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Before Tomorrow Comes :: Hueco Mundo :: Étendues désertiques :: Désert de quartz


Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Jeu 22 Sep 2022 - 0:56 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Tant de nouvelles chansons, tant de choses à dire. Mais à qui ? À vrai dire, personne ne comprend véritablement le fin fond de la subtilité de la musique. Même moi, parfois, je suis débordé, dépassé par les infinités de sonorités. Elle existe, elle comprend une partie de ce que j’ai expliqué et elle voit. Elle me guide, un peu comme un chef d'orchestre. Il est parfois nécessaire d’accorder son instrument après tout. Les ruines sont joyeuses, elles possèdent une sonorité magnifique. Les sons rebondissent et partent dans tous les sens. Je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour la reine des abeilles.

Je m’enfonce alors dans le palais de la nuit. Le domaine du roi panthère est peuplé et ses gens savent qui je suis. Ne suis-je pas le numéro cinq ? Je salue donc ceux que je croise. Je connais certaines des âmes damnées ici, mais je ne m’attarde pas. Je dois retrouver les ruines du laboratoire où la reine des abeilles s'est installée. Il ne faut pas longtemps pour que j’y arrive et un sentiment de calme s'empare de moi. Je me mets alors à fredonner une mélodie abstraite, quelque chose de très animal. Rapidement, le petit chat du domaine vient m’acceullir.

Je m'accroupis alors, lui présente ma main. Il la renifle un peu avant de s’y frotter la tête. Je le caresse un peu et rapidement, ses petits crocs viennent se planter dans ma main. L’animal est joueur. J’agite alors les doigts comme s’il s’agissait des petites proies dont il se nourrit et nous jouons ainsi quelques petites minutes. Je lui tends ensuite mon bras sur lequel il grimpe afin de venir se lover autour de mon cou, un peu comme une écharpe. Je gratte l’animal derrière l’oreille et lui demande s’il sait si Deli’ est là. Bien sûr, il ne me répond pas, les chats ne parlent pas.

J’avance alors vers le centre du domaine et commence doucement à chanter un peu plus fort. Une chanson plus structurée cette fois. Au rythme rapide en alternant une voix plus mélodieuse et une autre plus criante. Normalement, il y a des backeurs, mais je sais me débrouiller tout seul quand il s’agit de chant.

J’ai confiance en mon suicide hypocrite
Je pleure quand les anges méritent de mourir.


Dernière édition par Escamillo le Mer 30 Nov 2022 - 20:02, édité 1 fois

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Jeu 22 Sep 2022 - 21:43 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Delila cravachait, travaillait sans relâche dans ce laboratoire abandonné. Bien que nettoyé, les yeux du Singe pouvaient être témoin d'un sacré bordel, dont les imperfections étaient finalement encore assez flagrantes : quelques fissures planaient ça et là au-dessus de leurs têtes, la peinture avait de cela fraîche qu'elle pouvait être aussi écaillée aux endroits attestant d'un précédent rixe et, enfin, des pans de murs inexistants fragmentaient un lieu autrefois un peu plus précieux et sophistiquée. Pourtant, le détail de ces nouvelles bibliothèques, de ces machines récoltées sur Terre et de ces livres empilés dans chacune de ces armoires conféraient désormais une atmosphère pour le moins chaotiquement studieuse à cet endroit. Petit à petit, c'était avec le souci du détail que l'Abeille l'avait fait sien pour oublier qu'elle n'avait jamais terminé de mettre fin à ce qu'elle avait entrepris en s'alliant aux Manadas...

Dans un élan de courage, pour certains.
Dans un élan suicidaire pour d'autres.
Mais encore, dans un tout autre élan effrayant, diront les mieux nés.

Pourtant, il n'y avait guère meilleure place ou perspective que de corriger les erreurs du passé. Malgré tout, Delila était rarement seule malgré l'ingérance du clan.

J’ai confiance en mon sucidide hypocrite
Je pleure quand les anges méritent de mourir.


Un sourire fleurit sur ses lèvres. Elle reconnaissait les paroles de son frère. Sa langue, d'ailleurs, manqua bien d'y répondre par un "Oui, moi aussi" à travers les salles. Elle passa le pas de la porte et accueillit en grands pontes, les bras tendus et avec toute la théâtralité qu'elle peut lui accorder, son frère d'armes.

Escamillo le méritait bien, car il était pour elle la preuve la plus solennelle que l'évolution n'attendait pas que l'on pleure ou que l'on se galvanise sur son concept pour permettre aux causes perdues de frapper, et de surpasser leurs conditions par leurs propres moyens. De leur propres mains, tachés mais endurcies avec le temps. Après tout, celui qui continuait à croître et forger sa voix malgré la malédiction de leur Arrancarisation était peut-être bien la clef de tout un futur savoir...

Et Delila a foi en ce Savoir. Tout comme elle a foi dans les réflexes du pauvre chanteur qui devra d'ores et déjà subir son énergie et sa soif illimitée pour les nouvelles expériences, hélas...

"Ah, Escamillo ! Tu tombes à pic. Attrape et branche cette merde à la petite machine juste à côté de toi, il faut charger la batterie. Merci!"

La batterie vola. Une seconde, deux secondes. En direction des mains de la Quinta. L'instant suivi, son regard d'acier tomba pourtant sur cette espèce de nouvelle écharpe qui, à bien y regarder de plus près, était en réalité...Le nouveau résident de ces lieux. Ce dernier releva d'ailleurs sa tête ronde, féline et masquée, révélant sa nature farouche. Un Hollow animal, dans ce monde de brute...

Mais alors, des brutes et des sanguins cachés qui n'osaient pourtant pas chasser la créature face à ce qu'ils estimaient être "mignon".

Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti] Notre_11

"Je vois que Condecha t'a adopté." Ses prunelles trahirent un amusement certain. Delila croisa les bras, non sans sourire face à l'ironie de leur situation..."Quoique, il serait peut-être temps de lui donner un nom plus approprié le pauvre. Il a tendance à squatter le labo depuis un temps. J'ai bien peur qu'il ait élu domicile. Voyons..."

Mimant quelques petits bruits afin de solliciter l'attention du petit chat, Delila s'approcha finalement à quelques mètres d'Escamillo, non sans voler une gratouille à l'animal...

"As-tu gagné de nouvelles notes et harmonies, mon cher Esca?"

La question restait en suspens. Delila n'avait pas eu le temps d'organiser la moindre excursion dans le monde humain afin "d'améliorer" ce qu'elle considérait être comme son meilleur sujet et frère d'armes.


Dernière édition par Delila Scarlatti le Ven 28 Oct 2022 - 17:25, édité 1 fois
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Delila Scarlatti

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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Jeu 27 Oct 2022 - 15:12 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Je réponds à l'accueil de la scientifique par un salut qui n’a rien à envier à sa théâtralité. Quelque chose qui s’approche d’un mélange des quelques pas que pourrait faire un toréador avant d'entrer dans l’arène, saluant la foule devant lui. Je cligne quelque peu des yeux, surpris, mais pas étonné, de me voir emporter si rapidement dans ses créations et ses inventions. Elle a toujours été comme ça, une ruche intraitable à elle toute seule. Alors, je me gratte un peu la tête, perdu dans ce que je dois faire. Après quelques petites secondes, je comprends où elle veut en venir et m'exécute. Je branche ce qu’elle veut que je branche. Je retire rapidement ma main au moment où se fait le contact. La science ne fait pas sans risque.

« - C’est fait…enfin, je crois. »

On verra bien si tout ça explose ou si ça se charge, comme c’est censé être le cas. Mais elle sembla s’arrêter sur le petit animal posé autour de mon cou. Condecha ? C’est un nom plutôt sympa. Mieux que celui auquel j’avais pensé. Chaguar Jack risquait de possiblement me valoir quelques soupirs. Souvent nombreux sont ceux à ne pas bien comprendre les subtilités de la musique et du bruit qui régissent le monde. Lui chercher un autre nom ? Quel genre de nom on pourrait donner à un chat ? Enfin, lui et moi avons déjà ce petit truc en commun : nous n’avions vraiment nulle part d’autre où aller à part ici, à part avec elle.

« - C’est une bonne question ça ! Comment on donne un prénom à un chat ? Je suppose qu’il a vraiment besoin d’un avoir un alors… on pourrait l’appeler, je sais pas… Miaou ? Chat ? Chaguar Jack ? Chespada ? »

C’est une idée comme une autre après tout. Puis, elle pose la question qui m’arracha un grand sourire. Je prends une grande inspiration, comme si j’allais me lancer dans une grande explication complexe sur quelque chose. C’était un peu le cas. Les nuances de notes sont quelque chose de subtile, que peu de gens sont capables de comprendre. Je m’arrête alors. Les détails techniques de la musique ne sont passion que pour ceux qui peuvent vraiment l’entendre. Le bruit dans toute son infinité subtilité et sa finesse. Je passe alors une main dans mes cheveux, je me gratte de nouveau le haut du crâne et je commence alors simplement à chanter. D’une voix nouvelle, très grave, avec des grincements presque métalliques à l’intérieur.

