Nouveau Prof' ?

- Ouais, c'est pas mal. Mais franchement, vous êtes encore loin du compte hein.

La voix du colosse résonnait sur ce terrain d'entraînement qui appartenait à la Cinquième division. Face à lui, des shinigamis qui appartenaient à l'unité de son pote. Depuis quelques temps, le colosse s'amusait à proposer ses services pour parfaire les entraînements des autres unités, dans le cadre d'un partenariat avec les divisions du Gotei 13. Aujourd'hui, c'était donc la Cinquième qui bénéficiait de son enseignement.

Au sol, plusieurs shinigamis qui se remettaient doucement. Pas de grosses blessures évidemment mais ils seraient bien courbaturés le lendemain, c'était une certitude. L'Argenté se surprenait lui-même à apprécier ces différents enseignements. Partager son expérience était une chose appréciable et s'il n'en ferait jamais son métier à proprement parler, il devait admettre qu'il y avait quelque chose de valorisant à agir ainsi.

A ses côtés, un de ses gars. Ce dernier aidait les derniers à se relever avant de s'approcher du colosse qui se rhabillait.

- On peut dire que ça s'est bien passé. Ils se débrouillent bien ici, on voit qu'ils négligent pas l'entraînement.

Shinjiro ne pouvait s'empêcher de sourire en écoutant les remarques. Il savait pourquoi ils étaient aussi affutés. Après tout, Kyôken n'était pas le dernier lorsqu'il s'agissait de se foutre sur la tronche et il voyait bien sa patte ici.

- Avec le Vice-Capitaine qu'ils ont, j'suppose qu'ils n'ont pas le choix. Après comme partout, t'en as toujours un ou deux qui préfèrent se la toucher dans un coin plutôt que de taffer. Mais j'les ai repéré, la prochaine fois, ils vont grave manger. Bon, on a fini. Ramasse le reste des affaires et repars à la Onzième. J'vais récupérer Kaimetsu et j'te rejoindrai plus tard.

Kaimetsu ? Son Zanpakutō, évidemment. La lame trônait à l'entrée du terrain d'entraînement et était parfaitement visible de tous. Mesurant plus de deux mètres, elle ne passait pas inaparçue, même posée contre un muret un peu à pat. Sous forme "éveillée" en permanence, elle attirait forcément l'attention. Tout comme son porteur, faut dire.

Spoiler:

Il s'approchait déjà de l'endroit pour venir la récupérer, répondant aux différentes salutations des shinigamis autour de lui. Et ensuite ? Logiquement il traverserait en speed la Cinquième pour voir si son pote était dans le coin et ensuite, il rentrerait tranquillement.

Bai-Long rentrait le coeur léger de sa patrouille. Sa hiérarchie avait assigné quelques-unes des nouvelles recrues issues de la première promotion des dojos à un tour du quartier afin qu'elles puissent se familiariser avec la population. Le nouvellement réhabilité shinigami venait de zones plus reculées de l'au-delà, mais il reconnaissait, dans le regard des locaux, deux émotions qu'il croyait jusqu'alors contradictoires.
D'abord, il y voyait l'espoir, la certitude que le voisinage n'aurait plus à se soucier de la présence, commune dans le reste du Rukongai, de bandits. Pour autant, il lui était impossible de faire fi de l'évidente nervosité des âmes qui peuplaient le faubourg. Et pour cause, le Lee connaissait mieux que quiconque la violence dont pouvaient faire preuve les forces de Soul Society, qu'elles soient ou non provoquées à agir. Difficile donc d'en vouloir aux locaux de détourner les yeux sur leur passage.

Pour autant, et pour les avoir fréquentés quelques semaines, Bai-Long savait ses camarades de la Vème division on ne peut plus vertueux. Certainement pas tous des plus compétents bien sûr, mais définitivement bien intentionnés. L'officier était certain que leur bonne volonté permettrait, à terme, à leurs entrainements réguliers de pallier les quelques lacunes qu'ils possédaient. Bai-Long n'avait évidemment pas pu participer à celui du jour, mais il était revenu juste à temps pour voir s'achever la séance dirigée par un vice-capitaine, mais pas le sien. Non, sa chevelure argentée le distinguait clairement de Kenshiro, et même de la majorité des autres shinigamis.Cet attribut particulier, couplé à sa taille, aurait dû suffire à l'officier pour identifier celui qui avait pris la charge de l'entraînement du jour, mais il préfera jeter un oeil à son brassard pour s'en assurer. Y était représentée, comme prévu, une achilée, symbole de la terrible XIème division. Congédiant sa patrouille d'un signe de tête alors que le colosse s'approchait, le Lee s'inclina très brièvement en saluant son supérieur hiérarchique.

"Merci d'avoir prit sur votre temps pour nous assister, vice-capitaine. La Vème division vous est reconnaissante."

