Hethna
Données Spirituelles
Grade: Decima Espada
Mar 6 Déc 2022 - 1:50 - Hethna [Terminée]
Hethna
RaceArrancar
(base Adjuchas)
(base Adjuchas)
Âge Indéterminé
(plusieurs siècles)
(plusieurs siècles)
Grade Fracción de la Escoria
Pouvoir
Resurrección : La Chispa // L'Étincelle (Libération : Extingue!)
En invoquant le pouvoir de son Zanpakutō, Hethna récupère les attributs qu'elle avait lorsqu'elle n'était encore qu'un Hollow. En particulier, outre, les plaques blanches qui viennent recouvrir son corps, deux larges yeux sombres apparaissent sur ses épaules massives, érigées désormais comme des pointes. Ces iris parfaitement fonctionnelles lui offrent, outre une vision à 180°, le pouvoir d'immoler dans les flammes ceux sur qui elle concentre son regard.
La plupart pensent pour cette raison que Hethna détient le pouvoir du feu. Et c'est là une erreur fatale. Sa Resurrección lui permet en réalité de "plier" la lumière autour d'elle, ainsi que là où elle porte son regard. En manipulant ainsi la course des photons ambiants pour lui donner une courbe convexe, elle déclenche un effet qui pourrait s'apparenter à celui d'une loupe géante, provoquant la combustion des malchanceuse "fourmis" qui se trouveraient à l'emplacement visé.
Ce pouvoir peut s'exprimer au travers d'autres techniques, lui permettant par exemple de troubler la vision de ses adversaires, ou de "glisser" avec les rayons de lumières pour gagner en vitesse, mais elle n'utilise que peu ces capacités. Elle préfère préserver l'imposture, et profiter de la méprise de son ennemi pour le surprendre et l'abattre avant qu'il ne réalise son manque de jugement.
Secunda Etapa : Non atteinte pour l'heure.
En invoquant le pouvoir de son Zanpakutō, Hethna récupère les attributs qu'elle avait lorsqu'elle n'était encore qu'un Hollow. En particulier, outre, les plaques blanches qui viennent recouvrir son corps, deux larges yeux sombres apparaissent sur ses épaules massives, érigées désormais comme des pointes. Ces iris parfaitement fonctionnelles lui offrent, outre une vision à 180°, le pouvoir d'immoler dans les flammes ceux sur qui elle concentre son regard.
La plupart pensent pour cette raison que Hethna détient le pouvoir du feu. Et c'est là une erreur fatale. Sa Resurrección lui permet en réalité de "plier" la lumière autour d'elle, ainsi que là où elle porte son regard. En manipulant ainsi la course des photons ambiants pour lui donner une courbe convexe, elle déclenche un effet qui pourrait s'apparenter à celui d'une loupe géante, provoquant la combustion des malchanceuse "fourmis" qui se trouveraient à l'emplacement visé.
Ce pouvoir peut s'exprimer au travers d'autres techniques, lui permettant par exemple de troubler la vision de ses adversaires, ou de "glisser" avec les rayons de lumières pour gagner en vitesse, mais elle n'utilise que peu ces capacités. Elle préfère préserver l'imposture, et profiter de la méprise de son ennemi pour le surprendre et l'abattre avant qu'il ne réalise son manque de jugement.
Secunda Etapa : Non atteinte pour l'heure.
Description
Hethna a l'apparence d'une jeune adolescente de 17 ou 18 ans. Elle pourrait sembler assez inoffensive, de son petit mètre soixante pour cinquante-trois kilos. Pourtant, il suffit de croiser son regard pour deviner que les apparences sont trompeuses. Ses prunelles d'un bleu assez sombre sont toujours agitées par les éclairs d'une tempête de rage couvant sous la surface de ses traits. Au dessus d'eux, sur son front, l'observateur averti reconnaitra assez vite la blancheur des restes de son masque de Hollow, trahissant sa nature d'Arrancar. Cet Estigma est le plus souvent caché derrière les mèches sombres de la jeune fille qui lui tombent jusqu'aux épaules, et où à certains endroits les cheveux se teintent de rouge (phénomène s'accentuant plus encore lors de sa Resurrección). Ses traits seraient surement des plus harmonieux et agréables, si ses fins sourcils n'étaient pas en permanence froncés et ses lèvres déformées dans un rictus colérique, semblant mettre au défi quiconque de lui chercher des noises.