La lame émoussée bonne et correcte
Je saigne abondamment et me sens malade
Bien que je doive me battre pour rester éveillé
Je continue de manger pendant mes convulsions

C'est tellement bien assaisonné
et si bien flambé
et si amoureusement servi sur de la porcelaine
Et avec ça, un bon vin
et douce bougie
Ouais je prendrai mon temps
Vous devez avoir une culture

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Sam 29 Oct 2022 - 2:52 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Alors qu'Escamillo exécutait sa plus petite mission de la journée -à savoir, brancher la batterie-, quelques étincelles débordèrent hors de l'instrument avec fureur. La Quinta Espada avait eu raison de prendre toutes les précautions nécessaires et de retirer vite, bien vite sa main, car la machine vrombit doucement mais sûrement afin d'alimenter l'objet en énergie, de quelque nature qu'elle fut...Comblée, Delila accorda un sourire très vrai à son invité. Il était toujours plein de retenu, peu sûr de lui, même pour une si petite tâche. Surtout quand elle lui demandait de l'assister dans ses expériences...Puis dans un soupir, elle s'approcha machinalement de son congénère, non sans répondre à un certain élan de théâtralité.

Il fallait bien lui redonner un peu de nerfs, après tout !

"Ce n'est pas "je crois", Esca, c'est parfait comme ça !", remercia-t-elle en murmurant ses propos dans un presque ronronnement, les étoiles dans les yeux. "Qui sait, je vais peut-être être en mesure de stabiliser la λ pour plus tard..."

Ces mots, elle les prononce avec une certaine forme de soulagement. C'était son âme de scientifique qui battait la chamade. Ou d'abeille, mais comment distinguer la bête de son comportement quand ils étaient Hollows ? Elle n'eut pas à y songer davantage que la petite tête du chat masqué captura toute leur attention. Un nom, il lui fallait un nom. Hélas, ni Escamillo ni Delila ne furent d'une particulière sobriété dans leur choix. De toute manière, ce n'était visiblement pas dans leur corde ni dans leurs carcans : ils étaient ou trop bruyants, ou trop théâtraux. La pauvre bête passerait donc par bien des sobriquant, allant de Condecha à Chespada, mais encore...

"Chaguar Jack...Vraiment ? Tu as une imagination débordante...", fit-elle après avoir lutté -une demi-seconde seulement - contre un léger rire qui résonna dans tout le laboratoire.

Que le Rey Panthère la pardonne...

A croire que sa mort se justifiait par la simple présence d'Escamillo !

"Mais c'est à mon goût ! Chaguar Jack pour les intimes, et Chespada le jour !"

L'euphorie fut telle que l'idée lui vola un clin d'oeil complice et plein de malice. Le choix était fait ! Cependant, la Segunda ne voila pas sa surprise face à cet animal Hollow qui eut l'air étrangement tranquille, dans les bras d'Escamillo. Il aurait pu griffer, tenter le pire également, mais il n'en fit rien. Sauf dormir, jouer, et chasser quelques âmes quand l'occasion était donné...Mais jamais sans trop s'éloigner du laboratoire où il pouvait s'endormir pendant que Delila dévalait des pages de livres dans un silence religieux ou pendant qu'elle bricolait dans la ferraille quelques babioles inconnues.

Dans cet enfer blanc, force était de constater que la créature était d'un certain réconfort...Tout comme la voix de son ami, qui fit scintiller dans son esprit les notes, tant elles furent d'une certaine pureté. Le "Talent", appelait-on cela. Les bras croisés, apaisée, Delila aurait pu s'endormir en considérant tout le sens des paroles qu'ils prononcent. Les lames, le sang, la Faim qui ne part jamais véritablement.

Même aujourd'hui...

Il y avait quelque chose de profondément sage, dans les paroles de son allié. Tant et si bien qu'après la chanson, elle met bien quelques secondes avant de reprendre la parole.

"Hm. Tu t'es encore amélioré. J'ai l'impression qu'il est loin, l'Escamillo qui savait juste babiller quelques chansons et à qui je faisais réciter des phrases pour parfaire son arrancarisation...", susurra-t-elle les yeux fermés, rassassant encore les paroles afin de les ancrer dans sa mémoire. "Je t'en redemanderai bien une, mais ce serait abusé des bonnes choses, n'est ce pas ? Tu me diras, je dois aussi garder en tête certains morceaux pour danser prochainement..."

Et par danse, ils savaient tout deux de quoi elle voulait parler. A Las Noches, on ne dansait que pour les combats et la bataille. Mais sûrement était-ce l'occasion de prévoir, prochainement, la plus belle des valses ! Avec énergie et aplomb, la Scientifique en herbe saisit le bras du pauvre Arrancar afin de le traîner plus loin dans son laboratoire.

"Allez, viens. Je te fais le tour du labo, j'ai bien quelques petits ragots à te raconter. Oh ! Et des nouvelles décorations à te présenter, pour parfaire le tableau."

Un programme long et fastidieux, en somme. Car par décoration, Delila entendait remettre sur pied et à neuf les ruines de ce bâtiment déjà bien reconstruit par ses petites mains expertes. Pour quiconque s'aventurait dans l'antre de cette terrible Segunda, il fut néanmoins difficile de ne pas voir en ses créations de véritables instruments de torture en devenir...
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Delila Scarlatti

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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Mer 2 Nov 2022 - 12:13 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Un grand sourire sur les lèvres et l’air vraiment content de moi. Voilà comment j’accueillis la nouvelle de ma réussite. Il est vrai que pour elle, tout ça a l’air simple mais pour moi, c’est infiniment compliquer. Étranger surtout. A vrai dire, tout ce qui sort du bruit et de la musique n’est pas vraiment de mon monde. D’autant plus ses créations à elle, qui sont sa façon de chanter. Et j’aime bien comme elle chante avec le métal et les rouages. Il y a quelque chose d’hypnotique dans le grincement des pièces de métal. Et ce projet-là semblait important, après tout, il avait un nom. Les choses qui ont un nom ne sont-elles pas importantes donc ? Comme Chespada maintenant qu’il avait un nom ? C’était peut-être ça, la leçon du jour.

« - C’est … un hommage. »

Je me mis alors à hocher la tête peut être un peu plus frénétiquement que je ne l’aurais voulu, plein d’enthousiasme. J’étais… content ? Oui c’est ça. Content que l’abeille trouve que mon idée avait de la valeur et qu’elle comprit ce qu’il y avait derrière. Ce n’est pas souvent le cas qu’on me comprend si facilement, après tout. Il est plus facile de s’exprimer en bruit et en chant qu’en mot. Il est facile de mettre n’importe quel rythme sur les mots et de leur faire dire autre chose. On ne peut pas tromper ainsi une chanson, sinon elle n’est pas juste et on l’entend. La musique ne ment pas. Et je ne peux m’empêcher de battre une mesure qui n’existe pas quand elle rit. La musique est partout pour celui qui sait l’entendre.

Et puis, vient la chanson. J’aurais pu continuer encore, beaucoup de paroles à suivre me vinrent. Mais si je ne m’arrête pas, je peux chanter jusqu’à la fin de ma voix. Cela m’est déjà arrivé et ce n’est pas une expérience plaisante. Plutôt mourir que de retourner au silence. Mais je vois l’effet de ma chanson sur elle et je peux sentir une étrange euphorie s’emparer de moi. Le plaisir personnel et indescriptible de la mélodie partagée et surtout, appréciée.

« - Je peux chanter encore si tu veux. J’en ai beaucoup des chansons maintenant. Et j’en invente même de nouvelles ! »

Mais je compris rapidement à quoi serait réservée ma prochaine chanson. Au sang et à la mort. À l’âme même de cet enfer vide dans lequel nous vivions. La seule chose capable de véritablement donner du sens à nos carcasses vides : la mort. Alors déjà les rythmes se bousculèrent dans ma tête rapidement. Mes doigts bougent d’eux même, comme s’ils glissaient sur un clavier ou les cordes d’un instrument qui n’existe pas et qui serait bien trop complexe à manier. Les âmes ont leur propre musique.

« - Je t’écoute. Sans toi, je serais encore plus perdu que je ne le suis déjà alors… Commence par ce que tu préfères. Mais avant j’ai une question, dans tes nouvelles inventions, est-ce qu’il y en a qui font des bruits étranges ? »

Sourd est celui qui ne cherche pas à découvrir de nouvelle tonalité pour ses compositions.

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Mer 2 Nov 2022 - 22:50 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

La symphonie des mots et des sons ne relevaient pas de l'automatisme pour Delila. C'était donc à Escamillo de braver ou de danser avec la Mort dans ce nouveau pèlerinage destiné à le porter parmi les meilleurs combattants et artistes de ce Hueco Mundo. De cela, la Segunda n'en avait jamais douté. Elle s'était patiemment portée témoin de ses progrès au fil des années afin d'encourager son "protégé" à oeuvrer en ce sens. Ou plutôt, était-ce un "ancien protégé". Après tout, il était aujourd'hui parfaitement maître de ses actes et la Gardienne n'avait plus la prétention de devoir l'épauler dans sa terrible existence au sein du Hueco Mundo...

Oui, s'ils ne parlent pas totalement le même langage, au moins peuvent-ils comprendre l'accent qui ponctue chacune de leurs plus petites passions. Tout deux n'avaient toutefois pas besoin de mots ou d'approfondir leur désir pour l'apprentissage des arts et des sciences pour comprendre ce qui les faisaient vivre. Vibrer. Respirer. Si Escamillo chante, Delila danse ; la preuve impitoyable et magnifique que leur conscience ne faisait plus qu'un avec leur Bête dans leur soif de perfection personnelle.

Mais la perfection exigeait de faire attention à son environnement. Aussi formula-t-elle ses premiers "ragots" afin de prévenir la Quinta Espada de ce qui l'attendait en dehors des quatre murs de ce laboratoire abandonné et retouché par ses soins...

