Ce n’était certainement pas le premier mariage auquel elle assistait, et ce ne serait certainement pas le dernier. Pourtant, ce dernier était perçu de façon différente. Par elle en tous cas. Le contexte dans laquelle elle se trouvait être jouait notamment. Mais, plus encore, pesait les noms impliqués. Une famille ayant connu un décès récent et l’autre dont le nom s’était retrouvé mêlée à toute cette affaire.
Si elle prenait en compte la longue discussion, n’ayant officiellement pas eu lieu, avec l’ancien Commandant en Chef du Kidōshū, l’actuel chef du clan Kamiyama aurait forcément droit à une attention régulièrement de la cheffe du clan Tomoe. Elle allait juste s’assurer de ne pas paraître trop suspecte, ce qui ne ferait que renforcer les charges à son encontre. Encore plus lorsque deux de ses supérieurs étaient présents également.

Sa présence n’était pas due à son statut de Capitaine, le haori témoin de ce rang ayant donc laissé place à un élégant kimono pourpre. Si quelques autres représentants de sa propre famille étaient présents, ce fut bien seule qu’elle observa les différents visages présents. La plupart étaient bien sûr connus, de près ou de loin, à l’exception de deux notables. Si l’un était de toute évidence présent pour la protection de Kamiyama Seijuro, l’autre semblait être un invité. Le fait que nul ne puisse l’identifier et que, malgré tout, il puisse discuter aussi facilement avec les hôtes de cette cérémonie avait de quoi surprendre.
De façon générale, elle pouvait sentir que l’ambiance se dégageant était celle qu’il était possible d’attendre d’une telle situation. Celle d’un rassemblement des plus festifs, dont la présence de gardes assurant la protection se justifiait par l’importance des noms s’étant réunis.

Alors, elle fit ce qui était attendu de sa part. Elle joua le grand jeu de la noblesse, saluant à son tour les différents présents.
De part son grade il était impensable de ne pas saluer les deux membres du Conseil Militaire présents, même si elle ne chercha pas particulièrement à entamer une quelconque discussion.
Du côté de la famille des mariés, elle se contenta également des brève salutations. Elle serait surprise que, l’une comme l’autre, n’aient pas un à priori à son sujet compte tenu des rumeurs persistantes.
Par contre, comme tout noble digne de ce nom, elle se devait de ne pas négliger une chose. Apporter ses félicitations aux heureux mariés. Sans surprise, n’étant pas la seule à souhaiter cela, ils étaient très demandés et ainsi elle ne manquait pas de surveiller le moment où elle pourrait se présenter face à eux, non sans accueillir favorablement ceux s’approchant d’elle.
Si cela n’était guère sa nature à la base, elle savait parfaitement le comportement à adopter.

Avec le nom vient les responsabilités et si tu n’étais pas particulièrement fan d’événements sociaux de ce genre, au final, tu y faisais acte de présence avec un fin sourire étiré sur tes lèvres. Voilà longtemps que tu as appris à jouer le jeu de politesse, celui des apparats aussi, fière, certes, du nom qui pèse sur tes épaules, mais éprouvant parfois quelques difficultés avec ce dernier. Enfin, ce n’est pas le sujet du jour, l’événement se veut heureux, célébrant ainsi l’union de deux personnes bien distinctes, dont les noms ne te sont pas inconnus sans pour autant être très familiers, des gens de la haute que tu as déjà dû croiser sans qu’il n’y ait plus qu’échanges de banalités.

Pour l’occasion, tu as troqué tes kimonos confortables pour quelque chose d’un peu plus distingué, de qualité supérieure et s’accordant davantage à une réception comme celle-ci, le tissu sombre avec une ceinture un peu plus claire, offrant ainsi un certain contraste. Des bijoux au cou, ainsi qu’aux poignets, quelques uns aussi accrochés à ta longue chevelure que tu n’as pas attaché cette fois-ci, laissant donc les lourdes mèches tombées sur tes épaules, encadrant ton fin visage à l’expression agréable, forçant ainsi autre chose que celle plus sérieuse que tu peux arborer au quotidien.

Rapidement, tu reprends tes aises. Un sourire par-là, quelques mots par-ici, tu ne cherches pas particulièrement à attirer l’attention et c’est justement ce pour quoi tu parles avec légèreté avec les invités. Quelques mots échangés quant à l’alliance qui a lieu aujourd’hui, celle dont plusieurs parlent depuis quelque temps déjà. Alliance sur laquelle tu n'émets aucun réel avis, te contentant d’hocher doucement de la tête.

Déformation professionnelle que tu dirais.
Tu préfères laisser les autres parler.

Ça te permet d’être plus attentive à ce qui t’entoure.

Ton regard glisse sur les invités, passe sur toute la pièce avant de se diriger vers les mariés, te prenant la note mentale qu’il te faudrait leur glisser quelques mots et les féliciter, un peu plus tard. Lorsqu’il n’y aurait pas autant de personne autour d’eux et que tu y verrais l’occasion de t’approcher d’eux. Pour le moment ? Pour le moment, tu te contentes de profiter de la réception, laissant entendre un rire discret, main levée devant tes lèvres, suite au commentaire de ton interlocuteur du moment, tandis que ton regard se reporte vers l’entrée de la réception. Tu sais les nobles parfois excentriques, cependant…

Tu te demandes pourquoi est-ce qu’ils ont ressenti le besoin d’avoir l’homme à la tête de l’Onmitsukidō, poste occupé jusqu’à peu par ton capitaine, pour s’assurer de leur sécurité ?

Le Kibuki.

Une pièce de théâtre épique et en même temps très codifiée. Rien n'était laissé au hasard et chaque acteur connaissait sa place, il était interdit de sortir de ce formalisme sans nuire à la pièce elle même.

Hinotori Mamoru, chef de la Famille des Hinotori, connaissait ce code à la lettre. Même s'il en détestait les usages, trop contraignants à son gout, la situation exigeait cette fois de ne pas prendre un quelconque chemin de traverse. Au moment où son nom fut nommé, il entrait à son tour dans la salle des fêtes de la famille Shimura. Il était accompagné de son frère Minoru et d'un cousin. Ces derniers restèrent en retrait. Les mariés n'étaient pas encore arrivés, il saluait donc les personnes déjà arrivées avant lui.

D'un hochement de tête, suivi de quelques remarques agréables, il les saluait avec un sourire entre le sévère et la joie. Un noble ne devait jamais rire à gorge déployée après tout, ou, tout du moins, trop exprimé ses émotions. Quand le Vice Capitaine arriva devant sa suzeraine, Kuchiki Rukia, il la salua avec un peu plus de respect que les autres. Il la voyait pour la première fois, une certaine émotion contenue pouvait se ressentir. Elle était la personne qui pouvait lui demander quoi que ce soit, sans qu'il puisse en rejeter la demande. Suite à cela, il fit de même pour le Commandant général du Gotei XIII mais le léger affect, émis précédemment, ne fut pas le même.

Il prit donc sa place et attendit les autres invités de la maison Shimura. Des nobles connus, d'autres non. Enfin, l'introduction de cette pièce de théâtre se terminait par l'entrée des acteurs principaux. Les têtes se baissèrent alors qu'ils entraient et allaient s'asseoir à leur place. Comme une nuée d'abeilles, chaque invité s'asseyait à sa tablée et pouvait profiter de ses voisins afin de deviser tranquillement de la pluie et du beau temps.

Ecoutant les uns et les autres, Le Vice Capitaine fut surpris par le chef de l'Onmitsukidō. Non pas par sa présence, elle était normale vu la qualité des invités présents. C'était plutôt son nom qui l'avait interpellé. Jusqu'aux dernières nouvelles, c'était Sora qui avait cette charge, était ce dues à ces rumeurs qui circulaient depuis un moment ? Possible. Depuis sa pénible discussion avec le Capitaine de la Neuvième Division, il se promettait une plus grande prudence. Il observa juste l'homme sans plus, il ne l'avait jamais vu.

