Amakado Akikaze
Données Spirituelles
Grade:
Lun 9 Oct 2023 - 12:12 - Can't Fear Your Own Sword
La journée de travail avait été exténuante. Akikaze avait nettoyé de fond en comble les locaux de la douzième division. Le dieu de la mort n'aimait pas particulièrement devoir s'occuper de l'entretien des laboratoires, craignant toujours de commettre une quelconque maladresse. Il n'était pas livré à lui-même pour autant, quelques scientifiques n'hésitaient pas à l'aider. Eux aussi avaient sûrement peur que le petit balayeur soit trop peu précautionneux pour se soucier des expériences en cours. Malgré la sympathie des savants de l’Institut de Recherches et Développement, il ne s'y sentait pas particulièrement à l'aise. Leurs travaux lui paraissaient souvent nébuleux et peut-être un peu trop techniques pour qu'il puisse vraiment les comprendre. Par la suite, il avait regagné les quartiers de la quatrième division, pour vérifier que personne n'avait réservé la Tōshi no Budōkan pour les prochaines heures. Il s'était alors installé au milieu de la salle afin d'y méditer et de communiquer avec son Zanpakutō.
Le rouquin consacrait chaque jour un peu de son temps à tisser des liens étroits avec l'esprit de son sabre. Pourtant, la créature qui peuplait son monde intérieur ne s'était jamais révélée. Cette entité n'avait eu aucun mal à lui donner son nom, mais elle refusait de montrer sa véritable apparence. Elle préférait rester cachée dans le brouillard, là où l'on distinguait à peine sa silhouette. Au départ, la créature l'avait éconduit de manière nette en prétextant qu'il n'était pas prêt. Au fil du temps, sa réponse avait changé. Pas encore. Bientôt. Demain. Il avait attendu plusieurs années, mais le jour était enfin venu. Il avait rejoint son for intérieur et marchait à travers la brume.
« N'oublie pas ta promesse. »
Il prononça cette simple phrase avant de retrouver un état plus conscient. Sa lame et son fourreau ne se trouvaient plus à sa ceinture. Tandis que ses yeux s'ouvraient, Aki sentit une présence derrière lui. Il se releva et se retourna d'un seul bond. Une gigantesque créature reptilienne se tenait là, immobile. Sa posture rappelait vaguement celle d'un crocodile, mais laissait clairement penser que la bête restait principalement bipède. Elle ressemblait légèrement à l'une de ces créatures qu'il avait vu, lorsqu'il était enfant, dans un livre d'histoire et que les humains nommaient dinosaures. Une brume luminescente, dans laquelle se mêlaient des têtes bleues, vertes et jaunes, s'échappait constamment de la gueule de la bête. Malgré l'aspect menaçant du prédateur face à lui, le jeune noble ne put s'empêcher de s'en approcher. Il fit le tour de l'animal, inspectant avec minutie sa peau écailleuse et sa crête dorsale épineuse. Le shinigami portait beaucoup d'intérêt à l'apparence de son Zanpakutō, c'était la première fois qu'il quittait son monde intérieur et la première fois qu'il pouvait le voir clairement. Il le trouvait magnifique et correspondait bien à l'image que le soldat se faisait de la puissance.
Lorsqu'il fit face au monstre, il ne put s'empêcher de sourire et de lever le pouce de sa main droite vers le haut.
« C'est trop cool ! »
C'était sa manière à lui de manifester son enthousiasme. Pourtant, la mystérieuse créature n'eut aucune réaction. Elle savait sûrement comment il se comporterait. Le dieu de la mort s'entendait bien avec son Zanpakutō et il était clairement satisfait des pouvoirs qu'il lui offrait. Il pouvait à présent mettre une image sur l'origine réelle de sa puissance. La matérialisation de la créature était une étape cruciale pour espérer accroître cette puissance, mais elle n'était pas la plus importante. Il faudrait encore soumettre l'esprit qui avait quitté le sabre. D'après ses nombreuses lectures au sujet du Bankai, l'expérience semblait varier d'un Shinigami à l'autre. Il arrivait parfois que l'entité soit belliqueuse ou en désaccord avec son porteur et cela finissait en affrontement. Cela dépendait sûrement de la relation qu'entretenaient l'arme et son manieur. Aki et le monstre eux demeuraient sur la même longueur d'onde depuis toujours. Ils rêvaient tous deux de devenir plus forts et de pouvoir vivre librement. Ils s'étaient promis d'arpenter les rues du monde des humains et de purifier les âmes l'un avec l'autre.