"J'ai rencontré certains membres de l'Espada. Comme à son habitude, Matryona est encore dans son Bistro. Je dois bien avouer que son idée est plutôt utile pour récolter certaines informations et négocier sur place... Enfin, au final, elle me sera sûrement d'une grande aide pour ma future expédition à la Grande Cataracte. Je suis inquiète, de plus en plus de disparitions ont pu être recensées récemment...L'Acuerdo rappelle néanmoins le Pacte que nous avons passé avec les humains." Elle prit le temps de bien accompagner le pauvre Escamillo à travers les salles des ruines du laboratoire, remplies de quelques grandes étagères d'où plusieurs bouquins - sûrement ramenés du monde terrestre ou épargnés par les pillages après la défaite d'Aizen- s'empilaient en un chiffre impressionnant. "Je ne sais qu'en penser : d'un côté, l'humanité n'a jamais été très fiable. De l'autre, nous n'avons aucune preuve...Et je n'aime pas tirer de conclusions hâtives."

Derechef, elle fit face à Escamillo. Tout son regard et toute sa patience trahie néanmoins l'importance qu'elle portait pour la réponse de son frère d'armes. Tout comme lui, les idées ne lui manquaient pas, elles venaient, virevoltaient et sortaient aussitôt de son esprit, aussi ne put-elle s'empêcher d'accorder le vœu du Cantante avec des prunelles argentées comme la lune, froide comme la nuit, mais rieuses. Un pas en avant, Delila savait ce qu'elle allait présenter.

"Oh ! Oui. Oui absolument. Voilà ! Voilà l'ensemble de mes bébés d'un côté... D'un doigt distrait, elle désigna toute une panoplie d'âmes tranchantes, soigneusement accrochées ou étendue sur une table de manière à pouvoir s'en occuper au jour le jour ; n'était pas maîtresse des armes et des piqûres en combat qui voulaient. "et de l'autre, mon nouveau projet : Un Phare pour Las Noches... "

Les mots et le ton furent délicats quoique teintés de jeu en la présence de la Quinta Espada. Dans son excitation pourtant bien contenue, sa main se resserra sur la manche du pauvre Arrancar. Avec malice et ingéniosité, sa main griffue désigna une petite maquette qu'elle avait dressé sur une table. Son doigt appuya machinalement sur un petit bouton d'où un flash puis un grésillement sonore et inquiétant illumina et illustra soudainement le caractère précieux d'une petite pierre placée en son sein.

Brillante et fatale comme la foudre.

"Tu sais, certains Hollows et Arrancars détestent la lumière, mais on a tous une fréquence ou une intensité qui nous interpelle. Et le Hueco Mundo est assurément un monde sombre où les âmes s'égarent, alors pourquoi ne pas créer quelque chose d'utile, d'esthétique et avec une signification dans ce monde ? Même les âmes Perdues peuvent retrouver leur chemin..."

Un sourire aux lèvres, son soupir s'échappa néanmoins face au travail colossal -beaucoup trop pour être menée de sa propre initiative- que suscitait un tel projet.

"La maquette ne verra jamais le jour, mais je compte bien utiliser la nouvelle lumière que j'ai créé pour...Eh bien, justement, contrer un adversaire un peu trop téméraire. Comme une mouche attirée par une ampoule incandescente..."

L'explication rappela ses longues heures passées à œuvrer pour ce procédé. De quoi signifier que sa créativité n'avait jamais été limitée à ses lames et armes chéries en théorie. Pourtant, la possibilité d'écouter une dernière chanson la tira de ce charme dans un rire trahissant une forme de quiétude. Pourquoi pas ? Escamillo semblait avoir une idée en tête...

"Tu m'en vois ravie, la création est une autre étape...Mais chante donc si tu en as envie. Qui suis-je pour renier une quelconque envie ? Sur quoi souhaites-tu t'exprimer en particulier ?"

Il y eut un sourire profondément nostalgique et presque doux sur son visage. De toute évidence, Escamillo pourrait bien déployer toute sa panoplie de notes et de sons que cela n'ennuierait pas l'Abeille : chacune de ses paroles était pour elle la représentation de ce qu'elle estimait être un miracle dans ces lieux où l'on ne valorisait plus assez les efforts depuis leurs origines. Alors peu importait en réalité le thème sur lequel il chanterait.

Tant que ça l'inspirait, Delila le serait aussi.
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Delila Scarlatti

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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Jeu 3 Nov 2022 - 12:00 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Les noms que la reine des abeilles évoque, je les connais. Du moins, suis-je censé les connaître. Mais le bar de Matryona est un endroit que j’ai pu fréquenter. Il y règne une ambiance propre à ce monde et il y naît des chants bien originaux, même pour ici. La suite par contre, ne m’affecte pas tellement. Les disparitions ont toujours été notre lot quotidien. Je ne me souviens pas d’un jour de ma trop longue existence qui n’a pas été marqué par la mort. Nous en incarnons les aspects et l’insatisfaction. Tous sont ceux qui veulent nous voir disparaître, nos ennemis sont légion et sans compter nous-même. Nous ferons donc la guerre une fois de plus. Je chanterais alors la gloire, le sang et la mort. Ce ne sont pas mes bruits préférés, mais on en tire toujours de la bonne musique. La rigueur du fer sonne grave, le vide de la mort creux et ces sons s’associent bien.

J’écoute ce qu’elle me dit, essayant de me souvenir de tous les détails politiques qui régissent notre société. Il y en a trop. J’ai arrêté d’essayer il a y a longtemps. De toute façon, les choses sont simples ici, le reste n’est qu’emballage. Le fort domine le faible. Je sers le plus fort de tous, alors il n’y a pas de problème, tant que lui n’est pas battu.

« - Nous avons nous même prélevé notre compte sur l’humanité, ils font de belles chansons. Peut-être veulent-ils aussi apprendre ? »

Et le reste fut emporté dans la frénésie de la ruche. Travailleuse et reine à la fois, la savante dévoila ses nouvelles inventions. Il faut dire que je n’y comprenais pas grand-chose, mais c’était toujours impressionnant. Néanmoins, sa dernière idée me laissa quelque peu… dubitatif. La lumière n’a pas d’intérêt, elle se sépare du son. Je donnerais cent fois mes yeux pour conserver mes oreilles et ma voix. Mais il doit y avoir un objectif plus grand, une réalisation qu’elle veut mettre en place ou simplement se prouver qu’elle peut. C’est l’expression de sa force. La mienne est dans le chant, la sienne dans ses créations. Elle qui tenait mon bras dans main, pourrait sentir le frisson me parcourir quand raisonna le grésillement sonore de son invention. Et si c’était ça, l’ultime chanson ? Faire chanter ce qui ne fait pas de bruit ? Comment pourrait chanter la lumière, le goût ou même le temps ?

« - Il est vrai que remplir tout se vide ne serait pas une mauvaise idée. Peut-être cela donnerait de l’occupation aux autres qui semblent parfois s’ennuyer. »

L’infini du temps qui compose notre vit est parfois rempli d’interminable longueur. Je me souviens encore avec effroi du silence et de ce vide qui caractérisait mon existence. Mais de tout ça, elle voulait faire une arme.

« - Qui ? »

Et l’enthousiasme de m’emporter, quand elle m’invite de nouveau à chanter ! J’emplit alors mes poumons d’air et propulsa alors un râle guttural et roque. Continuité plus profonde et sombre des teintes métallique de la chanson précédente.

J’ai crié jusqu’à ce que mes veines explosent
J’ai attendu la fin, mon temps s’est écoulé
Maintenant, tout ce que je fais c’est vivre avec ce destin
J’ai souhaité ça, j’ai râlé pour ça
J’ai laissé ce petit fait derrière moi :
Tu ne peux pas tuer, ce que tu n’as pas créé.

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Sam 5 Nov 2022 - 0:22 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

La Cataracte.
Un silence.
Un mot que son vis-à-vis ne sembla pas entendre la portée tout de suite.

Delila prit la peine de reformuler ses phrases.

« C'est une piste que j’ai voulu poursuivre auprès de Matryona, même si je ne sais pas si je dois lui faire confiance au-delà du Pacte qui nous lie. Quant aux humains…» Ses lèvres se suspendirent. Delila chercha les mots pour résonner à travers la Quinta Espada. « Ils apprennent les rimes et les percussions, sans trop savoir à quoi ils touchent. Mais qu’adviendrait-il si la Cataracte n’était qu’un phénomène de leurs faits ? Ce sont des choses que tu ne pourras pas ignorer très longtemps : tu es devenu Fort maintenant, Escamillo. Tu peux décider.» 

Ou plutôt, aurait-elle dû affirmer : Nous sommes devenus Forts. Ensemble. Et plus jamais, on ne décidera pour eux de toutes leurs actions, ni ne les mépriserait-on aussi ouvertement qu'auparavant. Ils s'étaient affranchis des limites qui avaient creusé la chair de leurs chevilles et les avaient autrefois condamné au silence. Ils n'étaient pas infirmes, pas plus qu'ils ne brandissaient pas une épée pour une défunte Reine. Désormais, ils étaient libres. Plus que jamais, au milieu des ruines de Las Noches et des terribles souvenirs qu'ils s'en étaient faits...

