Faire des pompes et des tractions [Pv Mamoru]

Finir une journée de boulot, c’est un peu comme nager dans un marais, arriver à la terre ferme, et réaliser que tu dois recommencer demain. C’est un cycle éternel d’effort et de déception, du moins, c’est ce que pensait Falthène en regardant ses “élèves” partir. Certains reviendront demain, d’autre pas, mais il préférerait honnêtement que personne ne revienne et qu’ils trouvent un but autre que de devenir de la chair à canon avec des épées à la main.

Une brise venait lui faire soulever les cheveux, signe que son Zanpakutō cherchait son attention. Cela pouvait tout et rien dire, une approbation, un désaccord, simplement un rappel que maintenant qu’il avait fini d'entraîner les jeunes pousses, il devait s'entraîner lui-même, difficile d’interpréter un courant d’air.

Décidant de partir sur la dernière option, il fermait les portes du dojo et se débarrassait du sabre en bois qu’il utilisait pour l'entraînement. Il n’allait tout de même pas taper sur ses propres élèves avec son Zanpakutō, pas encore du moins. Ce n’est pas non plus son Zanpakutō qu’il allait chercher en premier, mais des poids qu’il ne perdait pas de temps à attacher à ses poignets et chevilles.

Maintenant qu’il était prêt, il pouvait prendre sa hache de guerre. L'entraînement de Falthène était très simple en vérité, ce n’était pas pratiquer son pouvoir, ou comprendre quelque chose à propos de soi, il devait simplement récupérer la masse musculaire qu’il avait perdu en prison. Il n’en avait pas énormément avant non plus, mais il n’avait pas besoin non plus de gruger avec son pouvoir pour soulever son propre Zanpakutō.

“Non Bãdo, je ne dis pas que tu es grosse, ne t’en fais pas.”

En vérité, si, un peu. Mais c’était de sa faute plus que de son Zanpakutō, au lieu de se tourner les pouces derrière les barreaux, il aurait dû pousser de la fonte, ou des cailloux. Maintenant, il fallait rattraper tout ce glandage, qui à finir avec des crampes de partout. En plein exercice, il sentait un courant d'air qui ne venait pas de son Zanpakutō, n'avait-il pas fermé la porte ?

Rukongai. Automne 2023

Le Vice Capitaine avait quitté le dojo de la Cinquième Division depuis quelques jours déjà, le temps maussade était devenu lourd et humide. L'orage s'annonçait et le désir de trouver un lieu de repos prit la petite escouade. Un des seconds de Mamoru lui fit part d'un dojo de la Cinquième Division se trouvant proche de leur district.

Levant un sourcil, il eut un doute à ce conseil. Si les membres de cette Division venaient à considérer qu'ils étaient venus dans leurs dojos comme dans des hôtels, cela l'agacerait promptement. A cela se rajoutait que le fils aîné des Hinotori n'avait pas envie de rencontrer leur Capitaine. La pluie commençait à tomber, le spectacle de ses hommes crottés dans la boue et les herbes eut raison de ses atermoiements.

D'un signe de la main, il commanda de se diriger vers le Dojo.

Deux heures plus tard, il arrivèrent en vue du domaine de la Cinquième Division. Un vieux dojo était présent et aucune aura ne se faisait sentir. Bon après, Mamoru aurait pu louper une vache dans la rue. Ils s'avancèrent donc et ... La porte du Dojo était ouverte. A cette heure là ? Mamoru et ses hommes échangèrent un regard avant que le Vice Capitaine ne traversa le seuil de l'entrée avec énormément de prudence.

Un homme était là en train de s'entraîner. Il semblait seul. Une fois rassuré, Mamoru approcha en faisant une petite révérence.

" Hinotori Mamoru, Sanbantai Fukutaicho, veuillez excuser cette intrusion. Nous avons vu la porte ouverte et ... " Toussant un peu. " Nous nous demandions si vous pouviez nous assurer la nuit au sein de votre établissement, nous paierons bien évidemment. "

Une bande de gars crottés et boueux, c'était pas la présentation la plus fameuse mais bon, c'était la loi de ceux qui travaillaient sur le terrain.

Si Falthène avait de nombreuses questions, la première étant “mais où est donc passé la décence” et la seconde “pourquoi ça ne tombe que sur moi ce genre de saloperies”, il ne pouvait qu’accepter la réalité comme elle était. Décidée à le voir combattre ses envies d’envoyer se faire foutre toute personne rentrant dans son dojo sans prévenir de leurs venues. Ce n’était pas un moulin quand même, ou un hôtel, c’était censé être un lieu respecté.