Il s'écarta de quelques pas en se redressant pour laisser au titan le loisir de récupérer l'arme, toute à sa mesure, qui avait été déposée près de l'entrée. S'agissait-il d'une de ces armes en libération perpétuelle ? L'officier lui-même n'avait pas encore atteint son shikai, mais espérait bien ne pas être affublé d'un outil si grotesque. Nulle raison de paniquer cependant, car le hasard semblait bien faire les choses si l'on se réferait au monstrueux Zanpakutō et à son maitre. Se rappelant soudain des responsabilités qui venaient avec sa nouvelle position, Bai-Long enchaina vite.

"Pouvons nous faire quoi que ce soit pour vous remercier ?"

Le regard du colosse se posa sur le shinigami qui venait de l'interpeller. Prenant le temps de récupérer la lame qu'il replaçait dans son dos et qui semblait s'y maintenir sans effort alors même qu'il n'y avait apparemment pas de fourreau. La mémoire des noms n'étant pas la qualité première du Vice Capitaine, il prit néanmoins le temps de fouiller sa mémoire afin de voir si cela ne lui revenait pas. Malheureusement, cela ne semblait pas être le cas.

- Pas de soucis. J'dois bien ça à ton Vice Capitaine et puis de toi à moi, j'm'amuse bien avec ces entraînements. Sinon, j'suis pas sur que j'me ferai autant chier hein.

Si les paroles pouvaient surprendre, on ne distinguait pourtant aucune animosité dans le ton employé. Il affichait même un sourire sincère alors qu'il faisait craquer ses vertèbres, étirant également ses bras. Il aimait voir les combattants des autres divisions et appréciait de voir les différences entre chaque groupe.

- Franchement, t'emmerde pas avec ce genre de chose. En tout cas, pas avec moi. J'suis pas là pour qu'on me remercie. J'le fais parce que j'aime ça. Et aussi parce que ça permettra à l'ensemble du Gotei d'être mieux préparé. On a tous nos forces et nos faiblesses, mes gars apprennent tout autant avec ces entraînements partagés que vous. Et si tu veux que j'sois franc, vous avez pas à rougir de vos combattants. Vous êtes doués.

Même sans connaître le colosse, on pouvait d'instinct s'apercevoir qu'il n'était pas le genre d'homme à attendre des merci ou des félicitations. Il agissait parce qu'il aimait ça, sans se soucier du reste. Et sa franchise était désormais légendaire, puisque même les capitaines avaient eu à "en souffrir". Finalement, gradé ou non, Shinjiro préférait les relations simples, sans chichi.

- J'en causerai avec Kenshiro mais c'est du bon boulot. Au fait, appelle-moi Shinjiro. Autant garder la notion de grade quand c'est indispensable, pas quand on s'fout sur la tronche. On saigne tous pareil. D'ailleurs j'suis désolé mais ton nom m'échappe.

Il l'avait oublié. Mais pas sur finalement qu'ils se soient déjà croisés. Il se promettait en tout cas de mémoriser nom et visage. C'est qu'il dégageait un p'tit quelque chose qui l'intriguait, celui-ci.

La familiarité employée par le vice-capitaine traduisait une honnêteté que Bai-Long savait dure à acquérir au Seireitei. Le Lee n'avait vécu que quelques années au sein de la forteresse, mais il était sûr de n'avoir croisé, il y a 200 ans, qu'une poignée de shinigamis issus du Rukongai. Il semblait que les pertes catastrophiques enregistrées par Soul Society et qui avaient forcé l'ouverture des dojos avaient fait de cette exception la norme. Il était désormais commun de trouver les espaces habituellement fréquentés par la petite noblesse envahis par "ceux d'en bas" au grand dam, pour qui savait le voir, des occupants ancestraux des lieux.
Bai-Long, lui s'en amusait beaucoup, et esquissa même un fin sourire aux mots de son supérieur hiérarchique. Lui ne semblait avoir que faire des protocoles, et ce n'était pas pour déplaire au vagabond, bien au contraire. Moins on l'obligeait à gaspiller son temps en courbettes et plus il pourrait vaquer à des activités plus importantes et plus en accord avec les raisons qui l'avaient poussées à réintegrer l'institution.

Le compliment porté à ses hommes ne tomba pas non plus dans l'oreille d'un sourd, mais ne surprit pas l'officier outre mesure. Si sa précédente réflexion quant à l'accroissement du nombre d'habitant du Rukongai dans les rangs des Shinigamis avait bien sûr une portée générale, elle était particulièrement vraie pour deux divisions en particulier: la Vème et la XIème. La première choisisait souvent ses hommes parmi ceux ayant le plus d'affinité avec la grande cité, et recevait par ailleurs beaucoup d'offres de volontaires soucieux de travailler auprès de leurs proches. La seconde, acueillait en son sein les plus grands mordus du combat de l'au-delà, ceux qui démontraient une férocité peu commune chez les nobliaux, souvent cultivée par des années de misère et d'adversité dans lesquelles se révélaient des caractères. Qu'ils portent le Pieris, l'Achilée ou toute autre insigne, les shinigamis du Rukongai savaient se battre, bien que leurs méthodes puissent être par moments peu orthodoxes.

