Fooling around - Ft Shinjiro

Fooling around

"- Capitaine Tsunayashiro Rei... Ravie de te rencontrer. Shinjiro"

Ses paroles, entrecoupées par une fatigue qui semblait évidente, elle essayait de se souvenir tant bien que mal. la brume dans son esprit arrachait la moindre de ses connaissances, une bien piètre performance pour la Gardienne du Savoir.


"- Un vu, ni vu... ? Un vu ni vu...."

Si elle était en proie au sommeil, vos expressions sonnaient comme des incantations du Kidōshū pour elle, elle semblait presque théoriser, répétant cela à voix basse avant de se souvenir d'un homme qui avait escaladé tant bien que mal la rempart qui précédait cette rue là, non loin du rassemblement de shinigamis. Mais Shinjiro se trompait, ils ne se dirigeaient pas dans la même direction que la capitaine, à dire vrai, elle avait littéralement croisé le groupuscule sans y prêter plus d'attention que ça malgré leurs airs débordant de culpabilité quelques minutes plus tôt !


"- ILS ETAIENT DANS LA RUE PRECEDANTE EN DIRECTION DU PORTAIL A LA RIVE ECARLATE !"

s'écria la capitaine dans une maladresse stupéfiante avant de se taire d'une main sur ses lèvres, dévoilant ses ongles limés et scintillants et ses mains de fées qui contrastait avec son appartenance au Gotei 13.


"- Oh oh oh... Mes excuses, j'étais vraiment dans les nuages, j'ai bien peur de les avoir laissés filer, je suis sincèrement désolée... Sixième siège. J'imagine que je vous suis redevable pour leurs mettre la main dessus ?"

"- Ne... vous... inquiétez pas ça va... parfaitement bien..."

Son corps fit alors une chute sur l'arrière, la sensation fut suffisante pour lui rendre assez d'aplomb pour quitter pour de bon cette somnolence. D'un seul et unique pied, elle contrebalança alors son équilibre d'un geste militaire avant de se mettre droite de nouveau, au garde à vous et les yeux écarquillés.


"- ... Vous avez raison, je devrais vraiment rentrer chez moi, ce petit numéro a assez duré et je suis vraiment navrée que vous ayez à me découvrir ainsi... J'ai été promue récemment, j'avais déjà quelques responsabilités auparavant mais je dois dire que la pression n'est pas la même quand on enfile le haori. On a tendance à vouloir dépasser ses limites pour prouver un certain mérite à la promotion. Si vous n'êtes pas concerné par ce qu'il se passe, peut-être voudriez-vous m'accompagner jusqu'à ma loge ? "

Si ses paroles pouvaient sonner séduisantes, quelqu'un d'assez perspicace aurait facilement remarqué qu'elle n'avait pas d'intentions cachées et voulait simplement discuter avec le colosse. Son timbre, qui faisait des hauts et des bas entre exaltation et fatigue s'était calmé et restait beaucoup plus monotone cette fois ci, mais son visage semblait toujours combattre le sommeil.


"- Je n'ai guère de soucis concernant la discipline, mais la gestion des archives est quelque chose de chronophage et qui nécessite une certaine rigueur, l'histoire de la Soul Society repose dessus après tout, et vous savez ce que l'on dit sur la guerre, l'histoire et la vérité... Alors j'apporte une certaine rigueur à mon travail."

"- C'est les vainqueurs qui écrivent l'histoire... C'est l'histoire qui décide de qui à raison, pourquoi gagner des batailles si personne ne se souvient de vous, qu'aucun héritage ne subsiste... Je veux dire... Oubliez ça, je suis épuisée... Et vous ne m'avez pas l'air d'être le genre de personne à m'attendre au tournant sur mes paroles... Je n'ai pas envie de déblatérer sur de la philosophie, c'est littéralement ce que je fais toute la semaine..."

En parlant, Rei agitait la tête de droite à gauche, de haut en bas, ses forces lui manquaient elle avait vraiment l'air au fond du gouffre, le dos n'était plus voûté sous son haori sous son haori, mais croulait même, à tituber difficilement, un pas après l'autre. Mais si sa manière de se déplacer ou son état physique ne vous interpellait pas, les bruits suspects qui provenaient de par-delà la herse de l'un des quartiers du Seireitei.

"- Nous ne sommes plus... euhm...un...hun... Très loin... ? Pourquoi ne pas boire une coupe de saké pour marquer le coup Shinjiro, je crois que j'ai besoin de me vider la tête."

