Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

Jeu 15 Sep 2022 - 8:02 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

« On devrait arrêter », qu'elle me dit, et pourtant elle me donne rendez-vous au soir.
« Je vais avoir des problèmes si ma famille sait », qu'elle me répète, mais elle rougit quand je la complimente.
« Et toi aussi tu auras des problèmes », qu'elle m'avertit, mais ça n'empêche pas nos langues de danser.

Ça fait quelques mois que je la connais. Atsuko est jeune selon les standards des nobles du Seireitei. Une âme encore immature, adulte, mais jeune adulte, bien à sa place sur les bancs de l'académie. C'est là que je l'ai connue. D'abord de loin, comme une petite noble parmi tant d'autres. Tu sais, l'élève assidue, qui tâche d'être au-dessus de la moyenne en tout ou presque, distante, « parce qu'elle vaut mieux que ça », ce genre de choses. Le truc, c'est qu'Atsuko dévie un peu de ce stéréotype, tu vois ? Disons... Tseh.

Disons que Yuta, le beau gosse du Rukongai a encore frappé.

Ils peuvent pas tous être des connards suffisants, non ? Il faut bien qu'il y'en ait quelques uns qui soient décents, dans la noblesse de la Soul Society. Pire encore, il faut bien qu'il y en ait quelques uns qui se moquent plus ou moins secrètement du système de caste et des supposés « classes »... Tu vois où je veux en venir ? Où je veux en venir, c'est qu'Atsuko est une petite rebelle en manque d'aventure, étouffée par son cadre de vie. Et parait-il que j'ai « Aventure » d'écrit en rouge fluo sur le front, quand je m'y mets. Puis voilà : elle est quand même mignonne, j'dois dire. Jolie noble, un peu rebelle sur les bords, un caractère bien trempé... Tout pour plaire.

Tu te rappelles du plan « trouver une petite noble et se caser avec pour profiter de la belle vie » ? J'sais pas pour toi, mais moi j'appelle ça une opportunité.

Meilleur des cas, une vraie opportunité, pire des cas... Heh. Ça aura au moins été une opportunité de s'amuser.

Quelques semaines seulement maintenant qu'on s'est rapprochés. Elle, toujours à l'académie, moi tout frais promu à la Onzième. Qu'on se comprenne : j'irais pas dire qu'il y a quoique ce soit d'officiel hein, encore moins vu sa famille... Mais on se voit, loin des regards. On se voit même si elle a peur, si elle doute. Dans son esprit, impensable que sa famille sache. Tomoe, ce n'est pas un nom anodin. Famille noble, et à la tête de cette dite famille, un capitaine de division. Et de ce que j'ai cru comprendre, le mood est pas exactement à la main tendue vers les habitants du Rukongai, chez les Tomoe. Je joue avec le feu, on me dira... Peut-être. Un peu. Juste un peu.

Enfin ! J'pars loin, revenons à nos moutons : rendez-vous au soir, je disais. Un coin boisé plus isolé, dans le Seireitei, non loin du Domaine Tomoe. L'idée de base c'était que je m'infiltrer pour la rejoindre, mais elle était curieusement VRAIMENT pas chaud à l'idée... Va savoir pourquoi.

C'était plus facile de se retrouver à l'époque de l'académie. Maintenant qu'on ne partage plus les mêmes cours... Eh bien, maintenant je me retrouve là, adossé à un tronc d'arbre, à attendre comme un piquet. Il fait noir, il fait froid, la lune est haute dans le ciel, le vent souffle doucement pour accompagner la nuit.

Plus qu'à attendre. Ce n'est pas la première fois qu'on procède comme ça. Parfois elle a un peu de retard, parce qu'elle doit manœuvrer pour ne pas trop attirer de soupçons. Idéalement, elle essaie de sortir sans que personne la voit.

Si elle joue les ninja et se fait pincer, on la regardera étrangement au pire des cas. Si je joue les ninjas et me fait pincer...

Ouais, bon. Peut-être que je vois pourquoi elle voulait pas que je m'infiltre.

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t865-kyoya-kurosawa-king-of

Ven 16 Sep 2022 - 20:07 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

>> Ainsi donc voilà celui ignorant où est sa place.