Vinrent les quasi-présentations. Le vagabond ressentait une légère pointe de gêne chez son interlocuteur lorsqu'il dû lui annoncer qu'il ne se souvenait plus de son nom. Difficile de lui en vouloir tant il était certain que les deux hommes ne s'étaient jamais adressé la parole.

"Bai-Long. Lee de mon nom, bien que je doute qu'il signifie quoi que ce soit à vos yeux. Innutile de vous en vouloir Shinjiro, je ne me souviens pas que nous aillons jamais interargit vous et moi. Je sors tout juste de l'Académie, pour être honnête."

S'il était auparavant courant que toutes les recrues d'une promotion se fréquentent les unes les autres, la création des dojos et l'initiative de recrutement massive d'il y a 6 ans avaient sans doute rendu impossibles ce genre de scénarios. Bai-Long se souvenait pourtant bien d'avoir quelques fois apperçu l'Argenté à l'Académie, mais il ne lui avait jamais adressé la parole, et le physique du Lee rentrait bien trop dans la norme pour que qui que ce soit ne l'y ait remarqué. Le colosse avait sans doute bénéficié de ce système permettant aux étudiants talentueux d'intégrer le corps des shinigamis au bout de 4 ans de formation. Bai-Long, lui, avait dû aller au bout de ses 6 ans, car ses instructeurs avaient conservé, en vain, l'espoir de le voir progresser dans sa maîtrise du sabre et du Kidō.

"Je vous connait de loin bien sûr, mais ce serait mentir de dire que je faisais autant d'émules."

Ce n'était pas entièrement involontaire non plus. Bai-Long avait ardament essayé de ne pas attirer sur lui quelconque attention. Il n'avait rien à se reprocher bien sûr, mais il ne savait pas vraiment à quel point son nom était resté en mémoire des autorités de Soul Society, et ne cherchait pas non plus à le savoir. Bien sûr, il ne pouvait rien dire de tout cela à son interlocuteur, et n'avait, pour ainsi dire, aucune raison de l'ennuyer avec ses histoires personnelles.

"Quoi qu'il en soit, je suis heureux de voir que nos divisions coopèrent. Ces initiatives ne peuvent être que bénéfiques, même si j'imagine que la tâche doit être plus ardue avec certains groupes."

Il faisait référence en priorité aux IIème et XIIème divisions bien sûr, mais il lui serait sans doute intéressant d'obtenir tout retour sur les relations inter Gotei de la part d'un homme sans langue de bois comme Shinjiro.

Qu'il sorte récemment de l'Académie ne signifiait pas grand chose pour le colosse. Lui même en était sorti il n'y a pas si longtemps et savait que ce n'était en rien un gage d'incompétence. Il en était la preuve vivante, tout comme l'était le Vice Capitaine de la Cinquième par ailleurs. Ainsi ne l'avait-il jamais rencontré, au moins était-ce un soulagement à ses yeux. Bai-Long, voilà un nom qui n'était pas courant, même pour un non-initié tel que lui.

Alors que le shinigami reprenait la parole, le colosse ne put s'empêcher de rire. Faire des émules, c'était franchement une façon polie de dire "vous avez fais les cons pendant les quatre années, je le sais". Certains professeurs en avaient bavés et leur avaient rendus la pareille, évidemment. Mais il ne regrettait rien. Cela l'avait forgé en quelque sorte.

- Ah ça, j'sais bien qu'on est pas passé inaperçu avec la fine équipe. Mais bon, c'était marrant.

Ce fameux trio qui avait fais des étincelles. Les grandes gueules et la Belle. Ils avaient assumés leur statut et avaient démontrés qu'ils possédaient une grande force, suffisante pour le permettre de gravir rapidement les échelons. Le hasard faisait finalement bien les choses.

- L'initiative est bonne ouais. Et j'suis pas peu fier de dire que j'suis à l'origine de certains de ces échanges. Mais t'as pas tort. C'est franchement du sport parfois.

Alors pas forcément que pour lui. Il ne fallait pas oublier qu'il avait aussi son propre caractère et que ses méthodes d'apprentissage n'avaient rien d'académiques. Il en avait envoyé quelques uns à l'infirmerie après tout. Pour autant, il n'oubliait pas qu'ils étaient des soldats avant toute chose. En cela, il fallait comprendre que le combat primait sur le reste.

- Le pire, c'est les tanches de la Douzième si tu veux mon avis. Ils sont mous, bordel. Jamais vu ça. Si la sécurité du Gotei reposait sur leur seule force, j'peux te garantir qu'on porterait des noms espagnols et qu'on balancerait des "Ola Quetal" à tout va mon pote.

Fier de sa blague, il explosa de rire. Est-ce que le petit Lee aurait la référence ? Il n'en doutait pas un instant. Et si c'était pas le cas, qu'importe. Il se marrait très bien tout seul.

- Après, j'ai rencontré la Vice cap' de la division magique là. Les Nécromanciens. Bah l'alliance entre eux et nous, c'est aussi un truc de dingue. Les pros de la magie avec les pros du combat. Franchement, ça dépote. Même si on manque clairement d'organisation pour le moment. Mais ca a du potentiel.

