Chibiko Daestra
Données Spirituelles
Grade: 4e Siège de la 2e Division
Dim 27 Nov 2022 - 16:14 - Le poids des Traditions
- Comment ça ??
Je venais tout juste de rentrer au domicile familial après m’être acquittée de mes obligations au sein de la Seconde Division. En d’autres termes, mon tour de garde entre les rayonnages poussiéreux des archives s’était achevé sans véritable surprise. Depuis notre retour du Rukongaï je profitais souvent de mes pauses afin de combler les nombreuses lacunes sur le sujet.
Certes il m’a été possible d’en assimiler les bases au fil des ans avec le concours de certains camarades de l’Académie comme Shinjiro ou Kenshiro, néanmoins le fait d’y être directement confrontée ne manqua pas d’ébranler la plupart de mes à priori. Aussi mon maigre temps libre se limite encore aujourd’hui à l’étude de documents relatant de faits historiques notables en lien avec l’endroit, autant que les quelques figures importantes qui ont pu ça et là marquer le paysage criminel ou politique environnant.
Les bras chargés de feuillets qui ne manqueront à personne le temps de ma lecture j’avais ainsi passé le seuil lorsque l’intendant m’informa d’une nouvelle assez obscure. Sans attendre dans l’expectative que Mère se décide à me convoquer officiellement je monte prestement dans la chambre qui me sert de refuge, y dépose mon précieux butin pour finalement redescendre à la hâte jusqu’à atteindre son office. Bien entendu je m’annonce avant d’y pénétrer, il serait bien triste de commencer la discussion sur des remontrances.
- Tu m’as l’air bien affolée Daestra, quelle mouche te pique ?
Elle relève doucement le nez du rouleau sur lequel s’attarde encore sa plume. L’air faussement froide, rapidement trahit par un léger sourire en coin. De toute évidence elle mesure pleinement l’ampleur de la situation, et s’en amuse.
- Je pense que vous le savez très bien, et je pense aussi qu’un tel évènement aurait pu m’être communiqué bien avant ! Ce ne sont pas des choses qui s’improvisent…
Elle délaisse son manuscrit et se lève en me toisant de longues secondes, manière de me faire comprendre que ce ton ne lui convient pas. Mais à la voir se rapprocher d’un pas leste et mesuré, une expression de tendresse maternelle sur le visage, j’en déduis qu’il en est autrement.
- Bien au contraire voyons, cela vous donnera tout loisir de vous jauger dans un cadre relaxant et serein. Il est question ici de faire connaissance, pas de signer un contrat ou de prêter serment. Nous l’avons fait il y a bien longtemps. Va, petit requin dissident et enfile donc une tenue plus adéquate. Je ne voudrais pas que notre invité se sente enfermée dans des protocoles militaires.
Je souffle lourdement du nez en croisant les bras, clairement pas convaincue par son argumentaire. Mais faute de choix et plus encore de temps je tourne les talons et me rue dans la penderie. Sous la surveillance d’une gouvernante qui y voit un divertissement délectable je me débarrasse de l’uniforme réglementaire et, avec son aide avisée revêt un ensemble à la fois plus décontracté mais protocolaire, aux couleurs du clan. La toilette attendra, des encens judicieusement appliqués suffiront à camoufler les conséquences d’une rude journée.
Une fois cette laborieuse transformation opérée je regagne le séjour principal où déjà se dresse au centre de la pièce une table ornée de son service à thé, et de deux épais coussins se faisant face de part et d’autre. Le décorum relève à merveille l’ambiance riche mais épurée d’une demeure noble orientale baignée par les rayons du soleil couchant. Un cadre presque idyllique pour une rencontre galante. Pour un sommet entre deux figures importantes, relativement moins.
- Bien, je pense que ça devrait aller. Il y a quelque chose que je devrais savoir ? Dire ou ne pas dire ? Quelle angoisse…
- Ne t’inquiète pas, j’étais exactement pareille le jour où j’ai été à ta place. Cela ne me rajeunit pas mais, après tout, il faut bien te préparer pour la relève. Elle aussi ne doit pas vraiment savoir à quoi s’attendre. Sa nouvelle position de Capitaine ne doit rien arranger. Mais je suis certaine que tout se passera pour le mieux.
J’acquiesce en silence tandis que je m’installe sur ce qui sera mon seul siège de fortune pour les heures à venir. Je tente de calmer le rythme endiablé de mon cœur qui s’emballe sous la pression, prends de profondes inspirations. Les odeurs, légères, qui se propagent depuis les cuisines m’aident un temps à oublier. Mère s’éclipse dans un coin de la pièce, une sorte d’alcôve partiellement recouverte de verdure.
L’attente s’installe pendant ce qui me paraît une éternité. Je redoute cet instant où l’intendant l’annoncera. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de rencontre une membre du clan Tsunayashiro. Je n’étais pas préparée, et pourtant je devais bien accomplir notre devoir.