Aujourd'hui, il ne tenait alors plus qu'à eux de créer de nouvelles compositions et d'ériger de nouveaux symboles dans ce monde. C'était leur lot, en tant que vétérans des dernières calamités qui avaient sévi dans ce monde. Le frisson qui chatouilla les sens et la peau d'Escamillo face à la pierre de Lumière lui soutira une pensée silencieuse mais profondément joyeuse ainsi qu'un rictus cette fois-ci élégant et mesuré : après tout, n'était-ce pas la meilleure des sensations ?

Delila concevait déjà de faire son épée la plus tranchante des lames et des dards de toutes.

« Eh bien… », un sourire délicat fleurit sur ses lèvres. Au même moment, elle se rapprocha d’Escamillo, sa main se portant à son col afin d’en ajuster ses recoins, à la manière d’une main aimante qui l'époussette comme un bébé sale. « Pour l’heure, j'imagine que beaucoup d'Arrancars et de Hollows sont nos ennemis. Tous, sauf toi et moi. Et éventuellement la Meute. Mais comme on me l'a un jour si bien dit : aime ta vraie Ruche, et elle sera le phare dans tes nuits sombres, sous lequel tu chanteras et danseras dans les rayons de la Lune...

Son regard d'acier dériva dans ceux de son frère d'armes. S'il y eut un instant de douceur, les jeux de mots l'amusa tout de même. Et le parler d'Escamillo, lui, la régalait. Osciller avec le premier et le second sens faisait plisser ses yeux d'un regard joueur et presque dangereux, si l'on prenait la peine de s'attarder sur ce qui se terrait en réalité sous sa silhouette féminine et élancée.

"Enfin, disons plutôt qu'elle sera celle vers qui tu reviendras quand tu en auras besoin et qui ne te tournera jamais le dos si tu y mets du tien, peu importe d'où tu viens ou qui tu es." Sa main jouait cette fois-ci avec l'une de ses mèches un peu plus rebelles, avant de les réarranger derrière son oreille. "J'espère que nous danserons ensemble sous ce phare. »  

Que ce soit en présence ou non de sa musique et de ses sons...

Sa main alla se reposer sur sa joue lorsque la Quinta reprit ses paroles et sa poésie...en réalité plus lugubre qu'elle n'y paraissait. Delila l'écouta avec toute la patience qu'elle lui avait accordé depuis des années et des années de recherches de sa part. Elle agita tout d'abord le bout de ses doigts pour capter le rythme, se leva, puis finit par frapper les percussions insonores de son solo sous une danse particulière. Affirmée. Effrénée. C'était là un moyen de communication qu'elle connaissait bien, jusque dans ses veines et dans ses gênes. Delila comprenait son art. Entendait ses mots, et cessa de penser pour trouver un instant de paix.

Bien loin du bourdonnement incessant qui lui martelait la tête de mille et une idées...

Cet instant retomba pourtant aussitôt qu'il eut fini sa musique : derechef, l'Abeille chuta sur sa chaise dans un rire on ne peut plus communicatif.

Les paroles étaient lugubres, mais Delila s'était amusée...

"Tu as peut-être raison. On vivra cette vie parmi les damnés, même si on aspire à mieux... Mais quelle est la réelle profondeur de ton message ? Je suis curieuse...Les musiques ont plusieurs niveaux de lecture après tout."

Escamillo en était le créateur. Dans l'attente et cette fois-ci dans le rôle d'une simple spectatrice, les tables ont tourné.
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Delila Scarlatti

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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Jeu 10 Nov 2022 - 12:07 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

On peut toujours tout choisir d’ignorer si on veut. Ma vie à moi se résume simplement à ce fait : c’est la musique et le bruit qui m’attirent. Cette chose qui te préoccupe, est-ce qu’elle fait du bruit ? Voilà la grande question, voilà mon intérêt. Peut-être alors, pourrais-je y trouver une chanson mais sinon… et bien sinon c’est le problème des autres. De ceux qui veulent être roi et de ceux qui pensent que le pouvoir se construit sur tout ce que tu fais. Mais non, il correspond à ce que tu es. Mais je peux te comprendre, un peu. Je cherche la musique et tu cherches à comprendre. Tu détestes ce que tu ne peux pas expliquer c’est ça ? Sûrement ça. Mais ce monde peut bien mourir, s’il y arrive, c’est qu’il a été faible. Mais tant que nous avons notre roi, cela n’arrivera pas. Néanmoins…

« - Je vois ce que tu veux dire. Enfin je crois. Je suppose que c’est notre problème à tous alors. Mais je ne leur fais pas confiance. Sauf à toi. Alors, si tu dis que c’est important, c’est que c’est important. La force, c’est aussi de savoir reconnaître où aller non ? »

Oui, ensemble, elle moi. Le monde ne compte pas vraiment, que ça soit celui-là ou les autres. Il n’y a que notre meute, notre ruche, comme elle aime le dire, qui est vraiment importante. C’est ça aussi la force, c’est aussi de savoir ce qui vaut la peine de l’utiliser. Mes yeux ne la quittaient pas. Comme on ne perd pas du regard un insecte qui vous approche d’un peu trop peu ou d’un sublime papillon dont la couleur des ailes et le rythme du vol nous hypnotise. Il y avait de tout ça en elle. La musique du bourdonnement a quelque chose d’enivrant.

« - Oui, je composerais alors une belle mélodie pour que nous puissions danser. Sous la lumière et les ruines, les cendres et les flammes. »

Je chérissais ces moments-là plus que tout. C’est dans la musique que nous formions la Meute-ruche. Mais elle me posa une question, ensuite, à laquelle j’aurais bien été en peine de répondre avec la précision du scientifique. Si la construction de la musique peut s’approcher du raisonnement logique et mathématique, la façon dont elle est vécue, perçue et bien… Pour autant d’âme qui existe, il y a une façon différente de comprendre la musique alors…

« - C’est la musique qui décide du sens, pas moi. Mais souvent elle est presque… je ne sais pas, prophétique ? Oui, c’est le mot, quelque chose dans ce goût-là en tout cas. La musique décide, je ne fais que la chanter. Je lui donne corps quand elle passe à travers moi. Je récite la mélodie des âmes. Mon chant raisonne avec la tienne. »

Je suis la marionnette du bruit, qui ne s’appartient pas vraiment. C’est la musique qui me crée, c’est la musique qui me tue. C’est peut-être ça, finalement, le véritable sens de mes vers ? Ou bien… oui, il y a sûrement autre chose. Après tout, ne veut-elle pas créer un nouveau monde ? Et je l’affectionne, son nouveau monde, j’en viens à souhaiter de le voir exister. J’entends presque le battement de nos pas sur le sable, le staccato des flammes et la rythmique du vide. Holocauste à trois temps.

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Jeu 10 Nov 2022 - 22:32 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Il y avait parfois dans une conversation une immense envie de dire tout un tas de choses et rien à la fois.
Une sorte d'élan qui venait subitement, comme ça.
C'était ce que Delila endurait tout au fond d'elle-même.

En vérité, cette détresse inavouée était plus compliquée à traduire. Face à Escamillo, la Segunda ressentait une terrible émotion. De la possessivité ? Pas véritablement. Mais c'eut été logique pour un résident du Yermo. Le mot lui était en tout cas venu à l'esprit, mais en réfléchissant davantage au sens de ses tourments, son esprit avait fini par conclure qu'elle était surtout inquiète pour l'Arrancar en face d'elle. Elle avait envie de lui réaffirmer que le Hueco Mundo était un lieu violent et plein de fourberies ; un endroit maudit où il valait mieux se suivre pour éviter de plonger dans la gueule d'un loup trop affamé. Elle avait envie lui rappeler que les Arrancars et les Hollows s'entredétestent presque tous pour des raisons purement instinctives. Elle avait envie de lui chuchoter quelques brèves mais ignobles vérités afin de le prévenir et de le garder loin de tous ces dangers. Mais en vérité, Escamillo connaissait déjà tous ces problèmes qui frappaient la quasi-totalité de la population du Hueco Mundo.

Les mots auraient perdu de leur pertinence. En revanche, ils avaient eu le mérite de mettre du baume sur ses doutes.

Le souci qui perturbait son âme autant qu'elle ne l'inspirait, c'était de penser à contrecourant. De faire parler son génie, puis de l'étouffer dans le combat pour scintiller comme mille joyaux et regagner le commun des mortels. Penser comme tout le monde. Soupirer comme tout le monde. Mettre des mots sur les émotions de tout le monde.

C'était cela, leur coeur absent. Ou plutôt, la fascination qu'ils entretenaient pour un monde qui n'entendait pas cette volonté à se mettre dans la peau de tout le monde pour en tirer le meilleur. Plus que quiconque, l'Abeille de Las Noches croyait comprendre ce Mozart perdu en Enfer, soupirant et autrefois sacrifié dans ce palais en ruines : il s'était réveillés grâce au frisson enivrant que leur procurait leur sens.

Le son d'un bourdonnement. Son rythme. Un langage en commun seulement audible de leurs oreilles.

"La force, c'est de reconnaitre qu'on ne peut pas toujours tout déléguer sans être un minimum déçu. Vois cela comme une...envie de perfection ! un crétin sera toujours présent pour saboter ton chef d'oeuvre. Alors...Oui. Je crois que le Hueco Mundo a besoin de mon bon sens. Et de mon bon goût ! Cela va de soi..."

Son nez haut gardait toute la fierté et l'ironie détachée dont elle était habituellement si friante. Ces paroles étaient pourtant porteuses d'une toute autre confession, car Delila portait en Escamillo une foi particulière: celle qu'il puisse apporter sa patte et ses lumières à son tour, lui aussi. Son regard d'acier souriait et bénissait le Cantante pour sa mélodie et ses mots pleins de sagesse, sans jamais se détacher de sa mine rusée.