Et c'était peu de le dire. Yoru et lui voyaient les choses en grand. Bientôt, ils organiseraient ce petit quelque chose qui ferait que l'association entre leur division puisse dépasser toutes les attentes.

- Mais dis-moi, Bai-Long. T'en penses quoi toi, de tout ceci. Avoir un autre avis, j'dirai pas non tu vois. Quelle association verrais-tu de ton côté ? Genre vous, la Cinquième ? De ce que j'ai vu ici, vous touchez un peu à tout. Kidō, Hakuda, Zanjutsu. T'es spécialisé dans quoi, toi ?

Ils étaient spécialisés en combat eux aussi et selon le colosse, ils pouvaient finalement se marier avec presque n'importe quelle équipe.

En dehors de la Seconde division. Et peut-être aussi de la Troisième.

Ainsi donc l'Argenté affirmait être à l'initiative de certains programmes d'échange. Voilà qui avait de quoi impressionner. Chacun pourrait s'attendre à ce que des novices, tout gradés soient-ils, fassent dans leurs premières années de médiocres leaders, mais il semblait que Shinjiro soit de ceux qui se révèlent dans les temps de crise. Et quelle crise: la disparition de la quasi intégralité de la hiérarchie du Gotei 13 avait laissé un vide sans précédent dans l'histoire de Soul Society, et Bai-Long était heureux de voir qu'il existait des hommes comme le Vice Capitaine capable d'agir comme de vrais leaders et non de simples sergents.

Le Lee retint un ricannement face à la tirade critique de son interlocuteur sur les compétences au combat déplorables de la XIIème. Si certains auraient pu argumenter qu'ils étaient spécialisés dans la recherche et le développement pour une raison, Bai-Long s'accordait avec l'Argenté sur le fait que chaque Shinigami était un soldat avant tout et un specialiste ensuite. La répartition initiale de chaques divisions par rôle spécifique fonctionnait en temps normal, mais il avait maintes fois été prouvé combien elle pêchait lorsque se profilaient les crises où panique et chaos régnaient. Pour le bien du Seireitei, chaque dieu de la mort devait travailler chaque jour à atteindre, puis à surpasser son potentiel maximal.

La mention du corps des nécromanciens étonna Bai-Long. Cet organisme parallèle avait tendance à se faire oublier, et avait très certainement ses raisons, tant et si bien que l'on oubliait souvent de les prendre en compte et que peu d'informations en filtraient. Le rapport de l'Argenté sur leurs compétences était donc plus que bienvenue, sans pour autant être véritablement surprenant. Le manque de contact régulier des experts du Kidō avec les autres divisions avait très certainement un impact sur la qualité de leur collaboration, mais Shinjiro se disait confiant quant à l'avenir, et l'exilé le croyait bien volontiers. Quelques entrainements communs devraient suffire à mettre en place des formations efficaces.

Enfin, l'Argenté le questionna sur ses propres compétences. Rien de bien étonnant, car Bai-Long n'avait pas pu participer à l'entraînement qui venait de se dérouler.

"Pour être honnête, je suis particulièrement exécrable en Kidō, et à peine correct en Zanjutsu. Je me suis toujours battu avec mes mains ou avec des armes improvisées, et tenir un sabre me donne toujours l'impression d'être plein d'ouvertures. Je n'ai pas non plus découvert mon shikai, peut-être justement à cause de cette raison, mais j'espère simplement qu'il ne s'agira pas d'une épée, encore moins d'une aussi grande que celle dans ton dos."

Son autre question, elle, méritait plus de réflection. Chaque division avait, bien évidement, ses points forts, mais il s'agissait ici de réflechir en termes de compatibilité ou de complémentarité. Après quelques secondes, Bai-Long donna sa réponse.

"Je pense qu'il pourrait être intéressant pour la Vème de comparer ses méthodes avec les autres divisions d'intervention rapide comme la VIIIème et, dans une certaine mesure, la XIIIème. Nos prérogatives sont plutôt similaires, mais nous les exerçons sur des zones différentes. Peut-être aurions nous des choses à nous apprendre les uns les autres."

Le Lee marqua une pause, puis reprit avec un fin sourire.

"Je crois aussi que chaque division peut grandement bénéficier de bonnes relations avec la IVème, aussi moqués soit-elle. Cela m'apparaît plus vrai encore pour les shinigamis qui ont tendance à se retrouver en première ligne."

Une affirmation d'autant plus ironique si l'on savait à quel point les membres de la XIème, à l'exception peut-être de certains officiers, méprisaient leurs collègues soigneurs. Le Lee pouvait pourtant difficilement imaginer une alliance plus efficace sur le court comme sur le long terme. Un maître du Kaido et du Zanjutsu pourrait aisément figurer parmi les shinigamis les plus redoutés de l'histoire de Soul Society.

Il eut un rire. Il est vrai que Kaimetsu était particulière et qu'elle attirait l'attention. Le destin avait bien fait les choses en dotant le colosse d'une telle arme, même s'il y voyait forcément un lien logique avec sa propre nature. Il ne connaissait pas suffisamment les histoires qui existaient entre les porteurs et leur Zanpakutō, n'ayant pas été très assidu lors de ces cours, mais il sentait que la forme de sa lame était une sorte de représentation de ce qu'il était lui-même.