“Hu-uh.”

Voyons voir, il avait deux ou trois chambres de libre, quelques vivres, mais est*ce qu’il avait vraiment envie d’expliquer à ses élèves demain pourquoi le frigo a vu ses réserves divisées par deux ? D’un autre côté, avait-il vraiment le choix ?

“On paye un hotel, si je me mettais à faire payer chaque vice-capitaine qui venait ici à l’improviste, bon je n’aurais été payé que deux fois, mais c’est tout de même étrange que cela soit arrivé une seconde fois.”

Peut-être que le brassard leur donnait envie de rentrer dans un dojo, le septième siège commençait à suspecter une causalité entre être un vice capitaine, et venir sans prévenir. Qu’importe, il retirait ses poids et laissait sa hache voler dans son dos. Plus d’exercices pour ce soir, et apparemment, pas de douche immédiatement non plus, ces types allaient en avoir besoin s’ils ne voulaient pas dégueulasser le dojo.

“Évitez de transformer le dojo en dépotoir, je n’ai pas d’élève assez belliqueux pour lui imposer le rangement en punition, et je n’ai pas envie de le faire non plus. Cela suffira comme payement.”

Cela devrait être le minimum syndical, mais il doutait des manières de personnes entrant quelque part sans toquer parce que la porte était ouverte. D’un courant d’air, son Zanpakutō apportait une serviette à falthène, qui en profitait pour se rafraîchir après son entrainement. Même s’il avait été interrompu, il était en nage, et il allait devoir se contenter de cette serviette pour le moment.

Assez d’animosité néanmoins, Falthène ne pouvait pas faillir à ses devoirs, même s’il ne voulait pas faire d’heures sup. Il se dirigeait donc vers la partie plus utilitaire du dojo, précisément la cuisine, pour aller faire chauffer de l’eau.

“Il n’y a que vous, ou je dois attendre plus de monde ?”

Un autre Vice Capitaine ? Mamoru se demandait bien de qui il parlait, mais, il décidait de ne pas avancer sur le sujet. Il était déjà fort heureux de trouver un toit. Après un léger soupir de satisfaction, il fit un signe à ses hommes de retirer leurs sandales et de saluer leur hôte avec tout le respect qui l'accompagnait.

Il s'apprêtait à le saluer quand ... bah l'homme ne s'était pas présenté en fait.

" J'aimerai, avec mes hommes, vous remercier par votre nom mais nous n'avons pas l'honneur de connaître ce que les Kamis vous ont confié. " Les hommes le saluèrent tout de même avec lui. Mamoru se tourna alors vers eux. " Faites attention messieurs, de la tenue et de la rigueur ! Ce lieu doit être rendu à notre hôte dans un état parfait ! "

Ses hommes se retirèrent alors vers les chambres qui pouvaient leur convenir. Le Vice Capitaine resta quand à lui afin de deviser avec le Shinigami de la Cinquième Division, histoire d'échanger quelques instants.

Le ton de ce dernier aurait pu fâcher bien des gens. Il ne se présentait pas et donnait des ordres à un Vice Capitaine, sans réel respect pour un de ses supérieurs hiérarchiques. Un autre officier l'aurait rembarré aussi sec mais ce n'était pas le style de Mamoru, de plus il avait un toit désormais et il fallait rester pragmatique.

" Ne vous inquiétez pas O-San, tout sera rangé et nettoyé avec la plus grande rigueur. Nous vous aiderons pour quelques tâches quotidiennes si vous le désirez, l'hiver approche et nous pouvons vous couper du bois par exemple... Ce serait la moindre des compensations que nous pouvons vous offrir. "

Cette proposition permettrait certainement de retirer le bâton que cet homme s'était mis dans le derrière...

Remercier le septième siège ? Pour ? Ne pas leur avoir dit de foutre le camp et de rester dormir dans la rue ? Est-ce qu’ils pensaient qu’il pourrait garder sa tête sur les épaules s’il disait ça ? Quelle drôle d’idée, mais il était vrai que tu ne t’étais pas présenté, c’était une sale manie que tu avais, on ne se présentait pas vraiment en prison.

