'croyez que c'est le moment qu'on se mette sur la gueule entre nous ? J'vous rappelle qu'on bouge dans deux jours... Mais bon, si tu tiens vraiment à t'faire casser les genoux, on verra ce qu'en dit l'patron...
Et de reprendre la route sans se départir de son sourire en coin, fier comme un paon d'avoir Mizuki à son bras. Malgré ta carrure, Shinjirô, il est clair que tu ne l'impressionnes pas plus que ça - ce qui témoigne du cruel manque d'instinct de survie du personnage, très certainement.
Ainsi, vous voilà fixés ; s'il régnait déjà un sentiment d'imminence, vous savez désormais que l'échéance est peut-être plus proche encore que vous ne l'imaginiez.
Kenshiro, même toi qui étais déjà officiellement « enrôlé », tu n'avais pas reçu d'indication aussi précise ; il est on ne peut plus clair que les informations « sensibles » ne sont plus si farouchement gardées désormais. Voilà sans doute ce que l'on gagne à engager de la main d'œuvre si peu dégourdie. Non qu'il y ait vraiment le choix, l'éducation étant - vous êtes bien placés pour le savoir - pour le moins lacunaire en ces contrées.
Toujours est-il que le reste du trajet se déroule sans accroc, vous permettant de pénétrer sur les terres du clan Morimoto. Terres que vous trouvez, sans surprise, lourdement gardées ; en plus du dispositif de sécurité, nombre d'hommes occupent les lieux, d'ores et déjà sur le pied de guerre.
Si le patrimoine du clan reste assez modeste en comparaison de ce que l'on peut trouver au Seireitei, l'on peut tout de même parler de luxe relatif, étant donné la misère ambiante.
Naturellement, tous les yeux - plus que vous n'en sauriez compter sans vous y attarder - se tournent vers vous, vous suivant alors que vous franchissez les portes après que leurs gardiens vous y aient autorisés. Si la plupart ne sont vêtus que de guenilles et semblent se battre à l'aide de matériel rudimentaire, d'autres ont la chance d'avoir été dotés d'armes et d'armures de bonne facture, bien au-delà de ce que peuvent se payer la plupart des va-nu-pieds que l'on trouve par ici.
Par chance, l'intérieur de la demeure s'avère un peu moins peuplé, quand bien même chaque pièce, chaque escalier possède manifestement son propre lot de sentinelles ; inutile de dire que trouver un « coin discret » pour échanger des messes basses n'est plus réellement envisageable. Quand bien même aucun de ces hommes ne représente pour vous un adversaire dangereux à lui seul - en tout cas de prime abord -, sans doute vaut-il mieux que vous soyez entrés comme vous l'avez fait plutôt que d'avoir dû forcer le passage.
Toujours menés par Takashi, vous parvenez jusqu'à ce qui semble être une vaste salle de réunion. Et si, au vu des informations collectées, vous auriez pu suspecter que Morimoto Kokan soit le maître cérémonie - n'est-ce pas à lui que profite le crime ? -, la personne qui se trouve en bout de table ne lui ressemble en rien.
Penché sur ce qui vous apparaîtra tout de suite comme étant une carte du Seireitei, c'est la silhouette voûtée d'un vieillard qui s'offre à vous ; la façon dont les soldats de fortune rassemblés autour de lui sont pendus à ses lèvres ne laisse aucun doute quant à son importance. Pourtant, si occupé soit-il, son regard perçant se tourne vers vous dès la seconde où vous faites mine d'entrer dans la pièce.
- Euh, chef, y'a ces mecs qui -- IMBÉCILE ! éclate sa voix rauque, semblable à un coup de tonnerre.
Tu as ramené un Shinigami...Aussitôt, dans un concert de cliquetis métalliques, tous les mercenaires à portée de voix portent la main à leurs armes - qu'elles en méritent véritablement le nom ou ne soit que fourches, pioches et autres instruments reconvertis. Le pot-aux-roses est facilement identifiable ; si personne jusqu'alors n'était en mesure de sentir votre pression spirituelle - aucune des épée-louées ne possèdant le compétences adéquates -, le vieillard semble quant à lui être un peu plus aguerri.
Et si vous êtes trois à ne dégager qu'une aura raisonnable, celle de Shinjirô - encore lui - est, hélas, à la mesure du grade qui est désormais le sien ; ce n'est pas là quelque chose que l'on trouve naturellement dans le Rukongai... La façon dont son attention se concentre sur lui est éloquente. Cependant, cela fait aussi que le doute est permis pour trois d'entre vous, en particulier celui qui était déjà des leurs...
- Je suppose que ce n'est pas très grave. Débarrassez-moi d'eux !