- C'est quoi, le Kyushu ? demanda Akio en faisant la moue.
Sans être véritablement « secret », le Kidōshū ne bénéficiait en effet pas de la même réputation que les Treize Divisions : il n'y avait donc rien d'étonnant à ce que des natifs du Rukongai n'en aient jamais entendu parler - encore moins aussi jeunes. Peut-être était-ce pour le mieux, en cela qu'il ne se demanderait dès lors pas pourquoi Daestra voulait les rejoindre si elle avait déjà des amis si bien placés. Toujours est-il qu'outre cette confusion, il ne s'en inquiéta pas plus que cela - d'autant que quoi que soit le « Kyushu », Jin lui-même confirmait y appartenir par sa gestuelle.
- Je crois, oui. répondit-il lorsque Daestra lui eut demandé s'ils possédaient tous du Reiatsu - condition sine qua non pour devenir plus que ce qu'ils étaient déjà, pour espérer un jour sortir de la misère qui les avait vu naître.
Mais on en a pas tous autant, si j'ai bien compris. Le maître a dit que c'est pas qu'on a pas le droit, c'est juste qu'on est pas encore prêts. Mais oui, moi j'aimerais bien savoir ce qu'ils font !Ce n'était peut-être pas si étonnant : ces dojos n'offraient qu'un enseignement rudimentaire, le but avoué de leur existence étant de dénicher des talents pour ensuite les diriger vers l'académie, où ils seraient formés de façon plus complète. Tenter de « tout » leur apprendre dès à présent risquerait de faire plus de mal que de bien à ces jeunes pousses...
Kokan n'avait pas particulièrement l'intention de faire bouger les choses en révélant tout cela.
Bien sûr, il avait ses propres opinions sur un certain nombre de sujets, mais n'ignorait pas non plus être encore trop jeune pour en comprendre toutes les subtilités. C'aurait été bien naïf de sa part de penser pouvoir changer les choses, même depuis sa nouvelle position, aussi larmoyant qu'il rende son plaidoyer envers les envoyés du Seireitei.
Non, il se contentait de leur donner les faits, tels qu'il en avait lui-même pris connaissance depuis sa soudaine nomination ; à eux d'en faire ce que bon leur semblerait.
Il devrait néanmoins admettre ne pas s'être attendu à ce que la Capitaine de la Sixième Division - que le premier contact ne lui avait pas présenté sous le meilleur jour - se montre aussi compatissante. S'il était tentant d'y voir une arrière-pensée, il préféra se laisser convaincre qu'elle n'était, finalement, peut-être pas aussi superficielle qu'elle en avait l'air.
- Je vous remercie, déclara-t-il donc simplement, sans trop savoir à quoi s'en tenir.
]J'avoue ne pouvoir vous éclairer sur les motivations de chacun. La plupart n'en font pas mystère, mais ce n'est pas comme si nous le leur demandions lors de leur admission... L'on nous a bien fait comprendre que toute recrue potentielle était bonne à prendre, et qu'à moins qu'elles présentent un problème évident, nous n'avions pas à les trier plus que la... Sélection naturelle s'en chargera d'elle-même.Il pinça les lèvres, utilisant des mots qui n'étaient probablement pas les siens.
S'il commençait lentement à se remettre sur pieds désormais, le Gotei était sorti exsangue des derniers conflits, et avait grand besoin de se remplumer. Dès lors, ls ne pouvaient pas se permettre de faire fuir d'éventuels nouveaux soldats en s'intéressant de trop près à leur passé ou à leurs motivations, si ce n'était pas absolument nécessaire.
Après tout, certains des Shinigamis les plus brillants qu'ait connu leur organisation ne s'y étaient pas joints dans les meilleures circonstances...
- Bien sûr, je peux vous assurer que, malgré mon manque d'expérience, je fais au mieux pour leur inculquer les valeurs fondamentales. Et qu'au moins, même s'ils ne vont pas au bout de leur formation, ils soient une force positive pour l'ordre global.Et le Reiō seul savait combien ils pourraient profiter d'avoir des alliés au sein de ce Rukongai trop souvent boudé, négligé par les autorités - laissé pour compte, on pouvait le dire. Des garants de l'ordre qui ne soient pas nécessairement des Shinigamis ne pourraient que leur faciliter la tâche, même si, bien sûr, il restait préférable qu'ils finissent par endosser pleinement ce rôle. Enfin, plutôt que de tourner autour du pot, la Tsunayashiro lui demanda directement ce qu'il pensait de cette sinistre affaire.
