Shihōin Mei
Données Spirituelles
Grade: Vice-Capitaine de la 2ème division
Dim 18 Sep 2022 - 19:02 - i can hear your fear
Ce n’est même pas la perte de ta liberté, qui t’a tant fait souffrir.
C’était lui qu’ils t’ont arraché des mains.
Il était le seul à te comprendre. Le seul capable de calmer le tumulte qui faisait rage dans ton esprit, tempête que tu peinais à canaliser seule. Il était celui capable d’éteindre le brasier que tu pouvais devenir, si rapide à t’enflammer. À haïr. À succomber à tes émotions négatives. Il est celui qui t’a accompagné, lors de ton parcours à l’Académie. Celui que tu n’as pas mis bien longtemps avant de rencontrer. Toi qui pourtant n’avait rien de tranquille, pour qui la méditation te semblait si futile, qu’une perte de temps… Tu t’y es rapidement mise, lorsque tu en as appris davantage, sur les Zanpakutō. Parce que tu voulais savoir ce qu’il en retournait réellement.
Tu voulais le rencontrer lui.
Lui qui t’a tendu la main.
Lui qui ne t’a jamais jugé.
La solitude.
Elle est pesante, la solitude. Ou, enfin, elle l’est devenue, pour toi qui s’est habituée à sa présence. Pour toi qui recherchait sa présence, même. Pour toi dont le quotidien des dernières années s’est passé avec lui à tes côtés. Et s’il n’était pas toujours le plus agréable, doté d’un caractère aussi fort et brusque que le tient, avec une petite touche d’impulsivité, au final, il est celui qui a toujours été là. Celui qui t’a offert réconfort, tard dans la nuit, lorsque tu étais victime d’une crise de panique. Celui vers qui tu te tournais, finalement, pour tout et n’importe quoi.
Pour arrêter de souffrir, surtout. Pour qu’il calme cette sensation de brûlure. Pour qu’il apaise les maux de ton corps. De ton esprit. Parce qu’il était là pour ça, aussi.
Pour toi.
Pour un peu tout et n’importe quoi.
Et ça a été difficile. Très difficile. Pour ne pas dire trop. Ici, dans cette prison. Sans lui. Incroyablement seule, derrière les barreaux. Seule avec toi-même. Seule avec tes pensées. Avec tes souvenirs qui reviennent, parfois. Sans s’avertir. Ceux qui remontent un peu trop. Ces flash d’événements qui ne te disent rien et qui, pourtant, t’appartiennent. T’ont déjà appartenu. Ces bribes d’une vie que tu n’as aucun souvenir d’avoir menée, qui parfois s’enchaînent, se répètent. Se clarifient. Et qui, plus souvent qu’autrement, sont ponctués de violence. De trop de violence. De sang. Ton sang. De cri. Tes cris. De larmes. Tes larmes. Au départ que la souffrance. Que la peine. Que la peur. Puis arrive le temps où tu comprends. Où tu comprends que tu es celle à les vivre, toutes ces émotions.
Que tu es celle à souffrir.
Que tu es celle qui est terrifiée.
Et tu as peur. Tellement peur. Seule dans cette prison, recroquevillée sur le sol. Seule à pleurer, tout en serrant tes genoux contre toi. À pleurer une douleur que tu as déjà ressenti. À pleurer cette lame que tu sens sur ta peau. Sous ta peau. À souffrir d’une torture que tu es forcée de revivre, que tu as connu de ton vivant et qui te torture dans la mort.
Comme si tu n’avais pas encore assez souffert.
Et tu tends la main. Vainement. Naïvement. Tu tends la main pour l’attraper. Ton Zanpakutō. Pour pouvoir trouver un certain réconfort, dans son monde à lui. Auprès de lui. Qu’il sache quoi te dire pour te calmer. Pour te rappeler que c’est fini. Que tu n’as pas à revivre ça. Que tu es en paix, ici. Loin de tout ça. Loin de ceux qui ont osé te faire souffrir. Ceux qui ont sans doute mené à ta mort. Et il pourrait aussi calmer la douleur. Te parler, avec douceur, toi qui pourtant ne répond que de violence.
Il est le calme là où tu es la tempête.