« Alors ! Alors ! On fait comment ? »
Le rouquin trépignait déjà d'impatience. L'entité émit un grondement et les mots s'imprimèrent dans l'esprit d'Akikaze. Ils allaient jouer au jeu favori de la créature, qui consistait à se cacher dans la brume et à laisser le Shinigami le chercher. Cette fois-ci en revanche, la tâche n'était pas impossible, car elle se faisait dans un lieu confiné. De plus, la bête promit de demeurer immobile. Petit à petit son gigantesque corps se dispersa en un flot d'énergie spirituelle brumeuse et irradiante. La pièce en fut bientôt remplie tandis qu'un nuage vaporeux vint entourer la tête d'Aki. En dehors de quelques variations de couleurs, il ne voyait plus rien. Il devait à présent retrouver son Zanpakutō sans pouvoir le distinguer. Pour pimenter le jeu, il n'avait droit qu'à cinq pas. La règle lui parut injuste, mais il fit confiance à son alter ego. Le dieu de la mort fit un premier pas en avant, puis tendit la main vers le sol, devant lui et sur les côtés. Échec. Il fit un deuxième pas droit devant, puis répéta le processus. Rien. La troisième fois n'était toujours pas la bonne.
Il fit son quatrième pas avec l'assurance qu'il mettrait la main sur son wakizashi. Pourtant, ses doigts ne parvinrent pas à en saisir le manche. Ses épaules s'alourdirent subitement tandis que sa colonne vertébrale se raidit. Son estomac se noua et une boule se forma dans sa gorge. Le doute et l'inquiétude commencèrent à s'emparer de l'esprit et du cœur du Shinigami. Peut-être que finalement la créature n'était pas aussi honnête qu'elle l'avait prétendu, peut-être ne voulait-elle tout simplement pas qu'il gagne ? Elle n'avait jamais promis de lui révéler son nom. Il se concentra un bref instant afin de vérifier s'il pouvait ou non sentir la présence de son Zanpakutō, mais l'énergie spirituelle tout autour de lui ne lui permit pas de percevoir sa lame. Même sa capacité à détecter le Reiatsu était brouillée. Il lui restait une chance. Il avança une dernière fois, droit devant lui. Il s'agissait de son ultime pas, pourtant, aucun sabre ne l'attendait.
Le jeune noble se tint immobile et prit une profonde inspiration. Il s'était juré de ne pas échouer, de parvenir à franchir cette étape cruciale. Il n'abandonnerait pas si facilement. Malgré le doute, il tentait de se convaincre que jamais son Zanpakutō ne lui mentirait. Peut-être n'avait-il pas été assez attentif ? Le Shinigami se remémora alors une chose essentielle concernant son épée. Quelle était la véritable forme de son Zanpakutō ? Qu'est-ce qui représentait ses pouvoirs bien au-delà du sabre qu'il tentait d'attraper ? Il tendit les deux mains en avant et se concentra, imaginant que son arme se trouvait là. Il visualisait la brume qui rejoignait ses paumes et formait progressivement le manche, la garde et la lame. Il pouvait le sentir entre ses doigts. Il était toutefois incapable de voir quoi que ce soit.
« On dirait bien que j'ai réussi, non ? »
Il n'y eut aucun grondement, c'était comme si la voix résonnait dans toute la pièce.