Elle n'impressionne pourtant pas vraiment, avec les vêtements en lambeaux qu'elle porte. Elimés, tachés, remplis de trous... Hethna y gagnerait surement plus à se présenter nue qu'avec ces tissus usés, si elle comptait donner une bonne première impression à ceux qu'elle rencontre. Malheureusement, elle n'en a cure. Ses vêtements lui appartiennent et peuvent encore servir, donc elle les porte. Et puis ce n'est pas comme si les magasins de mode abondaient, dans le Hueco Mundo! Hethna est de toute façon très possessive, et n'accepterait pour rien au monde de se séparer de ce qu'elle considère lui appartenir. Et encore moins de révéler ce que ces frusques cachent : son trou de Hollow, situé dans son épaule gauche, et surtout la marque de l'ancien Culte de la Flamme, brulée directement dans son dos en une stigmate qui ne peut se régénérer. Mais posez les yeux dessus malgré tout, et la dernière chose que vous verrez, c'est l'écarlate de la lame courbe de l'arme dont l'Arrancar ne se sépare jamais.
Si ces signaux d'avertissement ne vous ont pas suffit à prendre vos distances de cette calamité, c'est que vous avez un problème. Plusieurs même. Mais soit, si vous voulez en savoir plus sur elle... Eh bien vous vous rendrez vite compte que, comme le laisse suggérer son apparence, Hethna répondra toujours avec méfiance et hostilité à ceux qui l'approchent. Son parlé est franc, et sa langue bien pendue. Elle ne se retiendra nullement à essayer de provoquer une rixe, à coups de provocations et autre moqueries, si elle estime avoir ses chances en combat contre la personne en face. Toute occasion est bonne pour laisser la rage et la soif de sang qui pulsent en elle prendre le dessus et faire des ravages, pour s'accaparer tout ce que sa proie pourrait lui offrir. Trop longtemps sans s'être livré à sa violence, et l'irritation de Hethna ne fera que grandir, jusqu'à devenir ingérable. Et personne ne veut voir ce que cela donne.
Pour autant, cela ne veut pas dire que cet Arrancar-là ne voit que des ennemis partout. Certes, sa nature la pousse toujours à la confrontation, et elle a un sérieux problème avec l'autorité en général... Mais elle respecte la force. Et les dettes. Face à ceux plus fort qu'elle, elle pourra écouter, et même obéir. Du moins, le temps qu'il lui faudra pour gagner et puissance et défier cette loi du plus fort pour imposer ensuite la sienne. Face à ceux qui l'aideraient, que ce soit par crainte, par intérêt, ou par pure bonté (mais ça, ça n'existe pas, tout le monde le sait), elle fera en sorte de payer ses dettes. Devoir quelque chose à quelqu'un, c'est une chaine. Et les entraves dans ce genre, Hethna n'aspire qu'à en être libérée. Certaines à ses pieds sont cependant encore bien lourdes, et l'Arrancar ne sait toujours pas encore comment s'en défaire...
Pour résumer ce qui l'anime? Un désir de liberté profond, finalement. Le besoin de piller, voler et s'approprier ce qui ne lui appartient pas n'est qu'une conséquence de cela. La source de ce désir, cependant, est encore un mystère pour Hethna elle-même. La rage qui l'anime a toujours été présente en elle, et ce d'aussi loin que son actuelle conscience puisse s'en souvenir. Sa mémoire et sa personnalité sont encore instables, visiblement une séquelle de son Arrancarisation. Ce qui pourrait se trouver au-delà de la tempête qui ravage son âme sera donc autant une surprise pour vous que pour elle.
Elle n'impressionne pourtant pas vraiment, avec les vêtements en lambeaux qu'elle porte. Elimés, tachés, remplis de trous... Hethna y gagnerait surement plus à se présenter nue qu'avec ces tissus usés, si elle comptait donner une bonne première impression à ceux qu'elle rencontre. Malheureusement, elle n'en a cure. Ses vêtements lui appartiennent et peuvent encore servir, donc elle les porte. Et puis ce n'est pas comme si les magasins de mode abondaient, dans le Hueco Mundo! Hethna est de toute façon très possessive, et n'accepterait pour rien au monde de se séparer de ce qu'elle considère lui appartenir. Et encore moins de révéler ce que ces frusques cachent : son trou de Hollow, situé dans son épaule gauche, et surtout la marque de l'ancien Culte de la Flamme, brulée directement dans son dos en une stigmate qui ne peut se régénérer. Mais posez les yeux dessus malgré tout, et la dernière chose que vous verrez, c'est l'écarlate de la lame courbe de l'arme dont l'Arrancar ne se sépare jamais.