"Nous parlons le même langage, en quelque sorte. Mais concernant les prophéties de ta musique...Peut-être ! J'ai davantage l'impression que c'est ma danse qui donne réalité au Tempo, mais j'attends toujours que tu viennes me conter mon avenir ! C'est le genre de choses dont les humains raffolent, après tout..." Un bref instant amusé, un soupir finit néanmoins par lui échapper lorsque le devoir la rappela à la raison. "Enfin, je crains que la Terre puisse attendre encore un peu. Tu savais qu'un nouvel Espada de notre clan avait accepté de me défier, récemment ? Ma soeur a eu "l'audace" de se renseigner et d'observer son savoir-faire de son propre chef. Il s'est senti insulter...Je ne sais qu'en penser. C'était assez problématique, alors je lui ai dit de régler cela autour d'un duel d'honneur. Les gens se prennent la tête pour peu de choses parfois..."

Car il était clair que les baffes se perdaient. Gratuitement, mais non sans tirer du plaisir dans une violence que sa bête recherchait. Le goût du risque l'avait toujours animé : son esprit pensait trop, mais l'adrénaline savait faire taire le bourdonnement. Une chance que son frère de cœur partageait cette folie douce mais inavouée pour la violence.

"Tu chanteras pour moi pendant le combat, hm ? "

Un sourire plein de malice et de caractère s'esquissa sur ses lèvres pleines. Danser avec les Flammes. Valser avec la sauvagerie et l'imprévisible. Lutter contre le Vide : c'était cela qui animait son quotidien.

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Escamillo

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Grade: Las Manadas
Mar 15 Nov 2022 - 11:47 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

La force… Qu’est-ce qu’elle incarne au final ? Ici, c’est la loi. Le plus fort domine le plus faible et au mieux, le dévore. Combien de fois ai-je moi-même appliqué cette logique sur ceux dont les voix se sont maintenant ajouté à la mienne ? Nous sommes baignés dans cette logique. Mais la force pour la force ne veut rien dire. La force n’est pas simplement la puissance brute et la capacité à écrasé ceux qui se présentent à nous. La force a bien plus d’aspects que ça. C’est une note impossible à traduire, impossible à chanter. À la fois aigue et grave. Universelle et unique. Voilà ce qu’est véritablement la force. Chacun a sa propre force comme il a sa propre chanson.

« - Le Hueco Mundo est un crétin qui se sabote lui-même. »

Sa force à elle, c’était son génie. Une symphonie endiablée que personne ne pouvait suivre et qu’elle avait du mal à chanter elle-même. Si je me laissais dévorer par ma propre musique, elle subissait les mêmes tourments. Peut-être est-ce ça qui fait que nous nous comprenons et nous entendons si bien ? Chose rare dans un monde où dévorer son prochain est notre raison de vivre à tous. Mais je serais perdu sans la lumière qu’elle est dans ma nuit désertique. Je suis un orchestre et elle est celle qui donne le tempo. Un chef d’orchestre après tout, doit être capable d’entendre plusieurs partitions à la fois.

« - Alors, il faut un génie pour sauver un crétin. »

J’écoutais la suite avec gravité. Si je ne suis pas le plus intéressé par les affaires de l’épée, tant les positions bougent et vont vite, je sais qu’un nouvel arrivant est quelque chose d’important. Surtout s’il sert notre véritable roi. Peut-être ça aussi la force ?

Le duel est une chose sacrée. Une chose importante, primordiale. Mais… un sentiment étrange s’empare de moi à mesure qu’elle parle. Non pas du doute. Je sais qu’elle triomphera il ne peut en être autrement. Nous avons déjà surpassé bien des épreuves et cette dernière ne saurait en être qu’une de plus. Non, ce n’est pas du doute, pas sur sa force, pas sur son génie. Elle n’aura sûrement pas de mal à décrypter, sur mon visage, que quelque chose me travaille. De l’inquiétude ? Oui, sûrement. C’est probablement ça. Je suis inquiet pour elle. Que ferais-je sans lumière pour me guider et sans personne pour battre la mesure ?

« - Je chanterais jusqu’à ce que ma gorge ne soit plus que sang. Je chanterais pour que tu puisses danser ta partition et que tu triomphes. »

Et je chanterais jusqu’à ce que ton adversaire meure.

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Mer 16 Nov 2022 - 8:51 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Contrairement à Delila, Escamillo n'était pas un grand bavard. Qu'importe. Ses mots en disaient suffisamment pour qu'elle y perçoive les fameuses prédictions auxquelles il avait fait appel quelques minutes plus tôt. Si la Force était un sujet ouvert au débat -plus encore dans leur monde, où les pensées et les modes de survie différaient d'individus en individus -, Delila souhaitait insuffler un peu de combativité et d'ambition en ce Prodige. Il était le chanteur après tout. La personnalité sous les projecteurs, malgré tous ces mots qu'il tient et qui le mettaient en retrait...

"Un génie? Moi ?", questionna-t-elle avec une certaine forme de détachement et d'innoncence. Son ton trahissait volontairement une absence d'humilité à peine feintée. "Qui qu'il soit, ce génie a encore beaucoup à apprendre s'il veut vraiment épurer le Hueco Mundo de notre fameux crétin fictif... "

Bien qu'elle s'y essaierait. Ainsi entourée, Delila s'estimait partie sur de bonnes bases pour cette nouvelle ère de paix et de conflits étouffés. Elle apporterait aux Meutes son expertise et son savoir car plus que tout autre, ils en avaient besoin. Et Delila ne manquait de patience que lorsqu'ils étaient obstinés. Par chance, un Manada de base était un être fier ; un être incapable de résister à cette séduisante, irrésistible envie de dévorer son prochain pour mieux imposer ses règles. Amusée par les propos d'Escamillo, elle y trouva aussi du courage.

"Eh bien, je suppose que je n'ai aucune excuse si je perds. Mais bon, ce n'était pas comme si je doutais réellement de la finesse de mes lames. Je viens de trop loin pour baisser la tête face au premier inconnu..."

En outre : elle gagnerait dans la joie et la violence d'une danse de poings.

Face à une telle certitude, l'une de ses mains agrippa son fourreau, lui-même strié de part et d'autre. Puis elle dégaina et fit coulisser, lentement mais avec certitude, son épée en dehors de toute protection. Sa lame, Maestra, était fine, éclatante et avec beaucoup de caractère; indépendante et intrépide. Un peu à l'image de sa porteuse. Dans un enchainement élégant mais joueur ainsi qu'un enthousiasme réveillé mais à peine contenu, sa main experte fit tournoyer son arme de prédilection tout autour de sa main pour une brève seconde, un sourire aux lèvres face à son compagnon de Meute.

"Elle aussi, elle s'ennuie depuis le Pacte...Ma pauvre Maestra, elle est délaissée. Tu sais mon Milo, les sciences, c'est bien un temps, mais il faut parfois s'amuser et se lancer dans l'inconnu pour retrouver de l'inspiration. Et triompher, bien entendu..."

A en juger l'éclat qui perlait désormais les prunelles d'argent de l'Abeja, n'importe quel défi ou proposition à en faire démonstration aurait eu raison de la sérénité dans laquelle elle se complaisait depuis l'arrivée de la Quinta Espada dans son laboratoire. Et en son for intérieur, Delila avait soif. Soif d'action. Pourléchant ses lèvres à cette idée, il n'y eut aucune pudeur quand elle passa, dans un sage sous-entendu, son message principal : sortir de son antre.

Pour s'aventurer dehors, pour défier les couloirs de Las Noches, mais encore pour chercher les ennuis. Qui pouvait bien savoir ?

"Que dirais-tu de m'accompagner à travers Las Noches ? J'aimerai y faire un petit tour. Et puis sortir. Tu es rapide, je le suis également. Une petite course dehors, sous nos formes libérées ne serait pas de refus."

L'Abeja brûlait d'envie de s'aérer l'esprit.

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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Jeu 17 Nov 2022 - 11:45 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Un sourire amusé sur le visage devant sa fausse humilité. Il faut déjà une forme de génie pour aller contre ses propres pulsions. Les nôtres sont celles de la destruction pire. Et il en faut plus encore quand on veut s’élever au-dessus de la destruction. Peu sont les âmes vides qui font autre chose que d’incarner un aspect du rien ou de la mort. La création n’a pas sa place ici. Mais pourtant, tous les deux, nous créons quelque chose. Je fais naître la musique et elle ses inventions. La force peut-elle aussi prendre cette forme ?

« - Le génie s’arrête quand il se fige. Quand on pose ses yeux dessus et qu’il se change en pierre. Voilà la limite du génie. Et personne ne peut vraiment le regarder fixement. »

Puis, je lui adresse un signe de tête emplie de sérieux et de gravité. Le sourire sur mes lèvres s’est déformé. Il n’est plus amusé par les propos d’une conversation légère mais animé du rictus prédateur du monstre. Malgré partitions et ambitions, nous ne sommes que des gouffres affamés qui ne ratent pas une occasion de remplir le vide profond qui les habite. Le combat et la faim ne sont au final que la même chose. Peut-on combler la faim qui nous use ? Pas vraiment. Pourrons-nous un jour arrêter de nous arracher les bras ? Pas plus. Il n’y a pas de prophétie ici. Juste une vérité franche, crasse et criarde. La vérité de notre essence profonde. Mais je dévorerais bien plus que l’âme de celui qui viendrait à la dévorer elle. Fut-t-il un roi parmi les ombres ou un rat parmi les chats.