“Si vous avez du temps pour me remercier, profitez-en plutôt pour vous reposer. Tout ce que je fais ne vaut pas de remerciements. Je n’ai pas construit ce lieu, et la porte ouverte n’était qu’un accident. Si vous insistez néanmoins, je m'appelle Falthène, Kiseichu Falthène. Faites en ce que vous voulez.”

Le professeur en Falthène avait la moitié d’une idée de réveiller ses élèves pour qu’ils puissent l’aider à organiser le séjour de tous ces hommes, mais à moins que cela soit une escouade de ninja, il est très probable qu’ils les aient déjà réveillés. Ceux qui voudront aider se lèveront d’eux-mêmes, et il s’assurera de retenir qui l’a fait. Pour l’heure, le vice-capitaine avait décidé de rester en retrait, et Falthène avait assez d’eau chaude pour quelques tasses de thé.

“Buvez, j’ai déjà dit que je n’ai besoin d’aucun paiement. Plus que moi, ce serait sans doute les élèves que vous devrez dédommager pour partager leurs chambres avec vos Hommes. Apprenez leur un tour ou deux, racontez leur la mission de votre division, et l’affaire sera réglée.”

Puis, du bois, il en avait beaucoup. C’était assez fortifiant de couper du bois avec sa hache, c’était en quelque sorte un entraînement plus rustique, aucune idée si cela porterait ses fruits néanmoins.

“Puis j’ai mon Zanpakutō pour couper du bois, c’est difficilement un problème. A la limite, le déplacement serait ce qu’il y a de plus fastidieux, mais je n’accepterais pas d’être porté jusqu’à la bas. J’ai peu d’honneur, mais je tiens au peu qu’il me reste.”

Portant sa propre tasse de thé à ses lèvres, il ne s’étonnait pas en entendant un cri strident suivi d’une montagne d'excuses, en reposant la tasse après une ou deux gorgées, il venait même à ricaner.

“Je pense que quelqu’un a trouvé la chambre de Homura, paix à ses tympans.”

Mamoru leva un sourcil, la condescendance de cet animal le laissait pantois. Quelque chose de dérangeant monta dans son échine à chaque mot qu'il exprimait, comme un poison nocif qui risquait de le rendre moins agréable. Une pulsion l'invitait à lui rendre l'appareil mais il s'en gardait pour l'instant.

" Voici une façon de faire.... pour le moins singulière. Mais soit, je les inviterai à conter des histoires, Kiseichu san. " Le Vice Capitaine se tut quelques instants, s'assurant de la suite qu'il allait dire. " Je ne savais pas qu'il fallait insister pour se présenter... Voilà une courtoisie bien nouvelle. "

L'agacement était palpable. Cependant, cette façon de faire lui apprenait quelques petites choses qu'il notait dans un coin de son esprit. Son frère avait exigé qu'il n'y ait plus le moindre problème avec les autres Divisions, c'était pourquoi il prenait son mal en patience. Passé son incrédulité, il soupira.

La suite des mots de Kiseichu San fut dans la même teneure. Ses hommes n'étaient pas des saltimbanques pour garçons attardés .... La phrase allait sortir quand il se mordit encore une fois la langue. Il n'allait pas tenir, son instinct lui commandait de lui décalquer la gueule contre le mur. Puis, dans un certain irréalisme, le Shinigami de la Cinquième se mit à parler de l'utilisation de son Zanpakutō. L'effet de surprise fut tel que le reste passa au-dessus de sa tête.

" Vous useriez de votre Zanpakutō pour couper du bois ? Votre arme accepterait ça ? "

Quoi ? Comment ça ? Couper du bois avec son Zanpakutō ? Il avait bien entendu ? Oui... Il avait bien dit ça, même si ca restait théorique. Mamoru attendait la réponse quand même, il était curieux.

Falthène penchait la tête sur le côté légèrement, insister pour se présenter ? Il était perdu par la réaction du vice-capitaine blondinet.

“Je disais simplement que si vous insistiez à me remercier, faites donc, je me serais présenté une fois rappelé de le faire; C’est simplement une habitude que j’ai perdu avec le temps.”

Comme avoir une conversation avec quelqu’un sans lui donner envie de lui briser la mâchoire apparemment. Pas qu’il le remarque plus que ça. De toute manière, d’ici demain ou après-demain, ils seront tous les deux hors des pattes l’un de l’autre, si tout se passe bien.

La question qu’il soulevait par contre, lui faisait lui même avoir des questions. Comment ça son Zanpakutō ne serait pas d’accord pour couper du bois ? Il tournait la tête vers sa hache flottante, et sentait qu’elle aussi le regardait avec étonnement.

