuivre cette mission de lien le regardait et qui sait, peut-être effectivement que cela pourrait aider un jour ou l'autre. Même si le Kenpachi en doutait quelque peu. L'amitié qu'il avait avec le Capitaine de la Cinquième division devait suffire non ?

Forcément, des questions il en avait. Le contraire aurait été étonnant et le colosse avait maintenu quelques zones d'ombre dans son discours. Pas forcément pour ménager le suspens mais disons qu'en fonction de l'interlocuteur, les questions pouvaient changer. Ici, et il n'en était pas réellement surpris, Thoki se concentrait sur "l'action". Qui ? Quoi ? Où ? Simple à synthétiser.

Il poussa d'abord un premier soupir. Les Abominations. Les Abyssaux. Des noms qui étaient ressortis et qui avaient fait trembler le géant d'Argent. Ce n'était pas un détail d'ailleurs, car il en avait beaucoup pour le mettre dans cet état. Seulement il les avait confronté, il les avait évalué. Et il se devait désormais de régler le problème que ces créatures représentaient. Avec ceux en qui il avait confiance. Ses gars à lui.

- Sur la Terre. Y'a pas si longtemps. Ca a d'ailleurs fait l'objet de la dernière réunion des Capitaines. Dommage que j'l'étais pas à ce moment, j'aurai adoré participer.

C'était vrai. Ne pas avoir été parmi eux à cet instant précis, voilà qui l'agaçait un peu.

- Disons que j'y étais incognito au départ. Puis ça a dégénéré. J'suis tombé sur ces putains d'créatures, alors que j'allais bouffer de l'Arrancar. Des Abominations, c'est ça leur nom. Et j'peux t'dire qu'ils portent bien leur nom. J'allais l'exploser avec ma meilleure technique quand leur boss les a rappelé. Ce p'tit fils de pute. Apparemment, on leur donne le nom d'Abyssal.

Rien que d'y repenser... La colère revenait. Et il se souvenait parfaitement de cette peur qui l'avait alors étreint. Pour un soldat, ressentir la peur était normal. Il fallait simplement apprendre à la gérer, il n'y avait aucune honte. Seulement il n'avait jamais ressenti cela avec une telle intensité.

- Y'a un truc avec ces merdes. Une sensation vraiment pas agréable. C'était perturbant. Et du coup, ça va répondre à ta deuxième question. J'ai besoin qu'on prépare nos gars à faire face à ces créatures, à ces émotions. La peur est normale. Faut apprendre à l'absorber. Pour pouvoir les détruire ensemble. Faut qu'on trouve une solution pour repousser ce sentiment. J'sais pas trop comment encore. Toutes les idées sont bonnes à prendre.

Il était un soldat, et sur le terrain il pouvait aider à coordonner les attaques. Mais de base, le colosse restait un solitaire dans sa manière d'aborder un conflit. S'il était un meneur d'homme, il ne reniait pas pour autant avoir besoin des autres pour préparer une stratégie de combat. Pour s'assurer la victoire mais aussi pour limiter les pertes. En tant que Kenpachi, c'était aussi son devoir.

- Ils sont apparus sur Terre. Mais de ce que j'ai pigé quand leur boss a prit la parole, ils hésiteront pas à venir voir un peu partout. Moi j'dis, débarquons d'abord sur Terre et cherchons-les. Faut prendre les devants. Frapper avant qu'ils frappent. Attaque préventive. Mais pour ça, faut les trouver !

Sans doute la partie la plus difficile. S'il avait été à l'aise avec la notion de détection d'énergie, alors sans doute aurait-il pu mettre en avant que ces créatures ne dégageaient rien. Seulement ce n'était pas sa spécialité...

Le Capitaine est donc bien allé sur Terre récemment, j’étais pas au courant. J’avoue que je suis un peu jaloux, moi aussi j’aurais aimé sortir du décors Soul Society l’espace d’un instant. Je ne lui demanderai pas ce qu’il faisait dans le monde des humains, ça ne me regarde pas et ma position ne me le permet pas. Mais je dois admettre être quand même curieux de savoir ce qu’il s’est exactement passé là-bas. Si le Kenpachi s’est retrouvé face à des adversaires qu’il juge à son niveau et qu’ils se sont battus, ça a dû être un beau bordel là-bas, le genre que j’aurai apprécié observer, peut-être même y participer. D’autant plus en sachant que l’affaire a entraîné une réunion de Capitaines.
— Les choses ont dégénérées ? Surprenant avec vous, Capitaine. Petit sourire en coin, amusé. C’était plus fort que moi, bien que l’ambiance était pas tellement à rire, j’ai pas pu m’empêcher de lâcher cette vanne. C’est qu’il n’est pas vraiment connu pour sur subtilité le Capitaine, que ça parte en vrille partout où il passe me fait plus rire qu’autre chose.
Abominations, Abyssal, deux noms qui ne me disent rien et qui semblent désigner ces nouveaux ennemis. Si je comprends bien, le premier correspond aux larbins du second, les Abominations étant un peu comme les shinigamis tandis que l’Abyssal représente le Sotaichō ? Ou quelque chose du genre, tout du moins.