Elle souriait bêtement, le teint pâle, les yeux minuscules, ridés par sa fatigue, fallait-il vraiment lui accorder ce plaisir ?

"- Allons donc... !" Répondit alors presque instantanément la capitaine à la suite de vos paroles, avec une vivacité défiant les réflexes des meilleurs combattants du Gotei 13. Ou bien peut-être qu'elle s'était préparée à répondre avec à l'affirmative peu importe votre réaction, comme un choix qui n'en était pas un, comme une invitation qui avait des allures d'ordre.

Like that:

"- Fukohana, j'aimerais quelques uns de nos meilleurs saké à partager ce soir et deux coupes ! S'il te plaît !"

Ordonna ensuite la noble à la damoiselle, de sa voix chancelante et androgyne et criarde. Elle souriait bêtement, épuisée et dénuée de ses formules de politesse et de ses milles et unes manières d'aborder quelqu'un.

"- Je sais pas vraiment si c'est envisageable, Shinjiro. Nous représentons la noblesse au sein du Gotei 13, on ne peut pas vraiment se permettre de relâcher la pression, mais je serais heureuse de partager un prochain verre en ta compagnie... Je suis... ehm.. Curieuse de savoir comment s'amuse les brutes de la onzième."

Dit-elle avec une pointe d'humeur, allongeant ses phrases sous l'effet de la fatigue, la tête entre deux barreaux.

"- Je ne sais pas, j'imagine que ça dépend ce que tu sous entend par s'amuser, les clans nobles ne sont que les rouages d'une machine bien huilée, comme les pauvres âmes du Rukongai finalement. J'imagine que chaque cérémonie, mariage, et fêtes ne sont que des ficelles tirées pour garantir un meilleur équilibre au sein de la Soul Society. Mes paroles n'ont rien d'une complainte finalement, je tente simplement de répondre à tes interrogations... Je ne suis pas certaine de m'être amu-.."

Rei fut interrompue par l'arrivée d'une domestique qui n'était pas la même que la précédente, elle vint servir Shinjiro et Rei comme si les deux personnes était des divinités, gestes auquel le géant à la toison blanche ne serait peut-être pas habitué.

"- Touka... Tu peux rentrer, j'aimerais vraiment rester seule avec Shinjiro ce soir, tu n'as pas besoin de le servir de nouveau, je suis certaine que ça doit le rendre mal à l'aise de toute façon, ces conventions nobiliaires."

Elle agitait sa main sans se retourner pour disposer de la domestique, épuisée et pourtant plus reposée que lorsqu'elle déambulait comme une âme en peine dans les rues du Seireitei. La jeune femme prit donc congé, quelque peu gênée, tout en ne manquant pas de s'incliner longuement auprès de la Tsunayashiro ainsi que de Shinjiro.


"- Je crois... Je crois que les moments où je m'amuse le plus c'est quand je peux me battre. Je veux dire, bien sûr, nous appartenons tous à la caste militaire au fond, il n'y a rien d'étonnant à ce que l'affrontement coule en chacun de nous, bien que les gens ont tendance à croire que c'est un passe-temps réservé à la Onzième. Aussi ironique que cela puisse paraître, je n'aime pas les rassemblements de nobles, les jeux de pouvoir, j'en garde un très mauvais souvenir pour être franche."

Si ses allures de belle femme aux formes rebondies et à l'apparence coquette pouvait clasher avec ses aveux, l'apparence de Rei peinait à dissimuler une frustration, un stress constant, un besoin de se défouler, de se vider la tête.


"- Mais pour un type du Rukongai et de la Onzième de surcroit, j'imagine que tu ne dois pas apprécier cette idée ? Que des nobles puissent voir le combat comme un amusement puéril tandis que vos hommes risquent leurs vie pour assurer notre sécurité et l'équilibre de nos mondes, je suppose ? Si je ne m'abuse, la Sixième est l'une des dernière division à être déployée en cas de conflit, il y a plusieurs façon de regarder ce prisme. Peut-être car c'est la moins efficace au combat, un véritable repaire de petites natures passionnées d'histoire et de hauts-faits, des littéraires, pas des guerriers. Ou peut-être qu'il ne s'agit là que d'une façon de préserver le sang des nobles sans pour autant éloigner ces derniers de l'instant présent, afin qu'ils puissent intervenir au sein de l'histoire, d'une façon ou d'une autre."

Rei rigolait à ses propres paroles, les paupières presque fermées sous l'effet de l'alcool et de la fatigue.