Y-avait il une menace pour ce mariage ?

La question resta un instant dans le coin de sa tête, avant qu'il ne passe à autre chose. Puis, alors que la fil d'attente des félicitations d'usage aux mariés perdit un peu de sa superbe, Mamoru se leva à son tour pour présenter ses hommages. Une fois fait, il invita son frère à approcher afin d'offrir son présent au couple. Derrière un voile de soie rouge et or, un katana apparut avec un fourreau aux armoiries de la famille Shimura. Une fois présenté, il fut remis aux serviteurs de leurs hôtes.

Mamoru se retira alors après cette formalité d'usage. Il soufflait un peu, il n'avait pas fait de connerie cette fois. Enfin normal, il avait pas posé de questions. Les festivités continuant, il allait et venait entre les groupes de convives pour discuter des affaires quotidiennes, écoutant les sujets en cours dans la société noble.

Joliment apprêtée d’une robe blanche imprimée de gingko bleu comme ses yeux. Un motif de saison symbolisant la robustesse, la croissance et la longévité, surmonté d’un kimono du même bleu, mettant sa silhouette fine en valeur. Sur les conseils de Nozomi, la Shugoshin s’est maquillée, juste un peu, de quoi se rendre plus mignonne encore. C’est une soirée importante pour de multiples raisons et la première est celle vers laquelle elle se dirige en premier lieu avant d’entrer dans la salle du banquet. Son protégé, Ogasawara Kōga, qui a accepté de l’accompagner. La jeune femme est particulièrement fière de pouvoir se pavaner à ses côtés. Tout serait parfait si elle ne s’était pas donné une mission officieuse.

« Je vous remercie d’avoir accepté de m’accompagner Kōga. J’en suis très heureuse. Vous êtes très élégant, comme toujours. »

Elle lui offre un sourire sincère. Il lui semble qu’ils n’ont jamais été aussi proches que ce jour. Serait-ce de bon augure ? Le début de plus encore peut-être si cette soirée ne fait pas tout foirer. C’est un pari risqué que de vouloir attraper deux papillons Monarques la même soirée. Elle risque de rentrer les mains vides et les poches bourrées de honte. Alea jacta es. C’est donc ensemble qu’ils se présentent devant les membres des familles des nouveaux époux. Akemi salue et félicite les Shimura avec juste ce qu’il faut de respect et de politesse. Face au frère Kamiyama en revanche, elle s’attarde quelque peu. Elle lui offre un sourire timide, les joues rosissantes. Elle espère qu’il la trouvera charmante, qu’il se perdra dans le bleu de ses yeux qui expriment toute sa douceur et son admiration.

« Je suis Shugoshin Akemi et voici mon suzerain, Ogasawara Kōga. Veuillez recevoir toutes nos félicitations et transmettre nos meilleurs vœux de bonheur à votre sœur, Kamiyama-sama. »

Elle n’a pas le temps d’en dire davantage car de nombreux autres invités attendent leur tour. Mais au moins, elle aura établi un premier contact. Quant à la suite, elle se laisse guider par son cavalier. Peut-être voudra t-il aller saluer les membres de sa famille – ou pas. Poliment, elle saluera tous ceux qui croiseront son regard ou son chemin. Elle adressera un sourire particulier à la cheffe de famille des Tomoe et régulièrement, lancera des regards du côté du frère de la mariée.

- Qu’était-ce que ceci ?

Sur le moment, il n’avait réussi à pondre un mot, et ce n’était que lorsqu’ils s’étaient éloignés du frère de la mariée qu’il avait enfin retrouvé la parole. Car Akemi avait bien réussi, miraculeusement, à lui faire fermer son clapet l’espace de quelques instants. Il n’avait même pas offert ses propres félicitations, sinon par un hochement de tête maladroit avant qu’ils ne se fassent éclipser par d’autres entrées.

Le second miracle avait été de le faire venir. Elle n’avait pas eu besoin de forcer, que l’Ogasawara avait accepté dès que la demande avait été esquissée. S’il n’aimait plus du tout se noyer dans les réceptions de la noblesse, il y avait vu une occasion de passer cette soirée avec elle, de partager ce temps ensemble, se détendre un peu des soucis récents et tout simplement de souffler en bonne compagnie. Peut-être s’était-il imaginé des choses ? Car tandis qu’elle se trouvait à son bras, ne venait-elle pas de chercher à papillonner ? Le Kamiyama représentait-il un meilleur parti à ses yeux ?

Pourtant Kōga s’était apprêté. Une tenue aux couleurs ôcres et dorées, ses couleurs habituelles bien que de tissus plus riches ici. Et autour de son cou, son collier Mala fait de cent-huit perles de pierres fines qu’elle lui connaissait, mais qui assurément mettait en valeur son statut. Tout ça pour rien ? Interrogateur, son humeur se ternit quelque peu. Ou bien se faisait-il des idées, en nourrissant là une jalousie mal placée ? Il soupire, et cherche du regard. Trouve sa tante, dont il soutient le regard un instant. Il n’a pas l’intention de lui parler, ou de faire d’esclandre. Mais quitte à être là tous deux, il souhaitait en tout cas lui afficher qu’il ne la craignait pas.

Akemi de son côté salue, évolue, et surtout cherche régulièrement des yeux ce qui semble être l’objet de sa convoitise. Kōga n’est pas connu pour son calme à toute épreuve...

- Vous devriez tout de go lui demander son bras. Je pense que les lieux sont assez bien gardés – un peu trop bien, même – pour que je puisse vous relever de votre rôle de gardienne.

Cela doit se sentir qu’il ne prend pas la chose particulièrement bien, même s’il tente de garder bonne figure. Un peu dégoûté par la tournure des événements, de toute évidence.

L’attente appelle l’écoute. Cela lui convient. La salutation des mariés n’est pas tant une absolue volonté de sa part qu’une obligation liée à son rang. Ce pourquoi elle ne se presse pas, laissant son attention vagabonder, noter quelques détails.
Akemi notamment. En écho à leur rencontre, cette dernière s’approcha du frère de la marié. Si Shina faisait bien partie des Tomoe présents à cet événement, peut-être cela était-il au final inutile ? Elle ne doutait pas que sa cousine irait converser avec le concerné, mais il fallait dire que la Shugoshin avait en effet prit les devants.
En parlant du frère Kamiyama, elle nota l’échange avec le représentant de l’Onmitsukidō. Bien entendu, elle ne pouvait en percevoir la teneur. Et il était totalement possiblement que cela soit anodin. Il était le chef du clan de la marié et son interlocuteur le chef de la sécurité, les raisons pour eux de s’entretenir pouvaient être tout à fait justifiées. Mais le changement à la tête de ce corps armé étaient de nature même à susciter la suspicion. D’autant plus quand ledit chef de clan était le suspect numéro un dans toutes cette histoire.

Quand vint enfin son tour, elle se contenta des formules les plus classiques adressées aux mariés. Rien ne pouvait jeter le déshonneur sur son nom bien entendu, mais elle était bien loin de faire face à de vieilles connaissances et n’avait donc pas plus à échanger.
Alors qu’elle s’éloignait, un discours attira son attention. Du moins principalement à partir d’un certains point. Le contenu de ces derniers n’étaient pas forcément des plus intéressants en temps normal. Lorsque le seul parfait inconnu le prononçait, cela éveillait déjà un peu plus l’intérêt. Et, lorsqu’il se présenta, l’inconnu n’en fut plus totalement un.
Elle aurait pu oublier cette affaire de dojo au fond du Rukongai. Ce n’était qu’une histoire sans grande importance à priori. Mais sa Vice-Capitaine avait replacé cette dernière dans son esprit, ce qui lui avait valu de se replonger sur un rapport d’un membre de sa division, Furihata Tetsu, ayant participé aux prémices de cette affaire.
Et le nom de Natsukawa Seinosuke était bien présent dans ce dernier. Il était donc logique de s’interroger sur quelle pouvait être la raison ayant mené un habitant d’un district éloigné du Rukongai à entrer en contact avec une famille de noble ascendance. Un lien se présenta alors de lui-même. Kobayashi Yugo, le récent conseiller de Seijuro, était lui-même issu du Rukongai.