Que Bai-Long n'ait pas encore de Shikai n'était pas une tare aux yeux du colosse. Il comprenait que cela n'était en rien une obligation ou un gage de qualité pour un combattant, le shikai permettant surtout d'apporter des capacités en plus au cours d'un combat. Si lui-même avait obtenu la seconde forme de son Zanpakutō très rapidement, ses capacités martiales auraient été tout aussi impressionnantes même sans Kaimetsu. Après tout, contrairement aux apparences, le colosse était clairement meilleur en Hakuda qu'en Zanjutsu ou qu'en utilisant le pouvoir de son arme. Son bankai étant une exception.

- Si tu ne veux vraiment pas d'épée, y'a des chances pour que ton shikai n'en soit pas une. Nos Zanpakutō sont liés à nos sentiments, j'en suis convaincu. En tout cas, j'ressens ça entre Kaimetsu et moi. Même si parfois, il n'en fait qu'à sa tête. D'ailleurs, j'ai pas vraiment choisi d'avoir le shikai permanent. Mais voilà, c'est comme ça.

Une relation complexe, même s'il pouvait trouver étrange que l'on parle ainsi d'une partie de sa propre âme finalement.

- Mais j'peux comprendre que ce ne soit pas une obligation. Après tout, même sans ça on est sensé pouvoir se démerder en combat hein. Pour ma part, j'suis un peu comme toi. Ma vraie spécialité, c'est le corps à corps. Sentir les os de mes ennemis se briser sous mes coups, j'trouve ça marrant.

Marrant ? Pas un terme souvent employé dans ce genre de situation mais l'Argenté était un être à part, cela ne faisait plus aucun doute. Quant à la suite, il ne pouvait qu'hocher la tête en écoutant les arguments de son vis à vis. Il avait d'ailleurs le même ressenti et bataillait avec certains sur ce point concernant la Quatrième division.

- J'te rejoins sur ce point. Perso, j'ai tendance à foutre une tarte à mes gars lorsqu'ils les prennent de haut. Sans eux, on serait dans la merde jusqu'au cou. J'respecte profondément les médecins de la Quatrième et pour avoir rencontré leur capitaine, j'peux te dire qu'ils sont plus que compétent. Faut pas croire qu'on est tous pareil, à leur chier dessus. Les mentalités ont évolués à ce sujet.

Et heureusement. Mais il savait aussi que les habitudes avaient la vie dure et la Onzième était aussi la cible facile des quolibets.

- Puis bon, on prend cher aussi hein. Y'en a encore aujourd'hui qui pensent que mon unité n'est composée que de gros bourrins, incapables de réfléchir et qui ne recherchent que le combat. Après, j'suis peut-être pas le bon exemple vu mon apparence et ma grande gueule mais hey ! J'y peux rien si j'suis comme ça.

Mais pour le moment, il avait surtout hâte de voir le résultat d'une alliance Magie/combat. Même si les autres n'aimaient sans doute pas le terme qu'employait Shinjiro en permanence pour les désigner.

- N'empêche, en écoutant comment tu te décris, j'pourrais presque jurer que t'aurais ta place parmi les gars de ma division. Pas doué en magie, tu gères le corps à corps, tu anticipes sur les possibles faiblesses en combat si tu portais une arme... J'aime bien cette mentalité. Si un jour tu t'emmerdes, hésite pas à m'faire signe. Encore que, Kyôken me ferait peut-être chié si je lui prenais ses meilleurs gars. T'as un peu causé avec lui au fait ?

Son pote. Son frère quoi.

Bai-Long hocha la tête. La théorie du vice capitaine lui était bien sûr venue à l'esprit auparavant, mais l'entendre de la bouche d'un homme qui avait déjà atteint le stade du shikai avait quelque chose de rassurant. Il y avait en effet fort à parier que l'arme du nouvel officier saurait évoluer pour s'accomoder à son style de combat en temps et en heure. Conservant le fin sourire qu'il affichait depuis le début de la conversation, le Lee laissa son esprit divaguer quelques instants pour s'imaginer la future apparence de son Zanpakutō. Devait-il s'attendre à un baton ? Peut-être à des tonfas ? Quelque chose de plus exotique encore ? Quoi qu'il en soit, Bai-Long savait qu'il devrait d'abord se familiariser un tant soit peu avec son sabre, et lui témoigner le respect qu'il quémandait. Reléguant cette réflexion en arrière plan, il se promit d'y travailler dès qu'il aura un instant de libre.

Il apprécia moins la seconde partie de la réponse de son interlocuteur. Bien entendu, rencontrer un autre fervent adepte du corps à corps lui faisait toujours plaisir, mais lui ne trouvait pas son amour du combat dans la satisfaction sadique que semblait décrire Shinjiro. Pour autant, cela n'avait rien de particulièrement étonnant, ni de détestable pour un guerrier. Leurs visions des choses étaient simplement différentes, et celle du vice capitaine représentant somme toute bien ce qui faisait de sa division la plus crainte du Seireitei.