« - Tu gagneras. Je ne doute pas. »

Je pouvais sentir le frisson électrique dans l’air. Crescendo sanglant et je pouvais sentir mon propre rythme cherché à se mettre en accord avec cette ambiance. Après tout, la violence est notre être profond. Je pouvais doucement sentir les notes se dessiner dans mon esprit et l’envie de sortir ma propre lame pour accompagner tout ça des murmures des anneaux de mon sabre. Je ne pus résister plus longtemps une fois qu’elle eut fait démonstration de ses propres talents et mon large sabre sorti de son propre fourreau à ma ceinture. Le mouvement était fin, délicat et surtout : silencieux. La musique vient juste après, quand de quelques mouvements du corps et du poignet je viens accompagner les siens du tintement des anneaux fixé au dos de mon sabre.

L’inspiration… Je mourrais si je venais à me manquer. Alors, je bien ce qu’elle ressent et la relation qu’elle a avec propre arme. Sordo et moi avons une relation différente. Il incarne le silence dont je me suis débarrassé et ensemble, nous chantons ! Tant qu’il y a du bruit, nous serrons heureux. Et je sus rapidement où elle voulait en venir. L’espace d’un Sonido et j’étais devant la porte de son atelier. Un nouveau sourire sur le visage. Celui qui s’apprête à s’abandonner au vice.

« - Je te suis. »

Plus le monde est vaste, plus le public l’est également.

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Ven 18 Nov 2022 - 15:52 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Gagner. Triompher. C'était là les maîtres-mots qui avaient toujours animés le quotidien d'un Hollow. Terrée dans un mutisme certain, Delila porta son regard sur l'une de ses créations. Avec beaucoup d'efforts, en mobilisant suffisamment son génie et son pouvoir, il n'y avait aucune raison d'échouer.

Sa lame aurait raison de ses obstacles. Le son du fer qui grésille et qui tremble sous les jougs de leurs crocs accompagna d'ailleurs sa promesse ; lorsque Delila leva son regard en direction du Prodige, elle le vit faire de même. De là, une danse et un savoir particulièrement connu de la Maîtresse d'armes la mit en confiance. Cet aspect théâtral réveilla une lueur dans son regard mais calma son appétit pour les confrontations : c'était de toute évidence imminent...

Leur promesse scellée, un léger signe de tête en direction de la sortie du laboratoire intima à son compagnon de la suivre. Après tout, Delila ne signifiait-il pas guide ?

Et guider les gens était assurémment l'une des flèches qu'elle disposait dans son carcan.

Du moins, quand elle souhaitait prendre ses responsabilités.

    "Avant de partir..." Quelques pas en avant, Delila s'arrêta brusquement devant ce qui ressemblait à deux gros murs de livres plus colorés que d'usuel. Son bras désigna alors fièrement sa nouvelle décoration tandis qu'elle arborait, guillerette, un air au moins aussi malin que Chespada. "Je ne veux pas radoter, mais il faut le rappeler : j'ai commencé à cumuler quelques bouquins, technologies et babioles dans ces étagères. J'y tiens parce que j'y ai mis de mon temps : c'est plusieurs aller-retours et le résultat de nombreuses recherches dans le monde des Hommes. Sers-toi à l'occasion, si tu en as besoin."


Leur balade au sein de Las Noches pouvait débuter, et elle s'initia de la meilleure des manières : bien décidée à s'emparer de l'aura et du savoir qui avaient jadis criblé les murs de leur fief, Delila déambulait dans la blancheur mortelle de leur royaume avec une assurance toute personnelle, comme si ces couloirs lui appartenaient... Leur balade ne prit d'ailleurs pas longtemps à simplement profiter du silence des lieux ; bien que les chambres aux allures de cachot ne payaient pas de mine, les choses intéressantes et les histoires qui y avaient fleuri ne tardèrent pas à remonter à la surface.

En tout cas, ces dires avaient le mérite de réveiller les fantômes de vieilles connaissance...

    "Tiens, on est déjà là...souffla-t-elle, en inspectant l'un des murs blancs qui donnait sur une chambre aux allures de cachot. Brièvement, elle rassembla ses souvenirs au sujet de ce vestige avant de se remémorer la légende sur ce vestige de violence. "Hmm, je ne sais pas si t'es au courant, mais d'anciens servants disent que c'est la pièce où l'Humaine a été enfermée. Il y a encore un trou dedans, comme tu peux le voir, mais il y a mieux en vérité. Les rumeurs content que c'est Seigneur Jaggerjack qui en est la cause : il a fracassé le mur, puis il a fini par éclater la tête des deux petites poules Arrancars qui la martyrisaient...Tu sais, la garde rapprochée d'Aizen. Loly et Menoly, je crois ?"


Un rire profond mais succinct s'échappa de ses lèvres.

"...Et alors, il l'a fait, ce trou! Mais la porte est juste là, à deux pas pour entrer dans le cachot. Honnêtement, je trouve ça charmant ! J'y repense quand je passe ici mais alors, je n'ai jamais demandé à le réparer, du coup..."

Delila ne put d'ailleurs retenir un amusement trop expressif qu'en portant ses doigts près de ses lèvres. Mais n'était-ce pas là tout le charme de leur clan ?

Ressentir.

Agir à la lumière de leur inspiration.

Puis taper.

Un art; un génie et un lacher-prise qui n'étaient pas donné à tout le monde...


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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Jeu 24 Nov 2022 - 11:56 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Elle trouve dans les livres la même chose que moi dans la musique. Alors, je peux comprendre pourquoi elle a jamais assez. Pourquoi elle veut en tapisser les murs de son antre. Si on est assez fort, ils font de bons abris. On peut se cacher entre les pages et les lignes, sous les couvertures et dans les doublures. Il faut cependant être très fort. Je préfère moi, le savoir des chansons, il est plus… vivant. Mais j’apprécie vraiment ce qu’elle m’encourage à faire. Je sais ce que ça représente, je sais ce que telle permission vaut et ce qu’elle en dit sur le lien qui nous unis. J’apprécie, véritablement. Je regarde alors avec sérieux et mystiques ses objets. À dire vrai, ils sont passionnants et je me demande déjà comment ils pourraient être associés à la musique ou mieux encore, leur propre chanson. Un livre peut-il chanter ce qu’il y a écrit dedans ? L’écrivain lui transmet-il se souffle profond ou bien alors, je pourrais sortir de là que le son des lettres ? Il faudra que j’essaie, un jour. Mais pas avec ses livres à elle, ils sont trop précieux. Je dois d’abord être sûr.

J’aurais l’occasion de répondre à ces questions plus tard. Voilà longtemps que je n’avais pas arpenté les couloirs en ruine du palais de la nuit. À dire vrai, ce n’est pas un endroit que j’apprécie particulièrement et j’ai passé plus de temps enfermé ici qu’à y vivre. J’étais après tout censé répondre à un but précis, un but qui n’est jamais venu, une éventualité qui ne s’est jamais présenté. Il y aurait largement de quoi se questionner sur le sens de sa propre vie. Mais le pourquoi de tout ça ne m’intéresse pas. J’ai trouvé mon objectif et surtout sa musicalité. Nous venions visiblement d’arriver dans un endroit qu’elle semblait connaître et qui, à moi, ne me disait pas grand-chose. Je me suis alors tourné vers elle, comme un élève devant son professeur. Elle avait une histoire à me raconter et j’étais prêt à l’entendre.

Tout le monde ici connaissait l’histoire de notre roi, mais être témoin de ces ruines avait une autre histoire. Pendant qu’elle parlait, mon regard avait dérivé d’elle vers les ruines. Je pouvais sentir les vibrations de l’air encore, la force rémanente de la chanson du roi des panthères. Sordo lui aussi vibrait et le tintement de ses anneaux accompagnait ceux de l’air. Alors, je l’ai sorti de sa prison et mieux encore, je l’ai laissé chanter ! J’ai retrouvé mon aspect simiesque et je me suis rapproché de mes origines. Je pouvais mieux lire les vibrations et les sonorités comme ça, je pouvais pleinement chanter à plein poumon ! Hurler la musicalité silencieuse du monde, prouver que le vide n’était pas vraiment. Plus que tout, c’est le trou dans le mur qui a retenu mon attention. Je me suis alors rapproché, fasciné par son histoire et le son de sa voix, alors, j’en ai fait l’écho.

J’ai commencé par des sons bas, comme un écho lointain de sa phrase final qui raisonna. Puis, ceux puissant et multiple d’une bataille. D’un combat précisément. Le but était de se rapprocher de la quintessence du son de la force du roi ! J’ai posé mes doigts sur le mur pendant que ma queue de singe battait le rythme comme un métronome. J’ai chanté alors, le chant du combat et des hurlements. Un chant dénué de logique et de parole. Un air que peu saurait interpréter mais c’était celui des souvenirs, de la confusion, de la peur. Le voilà rythmé par des hurlements stridents de voix de femme. Les âmes que le roi a effacées. Et puis il est arrivé ! Orchestre soliste ! Bruyant de grave et de basse, de son qui ne s’entend pas mais qui se sent, de son capable de faire vibrer les os à les faire exploser. De raisonner à travers la pierre et les âges immémoriaux qui la composent.

Ainsi dévoré, voilà qui serait une sublime symphonie.

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Ven 25 Nov 2022 - 20:54 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Escamillo n'avait pas la pudeur des autres Arrancars.