D’un pas tranquille, elle approchait vers l’individu adossé à un arbre. Tomoe Nozomi, Capitaine de la Neuvième Division. Quoique non. Cette appellation, bien qu’exacte, n’était pas la plus appropriée en cet instant. Sa tenue le témoignait. Le haori et le Shihakushō, signes de son grade, étaient restés en sa demeure. Cette nuit, elle était vêtue d’un kimono violet, finement ouvragé, fabriqué sur mesure par les plus grands de la famille Nagatsuki.
Nul doute que celle qui s’approchait du jeune homme le faisait en tant que Cheffe de la famille Tomoe, membre de la haute noblesse du Seireitei, n’ayant dans ce milieu de supérieurs que les Grandes Familles. La seule trace de son statut au sein du Gotei 13 était le Zanpakutō à sa ceinture, que même dans une telle situation elle ne pouvait décemment pas laisser de côté.
Et, si sa tenue montrait que l’usage de la force n’était pas son intention, son regard pouvait presque laisser penser le contraire. Un regard qui ferait trembler les plus communs des Shinigami. Mais la seule raison de la présence du rustre démontrait qu’il était au-dessus de cela.

Quelques instants plus tôt, demeure des Tomoe.
Capitaine de Division était une charge. Diriger une famille noble en était une autre. Nozomi n’avait que peu de temps pour se poser. Elle avait acquis ces titres il y avait maintenant cinq ans, dans le sang et les larmes. Autant dire que, pour un Shinigami, c’était hier. Et devoir faire face à ces deux nouvelles responsabilités en même temps n’était guère aisé, si bien qu’elle savourait chaque moment de repos qui lui était accordé avec grand plaisir.
Si bien que la déranger à cet instant n’était nullement une bonne idée. Le simple fait que ses serviteurs se permettaient donc de le faire, malgré des ordres contraires, suffisait à lui faire comprendre que quelque chose arrivait.

Devant sa porte, une mère furieuse et une fille visiblement embarrassée, n’osant soutenir le regard de quiconque. Et encore moins les yeux d’améthyste de celle à la tête des siens. L’explication lui fut immédiatement donnée. La gamine cherchait à sortir discrètement de la demeure afin de rejoindre un Shinigami rencontré à l’Académie.
Si les amours de jeunesse pouvaient être vus tendrement par de nombreuses personnes, il n’en était pas ainsi dans les hautes sphères de la société. L’identité de l’audacieux n’avait pas été donnée aux parents, la concernée étant dans une phase suffisamment rebelle pour tenir tête à ses proches même dans une telle situation. Nozomi, pour sa part, n’eut à prononcer qu’un simple mot.
Qui ?
L’identité fut donnée et les cris de sa mère furent immédiatement stoppés par une autre parole de l’héritière de Narukami.
Où ?
Laissant derrière elle les hurlements, elle se dirigea vers le lieu indiqué.

Malgré la honte que la situation pouvait apporter à notre famille, cette dernière nous provoquait une certaine satisfaction. Sans aucun doute, l’ancienne Nozomi aurait cherché un arrangement. Elle serait probablement venue accompagnée de cette Atsuko, cherchant un terrain d’entente. Peut-être même aurait-elle approuvé la vermine. Issu du Rukongai, membre de la Onzième. Il était difficile de faire plus éloigner des valeurs que nous avions transmises à notre protégée que cela.
Être témoins de sa détermination présente ne pouvait donc qu’être pour notre plus grand plaisir. Ainsi, elle témoignait qu’elle n’oubliait en rien l’accord passé. Il ne restait plus qu’à voir comment exactement elle traiterait la chose.

Arrivée proche de ce Yuta, elle s’arrêta, le fixant de son regard hautain. Rien de bien différent de ce à quoi elle s’attendait. Rien ne pouvait témoigner d’une once de dignité vis-à-vis des standards auxquels sa famille s’attachait. Et donc rien qui pouvait faire en sorte qu’elle ne lui donne ne serait-ce qu’une chance.
La discussion serait donc brève. Sur le même ton impérieux, sa voix s’élevait de nouveau.