Nombreuses questions subsistaient dans son esprit et une seule façon d’obtenir des réponses.
Alors qu’elle se dirigeait vers le vieil homme, elle passa devant Akemi et son seigneur. Elle avait eu l’occasion de rencontrer une fois ce dernier, dans un moment fort peu agréable il fallait bien le dire, et elle se contenta donc de les saluer de façon formelle, même si son expression et sa façon de parler démontrait qu’elle connaissait au moins un minimum la jeune femme.
Elle ne s’attarda cependant pas, arrivant alors devant la personne à laquelle elle souhaitait s’adresser. S’assurant de ne pas couper une conversation, elle s’exprima alors.

>> Il ne doit pas être évident de prononcer un discours devant une telle assemblée en étant inconnu de l’assemblée. Surtout que ce dernier semble avoir eu son petit effet. Mais où sont mes manières ? Je suis Tomoe Nozomi, Cheffe du clan Tomoe.

Nulle forme particulière dans le salut, l’homme face à elle n’étant pas membre de la noblesse. Si parler à la personne au centre de certaines tensions dans l’assemblée pouvait attirer l’attention, elle s’en moquait. La quête de la vérité était plus intéressante à ses yeux et elle ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il y était lié.

Nozomi va donc engager la conversation avec Seinosuke.
Je me suis également permis de dire que j'avais pu présenter mes félicitations aux mariés, n'ayant rien de particulier à jouer sur le sujet de mon côté. S'il y a besoin, je modifierai !

Sans doute que, dans des circonstances différentes, tu aurais pu être le bras droit de celui à la tête de l’Onmitsukidō, si ce dernier n’avait pas été remplacé il y a peu pour des raisons qui t’échappent encore un peu. Toute la situation t’échappe un peu, suffisamment pour créer un léger malaise, pour t’amener à douter alors que ton regard se pose sur l’Hasegawa. Est-ce que ce serait vraiment judicieux que d’aller féliciter les deux mariés ? Tu es, certes, Shihoin avant d’être vice-capitaine de la seconde division, cependant, tu peux aussi voir les traits encore marqués par le deuil de Shimura Hideko.

Tu te contentes donc simplement, pour le moment, de participer à ces discussions futiles avec un sourire dessiné sur tes lèvres, prenant part à cette soirée en étant l’une parmi tant d’autres, ces festivités appelant à cette bonne humeur que tu affiches à ton tour. Tu complimentes la mariée à l’un, partages que tu es heureuse pour les mariés à un autre tout en portant un verre à tes lèvres jusqu’à ce que, finalement, ton attention se porte sur les discours.

Sur un discours en particulier.
Celui d’un homme jusqu’alors inconnu.

Tu écoutes, car c’est ce que tu fais de mieux à ce genre d’événements, alors que le nom ne te dit pas grand chose. Tu peux toutefois sentir un peu de malaise tout autour de toi, chez les autres, chez la mère du marié et tu ne peux que te demander qui est cet homme et les raisons d’une telle réaction de sa part.

Finalement, c’est du côté de la famille de la mariée que tu te tournes, sourire aux lèvres, te déplaçant jusqu’à rejoindre le frère, chef de la famille, qui précédemment te semblait en discussion avec celui se chargeant de la sécurité pour l’événement. - Il s’agit d’un banquet assez impressionnant, Kamiyama. Un sourire poli, t’inclinant légèrement alors que tu arrives à sa hauteur. - Avez-vous participé à l’organisation de ce dernier ? Tu sais que, d’ordinaire, les familles des mariés sont ceux à s’impliquer dans de tels événements et il s’agit-là seulement de politesse pour ouvrir la discussion, tes prunelles verdoyantes relevées vers lui tandis que tu adresses aussi un signe de tête poli à l’homme qui l’accompagne, sûrement chargé de sa sécurité personnelle. Un détail que tu n’as pas manqué mais qui t’étonne tout de même un peu, compte tenu de la sécurité que tu as pu entrevoir de l’événement en lui-même.

- Votre soeur semble rayonnante, aux côtés de son nouvel époux.

Des banalités, finalement. Peut-être l’ouverture d’une discussion ? Pour le moment, tu te tiens toujours près de lui, ton regard glissant un vague instant sur la pièce avant de revenir vers le chef de famille. - Oh, j’en oubliais presque. Simple maladresse. - Shihoin Mei. Passant ton verre dans ta main gauche pour lui tendre la droite, lui laissant connaître le nom de son interlocutrice.

Mei va parler avec Kamiyama Seijuro ! Elle ne parle rien de très particulier, elle complimente la fête et se présente pour le moment.

Les deux frères se dirigèrent vers une petite table où des sushis trônaient sur de petits plateaux en osier. Mamoru était satisfait, la mariée avait été satisfaite de leur présent, au point de le prendre pour elle. Un léger sourire de satisfaction ne le quittait pas. Son frère, Minoru, se montrait plus attentif à son environnement. Pendant ce temps là, Mamoru prit quelques sushis et se fit plaisir, il fallait remercier après tous les hôtes de cette maison.

Se rendant compte de l'état d'esprit de son frère, le Vice Capitaine se mit lui aussi à analyser la situation. Il avait la sensation que les acteurs de la pièce de théâtre étaient en place, il ne manquait plus que son introduction. Il en était toujours ainsi dans un bon Kibuki. Et, soudain, un homme porta un toast aux mariés ! Tout le monde se tourna vers sa direction mais, par instinct, Mamoru regardait plutôt les invités qui écoutaient cet inconnu.

A qui s'adresse vraiment l'inconnu ?
Un invité s'est-il éclipsé de la scène ?
Quelqu'un a fait quelque chose alors que tout le monde écoutait l'inconnu ?

Après tout, cet inconnu avait parlé un moment avec le frère de la mariée, Kamiyama Seijuro.

" Beau discours n'est ce pas ?
- Oui, le spectacle va commencer.
- Hmmm... Faisons un point. Premièrement, Kuchiki Sama semble stressée et même notre Commandant en chef a du mal à l'apaiser, elle craint quelque chose manifestement. Deux, Kamiyama Seijuro semble discuter avec énormément d'invités, normal tu me diras, mais on peut noter qu'il a discuté successivement avec cet homme, Natsukawa Seinosuke, et maintenant avec le bras droit du nouveau chef des forces spéciales.
- Oui, je m'en suis aperçu aussi. Quand ce Natsukawa a parlé, j'ai regardé de suite l'environnement afin de voir des réactions ou la réalisation de petites choses en douce... Tu connais cette famille ?
- Non, Il n'est pas noble - il en a pas fait état en tout cas - mais il connait intimement les Kamiyama, il se présente comme un ancien serviteur. Pourquoi un homme de cette condition a eu le droit de parler ici ? J'ai pas encore de réponses. "

Mamoru observait l'assistance alors que son frère terminait sa phrase. Il soupira. La mention des rumeurs, sur les conditions de la mort du Patriarche Shimura, était dans toutes les têtes mais personne n'en parlait. Pourquoi le Commandant en chef était venu à un mariage de ce rang ? Il n'y avait pas après tout les grandes familles de la Soul Society.