“Pourquoi pas ? C’est insultant de couper du bois ?”

C’est une hache, couper du bois c’est pas non plus si étrangé à son arme … Nope, Falthène était complètement perdu sur le sujet, peut-être c’était simplement le Zanpakutō du vice-capitaine qui était capricieux ?

“Le vôtre s’y refuserait ?”

Le rouquin devait être particulièrement chanceux avec son Zanpakutō donc, surtout que ce serait encore une fois la deuxième fois que quelqu’un se plaindrait du comportement du sien. Encore une fois, étrange que cela soit arrivé une seconde fois.

“C’est peut-être parce que je n’utilise pas beaucoup mon Zanpakutō pour couper autre chose. Quand ton métier c’est d'entraîner des jeunes pousses et de faire des rondes dans un bidonville, tu n’as pas beaucoup d’occasion pour l’utiliser.”

Le Vice Capitaine dodelinait de la tête, cette discussion devenant pour le moins surprenante. Il prit une petite inspiration avant de répondre.

" Disons que ce n'est pas le plus commun... Un Zanpakutō... C'est comme un membre de sa famille, on ne le maltraite pas ainsi. Enfin, c'est ma vision des choses, je découvre que d'autres visions existent. "

Ne pas avoir trop le temps de l'utiliser dans un bidonville ? Mamoru était dubitatif. Il y avait des centaines de moyen de l'utiliser, de le manipuler, de le respecter d'une autre manière que de faire cela. A la simple pensée d'Hi NO Tsume en train de couper du bois, il reçut une légère onde spirituelle de sa lame qui exprimait son désaccord. Un sourire aux lèvres, il le rassura en touchant son pommeau un bref instant.

" Oui " Répondit il amusé, se retenant de dire plus avant. " Hi No Tsume ne supporterait jamais qu'on le prenne pour une simple hache, il a son caractère voyez vous. Votre Zanpakutō a peut-être un lien spirituel avec le bois, ca pourrait expliquer des choses... "

Il termina sa dernière phrase de façon contemplative. Une lumière dans sa tête lui indiquant que le lien avec un Zanpakutō pouvait avoir plusieurs chemins. Puis, une petite chose l'avait interloqué, surpris. C'était une petite chose il était vrai mais le Vice Capitaine avait gardé ce petit vice de ses propres origines familiales.

" Je vois que vous me tutoyez maintenant, y'a une raison ? Sommes nous devenus amis tout à coup ? "

Un sourire amical se dessinait sur ses lèvres, plus un amusement qu'autre chose.

Le shinigami aux cheveux rouges clignote plusieurs fois des yeux, reposant sa tasse, et joignant les mains sous son menton. Avant de considérer l’énervement, l’agacement, le dégoût ou la surprise, il devait allouer toutes ses facultés mentales à comprendre ce que l’on venait de lui dire. Est-ce qu’il avait mal entendu ? Il n’était pas particulièrement contre à considérer son Zanpakutō comme quelqu’un, et surtout comme quelqu’un de spécial. S’il y accordait quelques pensées, c’était son seul et unique allié qu’il n’avait ou ne pouvait jamais douter que ses objectifs s’alignaient avec les siens. En dehors de leur but convergent, il ne niais pas non plus apprécier sa personnalité, particulièrement après avoir entendu le rapport en toute apparence très fatiguant que d’autre shinigami pouvaient avoir avec leur Zanpakutō. Mokkinbado n’était pas exempte de défaut, mais loin d’être une nuisance.

Non, le problème se situait plutôt sur ce qui suivait. De la maltraitance ? Comment ça ? S'entraîner sur du bois avec son sabre était de la maltraitance ? Falthène avait déjà du mal à penser que quelqu’un puisse dire que d’utiliser son Zanpakutō pour ses entraînements était un manque de respect envers ce dernier, mais de là à dire que couper du bois était de la maltraitance ? Si frapper un matériel bien, bien moins solide que la lame était un affront ou blessant pour cette dernière, le seireitei n’avait plus qu’une seule option pour survivre: passer au maniement du Kidō exclusivement. Le bois est de loin ce qui se faisait de plus doux pour s'entraîner, si on exclut le papier pour apprendre aux nouveaux pratiquant l’alignement du tranchant.

