Arcus secoue la tête d’un air dépité. Elle le laisse déblatérer ses bêtises enrobées de velours. S’il pense qu’elle est sotte, il se fourvoie. La messagère ne se laisse pas avoir par les mots. Il n’y a que les mortels pour laisser si facilement leur susceptibilité opacifier leur jugement. Le Dieu sème ses mots au vent et la déesse aurait presque envie de rire. Elle est tout à fait disposée à lui montrer que c’est lui qui récoltera la tempête. D’ailleurs, elle se fera un plaisir d’en être à l’origine. En général, elle se montrait toujours neutre, ne faisant que transmettre la parole des autres. Mais cette fois ci, Minerve a été très claire, Arcus doit faire passer un message plus indélébile.
Le premier à frapper n’est pas elle pourtant, c’est lui-même. Sourire en coin sur les lèvres, elle laisse la balle de lumière l’atteindre. Sachant qu’elle est bien plus résistante qu’elle n’y paraît et qu’elle ne craint pas d’être blessée, cela peut même jouer en sa faveur. Peut-on vraiment dire qu’elle est étonnée ? Certes, elle en a haussé les sourcils, mais finalement, elle ne pouvait pas attendre mieux d’un imposteur.
« Qui est le vrai Satan ? Celle qui tend l’autre joue, ou celui qui frappe le premier ? »
Elle peut bien jouer un peu le jeu. En sortir son épingle. Si on la prend pour un ange, elle verra ses pouvoir renforcés n’est ce pas ? A la guerre, tous les moyens sont bons.
« Qu’en pensez-vous mortels ? Mais rassurez-vous, je vous délivrerais du mal. Ce démon se joue de vous, qu’il reçoive la punition sacrée. »
Iris fait apparaître un ange guerrier auréolé de lumière blanche, armé d’un glaive à la poignée d’or. De son index, elle désigne le Dieu qui se décrète unique. L’ange se rue sur la cible. Tombant en piquet après avoir donné un vif coup d’aile, il fonce à vive allure puis abat son glaive d’un coup de taille. Son assaut ne se limite pas à une seule attaque. Objectif, distraire l’homme tandis qu’Iris la messagère rejoint la partie, armée de sa lance.
« Rends-toi imposteur. Soumets-toi, avant qu’il ne soit trop tard. Demande pardon à notre créateur et tu ne seras pas envoyé en enfer. »
Alors ? Joue le mieux la comédie ?