Prenant un petit verre sur un plateau, le Vice Capitaine hésitait. Il eut l'idée d'aller voir le chef des Kamiyama mais se rendit compte qu'il était bien entouré, entre le gars des Forces Spéciales et la Vice Capitaine de la Seconde Division. Etonnantes retrouvailles ... Cela fit tiquer le chef des Hinotori, mais bon, il n'allait pas venir et poser des questions comme un sourd cette fois. Son frère le tuerait sur place. Il faillit rire à cette simple pensée mais se calma pour garder de la contenance.

Quand à l'inconnu, il vit Tomoe Taichō qui était déjà en conversation avec lui. Oui. Bon. Plus tard... Il serait patient et attendrait une opportunité.

Son frère le quitta afin d'aller écouter différentes conversations, on savait jamais quelles informations pouvaient être glanées. Quand à lui, il devait se bouger mais vers où ? Pour les personnes qu'il avait visé, il prendrait son tour le moment venu. Pour l'instant, il était temps de rendre hommage à une illustre famille. Ses pas le menèrent vers la cheffe de famille des Ogasawara.

" Ogasawara Junko Sama, Ogasawara Kenta Sama, en temps que chef de la Famille Hinotori, Hinotori Mamoru, je souhaite vous présenter mes hommages. Cette petite fête de mariage vous plait elle ? "

Cela fut suivi d'une révérence. Il n'était certainement qu'un illustre inconnu pour des gens de leur qualité mais faire le premier pas était une manière de bien faire les choses.

1 - Mamoru va surveiller l'environnement de la fête pendant le toast de Seinosuke.
2 - Son frère, Minoru, va écouter les conversations en passant entre les petits groupes.
3 - Il vient discuter avec les chefs des Ogasawara.

Son petit manège n’était pas passé inaperçu, mais celui qui s’en était rendu compte n’était pas celui auquel elle s’attendait.

« Rien dont vous devez vous soucier. »

Avait-elle alors répondu. Mais de toute évidence, son attitude ne plaisait pas à son cavalier. Un instant elle resta interdite, se demandant la raison de son agacement. Etait-ce à cause de son ego surdimensionné qu’il ne supportait pas de ne pas être l’unique centre de son attention, ou bien y avait-il une autre forme de jalousie là-dedans ? Quoiqu’il en soit, elle se sentit mal. Le contrarier n’était pas dans ses plans et dans un premier temps, elle se doit de replacer les choses.

« Ce n’est pas ce que vous croyez. Ce n’est pas… J’aurai dû vous en parler, mais je n’ai pas eu le temps, cela s’est décidé à la dernière minute et puis je ne voulais pas vous impliquer dans cette affaire. C’est... »

Veillant à ce qu’aucune oreille indiscrète ne soit à portée de voix, elle presse son bras, se penche vers lui et ajoute dans un murmure :

« Dangereux. »

Son regard est des plus sérieux. Elle se doute que ce ne sera pas suffisant pour lui, qu’il voudra en savoir davantage et qu’il faut quelques précisions, mais elle n’en a pas le temps. Une jeune femme les approche et par réflexe, Akemi baisse légèrement la tête. Les mots de Fumiko lui font l’effet d’un coup de massue. L’Immaculée s’accroche à son Maître, le teint livide, comme si elle s’apprêtait à défaillir. Pas assez bien. Jamais assez bien. Une litanie qu’elle entendait depuis sa naissance et qui lui faisait toujours autant d’effet. Pourtant ce n’est pas le moment de laisser à ses yeux humides la possibilité de perdre le contrôle. Sa tête dodeline, cherchant une sortie vers un balcon, une fenêtre ouverte qui lui apporterait de l’air. Heureusement, elle se souvient qu’elle porte un éventail accroché à son poignet, élément classique de la parure d’une noble. Alors elle le sort et s’évente vivement. Alors qu’elle reprend consistance, elle daigne enfin regarder Kōga.

« Elle a raison. Je ne suis pas assez bien. »

Pour lui, pour la mission qu’elle s’est donnée, pour tout. Et il doit trouver tellement détestable qu’elle se lamente ainsi. Sur un champ de bataille où tout n’est qu’une question d’attaquer ou de défendre, elle est une force indéniable. Mais dans le monde des relations sociales, elle est un boulet. Mignonne, mais sans plus. Prendre confiance en soi, s’affirmer avait dit Nozomi. Plus facile à dire qu’à faire. Elle semble tout de même se ressaisir, entraînant son cavalier à part, un peu à l’écart de la foule, là où l’on ne pourrait surprendre leur discussion. Au cas, où elle tente tout de même de ne pas être trop explicite.

« Vous vous souvenez de l’affaire qui me concerne ? J’ai des raisons de penser qu’il y est pour quelque chose. Si je parvenais à… devenir suffisamment proche, j’espérais qu’il se confie à moi. Mais votre cousine a raison. Toute tentative est vouée à l’échec, je n’ai pas ce qu’elle a. »

La Shugoshin soupire. Elle est bien née, mais pas assez pour remplir ces objectifs. En temps normal elle n’en aurait cure, mais là il s’agit de la sécurité du Seireitei, alors c’est différent. Quant à l’Ogasawara, cela fait longtemps qu’elle s’est résignée à ne plus rien espérer de sa part. Alors que cette soirée en sa compagnie puisse être gâchée à cause du travail et de la sécurité, ça l’agace.

« Ecoutez moi bien. Il n’y a que vous, et vous seul qui comptiez à mes yeux. Est ce bien clair ? N’en doutez plus jamais ! Tout ce que je fais, ou suis amenée à faire, je le fais pour votre sécurité. »

Voilà qui était dit avec assurance. Il y a une volonté farouche dans son regard. Elle a largement dépassé les limites de l’acceptable à travers ce qui ressemble autant à des réprimandes qu’à une déclaration. Mais c’est plus qu’une nécessité qu’il se remémore ce qu’elle lui a dit au premier jour. Tous ces efforts et ce temps qu’il leur a fallu pour construire la confiance qui les lie ne méritent pas d’être perdus en une soirée.

Un discours est prononcé. Cet homme ne devrait pas être là. Nozomi a dû se faire la même réflexion, puisqu’elle se dirige vers lui. Très bien. Akemi n’aura pas ça de plus à mettre sur sa liste de tâches. Le Kamiyama quant à lui est harponné par une femme. Évidemment, avec ce mariage, outre le fait qu’il est le frère de l’épouse, il commence à devenir un parti intéressant. Peut importe pour l’heure. Akemi n’a d’yeux plus que pour son cavalier et ses réactions vis à vis de tout ce qu’elle a pu lui dire.

Akemi avait-elle ressenti cette tension qui menaçait d’exploser alors que Fumiko était venue leur parler ? Ou plutôt devrait-on parler de franc camouflet. Son regard s’illumine, et il ne s’agissait pas là que d’une expression, comme de très fins arcs électriques venaient les parcourir. Tant qu’il ne s’agissait que de ses yeux mordorés et non du sceau qui trônait au centre de son front, les choses n’étaient pas encore irrécupérables. Kōga avait en effet quelques difficultés à préserver son calme en toutes circonstances, et la Shugoshin n’ignorait pas que cela lui avait valu quelques menus problèmes, et même parfois d’affrontements. Son souffle s’accéléra, tout comme ses pulsations cardiaques, et ses lèvres qui se pincent pour retenir le torrent de haine qui pourrait en sortir s’il commençait à formuler le moindre mot.