Il est la paix là où tu es le chaos.
Il est l’ancre lorsque tu te perds.
Ce poids, dans ta vie. Auquel tu te raccroches.
Mais il n’est pas là. Ils te l’ont enlevé. Ce pilier à ta vie. Après tout, n’ayant que très peu de souvenir d’avant, il est celui qui a toujours été là, dans l’après. D’aussi loin que tu te souviennes, ou presque. Et aujourd’hui ? Ils te l’ont arraché des mains. Ils t’ont privé de sa présence. De son réconfort. Et tu n’as plus que toi-même pour tenter d’affronter ce qui te fait si mal. Ce qui t’effraie tant. Ce qui te paralyse, même, dans cette prison où tu es enfermée injustement, privée de l’extérieur sous presque que tu aurais pu devenir dangereuse.
Dangereuse, c’est ce que tu vas devenir dans cet état. Pour les autres mais aussi pour toi-même. À continuer d’être victime de ces crises de panique, certes de plus en plus rare au fil du temps mais toujours aussi dévastatrice.
Un besoin d’oublier. De canaliser le mal par le mal. De recevoir des coups, pour tenter d’oublier la douleur fantôme. D’être frappée, pour ainsi engourdir ton corps. De frapper à ton tour, pour exprimer ta rage. Ta haine. L’injustice. Tu souffres. Tu souffres sans savoir comment l’exprimer. Avec personne à qui l’exprimer. Alors tu souffres en silence. Tu souffres à travers tes poings. À travers ces combats que tu mènes. Que tantôt tu gagnes, tantôt tu perds. Tout pour ne plus penser. Pour pouvoir passer quelques instants assommée au sol, dans l’ignorance qui s’accompagne de l’inconscience.
Pour tout oublier, le temps de quelques instants.
Et tu as peur, aujourd’hui. Peur, tandis que tu lui fais face. Que l’arme est posée là, devant toi, attendant seulement que tu t’en empares. Tu as peur, après tout ce temps. Après ces années d’absence. Presque un siècle, sans lui. Où tu as dû apprendre à te battre seule, et pas spécialement contre les autres.
Contre tes propres démons.
Tu tends la main, hésitante.
Avant de finalement le retrouver.
C’était lui qu’ils t’ont arraché des mains.
Jūryoku.
***
Il était le seul à te comprendre. Le seul capable de calmer le tumulte qui faisait rage dans ton esprit, tempête que tu peinais à canaliser seule. Il était celui capable d’éteindre le brasier que tu pouvais devenir, si rapide à t’enflammer. À haïr. À succomber à tes émotions négatives. Il est celui qui t’a accompagné, lors de ton parcours à l’Académie. Celui que tu n’as pas mis bien longtemps avant de rencontrer. Toi qui pourtant n’avait rien de tranquille, pour qui la méditation te semblait si futile, qu’une perte de temps… Tu t’y es rapidement mise, lorsque tu en as appris davantage, sur les Zanpakutō. Parce que tu voulais savoir ce qu’il en retournait réellement.
Tu voulais le rencontrer lui.
Lui qui t’a tendu la main.
Lui qui ne t’a jamais jugé.
***
La solitude.
Elle est pesante, la solitude. Ou, enfin, elle l’est devenue, pour toi qui s’est habituée à sa présence. Pour toi qui recherchait sa présence, même. Pour toi dont le quotidien des dernières années s’est passé avec lui à tes côtés. Et s’il n’était pas toujours le plus agréable, doté d’un caractère aussi fort et brusque que le tient, avec une petite touche d’impulsivité, au final, il est celui qui a toujours été là. Celui qui t’a offert réconfort, tard dans la nuit, lorsque tu étais victime d’une crise de panique. Celui vers qui tu te tournais, finalement, pour tout et n’importe quoi.
Pour arrêter de souffrir, surtout. Pour qu’il calme cette sensation de brûlure. Pour qu’il apaise les maux de ton corps. De ton esprit. Parce qu’il était là pour ça, aussi.
Pour toi.
Pour un peu tout et n’importe quoi.