Je sens que le Kiryū commence à se mettre en rogne au fur et à mesure qu’il rentre dans les détails, ce qui suffit à calmer tout élan d’humour de sortir de ma bouche. C’est visiblement pas le meilleur des souvenirs que cette rencontre avec ces créatures, j’ai pas franchement envie de le pousser de trop et de finir dans le même état que son prédécesseur.
— Repousser ce sentiment… ? La peur, vous voulez dire ? Je suis pas trop sûr de comprendre… Parce que je vois pas trop ce qu’il veut dire par ‘’repousser ce sentiment”, tout simplement parce que je vois pas de quel sentiment il parle, ni de ce qu’il peut faire. Mais j’imagine que s’il a été capable de déranger un homme tel que lui, ce doit être redoutable. — Je vais avoir du mal à vous proposer quelque chose d’utile sans savoir à quoi on a affaire exactement, mais vous semblez rapprocher ce sentiment de celui qu’on éprouve quand on a peur ? Malheureusement ce genre de sentiment naturel ne peut pas vraiment s’éliminer… à moins peut-être d’un petit coup de pouce scientifique ? Un inhibiteur ? Supprimer temporairement la peur via une drogue ou un produit quelconque…

J’en sais trop rien, c’est une idée en l’air, je suis pas vraiment calé sur ce genre de choses non plus. Maintenant, contrairement à ce que l’on pense des soldats de la Onzième, j’ai un cerveau, un minimum au moins et je peux essayer de le faire fonctionner dans le bon sens. Si c’est de retirer le sentiment de peur dans la tête de nos hommes que cherche le Kenpachi, me semble quand même que le mieux c’est d’aller voir du côté des scientifiques. — Peut-être que nos collègues de la Jūnibantai pourraient nous aider ? Je connais pas bien la division, mais il me semble que c’est leur spécialité, au truc de Recherches et Développement, que d’inventer des choses auxquelles on penserait pas ? Allez savoir, ils ont peut-être déjà ce genre de choses en stock.
En ce qui concerne la partie traque et élimination de l’ennemi, c’est quelque chose qui étrangement me botte bien. Moi qui suis d’habitude le dernier à vouloir me bouger ou faire un effort, dans une histoire aussi grave, la motivation manque pas. Surtout s’il s’agit d’aller traquer ces abominations sur Terre, ça va me faire une sortie en plus d’une mission intéressante !

— C’est quand vous voulez qu’on commence la traque, Kenpachi-Taichō. Vous pouvez me compter à vos côtés, j’ai hâte de voir à quoi ressemblent ces bestioles ! Et d’ici-là, je compte pas me laisser crever, je vais aller reprendre les séances d’entraînements avec plus d’intensité et de rigueur, ce sera pas de trop que d’être affuté contre ces machins. Je cherchais une source de motivation suffisante pour me sortir de mon ennui quotidien, je crois l’avoir trouvé.

Il répondit à l'allusion par son propre rire. Oui, il n'était pas si rare que les choses dégénèrent quand il était dans une affaire de ce genre, il le savait. Pour autant ici, il n'était pas responsable de l'apparition de ces créatures maudites. Et s'il avait apprécié pouvoir se défouler, il restait toutefois convaincu qu'ils n'avaient vu qu'une toute petite partie de la puissance ennemie. Même lui acceptait le fait qu'il avait été dépassé.

Il écoutait pour le moment les premières remarques. Il n'avait pas pensé à inclure une partie "scientifique" dans le procédé mais l'idée n'était pas si absurde en réalité. Seulement était-ce simplement possible ? Il n'était en rien un expert de la question et préférait réserver son jugement. Il pouvait néanmoins préciser certains points. Les clarifier.

- Yep, c'était clairement de la peur. Une peur intense, incontrôlable, qui monte en toi et te paralyse. C'était contre nature. Et cela n'a rien à voir à la peur habituelle d'avant combat. J'sais pas trop comment le décrire autrement. Par contre j'avoue que ton idée est pas con. Y'a peut être un truc à faire avec la Douzième autour du sujet.