>> Atsuko ne viendra pas. Ni ne te verra de nouveau. Tu peux donc l’oublier, retourner à ta division et ne plus jamais approcher de cet endroit.

https://www.before-tomorrow-comes.fr/t252-tomoe-nozomi

Dim 18 Sep 2022 - 0:28 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

Huh. J'imagine que l'opération ninja a échouée.

C'était couru d'avance que ça finirait par arriver un jour. Dans un milieu aussi fermé, aussi strict que celui-là... Astuko n'aurait pas pu contourner les règles indéfiniment. Tôt ou tard, elle serait découverte. La question suivante après ça, c'est comment est-ce que la situation évoluerait suite à cette découverte. Et la réponse est sous mes yeux, à s'approcher pas à pas.

Adossé à l'arbre, tête reposée contre son bois et menton relevé, je l'avise du regard, sans changer de position, sans sortir les mains de mes poches ni faire mine de voûter le dos pour m'incliner ou quoique ce soit du genre. Je l'aurais peut-être fait si elle portait le Haori, mais non. Non, ce qu'elle porte ce soir, c'est ce kimono violet, cet air de mépris et ce regard froid.

Moi ? Moi je lui souris.

- « Ma place » ? Oh, mais je connais très bien ma place. Ma place pendant les deux derniers mois, c'était avec Atsuko, sous votre nez, sans que personne parmi vous ne se doute de rien. Habituellement, je jouerais pas au con comme ça. Pas à ce point. Pas de cette façon. Mais elle ? Je sais pas. Elle... J'ai envie de m'amuser avec elle. Alors je vais faire ce que je sais faire de mieux : faire le malin. Laisse-moi deviner : elle va être « ramenée dans le droit chemin », punie, forcée à agir et paraître « comme il faut » pour « laver son affront »... Conneries du genre. J'ai bon?

Que ça doit être triste. Forcé à être ce que les autres veulent que tu sois, même si ça veut dire devenir quelqu'un d'autre. Même si ça veut dire sacrifier ce que Tu veux être. C'est ça, être noble ? Pfew. Si j'y arrive un jour, note à moi-même d'envoyer chier ces traditions et règles d'étiquette à la con.

- Je n'ai pas de division où retourner, ce soir. Je désigne ma tenue d'un geste de la main. Une veste aux manches amples, ouverte, le tissu rouge sombre, un haut blanc en-dessous, un pantalon de lin noir, et des getas aux pieds. Par contre, un peu comme elle... Ma tenue est civile, mais mon Zanpakutō traîne à mon flanc.

- Et du coup... Dans le scénario théorique où je l'oublis pas, je la revois, et où je me fous de vos petites traditions élitistes à la con. Ça se passe comment?

Je demande comme ça, hein. Par curiosité.

Dim 18 Sep 2022 - 21:21 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

L’attitude la plus logique dans une telle situation serait de s’écraser. Reconnaître ses torts, glisser une excuse et disparaître à jamais. Rien de bien difficile. N’importe quel Shinigami sain d’esprit aurait adopté cette réponse.
Les membres de la Onzième Division n’étaient pas réputés pour être sains d’esprit. Même à l’époque, Nozomi avait toujours eu du mal avec. Des rustres manquant d’éducation pour la plupart. Des bêtes assoiffées de combats, pour la plupart issus du Rukongai. A eux seuls ils symbolisaient en quelque sorte ce que les Tomoe ne pouvaient supporter. A eux ils pouvaient justifier les enseignements de Narukami. Ils étaient utiles bien entendu, ce pour quoi leur présence était tolérée. Mais bien trop souvent elle entendait parler d’eux.
D’abord dans le cadre de son rôle de Capitaine.
Et maintenant dans celui de ses attributions de Cheffe de sa famille.

L’arrogance dont il faisait preuve était sans limite. Nul respect du rang. Ni social ni militaire. Il ne pouvait décemment pas ignorer quelle était sa place. Même si elle n’en portait pas les attributs en cet instant, cela n’en changeait pas la réalité.
L’attitude qu’il avait n’était que défi. Il se croyait certainement malin, à tenter de tenir tête à une supérieure. Il pensait certainement s’en sortir sans encombre. Bien sûr, même si son arme était à sa ceinture, elle ne prévoyait pas de s’en servir. De base elle aurait pensé cela inutile en vérité.
Mais ce regard, ces paroles… De toute évidence, cela ne serait pas si simple.