Après une inspiration, il posait simplement les mains sur la table, le regard … perdu. Quelque part, loin, très loin de cette conversation. Non, ses yeux, bien qu’il n’en soit pas capable, étaient en train de scruter chaque moment ayant mené à celui-ci. Tant d'erreurs qui l’avaient menée à aujourd’hui apprendre qu’un haut gradé pensait malvenu d’utiliser son Zanpakutō. Ne pas avoir fermé la porte de son dojo, ne pas être immédiatement parti dormir une fois la journée finie, être retourné dans les rangs du Gotei 13, ne pas s’être foutu en l’air en prison. Toutes ces erreurs, il allait se les graver dans l’esprit pour ne pas les reproduire. Et seulement une fois cela fait, se mit-il à parler.

“Vous … Vous l’utilisez votre Zanpakutō du coup ? Est-ce qu’il n’existe plus aucun hollow dont la peau serait plus résistante que du simple bois ? Les entraînements à sabre réel ne sont plus d’actualité ? C’est peut-être moi qui est vraiment, vraiment à la traîne, j’ai à peu près cent ans d’histoire à rattraper, mais j’étais convaincu que l’on continuait à se servir de nos Zanpakutō pour tuer des choses avec. Je ne sais pas où quand comment et pourquoi l’utiliser sur des arbres, en mêlant l'entraînement à l'entretien de mes réserves de bois, serait un signe de maltraitance. Je vois difficilement les autorités hurler à l’enfanticide si une mère demande à son jeune de l’aider à mettre la table.”

Comment ça un lien spirituel avec le bois ? Qu’est-ce que ce Vice-capitaine déblatère depuis qu’il est entré ici ? Maintenant il clame que Falthène l’aurait vouvoyer ? Et le chambre pour quelque chose qu’il n’aurait pas fait ? Jamais dans sa vie le shinigami aurait pensé être pris d’aussi court par les agissements d’un de ses supérieurs.

“Sans vous manquer de … Respect … Êtes-vous saoul ? Vous avez peut-être besoin de vous allonger ?”

C’est à ce stade la seule explication logique à leur échange aux yeux du septième siège, il avait par ailleurs déjà commencé à se lever pour chercher de quoi guérir un mot de tête persistant. Il n’était pas encore sûr si c’était pour l’invité, ou lui-même. Entre les inepties qu’il venait d’entendre et les rires de son Zanpakutō, si à la fin de cette soirée c’est lui qui n’en avait pas besoin, cela serait là un miracle.

Mamoru regardait son interlocuteur avec un mélange de surprises et de circonspection. Qui était cet animal ? Ce fut la première question qui teintait dans ses pensées. Les propos de son interlocuteur étaient devenus soudainement agressifs, à la surprise du Vice Capitaine. Ce dernier avait posé sa question innocemment, curieux même de cette étrange pratique.

Il avait compris que c'était un entraînement mais il existait des Bokens pour tester sa force au sabre. La discussion devenant délicate, il prit sur soi pour souffler un instant, se mélangeant à un léger soupir.

" Je ne suis pas saoul, juste curieux de la façon dont vous traitez votre Zanpakutō. Pour le futur, je vous invite aussi à prendre garde à ce genre de commentaires ou questions dans le futur... Tous les officiers des autres Division n'ont pas franchement ma façon de voir les choses, cela pourrait vous créer des problèmes rapidement. "

Prenant un léger souffle de nouveau, il continua.

" Concernant le sujet, les Zanpakutos sont pour moi une partie de soi-même, un reflet de ce que nous sommes. C'est pourquoi j'ai été surpris que le vôtre soit devenu une simple hâche pour les travaux du quotidien. Sans vouloir me montrer désagréable, utiliser de la sorte son Zanpakutō de la sorte, pour faire quelque chose du quotidien.... est une forme d'agression contre soi-même. " Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'il continuait. " Comprenez, c'est comme si je vous voyais passer le balais ou faire la vaisselle avec votre arme, cela revient au même. Si cela est pour vous entrainer, ce que je conçois, il y a bien d'autres moyens beaucoup plus traditionnels pour cela. C'est juste mon avis, cause de mes interrogations mais il n'y avait aucune folie ou d'alcool là dedans. "

Toutefois, malgré ses sourires de bon gré, Mamoru était devenu plus froid et distant. Il n'était pas du style à s'embarrasser du protocole mais un minimum de respect ne faisait pas de mal. Exprimer un avis, même contradictoire, n'était pas de nature à l'accuser de boire.