Pensif, il l'était. Essayant d'évaluer la situation comme il le pouvait. C'est qu'il était Capitaine maintenant. Sa seule vie n'était plus la seule à être en jeu en combat. Il avait aussi la responsabilité de toute son unité. De toute son équipe. Thoki avait fait preuve de jugeotte en tout cas et d'une initiative qui lui plaisait. Décidément le lascar était toujours là où on l'attendait le moins. Et le colosse appréciait.

Que l'idée ne lui soit pas venue à lui ne lui posait d'ailleurs aucun souci. Il n'avait pas ce problème d'égo que certains Capitaines pouvaient avoir vis à vis de leur division. L'Argenté se faisait respecter même sans avoir les idées les plus brillantes. Seulement cela signifiait aussi qu'il allait devoir creuser la question. Il était devenu quoi déjà le Maître des Cafards là, celui qui se tapait les Hollows ?

- On va creuser ça. Et ouais, j'ai hâte aussi d'repartir m'occuper du sujet. J'pense toutefois qu'on va inclure des shinigamis d'autres divisions. J'ai en tête une p'tite nana de la Neuvième qui peut largement faire le taff. La Vice Capitaine Mayuri.

L'experte en Kidō qui avait déjà proposé de partir en mission avec lui. Elle serait forcément pour. Il eut un léger sourire. Il imaginait sans mal son exubérance au milieu des têtes brulées de sa propre division. Une alchimie particulière, il en doutait pas.

- Elle est marrante et puissante. J'suis sûr qu'elle va bien s'intégrer. Bon... J'vais pas t'bouffer plus de temps que ça. Juste, tiens toi prêt. On bougera dans pas longtemps j'pense. Juste le temps de vérifier ta piste auprès des scientifiques.

Creuser la piste, voir s'il y avait quelque chose à faire. Et voir aussi Kyōken.

— Je pense qu’ils seront les mieux placés pour répondre, moi en tout cas je vois pas comment contrer ça. Les déclarations du Capitaine me laissent pensif, c’est pas commun ce qu’il me raconte. Et ce n’est pas franchement rassurant non plus, ces Abyssaux m’ont tout l’air d’être les gros nouveaux méchants du moment, ceux qui vont nous poser de sérieux problèmes, bien plus que les Hollows. Une peur paralysante contre nature ? Une peur provoquée volontairement par l’ennemi ? Peut-être une technique ou une aptitude spéciale, dans les deux cas cette petite particularité pourrait se montrer bien pénible en combat. Comment faire face à un ennemi qui vous immobilise par sa simple présence ? Tout cela ne présageait rien de bon…
— La Vice-Capitaine Mayuri ? Je ne la connais pas personnellement, mais je vous fais confiance sur le choix de l’équipe. J’ai aucun doute quant au fait que vous trouverez les profils adéquats. Quelque chose de très sympa se préparait et je me surprends moi-même à ressentir de l’excitation à l’idée d’y prendre part. L’Argenté a ce petit quelque chose de naturel, d'inspirant, de motivant. Peut-être aussi est-ce dû à sa réputation au sein de la Division, en le suivant sur une telle expédition, je suis assuré d’assister à un spectacle mémorable. Et je vais faire en sorte de me préparer d’ici-là, pour ne pas simplement être un boulet à traîner.

Dans pas longtemps, d’après mon supérieur. Juste le temps d’aller creuser du côté des scientifiques l’idée du petit truc spécial pour contrer cette peur Abyssal. Juste à me tenir prêt, donc, c’est dans mes cordes. J’incline la tête en guise de réponse, un fin sourire étirant le coin de mes lèvres. — Entendu, Capitaine. Je vais en profiter pour me préparer pour cette expédition, histoire d’être pleinement opérationnel ahah. A trop flemmarder comme j’ai pris l’habitude de le faire, on peut dire que je suis un peu en sous-régime depuis un moment. Si jusqu’ici c’était pas si grave, ma situation me le permettant, c’est désormais terminé. C’est comme ça la vie de Shinigami à la Onzième, on ne sait jamais de quel calibre sera le prochain ennemi qu’on va devoir se farcir.
— Sur ce, permettez que je me retire, Kenpachi-Taichō. Je me lève, lui adressant un salut militaire un peu nonchalant, avant de quitter les lieux.

Petit post de conclusion. Merci pour le RP !