>> Tu te trompes déjà sur un point. Il ne m’a suffi que de deux questions pour venir ici et savoir qui j’y trouverai. Nulle menace, nulle punition. Contrairement à toi, Atsuko a eu la meilleure des éducations. Elle est jeune et, comme tous, a ses moments d’égarement. Mais les liens familiaux sont plus forts que tout.
Enfin, quelqu’un sans véritable famille comme toi ne peut le comprendre…

Elle ignorait le détail de sa vie bien entendu. Cela ne l’intéressait en rien. Elle connaissait simplement le Rukongai et était bien au courant de son fonctionnement, que ses familles n’en étaient pas des vraies, simplement unies dans une volonté de reproduire un minimum de société.
Des parias dont la vie à la Soul Society n’avait que pour seul but de permettre l’équilibre. Leur ouvrir les portes du Seireitei, et du Gotei, était leur accorder trop d’importance. Et, quand la vermine se prenait pour plus ce qu’elle était, cela donnait lieu au spécimen qu’elle avait devant les yeux.

>> Ta division ou un autre taudis, peu m’importe. L’important étant de partir, les chiens errants n’ayant guère leur place ici.
Car retiens bien une chose. Ce que tu souhaites n’a absolument aucune importance. Ne pas la revoir n’est pas une possibilité, mais un fait. Et tu n’as aucun pouvoir à ce sujet.

Une nouvelle chance était tendue. Aurait-il seulement le peu d’intelligence nécessaire pour comprendre qu’il fallait la saisir ?

Lun 19 Sep 2022 - 0:06 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

Je cligne des yeux, puis je tape le bas du poing contre ma paume ouverte.

Aaaah, menace tacite plutôt que concrète, pardon, ça fait toute la différence. Regard qui fixe. J'imagine que votre conversation s'est faite dans un cadre sain, léger, tout ça tout ça ; avec zéro sous-texte qui dit « si tu continues sur cette voie tu vas avoir des ennuis ».

Prends moi pour un con en plus.
Astuko ne m'a pas tout dit, ça je n'en doute pas. Mais elle m'a assez dit pour que je sache qu'elle avait peur. Qu'il y avait le poids de responsabilités qu'elle voulait pas endosser, qu'il y avait ces fameux « liens familiaux ».

Étrange. D'un point de vue extérieur, elle avait l'air de vivre ça comme des chaînes plutôt que des liens. Un rictus. Tu sais. Sans le côté flexible, souple. Plus froid, plus inévitable. Imposé. Ce genre de choses.

Alors ça c'est chez vous, « La famille » ?
Ouais, nah, je passe, merci bien, sans famille et fier de l'être, si on part comme ça. Pourtant tu vois, j'ai quelque chose, dans mon esprit. Un murmure, des bribes, des visions d'une autre vie. J'ai cette petite voix qui me dit que ça peut être autre chose, une famille. Mais cette petite voix, je n'aime pas l'entendre. Parce que généralement, elle ne vient pas seule. Il y a les flash. Et j'ai pas envie de voir les flash.

Tseh. « Un fait », qu'elle dit. C'est toujours amusant, cette certitude qu'ils ont tous dans la voix. Ils étaient pareil à l'académie, les petits nobles arrogants que j'ai laissé dans la poussière. Alors éclaire-moi, toi qui sait et qui a le pouvoir, puisque t'es bien née. J'suis curieux, mais j'suis pas bien malin, du coup faut m'expliquer... Un coup de talon dans l'arbre à mon dos, pour m'en décoller, et avancer vers elle. Avancer, jusqu'à arriver à deux pas d'elle.C'est quoi un noble, exactement, hm ?

C'est ça qui est bien avec les gens comme toi. Ils sous-estiment jusqu'au bout. Il vont penser que tu n'es rien ou que t'es tout, parce que t'es né de tel ou tel côté de la barrière de Seki. Jusqu'au bout, ouais.

Jusqu'à ce qu'on écrase leur Ego mal placé.