Cela avait coupé soudainement les explications que sa protectrice avait commencé à lui donner. Une affaire dangereuse, semblait-il, alors qu’il n’était préparé qu’à être le cavalier d’une charmante compagnie. Alors, lorsque cette dernière se dénigre, toujours aucun mot ne franchit la muraille de ses lèvres, même s’il aurait volontiers protesté. Remarqua-t-elle alors son niveau de tension, pour qu’elle l’emmène à l’écart. Ou bien n’était-ce là que volonté de s’adresser à lui en aparté ? Cette deuxième possibilité se révéla sans détour, même si ça n’excluait pas tout à fait la première. Alors il écouta. L’intensité qu’elle y mettait ne laissait pas place à la riposte de toute manière. Une véritable écoute, qui lui fit froncer les sourcils. Une autre forme de colère. Bien plus réfléchie, même si elle ne manquerait pas non plus d’impulsivité.

- Je ne puis malheureusement pour l’heure rien de plus pour l’affaire vous concernant – mais j’aimerais être tenu plus au courant à l’avenir. Comment suis-je supposé vous aider si je suis tenu à l’écart lorsque les choses deviennent sérieuses ? Et ne me sortez pas votre couplet de protectrice, vous connaissez la force qui m’anime.
Quant au reste...

Il lui attrape alors le poignet. L’emmène. Il use plus de conviction que de force physique en cela, filant droit vers sa destination, clairement établie. Il n’a que faire du discours qui est prononcé. Sans doute une panoplie de lieux communs insipides comme il en pleuvait de coutume en pareille circonstance. À qui souhaitait-il s’adresser ainsi ?

- Ma très chère pimbêche de cousine, pourquoi vous eclipser si vite ? Il n’y a que les craintifs et les couards pour s’échapper si rapidement après une tirade, allons, en tant qu’héritière – à l’heure actuelle – vous devriez pouvoir encaisser un peu de votre propre venin !

Kōga lache le poignet d’Akemi, et lui pose la main vers le centre du dos, très respectueusement, de manière à l’inclure à la discussion.

- Je souhaitais donc vous remercier de vous être faite porte-parole de votre vipère de mère. Elle n’a en tout cas pas à s’inquiéter du ridicule que je pourrais porter sur notre famille, puisque sa propre fille s’en charge d’ores et déjà très bien. Quelle honte en effet de considérer qu’une de nos familles vassales soit indigne, alors que… de quelle extraction est votre propre père, déjà ? Le mien était l’aîné du clan Ogasawara. Ne l’oubliez jamais !

En les quittant plus tôt, Fumiko devait sans doute avoir réintégré son « cocon » initial. Non loin de ses parents – qui parlaient avec… le Vice-Capitaine de la Troisième division, était-ce bien cela ? – et en compagnie de l’héritier Tsunayashiro. C’est à lui qu’il s’adressa alors, plus calmement – même s’il n’avait à aucun moment élevé la voix, disons juste que désormais son ton était moins cinglant.

- Jeune maître, je n’ai que compassion pour vous. La tutelle qui pèse sur vous doit d’ores et déjà être dure à vivre, et l’on vous impose de plus pareille compagnie. Je sais que votre situation est difficile. Et j’ai énormément de sympathie pour vous ; héritier le plus légitime d’un clan duquel vous ne vous seriez jamais imaginé à la tête. Pour votre propre bien et l’avenir de votre clan, je vous souhaite de trouver la force et les appuis nécessaires et suffisants pour vous défaire de ce carcan. Et vous imposer enfin comme seul maître de votre maison, drapé de votre légitime autorité et de votre honneur entier. Lorsque vous chercherez des alliés dans cette quête, n’omettez pas que je serai volontiers l’un des plus acharnés, à défaut d’être des plus influents. Et alors, une fois libre – comme je le suis désormais – vous pourrez opter pour la compagnie qui vous chante. En place du venin de la vipère, je préfère de loin opter pour un rayon de soleil à mon bras.

Un coup d’oeil dirigé vers Fumiko, pour appuyer le tacle. Puis un autre, plus appuyé, pour Akemi, ainsi qu’un hochement de tête. L’on ne pourrait pas dire de Kōga qu’il laisserait quiconque manquer de respect à sa cavalière !

>> Oh, je ne doute pas que vous connaissiez déjà nombre d’astuces. Ou en tous cas la plus important d’entre elle, sinon comment expliquer la raison de votre présence ici ?

Oui, comment expliquer la présence d’une personne originaire du Rukongai au milieu d’une telle réception ? Sauf à être de la sécurité, il s’agissait d’un fait des plus notables. Et des plus dérangeants de toutes évidences, à la vue des différentes réactions. Quand bien même son nom était connu dans les bas-fonds, il n’était rien comparé à eux.
Une pensée que nombre de convives devait partager. En vrai, c’était également le cas de Nozomi elle-même. Sans l’information sur qui il pouvait être, jamais elle ne l’aurait approché. Pourtant, il pouvait s’agir là d’une occasion de réunir quelques informations.
A condition de jouer le jeu.

>> La première chose est de se faire des relations, et sur ce point je dirai qu’il me serait possible de prendre des leçons de votre part. Mon nom est la seule raison de ma présence en ce lieu. Contrairement à vous.

Cette dernière phrase n’était en rien dédaigneuse, en rien une façon de rappeler que telle n’était pas sa place. Au contraire, un simple constat sur le fait que sa participation à cette fête n’était due qu’à ses seuls actes.
Quels étaient-ils ? Elle l’ignorait. Pour le moment en tous cas. Mais elle ne serait pas surprise que cela puisse lui permettre d’en apprendre plus sur le véritable objet de sa curiosité.

>> Et malgré cela, vous n’avez pas hésité à prendre la parole devant tous. Je pourrais dire que cela demande une autre qualité essentielle. Le courage de ce mouvoir dans un tel milieu.

La Noblesse n’était pas de tout repos, chacun cherchant à faire mettre en avant ses intérêts. Les plus hauts se reposaient sur leurs acquis, d’autres se battaient pour gravir les échelons. Comme Kamiyama Seijuro de ce que tout semblait indiquer.
Nul doute que, s’il avait décidé de se la jouer à la régulière, son clan aurait pu également s’élever. Peut-être pas aussi rapidement qu’il le souhaitait d’ailleurs.

>> Même si je suppose qu’être une relation de la famille de la mariée doit y être pour beaucoup. Je n’ai guère la chance de les connaître, ces derniers ayant été quelque peu discrets jusque là.

Jusqu’à ce qu’ils commencent à se faire étrangement remarquer, ce que bien trop peu notaient visiblement.
Son regard se porta naturellement sur les sujets de la conversation. La mariée était étrangement laissée seule jusqu’à l’intervention du Capitaine-Commandant. Son frère lui était en pleine discussion, et pas avec Akemi. Balayant la salle du regard, elle put voir cette dernière aux bras de son seigneur, du côté de la famille de ce dernier.
Ce plan semblait donc être à oublier visiblement, il ne restait donc plus qu’à espérer que Shina n’agisse à son tour dans ce cas. Au pire, elle lui glisserait un mot, sitôt qu’elle en aurait terminé avec sa discussion actuelle. Cela ne devrait pas trop tarder, mais il lui restait à aborder le sujet vers lequel tout cet échange menait naturellement.

>> Je vais d’ailleurs être honnête et je me demande comment cette rencontre a pu se faire. Pour qu’il vous invite, malgré ce que pourraient en penser les plus coincés de leurs convives, ils doivent vous tenir en haute estime. Surtout que j’ai pu constater à quel point c’est le cas de votre côté.

Nozomi continue la discussion Seinosuke, non sans profiter du fait qu'ils soient le sujet de celle-ci pour observer les deux Kamiyama, et plus particulièrement Seijuro, régulièrement.