Si ces signaux d'avertissement ne vous ont pas suffit à prendre vos distances de cette calamité, c'est que vous avez un problème. Plusieurs même. Mais soit, si vous voulez en savoir plus sur elle... Eh bien vous vous rendrez vite compte que, comme le laisse suggérer son apparence, Hethna répondra toujours avec méfiance et hostilité à ceux qui l'approchent. Son parlé est franc, et sa langue bien pendue. Elle ne se retiendra nullement à essayer de provoquer une rixe, à coups de provocations et autre moqueries, si elle estime avoir ses chances en combat contre la personne en face. Toute occasion est bonne pour laisser la rage et la soif de sang qui pulsent en elle prendre le dessus et faire des ravages, pour s'accaparer tout ce que sa proie pourrait lui offrir. Trop longtemps sans s'être livré à sa violence, et l'irritation de Hethna ne fera que grandir, jusqu'à devenir ingérable. Et personne ne veut voir ce que cela donne.
Pour autant, cela ne veut pas dire que cet Arrancar-là ne voit que des ennemis partout. Certes, sa nature la pousse toujours à la confrontation, et elle a un sérieux problème avec l'autorité en général... Mais elle respecte la force. Et les dettes. Face à ceux plus fort qu'elle, elle pourra écouter, et même obéir. Du moins, le temps qu'il lui faudra pour gagner et puissance et défier cette loi du plus fort pour imposer ensuite la sienne. Face à ceux qui l'aideraient, que ce soit par crainte, par intérêt, ou par pure bonté (mais ça, ça n'existe pas, tout le monde le sait), elle fera en sorte de payer ses dettes. Devoir quelque chose à quelqu'un, c'est une chaine. Et les entraves dans ce genre, Hethna n'aspire qu'à en être libérée. Certaines à ses pieds sont cependant encore bien lourdes, et l'Arrancar ne sait toujours pas encore comment s'en défaire...
Pour résumer ce qui l'anime? Un désir de liberté profond, finalement. Le besoin de piller, voler et s'approprier ce qui ne lui appartient pas n'est qu'une conséquence de cela. La source de ce désir, cependant, est encore un mystère pour Hethna elle-même. La rage qui l'anime a toujours été présente en elle, et ce d'aussi loin que son actuelle conscience puisse s'en souvenir. Sa mémoire et sa personnalité sont encore instables, visiblement une séquelle de son Arrancarisation. Ce qui pourrait se trouver au-delà de la tempête qui ravage son âme sera donc autant une surprise pour vous que pour elle.
Histoire
Hethna ne se souvient pas de sa première naissance.
A dire vrai, elle ne se souvient pas de sa première vie, de celle de l'âme servant de fondation à l'amalgame qu'elle allait de devenir. De cette existence, nul mot ni image n'a subsisté. La cacophonie des autres âmes les a depuis longtemps balayé. Tout au plus l'Arrancar conserve-t-elle encore des impressions, des sentiments diffus, échos lointains depuis longtemps dénués de sens.
Une seule certitude. Cette humaine est née un jour de tempête. Violente et sauvage, meurtrière et hurlante. Mais si cette tempête, le soir venu, s'éloigna, il n'en fut pas de même de celle qui s'était logée dans le cœur de l'enfant. Par un acte des dieux, du destin, ou d'un karma d'une ancienne vie, le nouveau-né ne pourrait jamais connaitre la paix.
Au-delà de cette première émotion, la chronologie se perd. Il lui semble que, dès lors, le reste de la vie de cette mortelle ne fut que la répétition d'une farce aussi lassante que pitoyable. Tourmentée par une peur dénuée de toute logique, par un sentiment d'insécurité permanent, elle ne parvint jamais à s'acclimater à la vie de son époque. Elle serait incomprise, et incapable de comprendre.
Dans ce flot de tourments, Hethna se souvient parfois de certaines impressions avec plus d'exactitudes. Par exemple, l'impression de repousser encore et toujours des mains cherchant à l'enserrer, à l'agripper, à la secouer. Aide et tendresse. Colère et violence. Cette humaine ne saisissait pas la différence. Tout revenait au même : une source de panique irrationnelle.
Dans ces souvenirs délabrés et effacés, deux autres sentiments demeuraient vivaces. D'abord, le désir de s'éloigner du monde. De trouver un lieu où la tempête pourrait enfin s'éteindre. Mais cela ne lui était pas permis. En réponse à ses crises, on la gardait enfermée, et on la privait de tout. Venait donc ensuite le sentiment de dépossession. Rien ne lui appartenait. Même pas son destin. Même pas son corps. Et la tempête rageait de plus belle.