Lun 19 Sep 2022 - 17:47 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

Si les nobles pouvaient être accusés d’avoir une vision bien définie, et selon certains, fausse, de ceux du Rukongai, l’inverse était vrai de toute évidence. A l’entendre, ils étaient de dangereux tortionnaires arrachant toute chose par la force.
Atsuko avait-elle répondu aux questions de bon cœur ? Il était évident que non.
Aurait-elle pu se taire ? Bien sûr.
Cela aurait-il entraîné une instance de la part de sa mère ou de Nozomi ? Très probablement.
Cela s’était-il déroulé ainsi ? Absolument pas.
Aux yeux de la matriarche, il était probable que la principale concernée soit en plein doute. L’humeur rebelle était tentante, mais éphémère et les liens du sang ne pouvaient être ignorés. Et finiraient très probablement par l’emporter, comme ce fut le cas pour elle.

L’insolent, lui, ne voyait les choses qu’à sa façon. Elle ne serait même pas surprise que toute cette histoire n’ait commencé que car il avait profité de la jeunesse de noble, et qu’en vérité il n’avait que faire d’elle et ne voyait que son plaisir personnel.
Mais tenter de discuter serait certainement vain. Probablement buté dans un mépris d’une caste sociale, il la jalousait certainement, qu’il se l’avouât ou non. Etait-ce pour cela qu’il avait jeté son dévolu sur Atsuko ?
Elle n’aurait probablement jamais les réponses. Du moins pas volontairement. Et le contraindre, outre que ce n’était nullement justifié pour une telle histoire, ne serait que lui donner raison. Ce qui, peut-être en partie par fierté, était en cet instant l’une des dernières que souhaitait Nozomi.

>> Je pourrai continuer à parler pendant des heures, tu n’entendrais que ce que tu veux… Nos mondes sont bien trop incompatibles et les mêler n’apporte jamais rien de bon. Pour aucun des deux.

Même si l’un avait bien plus à perdre que l’autre. Ce qui n’était pas difficile quand l’un des deux ne possédait pour ainsi dire rien. Pas même l’éducation la plus primaire. C’était là l’une des principales différences à ses yeux. L’incapacité des bas-nés de se tenir en société. Habitués à la rue, à l’absence de règle et à l’égoïsme, ils ne pouvaient comprendre ce qu’ils ne connaissaient pas.
Et le spécimen face à elle ne faisait que le prouver.

>> Il n’existe pas « un » noble. Ce serait comme dire que tu ressembles à tous les autres de ton milieu.
Mais nous partageons en effet des points communs, comme une éducation qui manque bien trop souvent chez les tiens. Un sens du devoir également, bien que cela puisse varier selon chacun. Et, généralement, conscience que nous ne sommes qu’un rouage au milieu de quelque chose de bien plus grand que nous.

Car les nobles agissaient généralement en fonction d’une cause autre. La Noblesse, le Seireitei. Bien sûr, l’égoïsme et la volonté de pouvoir étaient présents chez certains. Comme elle le disait, il n’existait pas un seul type de noble.
Mais, ce qui était pour elle l’exception n’était en rien la règle.

Dim 25 Sep 2022 - 15:22 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

Vrai. Dans mon monde, on gagne respect, pouvoir et responsabilités à la hauteur de nos efforts. Dans le tiens, on obtiens ça parce qu'on est bien né. Difficilement compatible vu comme ça, ouais. Et c'est pas un problème, vraiment, sauf pour ceux d'entre vous avec cette attitude de connards suffisants juste parce que vos ancêtres vous ont achetés un statut que vous avez rien fait pour mériter.

On leur donne le monde sur un plateau d'argent, et ils trouvent matière à être orgueilleux.
Ils ont tout sans rien avoir à prouver, et ils se paient le luxe d'un Ego.

Tseh. Est-ce que c'est moi qui entends ce que je veux, ou toi qui crois ce qui t'arrange ? ça sonne si vertueux dans sa bouche, un noble. Sens du devoir, engrenage dans la machine... Tsh. Education, ouais, je veux bien vous donner ça. Le reste ? Le reste, c'est comme t'as dit : il n'exist pas « un » noble. Et pas mal parmi vous profitent de la machine plus qu'ils n'y participent. ça doit être difficile cheffe de famille, hm ? À la fois prisonnière et géolière de ta propre prison dorée.