Il embrassait sa nature bestiale comme une seconde peau qui n'en était pourtant pas une. Cet endroit réveillait en lui quelques bribes du passé...Du moins, en théorie. Las Noches n'était pas nécessairement un bon souvenir, pour lui comme pour Delila. Ancienne prison, ancien châtiment, un lieu d'asservissement peuplé de cris sourds et indignés; voilà ce que représentait son passé dans la bâtisse.

Mais tous ne l'avaient pas vécu ainsi. Escamillo le savait fort bien. Et il suffisait d'entendre son interprétation pour comprendre que la gloire qui avait aussi cohabité dans ce palais. L'ancienne Espada, les tentatives d'Halibel...Un regard attentif était une nécessité pour saisir l'histoire de leur bâtisse.

D'une main, elle tapa dans sa paume comme pour suivre le rythme.

Les yeux fermés, Delila écoutait sa chanson, silencieuse, avec toute l'élégance dont elle était capable d'arborer dans ses instants de réflexion. Sa main dansa avec les sons, oscilla de gauche à droite et soupira d'autant de sourire et d'émotion que son visage ne laissait sous entendre. Les sons d'Escamillo aussi, influencèrent ses mouvements. L'art du chant n'était pas son talent caché, mais les choses qui sonnent "justes" ne lui étaient pas inconnus. L'Arrancar ne mit pas longtemps à repérer la forme désormais simiesque de son protégé : des membres plus allongés, et une queue de singe qu'il utilise avec plus d'utilité et de fierté. A dire vrai, le son était si fidèle durant ses représentations qu'il lui sembla entrevoir ou sentir la présence du Roi. Dans un sursaut contenu, l'Abeille sentit pourtant la nécessité de passer un regard de son épaule. Pour s'assurer que le plus grand des Prédateurs n'était pas là pour les croquer.

Pour la Quinta Espada, c'était là la preuve de la force. Une preuve que Delila ne pouvait pas rejeter, même les yeux ouverts.

"Bravo, c'était magnifique. Très ressemblant...J'ai cru voir la scène. Et notre Roi pas trop loin, je t'avoue que ça me met toujours un peu sur mes gardes.", lui accorda-t-elle sans macher ses mots. "Je suis heureuse de te savoir capable de voir au-delà de la réalité, toi aussi...Comprendre la véritable essence des choses est plus importante que n'importe quelle présupposition."

Et il ira loin. Elle n'en doutait pas. Ils n'étaient plus tout en bas, après tout. Escamillo n'était plus une expérience pour les rares Arrancars un peu savants de leur génération. Et Delila, Delila elle n'était plus un petit cerveau de l'ombre.

"...Tu penses qu'on revivra une période comme celle-là?"

Peut-être qu'ils étaient déjà en train de la revivre...

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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Mer 30 Nov 2022 - 11:42 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Je n’ai pu empêcher une sorte de ronronnement de contentement de sortir quand elle m’a complimenté sur ma représentation. À vrai dire, je me suis juste laissé posséder par l’ambiance de puissance qui exulte du lieu. Par le souvenir fantasmer du roi aussi. Il est l’idéal de la force après tout. Son hurlement est la quintessence même de la musique. Alors simplement s’approcher de ce qu’on ne peut jamais toucher, c’est le fantasme ultime de tous les musiciens. Dans ma forme de singe, je me tourne vers elle et lui adresse un sourire. L’essence de la musique est de voir ce qui ne se voit pas. Nous avons ce point commun tous les deux, de projeter notre force vers l’invisible. Elle cherche à tout expliquer par la science et moi je cherche à tout entendre. Au final, les sons ne sont ils pas les mathématiques du monde ?

Elle me pose ensuite une question. Une question si simple qu’il faudrait répondre par juste oui ou non, mais tout ça demande un peu de réflexion. Pendant que je prends le temps d’additionner mes idées, ma queue de singe s’agit dans mon dos à la manière d’un métronome. Elle se balance au rythme de mes pensées. Un rythme chaotique et difficile à assimiler. À vrai dire, revivre quoi ? Pas-grand-chose, j’avais été enfermé pendant le temps qu’elle évoque. Oh, je ne regrette pas ma prison, j’ai pu y découvrir beaucoup de sons. Retrouver le silence, ça serait ça qui serait plus terrible pour moi. Pour le reste… nous avons ensuite dû nous battre encore et toujours contre des ennemis venus s’essuyer sur nos visages comme si nous n’étions rien. Pour tous, nous n’étions que quantité négligeable. Y compris pour les nôtres alors ?

« - Ces temps là se sont-ils seulement arrêtés ? »

C’est là la chose la plus vraie à répondre.

« - La guerre ne s’est jamais vraiment terminé. Nous l’avons juste couvé, comme des oiseaux sur leurs œufs et ces derniers vont bientôt éclore. Nous aurons juste l’occasion cette fois, d’accorder nos violons dans cet orchestre et d’ajouter nos voix à la cacophonie. Mais les choses n’ont pas vraiment changé. »

Et du fond de ma gorge sort un son brutal. Mélange de plusieurs instruments, comme une fanfare militaire sonnant la charge et le rythme. Ne manque plus que le bruit des chevaux et le cri des hommes, mais la musique permet facilement d’imaginer où ils pourraient s’installer dans cet orchestre soliste. Oui, une promesse de chaos, voilà ce qui nous attend. Alors oui, à nous le temps des légendes et des rois.

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Jeu 1 Déc 2022 - 20:39 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

Non.

C'était la réponse exacte.

Comme à son habitude, Delila trouvait beaucoup d'inspiration dans les propos d'Escamillo.

Ces temps de guerre ne s'étaient jamais arrêtés. Mais elle ne s'en était tout simplement pas rendu compte : qu'est-ce qui différenciait véritablement ce moment de celui du Passé ? Qu'y avait-il de si unique, pour les voir tout deux chanter et conter des histoires au coeur de cette prison ? Il n'y avait qu'à se pencher sur le numéro qu'ils portaient jusque dans leur peau pour réaliser l'origine de ce changement : un numéro. De la puissance.

De la Force.

La Force et la Sagesse faisaient une différence non négligeable dans leurs vies. Furtivement, ses pupilles s'égarèrent lentement sur le trou dans ce mur, puis sur son congénère. Ce dernier put y voir toute la réflexion qui se tissait dans ses prunelles illuminées : la réponse d'Escamillo fit remonter en elle une réalisation d'un tout autre genre. Car Delila se rendit compte qu'elle avait commencé à oublier cette réalité contre laquelle elle luttait. Les dents des Forts étaient longues, les siennes également...Et surtout les siennes : l'Abeja ne connaissait pas l'humanité. Son âme ne l'avait jamais véritablement goûté en personne, et cet état ne lui manquait pas et ne représentait pas véritablement une source de convoitise. Pas même inconsciemment. Au mieux, peut-être avait-elle pu évoquer un peu de curiosité à l'idée de sentir un coeur battre à la place du trou au niveau de ses clavicules. Seulement, Delila préférait ne pas se penser Reine et vivre sa propre vie ; révolutionner ce petit monde qui n'avançait jamais véritablement. Il fallait parfois aller à contrecourant pour réellement s'imposer et trouver sa place et son rôle dans cette fourmilière géante et fratricide que représentait le Hueco Mundo. Mais au final, ce qui la différenciait de son existence passée sous la terreur d'Aizen à celle d'aujourd'hui ne tenait qu'à un mot tabou en ces lieux :

Le Faiblesse. Une chose qu'elle ne s'avouait pas non plus, et qui la fit réviser ses mots.

    "Oui, oui c'est évident...Mais disons...Que je ne crois pas que le règne quasi successif de plusieurs Shinigami sur nos terres soient réellement anodines. Ou dans le cours du temps. Mais le phénomène a l'air de se répéter, ces derniers temps. Je me demande pourquoi."

Commettaient-ils tous également une erreur, pour se retrouver dans une situation pareille ? Il était clair que tous ces clans fragmentaient étaient un réel frein pour la moindre amélioration. Qu'en était-il de Grimmjow ? Pourquoi n'attaquait-il ou ne s'imposait-il pas sur le devant de la scène malgré sa puissance de frappe ? Autant de questions qui resteront pour l'heure sans réponses...

Et face à cela, Delila ne put que souffler un maigre constat.

    "Mais il est clair que le coeur du Hueco Mundo n'a jamais été en paix."

A supposer qu'il eut connu un jour le mot "paix"..

    "Mais je crains que la plus grande menace ne soit finalement qu'interne. C'est ce qui nous a toujours fait défaut et reculer d'un pas par rapport aux autres peuples. "

Car ce n'était pas elle qui aurait le plus à parier. Un soupir prononcé lui échappa des lèvres, avant de livrer une toute autre forme d'assurance. De relativiser ce qui avait à l'être et de s'approcher du fond des chambres en ruine...

    "Enfin, nous ne sommes pas là pour réfléchir à ce qui n'est pas encore prêt d'arriver..."

Au travers du mur et de ce trou, un autre mur défoncé menait cette fois-ci à tout autre chose que le palais en lui-même. Pour peu qu'une âme curieuse eut prêté attention à cet extérieur et pencher sa tête par dessus le gouffre, il n'y aurait vu que le vide. Un vide de sable blanc qui tira pourtant, sur les lèvres de l'Abeja, un sourire des plus gourmands.

    "Et donc ! Prêt à faire une petite course ?"