Plus une enfant, mais pas encore femme, elle se souvient avoir changé de mains. Et ce à plusieurs reprises. Pour finalement échouer enchainée à un être qui lui était entièrement étranger. Il lui revient en mémoire des sons puissants, réguliers, qui résonnaient dans cette nouvelle prison, lui vrillant le crâne. Elle se fit violence pour s'échapper, mais toujours des bras plus forts que les siens la ramenaient.
Combien de fois ce cycle se poursuivit-il? Impossible à dire. Piégée dans ce purgatoire, elle ne pouvait que maudire le monde, maudire sa faible personne. Elle le ressent encore, le désespoir de cette âme en peine, se jetant contre les murs de sa prison jusqu'à se faire du mal. Sa gorge est encore douloureuse des cris poussés en vain devant le masque d'indifférence de son geôlier.
Pourtant... Il n'y avait pas que ça. Il y avait parfois des moments de silence, lorsque le son cessait. Une quiétude bercée par une douce chaleur, qui endormaient temporairement ses tourments. Les hurlements de la tempête cessaient pour ne devenir que des murmures... Assez pour les permettre d'entendre pour la première fois les mots de l'étranger. Assez pour croire que cela s'arrêterait un jour.
Mais le foyer n'est jamais que la plus insidieuse et cruelle des prisons.
Le bruit reprenait toujours, et avec lui le vent de la révolte.
Elle se souvient de la sensation de la roche et des racines sous ses pieds. Encore et encore. Toujours plus loin dans l'inconnu. Elle se souvient de la douleur dans ses doigts alors que l'humaine serrait une lame, premier objet qu'elle avait fait sien. Un présent, mais empoisonné. Une chaine de plus la liant à cette prison. Elle la rassurait, et elle la détestait.
Son sang coulait. Son sang coulait. Son sang coulait.
Puis ce ne fut plus le sien.
Le premier sang. La première vie volée. Cette émotion, Hethna la ressent toujours, bien que moins intense, lorsqu'elle assène le coup de grâce à ses proies. Un sentiment de paix, de contrôle, de réaffirmation. Enfin, elle pouvait décider de son destin. Enfin, elle pouvait, en prenant à ceux qu'elle faisait disparaitre, obtenir des choses bien à elle. Rien qu'à elle.
Même ainsi cependant, les chaines la ramenaient toujours à sa prison. Inconsciente, de corps et d'esprit, de cet état de fait, c'était à peine si elle pouvait sentir ces bras qui la serraient. Elle n'était pas libre, mais elle pensait l'être. L'intoxication était déjà pleinement consommée. La tempête ne pouvait plus se calmer qu'en se livrant à cette violence, à ce pillage. Alors ses fuites devinrent des escapades sanglantes, exaltantes, délirantes. Perdue, elle l'était. Mais le danger permanent, elle ne ressentait plus. Il était noyé dans cette ivresse meurtrière.
Le sang coulait. Le sang coulait. Le sang coulait.
Jusqu'à ce que le sang versé devienne à nouveau le sien.
Hethna ne se souvient pas de sa première mort.
Elle se souvient néanmoins de la douleur dans les entrailles de l'humaine lorsque les épées de la justice vinrent mettre fin à son illusion de liberté.
Elle se souvient du gout de ce sang si semblable au sien, du froid se répandant doucement dans ses membres, de ses sensations disparaissant dans l'abîme.
Elle se souvient cet ultime moment de faiblesse, lorsqu'à l'approche de la mort la pitoyable femme tenta de retourner à sa cage.
Et elle ne lui pardonnerait jamais cette fin disgracieuse.
Qu'elle reste morte et enterrée. La tempête continuerait de hurler malgré tout.
Ce serait là son seul héritage.
Hethna se souvient de sa seconde naissance.
Elle se souvient avoir ouvert les yeux, et immédiatement senti que quelque chose n'allait pas. Elle essaya de balayer la torpeur qui l'habitait en remuant, mais une entrave à son épaule l'empêcha de bouger.
Même dans la mort, elle était enchainée. Encore et toujours.
Cette sensation fit remonter dans sa gorge une vague de bile bouillonnante. Une rancœur pure et dévorante, qui la poussa immédiatement à ronger cette chaine qui la retenait prisonnière sans se soucier de ce qui l'entourait. Le fer spirituel noircit et céda, bien plus rapidement qu'il ne l'aurait fait en temps normal. Qui aurait pu, après tout, imaginer qu'une âme se retournerait d'elle-même contre ce qui la reliait à l'humain qu'elle fut?