- Et bien... La mise en place de ces dojos demeure assez récente, mais... Oui, je pense que ceux d'entre nous à avoir montré des dispositions ont dû être entrainés ici-même. Malheureusement, comme vous devez le savoir, j'étais déjà Shinigami diplômé depuis quelques temps quand j'ai été rappelé pour prendre la direction de celui-ci. Je ne suis donc pas au courant de tous les événements récents, et ai bien peur de ne pas pouvoir vous en dire plus... Mais... Il tourna légèrement la tête vers la salle qu'ils avaient dépassé peu avant.
...Pour en avoir un peu parlé avec eux, je ne pense pas qu'un des élèves soit au courant de quelque chose. Du moins, aucun de ceux que nous accueillons encore...Ce n'était pas comme si son prédécesseur avait fait quoi que ce soit - à sa connaissance - pour s'attirer l'ire de quelqu'un, à fortiori de l'un de ses élèves. L'ambition aurait pu avoir un rôle à jouer, mais ce n'était pas comme si se débarrasser de lui garantissait automatiquement de prendre sa place ; au contraire, même, puisqu'ils étaient en principe encore au tout début de leur parcours, même pas encore assez avancés pour entrer à l'académie proprement dite. Ensuite, Rei demanda à ce que l'un des deux subalternes se charge de faire cours aux jeunes élèves, dans l'espoir que cela leur permette d'en apprendre plus.
- Euh, ma foi, je n'y vois pas d'inconvénient, dit-il, surpris, mais appréciant néanmoins de voir que Jin attendait d'avoir son aval alors qu'ils auraient pu lui imposer cette décision sans autre fioriture.
Ce que l'on vous laissa donc faire sans plus attendre, dès que vous vous sentirez prêts. Ainsi pourrez-vous confirmer qu'ils n'ont pas été « préparés » à bien se comporter en face de vous, plus pris de cours qu'autre chose, d'autant qu'ils étaient déjà en plein exercice.
Si l'un ou l'autre élève vous glissera bien un regard un tant soit peu méfiant ou inquiet - pensant sans doute avoir des problèmes pour quelque raison que ce soit, voir des Shinigamis venir jusqu'ici étant rare -, tous adopteront rapidement un silence concentré lorsque vous vous lancerez dans des explications et consignes de ce qui, pour vous, est aussi simple que de respirer, mais est pour eux encore tout nouveau.
Vous les impressionnez, voire leur faites un peu peur, mais aucun ne vous laisse ressentir d'hostilité réelle à votre égard pour le moment, ce que vous pouvez sans doute interpréter à partir de leurs reiatsu bourgeonnants qu'ils n'ont, en toute logique, pas encore appris à étouffer.
De ce que vous pourrez en déduire, aucun n'est une « récente » addition - en tout cas, pas récente au point de n'avoir pas déjà intégré la discipline nécessaire pour profiter de ces enseignements. Ils sont jeunes, très jeunes parfois, et tous ne font pas montre de la même compétence, mais ils ont à tout le moins l'air motivés, et on ne leur en demande pas davantage.
Akio se montre d'autant plus assidu que Daestra contribue à ce cours exceptionnel.
Çà et là, Kokan - qui fait le tour de la pièce alors que vous présidez la séance - se permet d'y aller de son petit commentaire, non pas pour vous interrompre, mais pour mieux répondre aux besoins de chaque élève, connaissant visiblement bien leurs forces et faiblesses à chacun.
Quoi que vous puissiez penser de lui, il semble rapidement évident qu'il prend son travail à cœur et fait de son mieux malgré les circonstances pour que le dojo apporte les bienfaits qu'il est censé prodiguer à tous ceux qui franchissent son seuil.
Lorsque vous en aurez terminé, il reviendra vers vous de lui-même alors que chacun de ses protégés reprend son souffle :
- Avez-vous appris quelque chose ?Au vu de la durée déjà considérable de la mission (en partie par ma faute, je m'en excuse encore), je ne vais pas vous faire tourner en rond : vous pouvez prendre ce qui est dit ici comme argent comptant, à savoir que Kokan est à priori parfaitement clean.
Daestra, Akio t'indiquera discrètement l'un des élèves concernés par les « sessions bonus » qu'il a pu évoquer, et tu pourras remarquer qu'ils ont un Reiatsu un peu plus conséquent (sans être excessif non plus), assez sans doute pour causer de l'inconfort autour d'eux s'il n'est pas contrôlé.
Je pars du principe que vous leur montrez des choses simples, de l'ordre des premières leçons reçues à l'académie, mais évidemment, vous pouvez très bien choisir de faire autre chose, je suis resté vague exprès.
Libre à vous de voir s'il vous reste des choses à dire/faire, si ce n'est pas le cas nous pouvons nous diriger vers une conclusion !