Un rire, léger, courtois, alors qu’il joue sur les mots, touche d’humour que tu soulignes avec ce sourire qui s’étire sur tes lèvres. À sa suggestion, un hochement de la tête pour approuver. - Comme vous le préférez, Seijuro. Tu ne t’imposes pas, suit le rythme qu’il donne, finalement. Tu l’écoutes avec attention, prunelles verdoyantes levées vers lui, abandonnant quelques instants ton observation de la pièce pour te concentrer sur lui. Ses paroles, ses mimiques, la façon dont il s’exprime. Curieuse de l’individu, ainsi que de son rapport avec l’homme que tu ne connais que de nom, Hasegawa Kenzo, dont les fonctions t’échappent alors que, pourtant, tu en as des similaires.

Enfin, les choses semblent changer, depuis quelques temps.
Ce qui n’est pas pour te rassurer.

- Elle est vraiment ravissante. Tu diriges finalement ton regard vers elle, l’observant quelques instants. - J’imagine que c’est de famille ? Une tentative sur un ton léger, compliment qui se veut parfaitement innocent alors que souligné d’un sourire discret. Quant à l’absence de celui à la tête de ta famille… Un soupir, alors qu’il ne s’agit pas d’un sujet que tu voulais vraiment aborder, ce dernier étant peut-être un peu sensible. - Je trouve moi aussi dommage qu’il n’y ait aucun autre Shihoin que moi, ici. Une phrase qui veut tout et rien dire à la fois. - Enfin, je ne regrette pas d’être venue. Une belle fête, de beaux mariés, ainsi que des rencontres qui peuvent peut-être s’avérer intéressantes. Des questions, aussi, en tête, que tu ne te vois pas trop aborder, pas pour le moment, mais que tu te notes à l’esprit, tout comme concernant ces quelques brèves interactions qui ont suscité interrogation chez toi.

Ton regard suit le sien, constatant ainsi l’absence de l’Hasegawa, que tu n’es pas la seule à remarquer. - Je promets qu’il est entre de très bonnes mains. Pour rassurer l’homme chargé de la sécurité du Kamiyama. - Je m’assurerai qu’il ne vous arrive rien le temps de son absence. Reportant ton attention sur lui. - Bien que la déformation voudrait que j’aille voir quel est le potentiel problème pour lui offrir moi-même mon aide… Il est difficile de sortir du cadre de ses fonctions, même si je ne suis ici que simple invitée. Une façon naturelle d’aborder le sujet de son absence, en te remémorant des quelques mots qu’ils ont pu échanger à peine quelques instants plus tôt. - Avez-vous une idée de ce qui pourrait être suffisamment urgent pour qu’il en abandonne son poste ?

Sans doute doit-il avoir quelques théories sur le sujet, non ?

Intermède.

Le théâtre continuait dans toute sa splendeur, de faux semblants, avec son lot de faux sourires et de fausses connivences. Le chef des Hinotori observait la danse comme un simple spectateur, sans aucune emprise sur ce qui se dessinait sous ses yeux.

La matriarche des Ogasawara était une actrice de premier ordre, celle de la femme froide qui attendait son entrée en scène. Son mari restait en retrait manifestement. Celle-ci observait une autre scène, celle entre Kōga San et deux jeunes femmes. Le Vice Capitaine se tourna mécaniquement vers tout cela. Le Shinigami de la Huitième Division semblait en colère face à l'une d'entre elle, tandis qu'il mettait en avant l'autre de façon fraternelle. Le poids d'une famille telle que celle des Ogasawara était une pointe permanente dans le pied. Il n'avait eu qu'une occasion de parler avec cet homme, il espérait que cela ne dégénère pas pour lui.

Se tournant vers la Matriarche.

" Oh... Il faut parfois penser l'impossible. Un manant qui intervient lors de ces festivités est déjà une douce folie, un doux imprévu... Je me demande quelle sera la suite. " Il exprimait avec lenteur ses propos, se calquant sur le ton cérémonieux de son interlocutrice. Alors qu'il terminait sa phrase, il vit son frère qui lui faisait signe entre deux petits groupes d'invités. " Vous avez raison, Ogasawara Sama, ma suzeraine semble soucieuse. Mon jeune frère s'en inquiète aussi à ce que je vois. Avec tout mon respect, je vais prendre congé, afin de m'entretenir avec elle sur la raison de ses tourments. "

Après une révérence gracieuse, il fit trois pas en arrière tête baissée et quittait cette partie de la scène. Les Ogasawara vivaient dans une prison dorée où il n'était pas bon de vivre, si on n'était pas soi-même un membre de cette famille. Soucieux du visage de sa suzeraine, il se faufila lentement et discrètement en sa direction.

Son regard allait et venait entre les groupes. Tomoe Sama était encore en discussion avec le manant. Etait-ce une surprise ? Pas Vraiment à vrai dire, la Capitaine de la Division avait pour rôle de lever le voile de tout mystère, afin de se prémunir d'un crime. La simple présence de cet ancien "serviteur" incitait à poser des questions. Haussant les épaules, il continua son chemin de traverse et arriva auprès de sa suzeraine et du commandant en chef du Gotei XIII.

" Kuchiki Sama... Je reviens vers vous car... " Mamoru hésita un instant, une certaine peur se lisait sur son visage. " Je ne veux aucunement vous manquer de respect, excusez moi si mon comportement se montrerait désagréable, mais... Bien des invités ont remarqué votre tourment. Moi même je l'avais constaté mais je ne voulais pas vous importuner dans un premier temps... Ma question sera donc simple : Puis je vous aider afin de vous libérer l'esprit d'une quelconque façon ? "

Sa gêne était palpable. Si se quereller avec un noble seigneur pouvait l'embêter un temps, il n'en était pas de même avec sa suzeraine. Sa façon dérisoire de montrer son empathie le mettait encore plus mal à l'aise. Son inquiétude était visible et il se demandait bien qu'est ce qui pouvait créer une telle attitude de la part de la jeune femme.

" Je ne serais pas à une connerie près après tout... "

Ce fut sa seule pensée en baissant la tête devant Kuchiki Rukia.

On a frôlé la catastrophe, heureusement elle a réussi à canaliser sur elle son attention. Temporairement du moins. Car il l’entraîne et si elle pense dans un premier temps qu’il cherche à la mener jusqu’au Kamiyama, elle se rend compte que c’est une toute autre direction qu’ils prennent. Il prend alors sa défense, celle de son nom, de sa famille, de son clan. Cela aurait pu être pire connaissant son impulsivité. Heureusement il a eu le temps de réfléchir et de faire usage de la langue plutôt que de ses poings. Il a beau être acerbe, son sens de la justice est tout à son honneur. Même si on doit lui reconnaître un petit côté hautain, lui au moins ne se montre pas méprisant à tout va et cela fait partie des raisons pour lesquelles elle l’apprécie. La Shugoshin voit dans son Maître une grand noblesse d’âme et un sens du respect que sa cousine n’a pas. Et dire qu’elle enviait cette dernière quelques instants plus tôt. Les portes qu’ouvrent le nom Ogasawara ont moins d’importance aux yeux de l’Immaculée que celles que sa personnalité venimeuse lui ferment.

Ce que Kōga vient de faire, il ne l’aurait jamais fait pour quelqu’un d’autre. Du moins, c’est ce qu’elle pense. Griller ses chances pour elle, voilà une belle preuve de loyauté et d’attachement. Espérait-il réellement une quelconque rédemption un jour, c’est un autre débat. Fumiko semble déterminée à les mettre dehors, en rogne. Akemi s’en réjouis car cela signifie qu’elle a été touchée par les mots de son cousin. Le regard de son cavalier lui redonne confiance en elle. Un peu trop peut-être.