Et ça a été difficile. Très difficile. Pour ne pas dire trop. Ici, dans cette prison. Sans lui. Incroyablement seule, derrière les barreaux. Seule avec toi-même. Seule avec tes pensées. Avec tes souvenirs qui reviennent, parfois. Sans s’avertir. Ceux qui remontent un peu trop. Ces flash d’événements qui ne te disent rien et qui, pourtant, t’appartiennent. T’ont déjà appartenu. Ces bribes d’une vie que tu n’as aucun souvenir d’avoir menée, qui parfois s’enchaînent, se répètent. Se clarifient. Et qui, plus souvent qu’autrement, sont ponctués de violence. De trop de violence. De sang. Ton sang. De cri. Tes cris. De larmes. Tes larmes. Au départ que la souffrance. Que la peine. Que la peur. Puis arrive le temps où tu comprends. Où tu comprends que tu es celle à les vivre, toutes ces émotions.
Que tu es celle à souffrir.
Que tu es celle qui est terrifiée.
Et tu as peur. Tellement peur. Seule dans cette prison, recroquevillée sur le sol. Seule à pleurer, tout en serrant tes genoux contre toi. À pleurer une douleur que tu as déjà ressenti. À pleurer cette lame que tu sens sur ta peau. Sous ta peau. À souffrir d’une torture que tu es forcée de revivre, que tu as connu de ton vivant et qui te torture dans la mort.
Comme si tu n’avais pas encore assez souffert.
Et tu tends la main. Vainement. Naïvement. Tu tends la main pour l’attraper. Ton Zanpakutō. Pour pouvoir trouver un certain réconfort, dans son monde à lui. Auprès de lui. Qu’il sache quoi te dire pour te calmer. Pour te rappeler que c’est fini. Que tu n’as pas à revivre ça. Que tu es en paix, ici. Loin de tout ça. Loin de ceux qui ont osé te faire souffrir. Ceux qui ont sans doute mené à ta mort. Et il pourrait aussi calmer la douleur. Te parler, avec douceur, toi qui pourtant ne répond que de violence.
Il est le calme là où tu es la tempête.
Il est la paix là où tu es le chaos.
Il est l’ancre lorsque tu te perds.
Ce poids, dans ta vie. Auquel tu te raccroches.
Mais il n’est pas là. Ils te l’ont enlevé. Ce pilier à ta vie. Après tout, n’ayant que très peu de souvenir d’avant, il est celui qui a toujours été là, dans l’après. D’aussi loin que tu te souviennes, ou presque. Et aujourd’hui ? Ils te l’ont arraché des mains. Ils t’ont privé de sa présence. De son réconfort. Et tu n’as plus que toi-même pour tenter d’affronter ce qui te fait si mal. Ce qui t’effraie tant. Ce qui te paralyse, même, dans cette prison où tu es enfermée injustement, privée de l’extérieur sous presque que tu aurais pu devenir dangereuse.
Dangereuse, c’est ce que tu vas devenir dans cet état. Pour les autres mais aussi pour toi-même. À continuer d’être victime de ces crises de panique, certes de plus en plus rare au fil du temps mais toujours aussi dévastatrice.
Un besoin d’oublier. De canaliser le mal par le mal. De recevoir des coups, pour tenter d’oublier la douleur fantôme. D’être frappée, pour ainsi engourdir ton corps. De frapper à ton tour, pour exprimer ta rage. Ta haine. L’injustice. Tu souffres. Tu souffres sans savoir comment l’exprimer. Avec personne à qui l’exprimer. Alors tu souffres en silence. Tu souffres à travers tes poings. À travers ces combats que tu mènes. Que tantôt tu gagnes, tantôt tu perds. Tout pour ne plus penser. Pour pouvoir passer quelques instants assommée au sol, dans l’ignorance qui s’accompagne de l’inconscience.
Pour tout oublier, le temps de quelques instants.
***
Et tu as peur, aujourd’hui. Peur, tandis que tu lui fais face. Que l’arme est posée là, devant toi, attendant seulement que tu t’en empares. Tu as peur, après tout ce temps. Après ces années d’absence. Presque un siècle, sans lui. Où tu as dû apprendre à te battre seule, et pas spécialement contre les autres.
Contre tes propres démons.
Tu tends la main, hésitante.
Avant de finalement le retrouver.