Je venais tout juste de rentrer au domicile familial après m’être acquittée de mes obligations au sein de la Seconde Division. En d’autres termes, mon tour de garde entre les rayonnages poussiéreux des archives s’était achevé sans véritable surprise. Depuis notre retour du Rukongaï je profitais souvent de mes pauses afin de combler les nombreuses lacunes sur le sujet.
Certes il m’a été possible d’en assimiler les bases au fil des ans avec le concours de certains camarades de l’Académie comme Shinjiro ou Kenshiro, néanmoins le fait d’y être directement confrontée ne manqua pas d’ébranler la plupart de mes à priori. Aussi mon maigre temps libre se limite encore aujourd’hui à l’étude de documents relatant de faits historiques notables en lien avec l’endroit, autant que les quelques figures importantes qui ont pu ça et là marquer le paysage criminel ou politique environnant.
Les bras chargés de feuillets qui ne manqueront à personne le temps de ma lecture j’avais ainsi passé le seuil lorsque l’intendant m’informa d’une nouvelle assez obscure. Sans attendre dans l’expectative que Mère se décide à me convoquer officiellement je monte prestement dans la chambre qui me sert de refuge, y dépose mon précieux butin pour finalement redescendre à la hâte jusqu’à atteindre son office. Bien entendu je m’annonce avant d’y pénétrer, il serait bien triste de commencer la discussion sur des remontrances.
- Tu m’as l’air bien affolée Daestra, quelle mouche te pique ?
Elle relève doucement le nez du rouleau sur lequel s’attarde encore sa plume. L’air faussement froide, rapidement trahit par un léger sourire en coin. De toute évidence elle mesure pleinement l’ampleur de la situation, et s’en amuse.
- Je pense que vous le savez très bien, et je pense aussi qu’un tel évènement aurait pu m’être communiqué bien avant ! Ce ne sont pas des choses qui s’improvisent…
Elle délaisse son manuscrit et se lève en me toisant de longues secondes, manière de me faire comprendre que ce ton ne lui convient pas. Mais à la voir se rapprocher d’un pas leste et mesuré, une expression de tendresse maternelle sur le visage, j’en déduis qu’il en est autrement.
- Bien au contraire voyons, cela vous donnera tout loisir de vous jauger dans un cadre relaxant et serein. Il est question ici de faire connaissance, pas de signer un contrat ou de prêter serment. Nous l’avons fait il y a bien longtemps. Va, petit requin dissident et enfile donc une tenue plus adéquate. Je ne voudrais pas que notre invité se sente enfermée dans des protocoles militaires.
Je souffle lourdement du nez en croisant les bras, clairement pas convaincue par son argumentaire. Mais faute de choix et plus encore de temps je tourne les talons et me rue dans la penderie. Sous la surveillance d’une gouvernante qui y voit un divertissement délectable je me débarrasse de l’uniforme réglementaire et, avec son aide avisée revêt un ensemble à la fois plus décontracté mais protocolaire, aux couleurs du clan. La toilette attendra, des encens judicieusement appliqués suffiront à camoufler les conséquences d’une rude journée.
Une fois cette laborieuse transformation opérée je regagne le séjour principal où déjà se dresse au centre de la pièce une table ornée de son service à thé, et de deux épais coussins se faisant face de part et d’autre. Le décorum relève à merveille l’ambiance riche mais épurée d’une demeure noble orientale baignée par les rayons du soleil couchant. Un cadre presque idyllique pour une rencontre galante. Pour un sommet entre deux figures importantes, relativement moins.
- Bien, je pense que ça devrait aller. Il y a quelque chose que je devrais savoir ? Dire ou ne pas dire ? Quelle angoisse…
- Ne t’inquiète pas, j’étais exactement pareille le jour où j’ai été à ta place. Cela ne me rajeunit pas mais, après tout, il faut bien te préparer pour la relève. Elle aussi ne doit pas vraiment savoir à quoi s’attendre. Sa nouvelle position de Capitaine ne doit rien arranger. Mais je suis certaine que tout se passera pour le mieux.
J’acquiesce en silence tandis que je m’installe sur ce qui sera mon seul siège de fortune pour les heures à venir. Je tente de calmer le rythme endiablé de mon cœur qui s’emballe sous la pression, prends de profondes inspirations. Les odeurs, légères, qui se propagent depuis les cuisines m’aident un temps à oublier. Mère s’éclipse dans un coin de la pièce, une sorte d’alcôve partiellement recouverte de verdure.
L’attente s’installe pendant ce qui me paraît une éternité. Je redoute cet instant où l’intendant l’annoncera. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de rencontre une membre du clan Tsunayashiro. Je n’étais pas préparée, et pourtant je devais bien accomplir notre devoir.