Une fois la chaine brisée, les souvenirs de Hethna s'embrument à nouveau. Cette naissance vivace, devenu élément fondateur de son ressentiment, s'ensuivit d'une période de régression. L'Arrancar qu'elle deviendrait ensuite s'en souvient comme d'un rêve lointain. Une aventure incompréhensible, durant laquelle sa volonté fut celle d'un animal guidé par l'instinct. Un instinct qui la poussait à continuer l'œuvre revancharde qui l'avait consumé de son vivant : tuer, piller, voler... Seule différence, elle dévorait cette fois l'essence-même de ses proies, plutôt que leurs possessions.
C'était une existence aussi simple que vide. Elle n'avait pas à réfléchir. Elle n'avait pas à souffrir. Ses pensées et sa vision étaient bloquées par quelque chose venu recouvrir son visage. Mais ce n'était pas assez. Même sous cette forme primitive, elle comprenait que quelque chose lui manquait toujours, sans comprendre quoi. Et elle continuait à convoiter plus.
Puis vint le chasseur.
Rarement la créature née du corps de l'humaine avait-elle rencontré de la résistance dans son carnage. Les proies de chair ne la remarquaient que trop tard. Celles d'âme ne pouvaient rien contre elle. Les étranges créatures masquées pouvaient lui résister, mais aucune n'avait posé de réel danger devant la fureur primale que l'abomination dégageait. Aussi, lorsqu'une lame parvint à percer son flanc, elle ne sut comment réagir. Se débattre était vain. Le chasseur était devenu la proie de quelqu'un rompu à l'extermination des revenants comme elle. Et l'écho douloureux des entailles dans son corps rappelait à la créature la fin de sa précédente existence.
Effondrée et vaincue, elle ne reçut cependant pas le coup de grâce. Penché sur elle, un visage l'observait, voyant au-delà du masque. Bien qu'inconnu, il instaura en elle une intense pulsion de peur et de honte. Cette vision lui donna la force de ramper, vite, loin, dans un recoin sombre où il ne pourrait pas la retrouver. Où il ne pourrait pas voir ce qu'elle était devenu.
Les rêves qui suivent cet évènement se font plus sombre, plus distants. En léchant ses plaies et se repaissant de ce qu'elle trouvait, la créature masquée chercha à s'enfuir le plus loin possible, dans un lieu obscur où nul ne pourrait la retrouver. Ainsi trouva-t-elle, d'une façon ou d'une autre, un chemin jusqu'au monde de la nuit éternelle, au-delà du goulet de la mort.
Une terre inconnue, pleine de dangers et de sauvagerie. Là, la rage qui l'habitait pu enfin trouver une scène où pleinement s'exprimer. Elle tua et dévora ses congénères en grand nombre. Parfois, son ambition la fit s'attaquer à plus fort qu'elle. Mais si c'était bien la rage qui la motivait, elle n'était pas pour autant aveuglée. Ses instincts de survie la poussaient à fuir, à survivre, pour revenir plus forte et savourer sa vengeance en temps voulu.
Avec le temps, de multiples voix se lièrent à la tempête. La cacophonie qui en émergea poussa la créature à changer, à évoluer. Pourtant, la voix au cœur du maelstrom, celle servant de fondation à l'abomination, continuait à crier plus fort que toute les autres, permettant à la multitude de garder une certaine unité. Ainsi dirigée, de métamorphose en métamorphose, le contour de la forme ultime du monstre se précisa, et avec lui le pouvoir qui allait être la cause de sa chute.
Hethna n'avait que peu d'intérêt aux rumeurs qui portaient sur elle. Le temps écoulé, aussi chaotique que long, avait donné naissance à des histoires, celles d'un large Hollow aux multiples yeux, capable de faire s'embraser d'un regard ceux qui s'en prenaient à lui. Pour la créature, ce n'était là qu'une évidence de son évolution : il ne pouvait y avoir d'arme plus parfaite qu'un simple regard, si celui-ci devenait instrument du meurtre. Mais les flammes, mécomprises, émises par son pouvoir, attirèrent l'attention de fanatiques désespérés.
Ce qui aurait dû être pour Hethna une chasse comme les autres se transforma en piège tendu par un ramassis de cultistes aux idées folles. Submergée et rendue impuissante, elle fut enfermée dans une cage de roche. Les Arrancars qui l'avaient capturé lui donnaient de quoi subsister, des Hollows à moitié morts, mais la maintenaient dans un état de faiblesse permanent. Ses yeux étaient crevés sitôt régénérés. Ses membres, amputés. Son quotidien n'était qu'un cycle de torture et des repos, entrecoupés de ce qu'ils appelaient les "préparatifs au rituel".