« Maintenant, si tu aspires vraiment à la puissance, plonge cette lame dans ton cœur. »
La dernière partie de la phrase se répéta, comme un écho. Était-ce un moyen de tester sa détermination ? Aki ne se posa pas la question. De nombreux héros devaient faire face à la mort pour en sortir plus forts. Ce serait aussi son cas. D'un geste assuré et sans aucune hésitation, il retourna sa lame contre lui-même et l'enfonça dans sa poitrine. Le rouquin ne ressentit pourtant aucune douleur. Une vague de Reiatsu irradia tout son corps avant de déferler tout autour de lui, puis il ne resta plus rien que la simulation créée par la salle d'entraînement.
« Mon nom est Kaijū no ō »
Le rouquin consacrait chaque jour un peu de son temps à tisser des liens étroits avec l'esprit de son sabre. Pourtant, la créature qui peuplait son monde intérieur ne s'était jamais révélée. Cette entité n'avait eu aucun mal à lui donner son nom, mais elle refusait de montrer sa véritable apparence. Elle préférait rester cachée dans le brouillard, là où l'on distinguait à peine sa silhouette. Au départ, la créature l'avait éconduit de manière nette en prétextant qu'il n'était pas prêt. Au fil du temps, sa réponse avait changé. Pas encore. Bientôt. Demain. Il avait attendu plusieurs années, mais le jour était enfin venu. Il avait rejoint son for intérieur et marchait à travers la brume.
« N'oublie pas ta promesse. »
Il prononça cette simple phrase avant de retrouver un état plus conscient. Sa lame et son fourreau ne se trouvaient plus à sa ceinture. Tandis que ses yeux s'ouvraient, Aki sentit une présence derrière lui. Il se releva et se retourna d'un seul bond. Une gigantesque créature reptilienne se tenait là, immobile. Sa posture rappelait vaguement celle d'un crocodile, mais laissait clairement penser que la bête restait principalement bipède. Elle ressemblait légèrement à l'une de ces créatures qu'il avait vu, lorsqu'il était enfant, dans un livre d'histoire et que les humains nommaient dinosaures. Une brume luminescente, dans laquelle se mêlaient des têtes bleues, vertes et jaunes, s'échappait constamment de la gueule de la bête. Malgré l'aspect menaçant du prédateur face à lui, le jeune noble ne put s'empêcher de s'en approcher. Il fit le tour de l'animal, inspectant avec minutie sa peau écailleuse et sa crête dorsale épineuse. Le shinigami portait beaucoup d'intérêt à l'apparence de son Zanpakutō, c'était la première fois qu'il quittait son monde intérieur et la première fois qu'il pouvait le voir clairement. Il le trouvait magnifique et correspondait bien à l'image que le soldat se faisait de la puissance.
Lorsqu'il fit face au monstre, il ne put s'empêcher de sourire et de lever le pouce de sa main droite vers le haut.
« C'est trop cool ! »
C'était sa manière à lui de manifester son enthousiasme. Pourtant, la mystérieuse créature n'eut aucune réaction. Elle savait sûrement comment il se comporterait. Le dieu de la mort s'entendait bien avec son Zanpakutō et il était clairement satisfait des pouvoirs qu'il lui offrait. Il pouvait à présent mettre une image sur l'origine réelle de sa puissance. La matérialisation de la créature était une étape cruciale pour espérer accroître cette puissance, mais elle n'était pas la plus importante. Il faudrait encore soumettre l'esprit qui avait quitté le sabre. D'après ses nombreuses lectures au sujet du Bankai, l'expérience semblait varier d'un Shinigami à l'autre. Il arrivait parfois que l'entité soit belliqueuse ou en désaccord avec son porteur et cela finissait en affrontement. Cela dépendait sûrement de la relation qu'entretenaient l'arme et son manieur. Aki et le monstre eux demeuraient sur la même longueur d'onde depuis toujours. Ils rêvaient tous deux de devenir plus forts et de pouvoir vivre librement. Ils s'étaient promis d'arpenter les rues du monde des humains et de purifier les âmes l'un avec l'autre.