« Ne vous donnez pas cette peine demoiselle. La sécurité c’est moi. Non seulement je suis protectrice de votre famille, mais je suis également Vice Capitaine en charge de la sécurité du Seireitei. Je ne m’attendais pas à un tel manque de jugement de la part de l’héritière Ogasawara. Vous entachez votre propre nom très bien toute seule, à mépriser vos propres vassaux, hauts gradés qui plus est. Que votre vénérée mère se rassure, mon clan ne vous en tiendra pas rigueur. Mettons cela sur le compte de la fougue de la jeunesse. Jalousie peut-être ? Vous sentez-vous seule ? Je vous souhaite, pour votre bien et celui de votre clan, que vous gagniez rapidement en maturité. »

Sur ce, elle tourne les talons, et passant une main dans le dos de son cher Suzerain comme il le faisait avec elle, elle s’éloigne, l’entraînant à ses côtés. Elle tourne la tête vers lui et lui sourit. Sans conteste, il sera son héros du jour.

« Merci... »

Il y a bien d’autres choses qu’elle aimerait lui dire. Mais l’absence de Kenzo l’inquiète. En regardant vers Seijuro, elle remarque que son garde du corps s’est absenté également. Alors elle reprend un air plus tendu, professionnel. Tout cela ne lui plaît pas beaucoup. La jeune épouse est laissée seule, du moins jusqu’à ce que le Capitaine-Commandant ne s’occupe de lui tenir compagnie.

« J’ai un mauvais pressentiment. Venez mon Soleil, allons voir si les Shimura ont besoin de nous. »

Référence à la façon dont il l’a désignée quelques minutes plus tôt. Elle lui adresse un sourire mutin puis enroule son bras autour du sien, plus commode pour se déplacer.

Kōga avait cherché à remettre Akemi en confiance. Quelques instants plus tôt, elle avait été abattue, aussi s’était-il fait en devoir de lui rendre justice. De redorer son blason, son estime de soi. Un peu trop peut-être ? Car les mots qu’elle avait adressé à Fumiko… elle les paierait. Il en savait quelque chose. Durant des années, il avait craint qu’on ne cherche à lui ôter la vie, carrément. Et si cela ne valait pas tant que ça, l’influence des Ogasawara était telle que le rôle que la Shugoshin mettait en avant, ce grade durement gagné et amplement mérité… elle pourrait tout aussi bien le perdre, d’un claquement de doigt. Aussi sûrement que lui ne pourrait sans doute jamais espérer mieux qu’un Neuvième siège, accordé en guise de moquerie indirecte à laquelle il devrait faire face chaque jour de son existence. Mesurait-elle la situation dans laquelle elle venait de se mettre ? Alors qu’elle le remercie, il tente de lui en toucher un mot.

- J’imagine que cela soulage. Oh, non, je n’imagine pas, je le sais fort bien. Mais elle vous fera payer ces paroles. Fera tout pour vous les faire regretter. Souvenez-vous de la paranoïa en laquelle je versais lorsque nous fîmes connaissance. Espérons que cela lui passe, mais je peine à imaginer ce qui pourrait lui faire oublier cet échange...

Cette mise en garde faite, il espérait pouvoir au moins profiter un peu de ce qu’il reste de cette soirée, de ce moment passé ensemble mais… ce ne serait pas encore pour tout de suite, fallait-il le croire. Car ce n’était pas vers les coupes et les petits fours qu’elle semblait les diriger, mais plutôt vers une autre source de problèmes. Il soupire, mais n’était plus à cela près. Il s’attendait à être conduit vers la sortie d’un moment à l’autre de toute façon, autant assouvir la curiosité de sa supérieure d’ici là – y trouverait-elle matière à arranger ses problèmes ? Lui se contenterait de jouer son rôle, l’air de rien.

- Mes hommages ! Je suis Ogasawara Kōga, et si vous avez sans doute d’ores et déjà reçu les félicitations de la part de mon clan je souhaitais vous faire part de mes meilleurs sentiments en personne. Et voici ma cavalière, Shugoshin Akemi. Peut-être en avez-vous déjà entendu parler ?

En escalade, il était nécessaire d’avoir des prises, que l’on ne pouvait trouver qu’en tâtonnant. Voici donc à quoi ressemblait sa première tentative en la matière, espérant bien provoquer une ou l’autre réaction exploitable pour la principale concernée.

Les conversations allaient bon train à droite et à gauche, ce genre d’événement étant certainement l’une des meilleures occasions possible afin de tenter d’étendre son influence. Elle-même aurait bien à voguer vers d’autres discussions, digne représentante de sa famille qu’elle était.
Pourtant, pour le moment du moins, elle restait face au vieil homme, écoutant ses réponses. De toute évidence nul stress ne l’habitait malgré la situation. Il n’était pas à sa place mais s’en moquait guère. L’une de ses réponses fit même naître un léger ricanement chez Nozomi et ce fut sur ce point qu’elle répondit en premier.

>> Oh vous savez, je ne doute pas que même si sa nature est différente, le danger pouvant exister dans de telles réunions n’a rien à envier au Rukongai.

Si l’absence d’ordre et de loi était en effet mortel au sein des districts les plus éloignés du Rukongai,ne serait-ce que les disparitions récentes montraient que le Seireitei n’était, hélas, pas forcément un havre de paix. Même si de tels choses restaient heureusement rares, il n’empêchait que les nobles savaient mettre à profit leur influence pour œuvrer dans leur sens, même si cela n’aboutissait pas forcément à une solution aussi radicale que la mort.

>> Mais je gage que le cadre doit en effet être bien plus agréable au moins. Mais en effet, je comprends mieux votre aisance dans un tel décor.

Faire jeu d’influence pour gravir une échelle sociale, qu’importe l’habitat ce principe même semblait exister, et il en était une représentation. Elle ne serait même pas surprise qu’il ait pour bout de s’extirper des fanges du Rukongai, et le fait qu’il soit en relation avec la famille Kamiyama n’était qu’une source de soupçon supplémentaire.
Ça, et l’histoire dont elle-même était au courant bien entendu. Le lieu n’était pas forcément à pousser l’enquête, déranger une telle fête pour des raisons professionnelles lui retomberait forcément dessus, mais elle se devait de faire passer le message.
Seinosuke était probablement un suspect crédible dans cette histoire.

>> Conseiller d’un maître du plus dangereux des dojos… Et bien je suppose que l’avenir des Shinigami est donc proche de vous. Je tâcherai de me souvenir de votre nom.

Elle était bien consciente que ces mots étaient de nature, s’il était véritablement aussi suspect qu’elle pouvait le supposer, à éveiller les soupçons. Chose entièrement volontaire, afin de pouvoir observer sa réaction, avant de s’intéresser de nouveaux à ce qui l’entourait.
Ce deuxième venant au final bien plus rapidement que prévu. Un agitation fut la première chose qui attira son attention. Les portails qui se formaient la seconde. Et un écho à ce qui lui avait été raconté. Les Shimura et une sorte de manipulation des ombres… Ce n’était pas la première fois que ces deux notions furent associées. Et l’issue de la précédente fut bien fatale, avec les conséquences qu’elle pouvait connaître.
Ou bien pouvait-il s’agir de cette nouvelle menace évoquée lors de la réunion, la forme exacte des portails empruntés n’ayant pas été précisée. Ce qui n’était pas une meilleure chose, bien au contraire même.

Sans perdre de temps, elle s’avança, portant sa main à son Zanpakutō. Nulle chose ne s’était directement montrée, mais il n’était pas question d’être prise au dépourvu. Elle était certes invitée et non pas chargée de la sécurité, mais elle n’en restait pas moins une Shinigami.
Son regard balayant la salle, constatant le nombre d’anomalies d’ombre présentes, elle cherchait également du regard les deux membres du Conseil présents. Le simple fait que quelque chose soit tenté malgré leur présence démontrait l’assurance des responsables de cela.