Quelques uns des shinigamis présent à l'entrainement quittèrent le terrain, adressant un hochement de tête aux officiers alors que le plus haut gradé d'entre eux abordait la question de sa perception de la IVème et de celle de ses hommes. Oui, il était évident pour qui prettait attention à ses manières qu'il n'était pas de ceux qui encouragaient ses comportement à l'encontre des soigneurs du Seireitei. De même, il tenait visiblement à contester le cliché d'idiots finis de ses hommes. Aux yeux de Bai-Long, ces schémas de pensée ne faisaient que rendre leurs cibles plus redoutables face à ceux qui les sous-estimaient, mais il comprenait aussi la volonté de Shinjiro de recevoir le respect qui était dû à ses hommes. En dépit du leader exemplaire qu'il souhaitait incarner, le vice capitaine avait raison quand il affirmait qu'un changement de division serait probablement mal acueilli par son ami.

"J'apprécie le compliment, vraiment, mais tu viens d'expliquer la raison pour laquelle c'est impossible. Et non, je n'ai pas encore eu l'occasion de discuter en longueur avec Kenshiro. Nous nous sommes à peine croisé lorsqu'il a formellement promu le groupe d'officiers avec lequel je suis arrivé. Je ne m'en inquiète pas, nous aurons sans doute l'occasion de nous revoir sous peu. Il faut bien dire que nous sommes plutôt occupés en ce moment. L'ouverture des dojos avait ravivé des tensions qui commencent à peine à se calmer dans le Rukongai."

Certains des habitants n'avaient pas apprécié voir se déployer, il y a 6 ans, des centres de recrutement d'une organisation qu'ils méprisaient. Si aucun incident majeur n'avait été recensé directement autour des structures, leurs besoins de surveillance renforcée avait divisé plus encore les capacités de la Vème division, déjà considérablement affaiblie, comme toutes les autres, par l'hécatombe qui avait retiré tant de ses valeureux guerriers au Gotei 13.

"J'imagine qu'avoir à remplir les fonctions d'un capitaine sans pour autant pouvoir officiellement endosser le haori doit occuper une bonne partie de ses journées, plus encore quand on sait à quel point notre division est constamment en activité. Même si la XIème n'est pas autant solicité, j'imagine que devoir la diriger sans béneficier du titre de Kenpachi ne doit pas être de tout repos non plus."

Il était au courant de ce souci de Dojo. Et pas qu'un peu à dire vrai. Son ami avait justement été envoyé en mission pour tirer cela au clair et lui même avait proposé son aide s'il fallait remuer dans les brancards. Si les missions d'infiltration n'étaient pas sa spécialité, il était là en soutien si cela dégénérait. Une force de frappe dissuasive.

Mais pour en revenir au sujet plus frivole d'un recrutement parmi les mecs de la Cinquième, le colosse préférait en rire. Evidemment qu'il n'aurait pas dit non à un mec compétent de plus parmi ses effectifs. Mais il savait aussi d'expérience qu'appartenir à une division, c'était appartenir à une famille. Kyôken n'avait pas apprécié à l'époque de devoir venir ici. Sans doute aurait-il préféra la Onzième comme son acolyte. Seulement le destin en avait voulu autrement et il évoluait de manière prodigieuse par ici.

- Ouais, j'sais bien pour vos missions. La Onzième est justement là en soutien si cela dégénère. Ton Vice capitaine sait qu'il peut compter sur moi à ce sujet et il sait où me trouver.

Il n'était pas utile de préciser qu'il était déjà mobilisé pour cette mission. Tant qu'on ne l'appellerait de manière officielle, il ferait le dos rond. Comme quoi, on pouvait être un bourrin de la Onzième et savoir quand il était temps de se taire nan ?

- Boarf, j'dirai pas ça en réalité. Finalement, que j'porte ou non le manteau blanc, cela ne change rien à ma situation. J'ai le respect de mes gars. Et les autres divisions écoutent quand j'parle. Ce n'est pas plus de travail que ça. Quant au titre de Kenpachi...

Une sorte d'aura argentée l'enveloppait. Réagissant à ses émotions, la lame elle même se recouvrait de cette étrange pellicule. Le surnom du colosse ne lui venait pas que de sa crinière d'argent mais aussi et surtout de cette aura caractéristique. Kenpachi. Ve n'était pas qu'un simple titre. C'était l'aboutissement de des rêves. Il n'attendait qu'une chose : pouvoir ravir le Haori du pauvre fou qui prendrait la tête de la Onzième. Il ne pouvait pas faire autrement. Le respect de la plus ancienne des traditions de la division du Combat.

- Il sera mien dès que nous aurons un Capitaine. Je prendrais alors par la force ce qui me revient de droit.

Sur son visage, pas le moindre sourire. Son aura s'apaisait. Mais le sérieux dont il faisait preuve lorsqu'il parlait de ce sujet était un signe de son importance. Ses plus proches amis le savaient.