Je l'avise un instant, puis... Puis je me retourne.

J'irais pas chasser votre petite rebelle. Atsuko est assez grande pour savoir ce qu'elle veut. Ou plutôt, savoir ce qu'elle doit faire. Et quelque chose me dit que la nuance est important, tu vois. Tu veux que je te dise un secret, avant de partir? Je lance une oeillade par dessus mon épaul, et je lui souris, un quelque chose qui brille dans mon regard. J'suis meilleur que vous tous réunis. Yuta, sans nom de famille, 67e District, Est du Rukongai. Pas d'éducation, pas de ticket à la lotterie des naissances, rien. Mon sourire s'étire encore un peu plus. Et j'irais quand même plus loin que n'importe qui dans ta lignée.

Provocation gratuite ? Peut-être.
Est-ce que j'y crois vraiment ? Peut-être.

Dans tous les cas... Faut bien que je m conform à mon rôle de jeune abruti impudent des basses couches de la population, non ? Heh. Ça me ferait presque marrer, mais je garde le rire dans mon esprit, et j'entame de me tirer d'ici.

Y a plein d'autres Atsuko qui attendent là-dehors. Avec un peu de chance, la prochaine aurait pas une famille avec un balais dans le cul derrière son nom de famille.

Dim 25 Sep 2022 - 17:26 - Le Sang Bleu coule comme les autres [PV Nozomi]

>> Soit.

Un mot. Un simple mot alors qu’il commençait déjà à partir. Elle avait bien entendu sa tirade. Du début à la fin. Leur vision était bien différente, il n’y avait pas le moindre doute. Et tout dans ce qu’il voyait n’était pas foncièrement faux, elle le savait très bien. Elle ne l’avouerait juste pas. Pas là, pas maintenant, pas face à quelqu’un comme lui.
Mais ses mots raisonnaient comme véritable défi qu’il lançait au monde. Une façon de dire « Je ne suis rien et je deviendrai quelqu’un ». Il cherchait à mériter sa place par ses seuls actes. Louable en soi, mais cela déformait sa vision.

>> J’attends donc ce jour. Celui où tu iras plus loin certes, mais surtout celui où déjà tu te placeras à mon niveau. A ce moment je reconnaîtrai volontiers ton nom et je serai heureuse d’avoir une nouvelle conversation.
En attendant, chaque jour sera une preuve que tu n’es pas encore au niveau et restes un simple vaurien du Rukongai en quête de grandeur comme tant d’autres avant toi.

Nombreux avaient eu un tel rêve, bien peu étaient parvenus à le réaliser.
Bien sûr, il serait faux de dire que nul être venu du Rukongai n’était parvenu à marquer l’histoire. Rien que Zaraki Kenpachi avait atteint un niveau qu’elle-même douter effleurer tellement sa puissance avait été reconnue de tous. Peut-être ce Yuta devrait-il s’intéresser un peu plus au passé pour comprendre à quel point sa tirade ne signifiait que peu de choses au final.
Ceci dit, ce qu’elle venait de dire était vrai. Si elle n’allait certainement plus penser à ce vantard suite à cette rencontre, elle le reconnaîtrait à sa juste valeur le jour où il aura prouvé qu’il était autre chose qu’une grande gueule en quête de gloire jalousant ceux se trouvant au-dessus de lui. C’est-à-dire beaucoup de monde au sein du Seireitei.
A son tour elle commença à partir, faisant quelques pas avant de s’arrêter, et de nouveau se retourner vers lui, prenant une dernière fois la parole en s’assurant qu’il l’entende.

>> Ah oui, nul Tomoe n’a été Capitaine avant moi. Evite d’être idiot au point de croire que seuls ceux nés en bas obtiennent ce qu’ils veulent en faisant des efforts. Et même au sein des familles habituées au plus haut, il faut se battre pour prouver que l’on est à la hauteur.

Puis de nouveau elle reprit le chemin de sa demeure. Il fallait qu’elle rassure la mère. Qu’elle ait une conversation avec Atsuko. Et surtout, qu’elle prenne enfin un peu de temps pour se reposer.
En tous cas, elle doutait d’entendre un jour parler d’un Capitaine répondant au nom de Yuta, sans nom de famille.