De ce qu'elle pouvait les entendre dire, dans ses rares moments de conscience, ils souhaitaient faire d'elle une idole des flammes. Une nouvelle divinité pour remplacer celle qu'ils avaient perdu, bien des siècles plus tôt. Pour cela, ils devaient la "conditionner". A de nombreuses reprises, ils la marquèrent par les flammes de leurs pouvoir, ils lui offrirent des sacrifices, et effectuèrent des expériences pour mesurer et comprendre son pouvoir, pour estimer sa résistance et l'améliorer. Occasionnellement, Hethna parvenait à happer et réduire en lambeaux l'un de ses geôliers, mais ces morts ne semblaient pas décourager le moins du monde ces exaltés.
Vint finalement la nuit fatidique. Un rituel conduit sur un pic rocheux dans un coin oublié du Hueco Mundo, où leur Dieu des Flammes aurait autrefois vécu. Là, enchainée au bord de l'abîme, ils utilisèrent sur elle ce qu'ils appelaient les Braises. Un reste de feu autrefois allumé par leur dieu et qui brulait toujours à ce jour. Forçant leur sacrifice à lever son visage masqué, ils déversèrent sur elle ce brasier. La chaleur sans mesure se fondit sur l'ivoire de son visage, qui commença à se fendre sous son effet. Les flammes dégoulinèrent alors tel un liquide dans sa gorge, dans les orbites vides de ses yeux crevés. Elles firent fondre ses organes et durcir sa carapace, pour ensuite la fendre et se déverser au travers son corps pour enfin retomber au sol et couler dans le vide. Les hurlements de douleur de Hethna se répercutèrent loin dans les profondeurs des territoires oubliés, cette nuit-là... Et l'air satura de l'odeur de chair brulée dispersée par le sifflement ignoble du corps en train de se décomposer.
Finalement, au terme d'une agonie de plusieurs longues, longues minutes, le masque sur son faciès se consuma.
Et, alors qu'autour d'elle un cocon de chitine se formait, Hethna vécut sa seconde mort.
Une mort aussi indigne que la première. Une leçon qu'elle ne pourrait plus oublier... Et l'évènement qui vint scarifier son corps et son âme à jamais. Dans les flammes, les voix de la tempête se consumèrent, ne laissant à leur place qu'un torrent de haine qui ne pourrait plus jamais être éteint.
Sa troisième et dernière naissance... Hethna s'en souvient aussi clairement et distinctement que si elle datait d'hier.
Le déferlement de douleur lui avait fait perdre la perception du temps. Cette flamme de souffrance finit cependant par faiblir et s'éteindre, l'abandonnant à l'obscurité et le vide. Ce bref instant de quiétude cessa lorsque le cocon protecteur qui l'entourait se fissura, ramenant cette nouvelle créature au corps d'homme au monde cruel qui avait forcé sa naissance.
Sitôt libérée de sa chrysalide, les cultistes la lièrent, physiquement et mentalement, à l'aide de leurs pouvoirs. Hollows et Arrancars liés au Culte de la Flamme avaient eu ce qu'ils voulaient. Une nouvelle idole, un pantin pour réunir les masses, et reproduire leur âge d'or depuis longtemps oublié. Ils l'amenèrent, amorphe, jusqu'à une ancienne vallée. Un amphithéâtre naturel, où ils avaient fait venir un certain nombre de leurs anciens camarades, et plus encore de nouvelles potentielles recrues. Une démonstration leur avait été promise, de la nouvelle bête divine dont ils avaient été les architectes.
Passé le temps des longs discours et promesses vides, les manipulateurs la forcèrent à changer de forme en la marquant au fer rouge du symbole de leur foi. Les chaines qui la bloquaient se resserrèrent, afin de la rendre docile juste le temps de montrer à tous son pouvoir.
Les imbéciles. Ils n'avaient pas réalisé.
Il était possible d'enfermer et maitriser un feu. Mais la lumière, elle, n'était pas aussi aisément contrôlable.
La libération de Hethna fit bien plus que simplement dévoiler son apparence d'Arrancar. Surgie du néant sous l'impact de cette nouvelle brulure, une simple étincelle avait suffit réveiller les cendres de la tempête, et dans une déflagration rallumer le fléau qu'ils pensaient s'être approprié.