- Et toi, quel est ton objectif ? Qu'est-ce que tu rêves d'accomplir en étant ici finalement ? Me sors pas la rengaine du défenseur de l'orphelin. Y'a toujours quelque chose de plus. Un moteur.

Bai-Long acquiesça lorsque Shinjiro lui assura son soutient. La Vème division devait pouvoir compter sur ses propres ressources, mais il était bon d'avoir des amis, plus encore des alliés aussi qualifiés que les porteurs de l'Achilée. Son vice capitaine enchaîna, affirmant ne pas avoir la sensation d'être moins reconnus par ses pairs, lui que ne portait ni le haori ni le titre de Kenpachi. Si l'on y réflechissait bien, il était même possible que ses hommes lui vouent plus de respect en constatant son attachement à la tradition que s'il avait directement revendiqué le poste. Alors qu'il expliquait justement la manière dont il comptait s'accaparer l'illustre nom du plus fort, l'air sembla s'alourdir. L'aura de l'Argenté exudait une sorte d'attente, une faim dévorante de prouver qu'il était celui qui méritait d'être reconnu comme le plus grand des combattants. Nul doute que cette tradition avait quelque chose de galvanisant, bien que le Lee déplorait que le Seireitei doive régulièrement se passer à jamais d'un puissant atout pour qu'elle reste en vigueur. S'il avait pu en décider lui-même, il ferait plus de la course au titre une sorte de compétition bien encadrée et arbitrée de sorte à minimiser les risques de décès. Hélas, la Soul Society savait s'accrocher avec force à ses coutumes, pour le meilleur comme pour le pire.

Vint la question de l'officier sur la raison de la présence de Bai-Long dans les rangs des shinigamis. En vérité, le XVème siège lui-même n'en était pas tout à fait certain. Il avait surtout saisit une opportunité qui s'était présentée de revenir à ses origines, sans trop savoir à quoi s'attendre. Quand bien même, il gardait au fond de son esprit des interrogations dont il savait instinctivement que les réponses se trouvaient au Seiretei.

"Te semble-t-il si improbable que je ne sois ici que pour servir et protéger ?"

Bai-Long laissa échapper un ricanement sincère. Il s'agissait certainement là de sa motivation de surface, il en était certain, mais il était aussi bien conscient qu'il ne disposait pour l'heure de toutes façons ni du grade ni du prestige nécessaire pour dénicher les archives dont il avait besoin. L'emplacement physique des quartiers de sa propre division ainsi que sa zone d'activité n'arrangeait rien à rien bien sûr, et il avait récemment pu constater à quel point la rare documentation entretenue par la Vème était pauvre et incapable de le renseigner en détails sur l'activité du Rukongai. Il était, pour ainsi dire, bloqué, et il était improbable pour lui d'envisager un transfert aux 2ème ou 6ème division tant il craignait d'être déjà étroitement surveillé.

Bai-Long balaya discrètement les alentours du regard avant de fixer ses pupilles sur celles de son interlocuteur. Au contraire de l'aura frénétique et presque etouffante qu'avait manifesté le vice capitaine plus tôt, le Lee émettait désormais une sérénité glaciale, comme si les deux hommes avaient soudain été plongés dans des eaux abyssales et figées.

"Je suis revenu parce que j'avais besoin de faire la lumière sur un évènement vieux de deux siècles. Nous en parlerons une autre fois et à un autre endroit si cela t'intéresse, mais c'est avant tout une affaire personnelle et il ne me paraît pas utile de t'en encombrer outre-mesure."

Le sourire discret de l'officer réapparut alors que l'ambiance précedemment instaurée sembla s'évaporer comme si elle n'avait jamais existé. Bai-Long lui-même sembla à peine remarquer le changement dans l'air, et revint sur sa pensée antérieure portant sur le manque d'informations pertinentes sur l'état du Rukongai. Peut-être devrait il organiser, en sa qualité d'officier, une mission conjointe avec la VIème pour répertorier les connaissances des shinigamis issus de l'infinie cité des âmes sur leurs quartiers respectfs. Mettant cette idée dans un coin de sa tête, il revint à sa conversation présente.

"Enfin, j'imagine que tu souhaites voir Kenshiro ? Je ne suis pas certain qu'il soit ici, allons voir."

Bai-Long se mit en marche vers les quartiers de son propre vice-capitaine, incitant son interlocuteur à lui emboiter le pas d'un signe de la main.

Seulement protéger et servir, sans aucun autre projet ? Non, cela ne lui paraissait pas si improbable finalement. Il est vrai que par habitude, de par l'endroit d'où il venait aussi, le Seireitei représentait la richesse, la sécurité. Manger à sa faim était un luxe pour ceux qui venaient comme lui des districts les plus reculés. Il avait donc pris l'habitude de croire que, tout comme lui ou comme Kenshirô, les autres étaient aussi ici pour des raisons similaires.