Initiative 5 (1 (dé) + 4 (Maître))

Cette mise en garde, elle en a conscience. Elle ne sait pas à quel point les Ogasawara peuvent avoir le bras long mais elle assumera les conséquences quelles qu’elles soient. Cela ne serait pas la première fois que l’on prendrait des décisions pour elle. De tout ce qui pourrait lui arriver, il n’y en a qu’une qui l’inquiète vraiment.

« Elle ne peut pas nous séparer n’est ce pas ? »

Lorsqu’ils sont au devant de la famille Shimura, elle se demande si c’était une bonne idée d’aller les voir. Effectivement son nom ne leur est pas inconnu et malheureusement pour elle, pas pour de bonnes raisons. A Masaru, elle offre un sourire poli, d’un air désolé. Elle ne peut que compatir à la pleine de la jeune sœur. Néanmoins elle se garde de faire le moindre commentaire à son attention. C’est Hideko qu’elle regarde, droit dans les yeux. Akemi n’affiche aucun sourire, aucune joie puisqu’il semblerait que le sujet du jour ne soit plus celui portant sur les réjouissantes épousailles. Si au début elle en est décontenancée, elle y voit par après une opportunité d’enquêter un peu. Sa voix est douce et son air, grave.

« J’ai assisté à ses derniers instants effectivement. Et je regrette sincèrement n’avoir rien pu faire pour l’en empêcher. Je comprends la peine qui vous accable et la colère qui vous habite. Perdre un être aimé est ce que je redoute le plus au monde. Personne ne devrait vivre une telle épreuve. Malheureusement comme vous savez l’enquête est toujours en cours et certaines zones d’ombre nécessitent d’être éclaircies afin que justice soit faite. Votre époux a été enlevé et l’on a retrouvé que sa canne. C’est étrange qu’il se soit retrouvé dans cette rue, seul, au beau milieu de la nuit. Savait-il marcher et se tenir debout sans elle ? Aurait-il réussi à fuir ses ravisseurs ou bien a-t-il été laissé là exprès ? Personnellement je penche pour la seconde hypothèse. Ce qui m’amène à la question la plus cruciale. A qui profite le plus sa mort ? »

Son regard se porte vers la mariée puis se tourne aussitôt vers le frère de cette dernière. L’observant quelques secondes avant de revenir vers les Shimura.

« Vous n’êtes pas dupe, alors je ne vous ferais pas l’affront d’user de faux-semblants comme certains, ce mariage ne fait pas l’unanimité. A votre avis est-ce que lui, l’aurait approuvé ? Cela ne me regarde pas bien sûr. Gardez simplement à l’esprit que c’est en se posant les bonnes questions que l’on parvient à y voir plus clair. »

Une fois réponses obtenues, quelles qu’elles soient, un jeu de lumières, ou plutôt d’ombres, attirent le regard de la Shugoshin. Elle presse le bras de son cavalier pour attirer son attention, mais nul doute qu’il les a déjà remarqués. Des sortes de portails en forme de cercles. Alors elle a un réflexe, celui de crier.

Puis un autre, celui d’empoigner son sabre en se disant que tout ceci allait mal se finir.

Les joies de la noblesse. D’être bien née. Des mots face auxquels tu te contentes de sourire alors que tu n’en penses pas moins, ton sang a plus souvent qu’autrement été un poids à porter, plutôt qu’une fierté à afficher. Tu n’as fait que naître, finalement. Aucun accomplissement. Rien de notable. Qu’une naissance pour laquelle tu n’es responsable de rien mais qui t’offre ces regards, ces attentions. Alors tu gardes ton sourire, ce sourire poli, voir même assez agréable, alors que tu aurais pourtant préféré que l’honneur vienne de tes compétences, de tes longues années de service, plutôt que d’un simple nom.

Tu constates le changement d’expression, alors que ton attention se dirige vers la porte, vers l’absence de l’homme devant se charger de votre sécurité. Tu n’en laisses cependant rien paraître, gardant ce même sourire que lui retrouve alors qu’il répond à tes questions. - L’on va espérer qu’il ne s’agisse de rien de grave, en effet. La voix douce, alors que tu observes rapidement la pièce, déformation professionnelle que tu dirais, à la recherche de ce qui pourrait se révéler être potentiel danger. Après tout, l’homme n’étant plus en poste, et avec le frère de la mariée à tes côtés, tu ne peux qu’en revenir à tes habitudes, ce qui est demandé de toi au quotidien. - Avec plaisir. Hochant doucement de la tête, acceptant le verre qu’il te propose, tandis que tes prunelles reviennent vers lui.

Du moins… Jusqu’à ce que tu aperçoives les premières ombres. Là, ton attention s’y porte, plus acérée que précédemment, tandis que tu lèves la main comme pour l’arrêter, l’empêcher de s’éloigner de toi. - Restez-ici. La demande est polie, bien qu’elle se veut sans appel, alors que l’inquiétude monte et que ton regard reste fixé sur ce qui t’apparaît comme une potentielle menace. - Du nouveau de la part de votre garde du corps ? Plus que ça, il y a autre chose à cette question.

Du nouveau concernant l’homme chargé de la sécurité des lieux ?

Car tu ne peux qu’y voir quelque chose de louche, entre sa soudaine disparition et cette attaque. Tu fronces doucement des sourcils tout en attrapant ton Zanpakutō, cherchant du regard dans la pièce quelque part où ton protégé du moment serait en sécurité.

Il y a assez eu de morts chez les nobles comme ça.

Mei accepte le verre qu'elle ne pourra finalement pas boire suite à l'apparition des portails. Elle demande (exige) à Seijuro de rester derrière elle puis s'informe à savoir s'il a des nouvelles concernant son propre garde du corps et Kenzo.

Initiative : 13 (10+3)

D’un souci à un autre. Kōga en aurait presque l’envie de s’éclipser et d’aller finir la soirée ailleurs. « Presque » ? Non. Complètement, tout à fait, sans concession, il souhaiterait quitter cette célébration sans saveur à laquelle rien ne le rattachait. Il ne connaissait aucun des deux époux, et de leur famille que le nom. Si Akemi ne le lui avait pas demandé, serait-il même venu en premier lieu ? Sans doute pas. Car il savait qu’il y aurait alors de fortes chances qu’il soit confronté à d’autres membres de son clan. De ceux qui pourraient vouloir lui nuire, par les mots ou par les actes. Lui faire payer encore des décisions du passé. Soit… exactement ce qu’il s’était produit ce soir, et dont sa protectrice avait été victime également.

Mais cette dernière avait son propre agenda. Ses propres affaires à régler. Et à présent auprès de la famille du marié, la discussion de repartir sur ces intrigues et les enquêtes qui semblaient devoir tenir place ici désormais pour sa Vice-Capitaine. Car à la réaction excessive – à croire que l’hystérie se devait d’être un trait commun des femmes fortes de la noblesse – de la mère du marié, la Shugoshin de répondre. Il n’avait aucune intervention à faire dans cette conversation, n’y avait pas sa place. Mais il écoutait, entendait, additionnait ce qu’il pouvait comprendre entre les lignes avec ce qu’il savait déjà, et la suite pourrait être intéressante…

Jusqu’à ce que les ombres se meuvent, et des portails d’en naître. Les Hollow n’étaient pas supposés pouvoir s’immiscer ainsi dans le Seireitei, moi encore dans un lieu hautement protégé. Cela ne ressemblait pas non plus à une ouverture classique du Garganta. L’Ogasawara se mit alors en garde, tâchant de garder un maximum de portails à l’oeil, face à lui, et la famille derrière lui. Pour les protéger, un peu, peut-être. Éviter les dégâts collatéraux regrettables surtout s’il devait en venir à utiliser sa pleine puissance.