Les entraves placées sur Hethna pour permettre aux cultistes de la manipuler sautèrent, les uns après les autres. Les Arrancars et Hollows au centre de la scène prenaient feu d'un simple regard de ces pupilles apparues sur son corps ressuscité. Les complotistes s'agitèrent, hurlant alors qu'ils tentaient d'apaiser les flammes qui dévoraient leurs organes et faisaient fondre leurs yeux. Mais rien n'y faisait. La combustion qui les affectait semblait naitre de leur corps lui-même.
Le public, sidéré, ne put qu'observer ceux qui les avaient réuni s'effondrer les uns après les autres. Lorsque le dernier fut tombé, Hethna se tourna vers l'assistance et poussa un rugissement, qui dans son esprit était comme une promesse.
Elle n'en laisserait pas un seul en réchapper.
La scène de carnage qui suivit resta dans les mémoires. Une foule livrée au regard d'une calamité fraichement née. Les brasiers s'allumèrent si nombreux que, pendant un bref instant, il aurait pu sembler que la nuit éternelle du Hueco Mundo avait laissé place à l'aube. Hethna se délecta de ce baptême de sang, se jetant sur les fuyards qui se marchaient dessus pour les démembrer elle-même et accélérer le travail des flammes. Bien peu parvinrent ce jour-là à s'enfuir du ravin où l'assemblée avait eu lieu. Et ce n'est pas à la chance ou à la miséricorde que ces quelques chanceux doivent leur vie.
Des cendres du carnage, un phénix s'éleva pour repousser la bête irradiant de violence qui avait été libérée. Hethna avait beau être puissante, son pouvoir était encore brut, dénué de toute maitrise. Les flammes de la "salope à plumes", nom sous lequel la jeune Arrancar allait se souvenir de cet opposant, parvinrent à atteindre ses yeux et à l'incapaciter. A partir de là, même si Hethna parvint à faire couler son sang, ce ne fut pas assez pour combler la différence de niveau qui existait entre elles. La rage indiscriminée finit par céder face au puissant instinct de survie de la petite étincelle, qui finit par trouver une ouverture pour disparaitre entre les nuages de fumée qui s'élevaient du lieu du massacre.
Les nuits qui suivirent, Hethna chercha à retrouver ses forces. Mais contrairement à sa précédente vie, dévorer des Hollows ne l'aidait plus. Les règles avaient changé, et elle devait les apprendre vite pour échapper à ceux qui la traquaient désormais. Elle devait gagner du temps, au moins assez pour recouvrer la puissance qu'elle avait perdu ry comprendre ses nouveaux pouvoirs.
La solution évidente fut de fuir dans les profondeurs de la terre, dans les territoires oubliés où il était possible d'échapper à la lutte constante qui ravageait la surface. Mais alors qu'elle creusait et se perdait dans les galeries souterraines du Hueco Mundo, les blessures de Hethna se révélèrent trop graves, et ses forces insuffisante. Sa conscience lui échappa.
Lorsqu'elle revint à elle, l'Arrancar était prisonnière, encore une fois. L'épée écarlate qui semblait être la source de ses pouvoirs étaient maintenue à l'écart par de longs rubans sombres, aussi durs que l'acier. Ces mêmes filaments la retenaient en l'air, à la merci de la Vasto Lorde qui l'avait trouvé. Hethna eu beau rager, elle fut incapable de se libérer, et sa tortionnaire semblait avoir l'intention de jouer un peu avec sa proie avant de l'achever.
La conversation se fit, tant bien de mal, bien qu'elle se souvienne plus vraiment aujourd'hui des mots exacts qui furent échangés. Hethna, dans son état, ne pouvait qu'aboyer pour sembler plus dangereuse qu'elle ne l'était. Difficile à dire si la Hollow en face d'elle l'avait réalisé. Que ce soit le cas où non, son attitude envers elle sembla changer légèrement lorsqu'elle mentionna qu'elle avait subit sa transformation en Arrancar contre son gré. Au conte de son histoire aux mains du Culte, les étreintes sur ses membres se relachèrent. De la sympathie, de la part d'un Vasto Lorde? Surprenant, et pourtant ce fut bien ce que Hethna sembla recevoir.
Riful. C'était le nom de cette personne qui décida finalement de l'épargner, et même de lui accorder un refuge le temps qu'elle se remette de ses blessures. Le premier nom que Hethna décida de retenir. Une étrange Vasto Lorde qui avait taillé son petit bout de territoire dans les souterrains de la Forêt des Menos, et qui n'avait nulle trace d'amour pour les Arrancars dans son coeur. Aussi, Hethna ne se faisait pas d'illusion. Elle se doutait que si elle l'avait épargné, c'était qu'elle avait une idée derrière la tête... Mais cela ne l'inquiétait pas. Il lui fallait juste du temps pour récupérer son énergie, et une fois cela fait elle pourrait se débarrasser d'elle au premier geste louche.