Ce n'était même pas qu'une question d'ambition à ses yeux. Plutôt de survie. Mais si certains pouvaient devenir shinigami simplement pour de si nobles principes, et bien tant mieux pour eux finalement. C'était précisément ces shinigamis qui redoraient l'image des Anges de la Mort. Le Gotei en avait finalement autant besoin que les autres. Il se surprenait à réfléchir à tout ceci et finalement, il reporta son attention sur l'homme.

- Improbable, pas vraiment. J'ai surtout l'habitude de causer avec des mecs qui sont ici pour se sortir de la misère, tu vois. Avoir un semblant de pouvoir, ça en a sauvé plus d'un. Par principe, ils servent aussi pour protéger. J'dis pas le contraire. Mais c'est leur existence qu'ils ont sauvés en premier en arrivant ici.

Etait-ce si difficile à croire ? Il ne pensait pas. L'instinct de survie prédominait chez lui. Quoi que, l'instinct tout court en réalité. S'il n'était pas sensible aux auras, il perçut néanmoins le changement et sans réellement comprendre pourquoi, cela le fit sourire. Comme s'il voyait en lui un adversaire potentiel. Sans doute que son instinct, justement, lui criait que sous ces airs, Bai-Long n'était pas le premier venu. Il aimait cela.

Visiblement, il n'y avait pas que l'envie de servir derrière cette façade. Ce qui donnait du crédit à ses propos précédents. Finalement, tous avaient des ambitions personnelles. Cela ne signifiait pas qu'ils n'étaient pas concernés par la sécurité de la Soul Society.

- Forcément qu'en m'balançant l'info comme ça, tu m'donnes envie d'en savoir plus mon pote. C'est comme si j'te disais "écoute, j'ai un secret de ouf. J'vais t'en parler... Enfin, si t'as envie d'savoir". Bah forcément qu'oui !

Il se mit à se marrer, rompant avec la tension, bien que légère, qui s'était installé. Il comprenait néanmoins que le lieu ne soit pas propice.

- Après si c'est perso, t'inquiète pas. Chacun à son histoire après tout. Si un jour tu t'sens d'en causer, tu m'trouveras certainement facilement. Parait que j'suis reconnaissable entre mille.

Toujours d'après ses potes. Mais il s'en amusait. Il le suivit alors qu'il prenait la direction des locaux. Kenshirô. Vrai qu'il était aussi venu pour lui causer en deux/deux.

- Yep, après c'pas indispensable non plus. J'sais qu'il est pas mal pris ces derniers temps. J'ai plus de chance de voir Daestra avec un mec que d'lui mettre la main dessus, c'est peu d'le dire. M'enfin, j'cause, j'cause. J'ai pas envie de t'faire perdre ton temps non plus hein. T'as sans doute des potes à aller voir nan ? On a tous des gens qu'on veut protéger, j'suppose.

Il se grattait la tête. S'il n'avait pas connu Mizuki, Daestra ou Kenshirô, aurait-il réellement donné son maximum ? La question se posait.

Reconnaissable entre mille était une expression qui semblait faite pour Shinjiro, tant il se distinguait de ses pairs par une myriade de traits. Oui, il était à peu près certain de pouvoir le retrouver si le besoin se présentait, même s'il supposait qu'il n'était pas l'officier le mieux informé du Seireitei, mais qu'importe, se savoir dans les bonnes grâces d'un tel colosse était plaisant. Si l'Argenté avait compris l'importance de ne pas s'attarder sur la question avec Bai-Long, il ne semblait pas avoir réellement saisit pourquoi, mais peut-être était-ce pour le mieux. Le Lee ne voulait pas attirer suspicion et paranoïa sur ses alliés pour des histoires de famille, pas tant qu'il n'était pas certain en tous cas de voir toute cette agitation déboucher sur quelque chose. En attendant de disposer de suffisament d'autorité, il ferait son devoir de shinigami.

Enfin, le vice capitaine évoqua la probablité élevée que son homologue ne soit tout simlement pas présent ou disponible. Bai-Long était d'accord avec lui, mais rien ne les empêchait de jeter un oeil. Il ne put relever la référence à une certaine Daestra, mais émit un audible ricannement lorsque l'Argenté suggera qu'il avait peut-être mieux à faire.

"Pour être honnête je cherche surtout une excuse pour remettre la paperasse à plus tard. Je préfère autant faire mon rapport de patrouille en vitesse à l'oral qu'avoir à le rédiger, surtout qu'il ne s'est pas passé grand chose."

Quand bien même, le potentiel sous-entendu ne lui était pas passé au dessus de la tête. Se retournant vers Shinjiro, il le salua une dernière fois avant de s'éloigner.

"Mais tu as raison, je vais te laisser tranquille. Pense à moi si l'idée d'une opération jointe te viens, j'aimerais bien expérimenter quelques engagements aux côtés de tes hommes."

En fait, Bai-Long ferait bien de se familiariser avec n'importe quels autres shinigamis. Ses années à l'Académie s'étaient déroulées dans une relative solitude, mais il serait sage de se forger un solide réseau maintenant que son nom était voué à apparaître ça et là dans les rapports de la Soul Society. Il en allait de sa sécurité et de celle de son enquête.