Delila accorda soudain un bref regard au-dessus de son épaule. Un léger clin d'oeil lui échappa. D'abord immobile, Delila se laissa soudainement tomber au bord du gouffre....

La gravité aurait pu l'amocher quelque peu, mais sa chute ne semblait pas lui soutirer la moindre forme de stress. D'un geste sec, elle retira son épée de son fourreau et prononcer une formule inaudible, mais existante. Sa véritable forme l'enveloppa dans un tremblement sonore, qui ne tarda pas à faire résonner les murs de l'ancien palais qu'elle venait de quitter. Une puissance palpable et physique modifia une bonne partie de son corps et de ses teintes, sa tignasse obsidienne continuant néanmoins à virevolter tout autour d'elle.

Et dans son dos, des ailes de mouche.
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Delila Scarlatti

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Escamillo

Données Spirituelles
Grade: Las Manadas
Ven 9 Déc 2022 - 19:48 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

« - On ne peut pas régner sur ceux qu’on prétend devoir exterminer. »

La place de ces porteurs de morts n’est clairement pas ici. Le monde vide doit rester ce qu’il est. Pourtant, sa nature profonde a changé, notre nature profonde a été bouleversée. Sans ces dieux se rêvant plus grands encore, que serions nous devenu ? Que serais-je moi, devenu ? Sûrement je serais en train de passer à côté de la grandeur du monde et de l’infinité de ses sons. J’ai découvert un monde nouveau grâce au plan et complot d’un de ces Shinigamis. Pourtant au final n’est-ce pas la ruine qu’il a amenée sur nous ? C’est une grande question et pour y répondre, il faudrait réécrire la musique du monde. Or, on ne peut pas réécrire de la musique, simplement la faire sienne, y ajouter sa petite touche mais une partition joué reste une partition joué.

« - Je ne sais pas en vérité, si ces règnes nous ont rendu plus forts ou… plus faible. Mais nous sommes, alors il faut composer avec ça. Et ce sont des bons instruments. »

L’être et l’essence sont les meilleurs vecteurs de sons. Pour le reste, elle a raison. La domination fait partie de notre nature. La prédation, serait plus exacte. Nous n’avons d’humain que l’apparence après tout. Je ne peux qu’être d’accord avec elle et le signifié par un petit ronronnement mélodieux. Nous sommes donc nos propres prédateurs ? Rien d’étonnant quand on voit ce que nous sommes. Mais ce n’est pas mieux que les autres, chacun à son défaut. L’ambition des dieux de la mort a manqué de les tuer, ils veulent tous devenir vraiment la chose dont il porte le nom. Les humains et bien, il y aurait tant à dire sur eux. Et combien d’autres choses étranges avons nous encore à découvrir ?

« - Et encore moins à ce qui n’arrivera jamais ! La paix n’a pas sa place ici. C’est un rythme qui nous est étranger. »

Et elle se jeta dans le vide peu de temps après. Je ne peux pas suivre aussi bien. Je ne vol pas. J’aurais pu tenter de faire tourner ma queue suffisamment vite mais je ne pense pas pouvoir en être capable. Bien qu’un singe-hélicoptère doit être quelque chose d’amusant. Alors tant pis, je ne peux jouer sur son terrain mais j’ai toujours le mien. Je me jette dans le vide comme un nageur dans une piscine. Et j’attrape après quelques mètres de chute une petite prise de mes mains. Une prise qui aurait échappé à bien des grimpeurs mais les singes n’ont pas leur pareille pour ce genre d’escalade. Et voilà que j’alterne chutes et prise. J’y installe par instinct une forme de rythme, une musicalité du gouffre. Il est facile de trouver une forme de musique très profonde quand on frôle doucement la mort. Et dans cet exercice nous la caressons de près.

Je ne peux pas faire grand-chose pour la battre. Elle n’aura pas de mal à arriver la première ou quand elle jugera bon. Pourtant nous touchons bien le sol. Cette chute a été vivifiante ! Je sens la pulsation du monde sous mes pieds et la mienne dans mes doigts. Je sens ces deux-là se répondre et composer quelque chose. Alors je suis le rythme et frappe le sol, balaie de ma queue la poussière et le câble. Le tout produisant un son très naturel. Quelque chose proche des bruits qu’on peut entendre en plein milieu de nulle part. Les bruits de la pierre qui craque, du sable qui glisse et du monde qui vit. Pourtant, il manquerait quelque chose à rajouter à ce tableau, c’est justement la vie qui le compose en temps normal. Mais notre monde en est dénué.

« - Je me demande, Deli’, qu’est-ce que tu entends quand tu vols ? »

Peut-être pourrais-je rajouter ça à ma composition ?

Escamillo

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Delila Scarlatti

Données Spirituelles
Grade: Membre de Las Manadas
Ven 9 Déc 2022 - 23:25 - Le bourdonnement du métronome [PV : Delila Scarlatti]

    "...Le son d'un tonnerre, parfois. Et puis surtout le bruit du verre que tu travailles et le tempo des aiguilles. C'est toujours assez précis."

Sa vision et ses sens sont sa fierté. Les bruits qui l'entourent ne peuvent donc être que très logiques, lorsque ses pouvoirs sont libérés en dehors de sa lame et qu'elle laisse libre court à son instinct. Il est dit que lorsqu'un Arrancar revêt sa véritable forme, il n'y a plus de second visage. Aussi, la sensation d'un vol plané en chute libre lui clôt les paupières et la rappelle à ses capacités. Ailes déployées, aussi bien d'obsidiennes qu'immaculées, Delila voit sa course débutée et elle ne put s'empêcher de regarder en arrière une dernière fois, avant de prendre son élan de plus belle. Une écharpe de fourrure blanche entoure ses épaules, tandis qu'une couche plus dure recouvre ses membres telle une armure taillée pour les combats rapides.

Et pauvre Escamillo, il n'a pas le temps de répliquer qu'il la voit lui échapper au loin à tirs d'ailes.

S'en suit alors toute une série d'actions bien moins savantes qu'à son habitude...

Et ce n'est pas de sa faute, en théorie!

Après tout, Escamillo venait tout juste de l'affirmer : il n'y a pas de paix au Hueco Mundo. Alors, quand Delila oscille entre les courbes pleines des dunes et qu'elle croise d'autres Arrancars en filant telle une étoile, l'Espada ne peut s'empêcher de mettre une pointe de chaos dans son quotidien. Un chapeau dérobé et emprunté par-ci ; une bousculade de bout des ailes par-là ; ses petits méfaits sont si rapides, malicieux mais sans réelles offenses. Cette course, la Segunda la fait avec la plus grande légèreté. Munie de sons sourire, elle ne manque pas de se retourner et de virevolter à reculons, une main posant le petit chapeau à plume sur sa tignasse d'obsidienne, visiblement ravie de sa trouvaille mais curieuse d'avoir l'avis de ce pauvre bonhomme malgré leur petit jeu de Sonido.

Le sourire taquin incrusté sur ses joues en dit long.

    "Tu penses que ça me va ? Je l'aimais bien celui-là, mais ça serait sûrement mieux sur Terre. Et plus convenable sans ma Resurrección..." Le tout est sûrement harmonieux, mais peut-être trop uniforme. Percevant sa tentative comme étant vaine, un soupir lui échappe, audible. Tout autant que ses envies. "Voilà, maintenant j'ai envie d'aller trainer dans les boutiques terriennes..."


Suite à quoi, un rire léger résonna dans le Hueco Mundo. Ce ne serait pas plus mal : le désert est à la fois animé et mort ces derniers temps. La recherche d'une nouvelle occupation ne peut que se situer dans un autre monde dans lequel ils pourraient, tout deux, parvenir à dénicher les meilleurs sons et les meilleures prouesses. De nouveau, elle détecte un obstacle face à elle. Une fraction de seconde plus tard, la voilà qui prend appui sur l'épaule du pauvre individu avant d'y prendre appui, de le faire chanceler...pour aussitôt reprendre sa course.

Sa signature.

Se faisant, elle rejoignit le sol, le bruit de ses pas et le son sourd du sable écrasé sur ses pieds sonnant la fin de leur petite poursuite.

La concernant, se défouler rime hélas bien souvent à chercher quelques ennuis brefs mais vains. Au loin, elle entend déjà quelques mécontentements succincts mais ne s'en soucie pas véritablement. Elle prendra le temps de rendre d'une manière ou d'une autre le bien qu'elle venait d'essayer au pauvre Manadas qui a le malheur de croiser leur chemin. Stable et dressée sur ses deux jambes, Delila se retourne finalement en sa direction afin de lui faire part de ses pensées.

Elle a gagné, certes.

Mais il n'a pas trop cherché à le faire, non plus.

    "Mon Milo, n'oublie pas le Sonido...Il peut t'aider, et ta véritable essence n'est pas si étrangère à un jeu de vitesse. Je suis sûre que tu peux presque me battre !"


Et elle l'espère.

Ces conseils sont donc soufflés avec une pointe de conseils. De gagner, elle en est ravie. Qui n'aimait pas emporter une partie, après tout ? En revanche, les progrès de la Quinta Espada ont plus de saveur dans le fond : il n'y a qu'une réelle compétition qui fait couler l'adrénaline le long de ses veines. C'est donc avec une pointe de scepticisme dans sa vie que la proposition, d'abord tournée et retournée dans son esprit, lui échappe des lèvres.

    "C'est décidé, il faut que j'organise une expédition sur la terre des hommes."


Après tout, ils ont des choses à faire dans ce monde.
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Delila Scarlatti

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