« Alors ! Alors ! On fait comment ? »
Le rouquin trépignait déjà d'impatience. L'entité émit un grondement et les mots s'imprimèrent dans l'esprit d'Akikaze. Ils allaient jouer au jeu favori de la créature, qui consistait à se cacher dans la brume et à laisser le Shinigami le chercher. Cette fois-ci en revanche, la tâche n'était pas impossible, car elle se faisait dans un lieu confiné. De plus, la bête promit de demeurer immobile. Petit à petit son gigantesque corps se dispersa en un flot d'énergie spirituelle brumeuse et irradiante. La pièce en fut bientôt remplie tandis qu'un nuage vaporeux vint entourer la tête d'Aki. En dehors de quelques variations de couleurs, il ne voyait plus rien. Il devait à présent retrouver son Zanpakutō sans pouvoir le distinguer. Pour pimenter le jeu, il n'avait droit qu'à cinq pas. La règle lui parut injuste, mais il fit confiance à son alter ego. Le dieu de la mort fit un premier pas en avant, puis tendit la main vers le sol, devant lui et sur les côtés. Échec. Il fit un deuxième pas droit devant, puis répéta le processus. Rien. La troisième fois n'était toujours pas la bonne.
Il fit son quatrième pas avec l'assurance qu'il mettrait la main sur son wakizashi. Pourtant, ses doigts ne parvinrent pas à en saisir le manche. Ses épaules s'alourdirent subitement tandis que sa colonne vertébrale se raidit. Son estomac se noua et une boule se forma dans sa gorge. Le doute et l'inquiétude commencèrent à s'emparer de l'esprit et du cœur du Shinigami. Peut-être que finalement la créature n'était pas aussi honnête qu'elle l'avait prétendu, peut-être ne voulait-elle tout simplement pas qu'il gagne ? Elle n'avait jamais promis de lui révéler son nom. Il se concentra un bref instant afin de vérifier s'il pouvait ou non sentir la présence de son Zanpakutō, mais l'énergie spirituelle tout autour de lui ne lui permit pas de percevoir sa lame. Même sa capacité à détecter le Reiatsu était brouillée. Il lui restait une chance. Il avança une dernière fois, droit devant lui. Il s'agissait de son ultime pas, pourtant, aucun sabre ne l'attendait.
Le jeune noble se tint immobile et prit une profonde inspiration. Il s'était juré de ne pas échouer, de parvenir à franchir cette étape cruciale. Il n'abandonnerait pas si facilement. Malgré le doute, il tentait de se convaincre que jamais son Zanpakutō ne lui mentirait. Peut-être n'avait-il pas été assez attentif ? Le Shinigami se remémora alors une chose essentielle concernant son épée. Quelle était la véritable forme de son Zanpakutō ? Qu'est-ce qui représentait ses pouvoirs bien au-delà du sabre qu'il tentait d'attraper ? Il tendit les deux mains en avant et se concentra, imaginant que son arme se trouvait là. Il visualisait la brume qui rejoignait ses paumes et formait progressivement le manche, la garde et la lame. Il pouvait le sentir entre ses doigts. Il était toutefois incapable de voir quoi que ce soit.
« On dirait bien que j'ai réussi, non ? »
Il n'y eut aucun grondement, c'était comme si la voix résonnait dans toute la pièce.
« Maintenant, si tu aspires vraiment à la puissance, plonge cette lame dans ton cœur. »
La dernière partie de la phrase se répéta, comme un écho. Était-ce un moyen de tester sa détermination ? Aki ne se posa pas la question. De nombreux héros devaient faire face à la mort pour en sortir plus forts. Ce serait aussi son cas. D'un geste assuré et sans aucune hésitation, il retourna sa lame contre lui-même et l'enfonça dans sa poitrine. Le rouquin ne ressentit pourtant aucune douleur. Une vague de Reiatsu irradia tout son corps avant de déferler tout autour de lui, puis il ne resta plus rien que la simulation créée par la salle d'entraînement.
« Mon nom est Kaijū no ō »