Mais ce geste louche... ne vint jamais.
Les semaines et mois passèrent, et même si Hethna s'était remise de son Arrancarisation et des combats qui avaient suivi, ni elle ni Riful n'avaient tenté quoi que ce soit l'une contre l'autre. Au contraire, à force de parler, Hethna avait réalisé que la Vasto Lorde avait en elle un désir qui faisait écho au sien. Un désir de liberté, d'indépendance. Et face à ce miroir, Hethna s'interrogea sur la vie qui avait été la sienne jusqu'ici.
Même si les souvenirs de ses différentes vies étaient fragmentés, elle pouvait en tirer des leçons. Le tourbillon de rage qui l'avait animé et guidé jusqu'ici l'avait toujours conduit à la même conclusion : brisée et vaincue, à bout de souffle, consumée par les flammes. Quelque chose devait changer, ou cette troisième existence ne serait que la répétition des deux précédentes.
Comment? Hethna n'avait pas encore la réponse. Mais Riful lui offrait au moins une piste : cesser de suivre aveuglément son instinct, et accepter des concessions.
Cela valait la peine d'essayer.
Durant les décennies qui suivirent, Hethna resta dans la même région du monde souterrain que Riful. Parler d'amitié ou de confiance serait peut-être s'avancer un peu trop... Mais pour l'Arrancar, un réel respect s'était ancré à l'égard de la Vasto Lorde, en plus d'avoir une dette à rembourser. Une coexistence cordiale peut-être? Grossièrement, aucune ne baissait complètement sa garde, mais chacune acceptait de venir en aide à l'autre en cas de besoin. Elles s'utilisaient mutuellement pour gagner en puissance et éviter d'être prises au dépourvue. C'était une relation qui convenait à Hethna. Un lien qui n'était pas une chaine trop lourde à porter.
Durant cette période, les tyrans se succédèrent au Hueco Mundo. Un roi, puis un autre, puis un troisième... Hethna ne tint pas de comptes, et ne chercha pas à se mêler de ces conflits. Elle faisait parfois des sorties à la surface pour chasser des Hollows et pour tester sa force, mais à aucun moment ne lui vint le désir d'aller plier l'échine devant un seigneur autoproclamé. Elle attendait une meilleure occasion de gravir les marches.
Vint finalement la période récente, sans roi pour imposer sa loi, sans seigneur pour les dominer tous. Un puissant Vasto Lorde était remonté des abysses pour prendre le contrôle du monde souterrain, où Hethna et Riful subsistaient. L'Arrancar suivit sa bienfaitrice dans sa démarche de s'aligner avec la faction de cet Yrronos. Dans cette période, et au vu de la ligne directrice de ce groupe, elles y seraient plus libres qu'en s'y opposant, de toute façon.
Mais la flamme de l'ambition finit par reprendre vie dans les tréfonds de l'âme d'Hethna. Devoir vivre sous l'autorité d'un autre la rendait de plus en plus insatisfaite. L'Arrancar sortait de plus en plus souvent pour se défouler dans le désert blanc de la surface, mais même cet exercice de martyriser plus faible qu'elle finit par la laisser sur sa faim. Ce fut à ce moment qu'elle entendit parler d'un certain tournoi destiné à désigner un nouvel Espada. Hethna y vit là l'occasion d'obtenir assez de pouvoir et d'autorité pour changer sa situation, aussi se mit-elle en route, il y a quelques jours de cela.
Ce que Hethna ne sait pas encore, aujourd'hui alors qu'elle approche de sa destination, c'est que les nouvelles voyagent plutôt lentement au Hueco Mundo. Et que le coin paumé d'où elle vient est plutôt éloigné du cœur du royaume où le tournoi s'était tenu... Gare à celui qui devra lui annoncer que la compétition est déjà terminée, et l'Espada constitué!
Et donc, une petite étincelle vindicative approche pour mettre le feu aux poudre, dans le Hueco Mundo comme ailleurs!
Sa troisième mort? Hethna ne l'envisage pas encore. Mais ce qui est certain, c'est qu'elle ne permettra pas qu'elle soit aussi indignes que les précédentes.
HRP
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Parrain : C'est Shunshō Hirō qui m'a fait craquer.
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Kill la kill → [i]Matoi Ryuko [/i] est [b]Hethna[/b]
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